Photo de Markus Spiske sur Unsplash
Au-delà des aspects règlementaires, c’est une exigence des nouvelles générations. On parle de crise de l’engagement dans les entreprises, mais c’est en réalité une recherche de sens, d’impact positif, au-delà des critères purement financiers de réussite. Les nouveaux salariés recherchent “des emplois où l'on voit concrètement l'aboutissement de son travail à la fin de la journée. La finalité surtout. La question de l'utilité se mêle ici à celle du sens”, explique Pascale Giet dans La Grande Impatience.
Les données sont donc encore une fois au coeur du futur de l’entreprise. Et des données que nous n’avions pas l’habitude de collecter, de stocker, et donc d’analyser. Ces indicateurs sociaux et environnementaux naissent dans nos opérations quotidiennes, mais ils ne sont presque jamais collectés. Mesurez-vous l’impact social et environnemental de la dernière formation à laquelle vous avez participé, du dernier webinaire que vous avez écouté, de la lecture même de cet article ? Non, car nous avons l’habitude de voir tout cela au travers du prisme financier. Quelque chose qui ne coute rien, est considéré comme sans impact, et n’est donc pas comptabilisé. Pourtant si vous assistez à une formation gratuite, vous consommez peut-être du carbone (impact environnemental négatif), mais en revanche votre compétence augmente (donc impact social positif). Prendre l’habitude de mesurer les critères financiers et les externalités non financières deviendra d’ici la fin de la décennie, une bonne pratique, une habitude… et une obligation.
Cela ne se fera pas en quelques clics. Les processus sont à inventer, et les outils ne sont pas adaptés. Bien sur, vous avez votre Excel favori si vous souhaitez noyer votre entreprise dans une mer de données non vérifiées. Mais si vous êtes un peu sérieux, vous arriverez vite à la conclusion qu’il y a quatre options :
- Un data warehouse dédié : c’est la solution recommandée par les vendeurs de logiciels spécialisés… et pour eux une opportunité supplémentaire de chiffre d’affaires. Qu’il s’agisse d’applications conçues pour le reporting ESG, ou d’éditeurs de logiciels EPM, ils s’articulent autour d’un entrepôt de données qui centralise les données nécessaires à la production des rapports ESG, ESRS, CSRD, et leurs probables descendants. Avantage principal, une mise en place rapide, qui ne perturbe pas la production existante des indicateurs financiers, et n’impose pas de modifier la modélisation d’un entrepôt de données existant. D’ailleurs, étudiez également une alternative, celle d’une architecture plus moderne, basée sur les concepts du data mesh, qui permettrait de créer des jeux de données, ou data products, sur la base de ces nouveaux besoins, produits directement par les utilisateurs.
- L’évolution de votre data warehouse existant : si votre entrepôt de données a été conçu de manière agile, si l’évolution de sa modélisation n’est pas un problème, cela permettra d’intégrer le reporting des indicateurs non financiers au coeur du système d’information. Mais cela nécessite de faire évoluer des flux d’intégration, et des structures de stockage, en prenant soin de ne pas perturber ce qui fonctionne actuellement.
- Adapter les applications sources : bien entendu, les applications métiers devront évoluer, pour générer les données des externalités. Et là… inutile de vous dire que le chantier est immense. Malgré la publication des normes officielles, rares sont les éditeurs de logiciels de gestion à aborder le sujet. SAP a annoncé que, dès le premier trimestre 2024, ses outils seront en mesure de générer des données ESG à destination de son portail Profitability and Performance Management. Salesforce avait fait en septembre dernier une annonce similaire, montrant qu’il accompagnerait ses clients dans la collecte des données et la production de rapports CSRD. Pour beaucoup d’éditeurs, c’est plutôt le silence. Que vous ayez choisi de construire une entrepôt de données dédié, de faire évoluer votre entrepôt actuel, ou d’en profiter pour mettre en place une architecture basée sur des data products, l’adaptation des applications sources est indispensable pour éviter l’usine à gaz. Pour les applications sur mesure, ce sera long, compliqué, et couteux !
- Virtualiser : des éditeurs de solutions de virtualisation telles que Denodo, ne manqueront pas de souligner que les rapports CSRD pourraient être l’occasion de tester le concept de virtualisation de données. En résumé, les données ne bougent pas, elles restent dans les applications sources, la plateforme les rend disponibles en virtualisant un entrepôt de données dédié. On retrouve les avantages de la première solution, mais sans duplication physique des données. Les avantages et inconvénients de cette architecture virtuelle sont nombreux. A étudier en détail, mais à tester en grandeur nature avant de l’adopter.
Face à ces choix, la premier constat est simple : personne n’est prêt ou presque. Lors d’un webinaire de présentation de sa solution EPM, Jedox a réalisé un petit sondage en ligne : 55 % des participants reconnaissaient n’avoir pas encore choisi d’outil… et c’est une bonne nouvelle.
Certes ce n’est pas pour demain… mais 2025 c’est après-demain. Car pour sortir des indicateurs fiables en 2025, il vous faudrait commencer à comptabiliser correctement en 2024… Or vous n’êtes pas prêts. Ne comptez pas sur un report de la date limite au dernier moment, ce n’est pas la France ! Mais l’Europe. Et les calendriers sont bien plus strictes que dans l’hexagone (voir par exemple la farce du report régulier de la mise en place de la facturation électronique).
N’allez pas non plus vous précipiter sur un outil (comme vous l’aviez fait il y a quelques années en installant un data lake sans savoir pourquoi… qui s’est transformé en data marécage). L’outil viendra en son temps, lorsque vous aurez cerné le périmètre, formalisé les processus, choisi les indicateurs, identifié les sources de données, défini les rôles de chacun… croyez-moi il y a du travail avant de passer à la plomberie ! Vous avez envie d’en savoir plus, j’ai conçu avec Capgemini Institut une formation dédiée à ces sujets, Mettre en place les reporting CSRD – ESG en s’appuyant sur des données pertinentes, à suivre en 2024, ou à mettre en place de manière personnalisée dans votre entreprise.
Les données sont donc encore une fois au coeur du futur de l’entreprise. Et des données que nous n’avions pas l’habitude de collecter, de stocker, et donc d’analyser. Ces indicateurs sociaux et environnementaux naissent dans nos opérations quotidiennes, mais ils ne sont presque jamais collectés. Mesurez-vous l’impact social et environnemental de la dernière formation à laquelle vous avez participé, du dernier webinaire que vous avez écouté, de la lecture même de cet article ? Non, car nous avons l’habitude de voir tout cela au travers du prisme financier. Quelque chose qui ne coute rien, est considéré comme sans impact, et n’est donc pas comptabilisé. Pourtant si vous assistez à une formation gratuite, vous consommez peut-être du carbone (impact environnemental négatif), mais en revanche votre compétence augmente (donc impact social positif). Prendre l’habitude de mesurer les critères financiers et les externalités non financières deviendra d’ici la fin de la décennie, une bonne pratique, une habitude… et une obligation.
Cela ne se fera pas en quelques clics. Les processus sont à inventer, et les outils ne sont pas adaptés. Bien sur, vous avez votre Excel favori si vous souhaitez noyer votre entreprise dans une mer de données non vérifiées. Mais si vous êtes un peu sérieux, vous arriverez vite à la conclusion qu’il y a quatre options :
- Un data warehouse dédié : c’est la solution recommandée par les vendeurs de logiciels spécialisés… et pour eux une opportunité supplémentaire de chiffre d’affaires. Qu’il s’agisse d’applications conçues pour le reporting ESG, ou d’éditeurs de logiciels EPM, ils s’articulent autour d’un entrepôt de données qui centralise les données nécessaires à la production des rapports ESG, ESRS, CSRD, et leurs probables descendants. Avantage principal, une mise en place rapide, qui ne perturbe pas la production existante des indicateurs financiers, et n’impose pas de modifier la modélisation d’un entrepôt de données existant. D’ailleurs, étudiez également une alternative, celle d’une architecture plus moderne, basée sur les concepts du data mesh, qui permettrait de créer des jeux de données, ou data products, sur la base de ces nouveaux besoins, produits directement par les utilisateurs.
- L’évolution de votre data warehouse existant : si votre entrepôt de données a été conçu de manière agile, si l’évolution de sa modélisation n’est pas un problème, cela permettra d’intégrer le reporting des indicateurs non financiers au coeur du système d’information. Mais cela nécessite de faire évoluer des flux d’intégration, et des structures de stockage, en prenant soin de ne pas perturber ce qui fonctionne actuellement.
- Adapter les applications sources : bien entendu, les applications métiers devront évoluer, pour générer les données des externalités. Et là… inutile de vous dire que le chantier est immense. Malgré la publication des normes officielles, rares sont les éditeurs de logiciels de gestion à aborder le sujet. SAP a annoncé que, dès le premier trimestre 2024, ses outils seront en mesure de générer des données ESG à destination de son portail Profitability and Performance Management. Salesforce avait fait en septembre dernier une annonce similaire, montrant qu’il accompagnerait ses clients dans la collecte des données et la production de rapports CSRD. Pour beaucoup d’éditeurs, c’est plutôt le silence. Que vous ayez choisi de construire une entrepôt de données dédié, de faire évoluer votre entrepôt actuel, ou d’en profiter pour mettre en place une architecture basée sur des data products, l’adaptation des applications sources est indispensable pour éviter l’usine à gaz. Pour les applications sur mesure, ce sera long, compliqué, et couteux !
- Virtualiser : des éditeurs de solutions de virtualisation telles que Denodo, ne manqueront pas de souligner que les rapports CSRD pourraient être l’occasion de tester le concept de virtualisation de données. En résumé, les données ne bougent pas, elles restent dans les applications sources, la plateforme les rend disponibles en virtualisant un entrepôt de données dédié. On retrouve les avantages de la première solution, mais sans duplication physique des données. Les avantages et inconvénients de cette architecture virtuelle sont nombreux. A étudier en détail, mais à tester en grandeur nature avant de l’adopter.
Face à ces choix, la premier constat est simple : personne n’est prêt ou presque. Lors d’un webinaire de présentation de sa solution EPM, Jedox a réalisé un petit sondage en ligne : 55 % des participants reconnaissaient n’avoir pas encore choisi d’outil… et c’est une bonne nouvelle.
Certes ce n’est pas pour demain… mais 2025 c’est après-demain. Car pour sortir des indicateurs fiables en 2025, il vous faudrait commencer à comptabiliser correctement en 2024… Or vous n’êtes pas prêts. Ne comptez pas sur un report de la date limite au dernier moment, ce n’est pas la France ! Mais l’Europe. Et les calendriers sont bien plus strictes que dans l’hexagone (voir par exemple la farce du report régulier de la mise en place de la facturation électronique).
N’allez pas non plus vous précipiter sur un outil (comme vous l’aviez fait il y a quelques années en installant un data lake sans savoir pourquoi… qui s’est transformé en data marécage). L’outil viendra en son temps, lorsque vous aurez cerné le périmètre, formalisé les processus, choisi les indicateurs, identifié les sources de données, défini les rôles de chacun… croyez-moi il y a du travail avant de passer à la plomberie ! Vous avez envie d’en savoir plus, j’ai conçu avec Capgemini Institut une formation dédiée à ces sujets, Mettre en place les reporting CSRD – ESG en s’appuyant sur des données pertinentes, à suivre en 2024, ou à mettre en place de manière personnalisée dans votre entreprise.
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