La promotion SAS Spring Campus 2013
Les universités et écoles françaises sont-elles capables de répondre aux attentes des entreprises qui semblent en manque de ces fameux "data scientists" dont tout le monde parle ? Il semble que non puisque les initiatives privées se multiplient pour développer de nouveaux cycles de formation, plus ou moins en rupture avec les circuits traditionnels.
Aux Etats-Unis le concept des MOOC (Massive Open Online Courses) se développe à grande vitesse. Les universités tentent d'embarquer pour garder leur place sur le marché, très lucratif, de l'enseignement supérieur. En France, Xavier Niel semble dire que les écoles ne savent pas sélectionner et former les bons programmeurs dont le monde digital a besoin; Il créé son école "42" et formera mille jeunes gratuitement, sélectionnés en fonction de leur potentiel et non de leurs études précédentes.
Et c'est dans ce contexte que SAS France a annoncé la sortie d'une première promotion de Spring Campus, "visant à former gratuitement des étudiants en fin de cycle pour devenir des spécialistes prisés de l’analyse des données, des data scientists".
Cette première édition a permis de former quinze étudiants, tous embauchés par les partenaires à la fin de la session, pour des postes liés à la connaissance client et à la gestion des risques.
Le programme est financé par SAS, Business & Decision, Altran et Capgemini, qui ont ainsi recruté l'ensemble des finissants du Spring Campus. Ces partenaires de SAS ont du mal à recruter des employés opérationnels, malgré tous les enseignements qui existent sur le marché.
SAS n'est pas un novice dans le domaine de la formation. Depuis sa création l'éditeur a tissé des relations étroites avec de nombreuses écoles et universités. S'il s'agit d'un travail à long terme, il est extrêmement payant, car chaque année des centaines de jeunes finissent leurs études et rentrent en entreprise avec une bonne connaissance des outils SAS. Ils y ont eu accès gratuitement pendant leurs études et naturellement se tournent vers SAS pour répondre à leurs besoins d'analyse en environnement professionnel. C'est dans le cadre de ce programme académique, dirigé en France par Ariane Liger-Belair Sioufi, directeur académique, que Spring Campus a vu le jour.
Un autre objectif est pour SAS de rajeunir sa propre pyramide des âges, car une partie des jeunes formés au Spring Campus seront directement embauchés par l'éditeur. "Même si cela fait quinze ans que je travaille chez SAS France et quatorze ans que j'ai monté ce programme académique, j'ai parfois du mal à convaincre les responsables d'enseignement d'apporter des compétences analytiques pointues liées à des compétences informatiques, et complétées par une dimension métier", regrette Ariane Liger-Belair Sioufi. "C'est pourtant ce que nous recherchons, ce mouton à cinq pattes qui dispose de ces trois piliers au sein de ses compétences".
"C'est aussi aux entreprises de montrer l'exemple, et de bien expliquer aux responsables de formation ce qu'elles attendent de leurs étudiants. Le Data Scientist c'est une triple compétence, ou plusieurs personnes qui disposent des compétences et savent bien communiquer ensemble. Quand on voit aujourd'hui sur les réseaux sociaux que tous les consultants BI se transforment en Data Scientists, tout simplement parce que ce mot est à la mode, cela nous fait sourire", explique Ariane Liger-Belair Sioufi.
Informatique, analytique et métier sont donc au programme de ce Spring Campus. "Nous apportons un contenu pédagogique, en nous appuyant sur les solutions SAS", il y a donc toujours de la théorie, et de la mise en pratique autour des solutions SAS. Le programme Spring Campus s'articule autour d'un mois de formation, suivi d'un stage de cinq mois en entreprise, avec comme objectif un premier emploi. Seuls les étudiants en fin de cursus sont donc éligibles, fin de licence ou fin de maitrise. L'objectif est l'employabilité. SAS a reçu 250 candidatures pour 20 places disponibles. L'examen de présélection nécessitait de connaitre les fondamentaux de SAS et Ariane Liger-Belair Sioufi reconnait avoir perdu beaucoup de candidats à ce premier test en ligne. Seuls 36 ont passé la présélection. SAS avait fait le choix de réserver le programme à des étudiants qui connaissaient déjà les bases de la solution. L'initiation nécessitant déjà quinze jours de cours, SAS a donc choisi de ne pas accueillir dans le programme de débutants.
Le mois de cours (132 heures de cours au total) comprenait deux modules en tronc commun : business analytics et advanced analytics (statistique, data mining, prédictif…); puis les étudiants pouvaient choisir un module métier : connaissance client ou gestion des risques.
"Nous n'avons pas la prétention de former en un mois des data scientists, mais de les préparer à ce métier", précise Ariane Liger-Belair Sioufi.
La formation était gratuite pour les étudiants, mais ils n'étaient pas rémunérés. En revanche les cinq mois de stage qui suivent sont rémunérés (1400 euros par mois chez SAS, et entre 1000 et 1400 euros chez les sociétés de service partenaires).
Les universités partenaires de SAS ne semblent pas gênés par ce programme, qu'ils ne voient pas comme un "concurrent" de l'université. Principalement parce que SAS n'a pas de velléité de faire du volume avec ce programme.
Au-delà du succès indéniable de la formule et de son efficacité, puisqu'elle répond de manière agile et rapide à certains besoins du marché du travail, cette initiative et les autres, devraient conduire les universités, écoles et les administrations qui les gouvernent à se poser la question de leur propre futur ! Si les universités et les écoles ne répondent pas, ou plus, aux besoins combinés des entreprises et des étudiants, quelle est leur raison d'être ? Doivent-elles se consacrer exclusivement à la formation de chercheurs, qui passeront leur vie à chercher; aux dépends des besoins réels et concrets d'une économie de plus en plus à court terme ? Ne doutons pas qu'une commission se mettra au travail pour produire le rapport ad-hoc… Pendant ce temps, SAS compte bien dès l'an prochain renouveler l'expérience du Spring Campus, et même éventuellement doubler la taille de la promotion.
Du point de vue des jeunes qui souhaitent tout simplement commencer dans la vie professionnelle avec un emploi, il est peut-être également temps de se poser la question : faut-il passer des années sur les bancs d'universités qui ne vous préparent pas suffisamment à une pratique professionnelle, ou consacrer une partie de ce temps d'étude à l'acquisition de compétences professionnelles pratiques qui vous rendront employables à plus court terme ?
Aux Etats-Unis le concept des MOOC (Massive Open Online Courses) se développe à grande vitesse. Les universités tentent d'embarquer pour garder leur place sur le marché, très lucratif, de l'enseignement supérieur. En France, Xavier Niel semble dire que les écoles ne savent pas sélectionner et former les bons programmeurs dont le monde digital a besoin; Il créé son école "42" et formera mille jeunes gratuitement, sélectionnés en fonction de leur potentiel et non de leurs études précédentes.
Et c'est dans ce contexte que SAS France a annoncé la sortie d'une première promotion de Spring Campus, "visant à former gratuitement des étudiants en fin de cycle pour devenir des spécialistes prisés de l’analyse des données, des data scientists".
Cette première édition a permis de former quinze étudiants, tous embauchés par les partenaires à la fin de la session, pour des postes liés à la connaissance client et à la gestion des risques.
Le programme est financé par SAS, Business & Decision, Altran et Capgemini, qui ont ainsi recruté l'ensemble des finissants du Spring Campus. Ces partenaires de SAS ont du mal à recruter des employés opérationnels, malgré tous les enseignements qui existent sur le marché.
SAS n'est pas un novice dans le domaine de la formation. Depuis sa création l'éditeur a tissé des relations étroites avec de nombreuses écoles et universités. S'il s'agit d'un travail à long terme, il est extrêmement payant, car chaque année des centaines de jeunes finissent leurs études et rentrent en entreprise avec une bonne connaissance des outils SAS. Ils y ont eu accès gratuitement pendant leurs études et naturellement se tournent vers SAS pour répondre à leurs besoins d'analyse en environnement professionnel. C'est dans le cadre de ce programme académique, dirigé en France par Ariane Liger-Belair Sioufi, directeur académique, que Spring Campus a vu le jour.
Un autre objectif est pour SAS de rajeunir sa propre pyramide des âges, car une partie des jeunes formés au Spring Campus seront directement embauchés par l'éditeur. "Même si cela fait quinze ans que je travaille chez SAS France et quatorze ans que j'ai monté ce programme académique, j'ai parfois du mal à convaincre les responsables d'enseignement d'apporter des compétences analytiques pointues liées à des compétences informatiques, et complétées par une dimension métier", regrette Ariane Liger-Belair Sioufi. "C'est pourtant ce que nous recherchons, ce mouton à cinq pattes qui dispose de ces trois piliers au sein de ses compétences".
"C'est aussi aux entreprises de montrer l'exemple, et de bien expliquer aux responsables de formation ce qu'elles attendent de leurs étudiants. Le Data Scientist c'est une triple compétence, ou plusieurs personnes qui disposent des compétences et savent bien communiquer ensemble. Quand on voit aujourd'hui sur les réseaux sociaux que tous les consultants BI se transforment en Data Scientists, tout simplement parce que ce mot est à la mode, cela nous fait sourire", explique Ariane Liger-Belair Sioufi.
Informatique, analytique et métier sont donc au programme de ce Spring Campus. "Nous apportons un contenu pédagogique, en nous appuyant sur les solutions SAS", il y a donc toujours de la théorie, et de la mise en pratique autour des solutions SAS. Le programme Spring Campus s'articule autour d'un mois de formation, suivi d'un stage de cinq mois en entreprise, avec comme objectif un premier emploi. Seuls les étudiants en fin de cursus sont donc éligibles, fin de licence ou fin de maitrise. L'objectif est l'employabilité. SAS a reçu 250 candidatures pour 20 places disponibles. L'examen de présélection nécessitait de connaitre les fondamentaux de SAS et Ariane Liger-Belair Sioufi reconnait avoir perdu beaucoup de candidats à ce premier test en ligne. Seuls 36 ont passé la présélection. SAS avait fait le choix de réserver le programme à des étudiants qui connaissaient déjà les bases de la solution. L'initiation nécessitant déjà quinze jours de cours, SAS a donc choisi de ne pas accueillir dans le programme de débutants.
Le mois de cours (132 heures de cours au total) comprenait deux modules en tronc commun : business analytics et advanced analytics (statistique, data mining, prédictif…); puis les étudiants pouvaient choisir un module métier : connaissance client ou gestion des risques.
"Nous n'avons pas la prétention de former en un mois des data scientists, mais de les préparer à ce métier", précise Ariane Liger-Belair Sioufi.
La formation était gratuite pour les étudiants, mais ils n'étaient pas rémunérés. En revanche les cinq mois de stage qui suivent sont rémunérés (1400 euros par mois chez SAS, et entre 1000 et 1400 euros chez les sociétés de service partenaires).
Les universités partenaires de SAS ne semblent pas gênés par ce programme, qu'ils ne voient pas comme un "concurrent" de l'université. Principalement parce que SAS n'a pas de velléité de faire du volume avec ce programme.
Au-delà du succès indéniable de la formule et de son efficacité, puisqu'elle répond de manière agile et rapide à certains besoins du marché du travail, cette initiative et les autres, devraient conduire les universités, écoles et les administrations qui les gouvernent à se poser la question de leur propre futur ! Si les universités et les écoles ne répondent pas, ou plus, aux besoins combinés des entreprises et des étudiants, quelle est leur raison d'être ? Doivent-elles se consacrer exclusivement à la formation de chercheurs, qui passeront leur vie à chercher; aux dépends des besoins réels et concrets d'une économie de plus en plus à court terme ? Ne doutons pas qu'une commission se mettra au travail pour produire le rapport ad-hoc… Pendant ce temps, SAS compte bien dès l'an prochain renouveler l'expérience du Spring Campus, et même éventuellement doubler la taille de la promotion.
Du point de vue des jeunes qui souhaitent tout simplement commencer dans la vie professionnelle avec un emploi, il est peut-être également temps de se poser la question : faut-il passer des années sur les bancs d'universités qui ne vous préparent pas suffisamment à une pratique professionnelle, ou consacrer une partie de ce temps d'étude à l'acquisition de compétences professionnelles pratiques qui vous rendront employables à plus court terme ?
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