La mise en place de PGI se développe dans toutes les entreprises, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité et dans l’industrie par exemple la plupart des grands groupes en sont équipés. Les fournisseurs de PGI proposent, outre leurs solutions pour automatiser et intégrer les opérations des entreprises, des tableaux de bord pour piloter les activités. Or certains éditeurs, entraînés par leur volonté de promouvoir leur offre, en arrivent à dire qu’avec ces tableaux de bord ils répondent aux besoins décisionnels des entreprises, et ceci est totalement faux, car ce type de moyens ne correspond qu’au premier niveau d’aide à la décision sur une échelle de cinq niveaux.
Un tableau de bord est un outil de pilotage qui permet à un gestionnaire de suivre périodiquement un objectif prédéfini et si nécessaire de réagir. Il correspond donc au besoin d’une personne, suppose un ensemble de données de références, se compose d’indicateurs pertinents par rapport à un objectif métier et est généralement publié à date fixe. Il correspond à la partie contrôle d’un cycle classique de gestion (planification, organisation, direction, contrôle) et grâce à un ensemble de données agrégées il permet de mesurer le niveau de performance (efficience, efficacité, économie, qualité …) d’une entité et d’être à l’origine d’éventuelles actions correctives.
Anticiper, formaliser les objectifs détaillés d’une entité, suivre périodiquement le déroulement des opérations et mener des échanges sur les résultats sont des actions clés d’une direction. Cependant ce ne sont pas les actions les plus créatives de valeur, il s’agit simplement de piloter au mieux l’entité vers des buts qui ont été définis par ailleurs avec d’autres moyens et précisément d’autres composants du système d’information que les tableaux de bord. Autrement dit les tableaux de bord sont nécessaires, mais très largement insuffisants pour permettre à une entreprise de s’insérer dans le monde compétitif d’aujourd’hui.
Fixer des stratégies, rechercher systématiquement à identifier et valoriser des avantages concurrentiels (marchés, produits, processus, connaissances) sont parmi les actions les plus porteuses de valeur pour une entreprise. Pour ce faire il convient de pouvoir aller au-delà du simple « que se passe-t-il ? » et faire par exemple des simulations, des analyses de sensibilité, d’optimisation qui prennent en compte des hypothèses, des cibles et des scénarios. En termes de systèmes d’information, il faut un lac de données et divers moyens pour faire parler les données historiques de façon non prévue et grâce à des analyses mieux comprendre son contexte, ses activités et en tirer des enseignements, des prédictions. Nous sommes là dans les niveaux deux et trois du décisionnel.
Pour revenir aux PGI, il est certain qu’ils constituent une solution logicielle incomparable pour harmoniser la gestion des procédures des entreprises et faciliter l’interaction en temps réel entre les grandes fonctions. En terme de positionnement parmi les outils de traitement de l’information ils permettent de couvrir les besoins de gestion des opérations, mais pour les autres besoins il faut d’autres moyens : coopération (groupware, workflow, …), décisionnel (lac de données, data mining …), communication (internet, intranet, extranet …).
Les entreprises ne peuvent pas se contenter pour répondre à leurs besoins décisionnels de déployer les tableaux de bord associés à leur PGI. Elles doivent mettre en place un ensemble de moyens spécifiques pour couvrir leurs besoins décisionnels. Ces derniers ne transformeront pas automatiquement la façon de faire leurs affaires, ils apporteront seulement des potentialités qui devront être exploitées. Il est clair qu’une organisation ne peut pas passer en une seule étape de tableaux de bord PGI à un cet ensemble de moyens, mais par une urbanisation des systèmes décisionnels et un lotissement correct des projets, une grande entreprise peut en quelques mois mettre en place un lac de données, ses premières applications décisionnelles actives et commencer à exploiter ses données & ses big data.
Rédigé par Michel Bruley le Lundi 2 Mai 2016 à 09:06
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