Profil
Fondateur et dirigeant du cabinet de conseil VALUE ACTION.
Il accompagne les dirigeants d'entreprises dans le pilotage stratégique et le management opérationnel des organisations.
Diplômé de l' IHFI, HEC, DESCF.
Il accompagne les dirigeants d'entreprises dans le pilotage stratégique et le management opérationnel des organisations.
Diplômé de l' IHFI, HEC, DESCF.
Dernières notes
Archives
Liste de liens
Avec la crise, certains mots d’ordres reviennent en force – Réguler, Moraliser, Responsabiliser - La mise en place de procédures formelles qui fixent la conduite des affaires est certes nécessaire. Mais est-ce suffisant ? Qui porte la responsabilité éthique des actions individuelles dans le cadre de l’entreprise ?
La responsabilité ne peut pas être séparée de l’action, comme on veut trop souvent le faire volontairement ou non, et sans doute comme la vie moderne nous y porte. Si un problème se pose, des règles vont être définies de façon à le corriger. Après la crise Enron, c’est la loi Sarbanes-Oxley qui définit des règles comptables pour renforcer l’exactitude de l’information financière et comptable ainsi que l’indépendance des auditeurs et qui déclare les dirigeants pénalement responsables. Dans le même esprit, les entreprises vont se donner des codes éthiques qui vont définir les bons comportements et les obligations des salariés sur le plan éthique. Mais, il ne suffit bien sûr pas de faire signer un code éthique pour que le comportement d’un salarié devienne éthique, ni a fortiori de promulguer une loi pour que les citoyens deviennent « responsables ». Tout au plus dispose-t-on des moyens de sanction, mais la loi ne reste qu’une loi, et les règles ne remplacent pas l’éthique. Surtout, elles ne libèrent pas l’acteur de sa responsabilité : « le partisan de l’éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l’homme et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu’il aura pu les prévoir » (Weber).
Ni les autres, ni le « système » ne peuvent prendre en charge la responsabilité de notre action. Où est alors l’éthique ? Elle est entre nos mains. À notre époque, nous sommes amenés un jour ou l’autre à manier des outils qui peuvent lourdement affecter la vie des autres, nous sommes tous des apprentis sorciers car nous n’en percevons pas l’entière responsabilité : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes ».La séparation de l’action et de la responsabilité est à la fois un phénomène social et le signe d’une crise profonde. Que ce soit l’étudiant en business school, le banquier dans son agence ou le sage de l’autorité de tutelle, tout le monde est touché. Les intentions sont bonnes, et il n’est pas du tout évident que notre société ait perdu ses valeurs comme on le dit souvent. À ce titre, l’affaire Madov est exceptionnelle et elle aurait pu se produire à n’importe quelle époque. Mais aujourd’hui on fait confiance -aveuglément – au « système » que ce soit l’organisation, la police, l’état, le modèle mathématique, ou le sens de l’analyse des plus grandes agences de notation. Souvent on espère même des actions croisées qui se corrigent et se renforcent.
Il y a une différence fondamentale entre les règles et l’éthique, une différence qui nous échappe souvent : les règles se font et se défont avec effet immédiat, l’éthique fait partie de notre bagage culturel. C’est un acquis qui évolue lentement, l’émergence de notre système social fortement régulé a souvent profité de la survivance de certaines normes de partage et de responsabilité. Mais lorsque les règles ont lentement érodé le sens de la responsabilité, nous avons de moins en moins fait appel à de quelconques valeurs et nous nous sommes commodément limités aux règles organisationnelles et aux lois qui jalonnent notre parcours de façon explicite. Pour revenir à l’équilibre, un équilibre où l’acteur prend la mesure des conséquences de ses actions dans le système, c’est un travail de réflexion et d’appropriation qu’il faut faire dans le cadre de l’éducation. Nous sommes responsables des conséquences de nos actes. Cette simple vérité a largement perdu son sens, occupés que nous sommes à faire fonctionner le système qui justement nous prend en charge et nous détourne de l’essentiel. L’éthique n’est donc pas minée par l’attrait du profit, mais elle a été confiée au « système ».
le Lundi 28 Juin 2010
|
0 commentaire
> A LIRE EN CE MOMENT SUR DECIDEO
-
MongoDB annonce une nouvelle expansion de son écosystème de partenaires MAAP
-
L'éditeur Klara choisit d'intégrer l’analytics en marque blanche de Toucan pour ses grands comptes
-
Transformer l'abondance de données en avantage stratégique : un défi incontournable pour les DAF
-
AdvanThink, leader de la détection d’anomalies en temps réel annonce son offre Data et IA dédiée au Secteur Public et au Régalien
-
Snowflake lance une initiative contre l’inégalité mondiale dans l’accès aux données
-
IA, capteurs intelligents et technologies embarquées : les clés de la maintenance prédictive
-
Orange Business lance « Live Intelligence » : une gamme de solutions clés en main d’accès à l'IA générative pour les entreprises
-
Des algorithmes capables de dépasser l’œil humain : l’IA révolutionne le dépistage des maladies oculaires
-
Oracle Database@Azure disponible dans de nouvelles régions et avec de nouveaux services pour répondre à la demande mondiale
-
Lucanet intègre l’IA générative à ses solutions et révolutionne la gestion des processus complexes pour les directions financières