René Bergniard, Vice-Président Qlik France
En pleine ère du Big data, pas un jour ne se passe sans que nous ne générions des données, au point de se demander si le monde pourrait tourner sans elles. Chaque jour, ce sont 4 millions de recherches Google qui sont effectuées, 2,46 millions de contenus partagés sur Facebook, 347 222 photos via WhatsApp ou encore 204 millions emails qui sont envoyés.
Toutes ces données et d’autres encore, régulièrement qualifiées « d’or du 21ème siècle », représentent une source incroyable de connaissance et de croissance, dès lors qu’elles sont rendues accessibles et exploitées. Si 70% des données présentes dans l'entreprise ne sont pas exploitées à des fins d'analyse , les années à venir pourraient être celles de de l'accélération de l'automatisation d'un certain nombre de processus d'analyse, notamment pour les données récoltées par les objets connectés.
Evolution logique pour certains, plus contrariée pour d’autres, la donnée a vocation à être ouverte et disponible au plus grand nombre, pour créer de la transparence et de l’utilité publique. Le mouvement « Open Data » est né de ce constat : les données devraient être librement accessibles à tout le monde, utilisées voire réutilisées comme chacun le souhaite, sans restriction de droits d'auteur, brevets ou autres mécanismes de contrôle. Ses objectifs sont d’ailleurs similaires de ceux d'autres mouvements dits «d’ouverture» tels que l'Open Source, l’Open Hardware, l’Open Content ou l’Open Access : le bien public et général.
Si cette philosophie des données pour tous a été établie depuis longtemps, le terme « Open Data » est relativement récent et gagne en popularité, une source de débats nationaux et internationaux qui n’est pas prête de se tarir. S’engager dans la voie de l’Open Data, c’est décider d’offrir un terreau fertile à l’innovation mais aussi fournir l’éclairage nécessaire lors de la prise de décision. Nul doute en effet que l’accessibilité des données est le fondement même de la capacité de chacun à les explorer et les associer pour mieux les comprendre et en tirer les plus grands bénéfices.
Un enjeu national, des avancées notables
En 2013, la France était pointée du doigt parce que ses données publiques dites fondamentales n’étaient pas encore mises à disposition, telles que les informations sur les dépenses publiques ou encore les horaires des TGV. La France était alors classée en 16ème position dans l’Open Data Index, créé par l’Open Knowledge Foundation, sur la base de l’évaluation de 185 pays. Elle a désormais grimpé à la 3ème place, un classement qui fait la preuve par l’exemple de la volonté du gouvernement de mettre l’Open Data au cœur des discussions nationales.
D’ailleurs, un an plus tard, la France se dotait de son premier Administrateur Général des Données (ADG) : Henri Verdier. Directeur d'Etalab, le service du Premier ministre chargé de l'ouverture des données publiques, il a pour mission de bâtir progressivement une véritable gouvernance de la donnée au sein de l'Etat. Un rôle central au sein du gouvernement qui pourrait même aider le gouvernement, dans un second temps, à prendre de meilleures décisions, plus éclairées et en toute transparence.
La donnée devient publique mais cela ne suffit pas puisqu’elle doit pouvoir être lue. Les spécialistes de l’analyse de données ont donc tout intérêt à offrir les outils au gouvernement mais aussi aux citoyens pour comprendre ce monde de la donnée qui les entoure. Le Big Data doit s'enrichir en se lançant dans l'analyse de tout type de données, et en développant des outils de "storytelling" pour illustrer ses résultats.
Quels bénéfices pour les citoyens ?
Le libre accès aux données du gouvernement aide les services publics à entretenir des relations plus fortes avec leurs concitoyens et responsabilise le gouvernement en place. Pour autant, encore trop peu de Français et d’élus locaux et nationaux prennent en considération les bénéfices réels qu’ils pourraient tirer en rendant les données publiques disponibles et accessibles à tous. La région PACA fait également d’ailleurs partie des premières régions à s’être impliquées dans le projet open data du gouvernement, en ouvrant au public l’accès à ses données dès juin 2012.
L’accès aux données publiques pourraient notamment permettre de mieux informer les Français et fournir des éclaircissements sur de nombreux aspects des villes ou autres juridictions - la démographie, l’activité criminelle, le prix de l'immobilier, les transports, les caractéristiques naturelles, la santé publique et plus encore.
Il pourrait également faire des Français les propres acteurs de l’Open Data. C’est dans cette idée que The Shift Project (TSP) a développé un portail de données très innovant fournissant un accès immédiat et gratuit à un large panel de statistiques publiques relatives à l’énergie et au climat.
Le contenu du portail évolue et s’enrichit avec le temps. Au fur et à mesure que les contributeurs suggèrent de nouvelles idées de sources ou de jeux de données, l’équipe de TSP les intègre en vérifiant la cohérence et la qualité de celles-ci, et en rendant le nouvel ensemble accessible à tous les utilisateurs. Chacun peut devenir l’auteur d’un nouveau jeu de données et aider le portail à devenir un outil de référence sur les questions d’énergie et de climat.
Autre exemple du quotidien des Français : le système de santé. La France possède un système centralisé presque unique au monde, avec une base de données très riche et complète. Issues des feuilles de soins et des résumés de sortie hospitaliers, les données du SNIIRAM (Système National d’informations Inter Régions d’Assurance Maladie) décrivent l’offre et la consommation de soins ainsi que l’état de santé de tous les habitants de notre pays. Ces données sont précieuses : elles pourraient permettre d’améliorer la qualité des soins et des prescriptions, réduire les coûts, identifier les taux de mortalité ou encore limiter les temps d’attente lors des admissions.
En fin de compte, les avantages de l'Open Data auraient grandement tendance à l'emporter sur les défis. En mettant ces données entre les mains du public, il pourra les associer et les visualiser, pour les transformer en mines d’informations. Dès lors le gouvernement ouvre les portes d’un vaste magasin de données précédemment indisponibles et rend accessible et utilisable de précieuses informations à ceux qui méritent d'y avoir accès.
Un potentiel de croissance énorme pour les entreprises
Côté entreprises, il existe également de multiples intérêts à l'ouverture des données. Selon le cabinet IDC, le secteur des Big data devraient atteindre 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici la fin 2016. Toutes les entreprises sont donc concernées par la mise à disposition de ces données dont ils pourraient tirer profit. Les initiatives en Big Data ont d’ailleurs été multipliées par 6 en seulement 2 ans dans les entreprises ayant pris conscience du potentiel économique des données.
L’ouverture des données de l’entreprise pourrait notamment être un accélérateur de développement de produits et services innovants mais également l’aider à créer un écosystème de partenaires.
Si l’Open Data est encore au cœur de nombreux débats dans notre pays aujourd’hui, la France semble être en en bonne voie, et poser les fondations d’un vrai programme Open Data. Le cadre législatif français et les mesures prises par le gouvernement devraient permettre à l’Open Data de devenir une réalité, avec la sécurité et l’éthique en caution. Car les Français méritent l’accès à ces données.
Toutes ces données et d’autres encore, régulièrement qualifiées « d’or du 21ème siècle », représentent une source incroyable de connaissance et de croissance, dès lors qu’elles sont rendues accessibles et exploitées. Si 70% des données présentes dans l'entreprise ne sont pas exploitées à des fins d'analyse , les années à venir pourraient être celles de de l'accélération de l'automatisation d'un certain nombre de processus d'analyse, notamment pour les données récoltées par les objets connectés.
Evolution logique pour certains, plus contrariée pour d’autres, la donnée a vocation à être ouverte et disponible au plus grand nombre, pour créer de la transparence et de l’utilité publique. Le mouvement « Open Data » est né de ce constat : les données devraient être librement accessibles à tout le monde, utilisées voire réutilisées comme chacun le souhaite, sans restriction de droits d'auteur, brevets ou autres mécanismes de contrôle. Ses objectifs sont d’ailleurs similaires de ceux d'autres mouvements dits «d’ouverture» tels que l'Open Source, l’Open Hardware, l’Open Content ou l’Open Access : le bien public et général.
Si cette philosophie des données pour tous a été établie depuis longtemps, le terme « Open Data » est relativement récent et gagne en popularité, une source de débats nationaux et internationaux qui n’est pas prête de se tarir. S’engager dans la voie de l’Open Data, c’est décider d’offrir un terreau fertile à l’innovation mais aussi fournir l’éclairage nécessaire lors de la prise de décision. Nul doute en effet que l’accessibilité des données est le fondement même de la capacité de chacun à les explorer et les associer pour mieux les comprendre et en tirer les plus grands bénéfices.
Un enjeu national, des avancées notables
En 2013, la France était pointée du doigt parce que ses données publiques dites fondamentales n’étaient pas encore mises à disposition, telles que les informations sur les dépenses publiques ou encore les horaires des TGV. La France était alors classée en 16ème position dans l’Open Data Index, créé par l’Open Knowledge Foundation, sur la base de l’évaluation de 185 pays. Elle a désormais grimpé à la 3ème place, un classement qui fait la preuve par l’exemple de la volonté du gouvernement de mettre l’Open Data au cœur des discussions nationales.
D’ailleurs, un an plus tard, la France se dotait de son premier Administrateur Général des Données (ADG) : Henri Verdier. Directeur d'Etalab, le service du Premier ministre chargé de l'ouverture des données publiques, il a pour mission de bâtir progressivement une véritable gouvernance de la donnée au sein de l'Etat. Un rôle central au sein du gouvernement qui pourrait même aider le gouvernement, dans un second temps, à prendre de meilleures décisions, plus éclairées et en toute transparence.
La donnée devient publique mais cela ne suffit pas puisqu’elle doit pouvoir être lue. Les spécialistes de l’analyse de données ont donc tout intérêt à offrir les outils au gouvernement mais aussi aux citoyens pour comprendre ce monde de la donnée qui les entoure. Le Big Data doit s'enrichir en se lançant dans l'analyse de tout type de données, et en développant des outils de "storytelling" pour illustrer ses résultats.
Quels bénéfices pour les citoyens ?
Le libre accès aux données du gouvernement aide les services publics à entretenir des relations plus fortes avec leurs concitoyens et responsabilise le gouvernement en place. Pour autant, encore trop peu de Français et d’élus locaux et nationaux prennent en considération les bénéfices réels qu’ils pourraient tirer en rendant les données publiques disponibles et accessibles à tous. La région PACA fait également d’ailleurs partie des premières régions à s’être impliquées dans le projet open data du gouvernement, en ouvrant au public l’accès à ses données dès juin 2012.
L’accès aux données publiques pourraient notamment permettre de mieux informer les Français et fournir des éclaircissements sur de nombreux aspects des villes ou autres juridictions - la démographie, l’activité criminelle, le prix de l'immobilier, les transports, les caractéristiques naturelles, la santé publique et plus encore.
Il pourrait également faire des Français les propres acteurs de l’Open Data. C’est dans cette idée que The Shift Project (TSP) a développé un portail de données très innovant fournissant un accès immédiat et gratuit à un large panel de statistiques publiques relatives à l’énergie et au climat.
Le contenu du portail évolue et s’enrichit avec le temps. Au fur et à mesure que les contributeurs suggèrent de nouvelles idées de sources ou de jeux de données, l’équipe de TSP les intègre en vérifiant la cohérence et la qualité de celles-ci, et en rendant le nouvel ensemble accessible à tous les utilisateurs. Chacun peut devenir l’auteur d’un nouveau jeu de données et aider le portail à devenir un outil de référence sur les questions d’énergie et de climat.
Autre exemple du quotidien des Français : le système de santé. La France possède un système centralisé presque unique au monde, avec une base de données très riche et complète. Issues des feuilles de soins et des résumés de sortie hospitaliers, les données du SNIIRAM (Système National d’informations Inter Régions d’Assurance Maladie) décrivent l’offre et la consommation de soins ainsi que l’état de santé de tous les habitants de notre pays. Ces données sont précieuses : elles pourraient permettre d’améliorer la qualité des soins et des prescriptions, réduire les coûts, identifier les taux de mortalité ou encore limiter les temps d’attente lors des admissions.
En fin de compte, les avantages de l'Open Data auraient grandement tendance à l'emporter sur les défis. En mettant ces données entre les mains du public, il pourra les associer et les visualiser, pour les transformer en mines d’informations. Dès lors le gouvernement ouvre les portes d’un vaste magasin de données précédemment indisponibles et rend accessible et utilisable de précieuses informations à ceux qui méritent d'y avoir accès.
Un potentiel de croissance énorme pour les entreprises
Côté entreprises, il existe également de multiples intérêts à l'ouverture des données. Selon le cabinet IDC, le secteur des Big data devraient atteindre 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici la fin 2016. Toutes les entreprises sont donc concernées par la mise à disposition de ces données dont ils pourraient tirer profit. Les initiatives en Big Data ont d’ailleurs été multipliées par 6 en seulement 2 ans dans les entreprises ayant pris conscience du potentiel économique des données.
L’ouverture des données de l’entreprise pourrait notamment être un accélérateur de développement de produits et services innovants mais également l’aider à créer un écosystème de partenaires.
Si l’Open Data est encore au cœur de nombreux débats dans notre pays aujourd’hui, la France semble être en en bonne voie, et poser les fondations d’un vrai programme Open Data. Le cadre législatif français et les mesures prises par le gouvernement devraient permettre à l’Open Data de devenir une réalité, avec la sécurité et l’éthique en caution. Car les Français méritent l’accès à ces données.
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