Rémy VAZILLE : Je vais vous parler d’une application assez importante pour nos dirigeants. A l’époque, dans le monde ex-Banques Fédérales des Banques Populaires, nous disposions d’un petit entrepôt de données de groupe, comprenant une centaine de tables. Notre terrain de jeux a considérablement augmenté depuis 3 ans environ, depuis la mise en place de ce système chez nous. Aujourd’hui, nous avons la capacité de requêter sur l’ensemble de l’entrepôt de données des banques. C’est important, nous travaillons les mêmes données et la même table que les banques. Ce que l’on peut ressortir est, par nature, validé ou, à tout le moins, n’est pas en écart avec ce qui se produit localement. De plus, nous avons accès à de l’information quotidienne. Pendant la crise financière, nous étions capables d’aller à Bercy donner la situation de vente des crédits aux PME à la veille. Pour un groupe mutualiste avec 20 banques sur la place, je pense que nous n’étions pas mauvais par rapport à nos confrères qui étaient plutôt dans des structures centralisées. C’est vraiment grâce à tout ce qui a été fait chez i-BP, c’est une vraie valeur.
Nous l’avons concrétisé dans un petit exemple appelé le « projet tableau de bord des dirigeants ». Sorte de cas d’école du décisionnel, il a été mis en place il y a un peu plus de 4 ans sur la base du constat que chaque grande direction de l’organe central diffusait auprès de l’état-major du groupe un certain nombre de tableaux de bord avec les mêmes destinataires (les patrons de l’organe central et des Banques Populaires) et la même finalité (donner à ces établissements des éléments de benchmark).
Si l’on n’apprend pas à une banque comment elle fonctionne – elle le sait mieux que nous – nous pouvons lui indiquer la manière dont ses consœurs se comportent sur un même axe, de manière à faire apparaître de meilleures pratiques. Comme tout le monde à l’époque, chacun a envoyé cela comme il pouvait (intranet, mail, format papier). Les sources étaient multiples puisque nous n’avions pas encore accès à l’entrepôt de données : il y avait le déclaratif, le petit entrepôt central, des enquêtes… avec des périodicités très différentes, une grande créativité au niveau des chartes graphiques, mais surtout une grande difficulté, l’absence de règle de gestion partagée.
Ainsi, en caricaturant, un directeur général de banque pouvait recevoir de la part de l’organe central un chiffre sur son nombre de clients de la part de la direction du développement ou de la direction financière avec un écart de 5 %, à deux jours près, sans bien comprendre pourquoi.
Par ailleurs, nous ne disposions pas de couche transverse. Globalement, chaque filière métier diffusait son niveau de reporting. L’idée a été de standardiser la production de ces tableaux de bord sur 3 axes. Le premier axe était de ne disposer que d’un seul point d’entrée aux chiffres du groupe. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la technologie COGNOS Suite avec un portail regroupant l’ensemble des chiffres pouvant être diffusés. L’application d’une charte graphique a, par ailleurs, permis de s’approprier plus facilement l’information.
Aujourd’hui, je pense, comme ceux qui travaillent dans le décisionnel depuis un certain nombre d’années, que l’on a complètement inversé la tendance. Il y a 10 ou 15 ans, nous étions contents lorsque nous étions capables de remonter des chiffres à nos patrons. Aujourd’hui, c’est l’inverse, nous avons des milliards d’informations. Encore faut-il savoir comment rendre cette information accessible, compréhensible et quel est le bon tri. A minima, il est important se doter d’outils de type charte graphique ou charte de représentation. Le gros du travail a été, naturellement, d’arrêter les mêmes règles de gestion pour un seul indicateur. Si la règle de gestion est différente, l’indicateur est renommé de façon différente. Dans un groupe mutualiste où chacun a sa façon de piloter, cela a demandé un certain effort. Une solution a été mise en place à 3 niveaux. Le premier, au cœur du projet, a été d’industrialiser les reporting existants, avec une cible de directeur filière, de rajouter le niveau de synthèse qui manquait pour les dirigeants, et de compléter cela en profitant de la puissance du système i-BP avec un accès dynamique à l’information (pour les analystes que l’on appelait « les gens du chiffre »). Généralement, quand un patron reçoit une information - souvent lorsqu’elle se dégrade d’ailleurs – quelqu’un dans la banque ou dans l’établissement demande au contrôleur de gestion ou au responsable des marchés pourquoi il est moins bon que son voisin. L’idée était d’outiller ces collaborateurs pour qu’ils puissent, sur les mêmes concepts, répondre à l’interpellation de leurs dirigeants, avec une vision plus détaillée vers la gauche et plus transverse vers la droite. L’idée est de remonter les informations dans un data mart au niveau du groupe, sur lequel les indicateurs sont calculés en dessous et comprenant les agrégations, les mêmes règles de gestion, des référentiels transverses, l’ensemble étant publié au sein d’un même portail.
Environ 900 personnes sont aujourd’hui habilitées à cette application, la moitié côté organe central et l’autre moitié dans les banques. Le groupe ne compte pas bien entendu 900 dirigeants, mais à peu près 200 (un comité de direction d’une Banque Populaire - il y en a 20 au total - est en effet constitué d’environ 10 personnes, auxquels s’ajoutent l’organe central et les gens du chiffre). Un peu plus de 500 indicateurs sont disponibles dans le dispositif ainsi qu’une quarantaine de tableaux de bord statiques. L’historique remonte à décembre 2004, avec globalement un pas mensuel, même si nous disposons de quelques tableaux de bord d’un rythme de publication quotidiens, grâce à l’accès direct à la donnée sans la recopier, qui va de J+1 fin de mois à J+30, la moyenne étant de J+20. La filière finances est la plus longue, avec la consolidation comptable qui prend un peu plus de temps. Par contre, sur le volet commercial des ventes, nous sommes quasiment en temps réel. Il existe des tableaux de bord de synthèse où, lors de la connexion, l’on dispose de quelques indicateurs clés de pilotage, où il est possible, de façon un peu dynamique, de choisir son établissement ou la période, et où une cartographie est disponible. En effet, nos banques opèrent, malgré tout, sur le territoire et il est intéressant de les benchmarker sur ce point. Nous disposons d’un tableau de bord de synthèse couvrant l’ensemble des métiers de la banque (ressources humaines, risques, commercial, finances, stratégie). Il contient une dizaine de pages et permet d’avoir un panorama complet d’une banque, en la comparant au groupe ou à son marché.
Nous l’avons concrétisé dans un petit exemple appelé le « projet tableau de bord des dirigeants ». Sorte de cas d’école du décisionnel, il a été mis en place il y a un peu plus de 4 ans sur la base du constat que chaque grande direction de l’organe central diffusait auprès de l’état-major du groupe un certain nombre de tableaux de bord avec les mêmes destinataires (les patrons de l’organe central et des Banques Populaires) et la même finalité (donner à ces établissements des éléments de benchmark).
Si l’on n’apprend pas à une banque comment elle fonctionne – elle le sait mieux que nous – nous pouvons lui indiquer la manière dont ses consœurs se comportent sur un même axe, de manière à faire apparaître de meilleures pratiques. Comme tout le monde à l’époque, chacun a envoyé cela comme il pouvait (intranet, mail, format papier). Les sources étaient multiples puisque nous n’avions pas encore accès à l’entrepôt de données : il y avait le déclaratif, le petit entrepôt central, des enquêtes… avec des périodicités très différentes, une grande créativité au niveau des chartes graphiques, mais surtout une grande difficulté, l’absence de règle de gestion partagée.
Ainsi, en caricaturant, un directeur général de banque pouvait recevoir de la part de l’organe central un chiffre sur son nombre de clients de la part de la direction du développement ou de la direction financière avec un écart de 5 %, à deux jours près, sans bien comprendre pourquoi.
Par ailleurs, nous ne disposions pas de couche transverse. Globalement, chaque filière métier diffusait son niveau de reporting. L’idée a été de standardiser la production de ces tableaux de bord sur 3 axes. Le premier axe était de ne disposer que d’un seul point d’entrée aux chiffres du groupe. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la technologie COGNOS Suite avec un portail regroupant l’ensemble des chiffres pouvant être diffusés. L’application d’une charte graphique a, par ailleurs, permis de s’approprier plus facilement l’information.
Aujourd’hui, je pense, comme ceux qui travaillent dans le décisionnel depuis un certain nombre d’années, que l’on a complètement inversé la tendance. Il y a 10 ou 15 ans, nous étions contents lorsque nous étions capables de remonter des chiffres à nos patrons. Aujourd’hui, c’est l’inverse, nous avons des milliards d’informations. Encore faut-il savoir comment rendre cette information accessible, compréhensible et quel est le bon tri. A minima, il est important se doter d’outils de type charte graphique ou charte de représentation. Le gros du travail a été, naturellement, d’arrêter les mêmes règles de gestion pour un seul indicateur. Si la règle de gestion est différente, l’indicateur est renommé de façon différente. Dans un groupe mutualiste où chacun a sa façon de piloter, cela a demandé un certain effort. Une solution a été mise en place à 3 niveaux. Le premier, au cœur du projet, a été d’industrialiser les reporting existants, avec une cible de directeur filière, de rajouter le niveau de synthèse qui manquait pour les dirigeants, et de compléter cela en profitant de la puissance du système i-BP avec un accès dynamique à l’information (pour les analystes que l’on appelait « les gens du chiffre »). Généralement, quand un patron reçoit une information - souvent lorsqu’elle se dégrade d’ailleurs – quelqu’un dans la banque ou dans l’établissement demande au contrôleur de gestion ou au responsable des marchés pourquoi il est moins bon que son voisin. L’idée était d’outiller ces collaborateurs pour qu’ils puissent, sur les mêmes concepts, répondre à l’interpellation de leurs dirigeants, avec une vision plus détaillée vers la gauche et plus transverse vers la droite. L’idée est de remonter les informations dans un data mart au niveau du groupe, sur lequel les indicateurs sont calculés en dessous et comprenant les agrégations, les mêmes règles de gestion, des référentiels transverses, l’ensemble étant publié au sein d’un même portail.
Environ 900 personnes sont aujourd’hui habilitées à cette application, la moitié côté organe central et l’autre moitié dans les banques. Le groupe ne compte pas bien entendu 900 dirigeants, mais à peu près 200 (un comité de direction d’une Banque Populaire - il y en a 20 au total - est en effet constitué d’environ 10 personnes, auxquels s’ajoutent l’organe central et les gens du chiffre). Un peu plus de 500 indicateurs sont disponibles dans le dispositif ainsi qu’une quarantaine de tableaux de bord statiques. L’historique remonte à décembre 2004, avec globalement un pas mensuel, même si nous disposons de quelques tableaux de bord d’un rythme de publication quotidiens, grâce à l’accès direct à la donnée sans la recopier, qui va de J+1 fin de mois à J+30, la moyenne étant de J+20. La filière finances est la plus longue, avec la consolidation comptable qui prend un peu plus de temps. Par contre, sur le volet commercial des ventes, nous sommes quasiment en temps réel. Il existe des tableaux de bord de synthèse où, lors de la connexion, l’on dispose de quelques indicateurs clés de pilotage, où il est possible, de façon un peu dynamique, de choisir son établissement ou la période, et où une cartographie est disponible. En effet, nos banques opèrent, malgré tout, sur le territoire et il est intéressant de les benchmarker sur ce point. Nous disposons d’un tableau de bord de synthèse couvrant l’ensemble des métiers de la banque (ressources humaines, risques, commercial, finances, stratégie). Il contient une dizaine de pages et permet d’avoir un panorama complet d’une banque, en la comparant au groupe ou à son marché.
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