Il y a un an, l’annonce des fonctions décisionnelles avancées présentes dans SQL Server 2005 a provoqué un mini tremblement de terre dans le microcosme des éditeurs de solutions traditionnelles d’aide à la décision. « Si Microsoft a choisi d’investir les marché du reporting et de l’analyse de données, c’est que nous devons changer de marché ! » semblaient vouloir chanter le chœur les éditeurs en place. Hyperion paraissait ne pas souffrir de cette nouvelle donne. Cognos puis Business Objects lui ont emboité le pas stratégique. La cible des financiers devenait le nouvel eldorado. Consolidation de gestion, planification budgétaire, intégration fiscale… il est vrai que les besoins des « CFO » à la française sont encore nombreux ; et même s’ils restent les plus grands adorateurs de la déesse Excel, ils n’en sont pas moins demandeurs d’applications prêtes à l’emploi. Et comme ils détiennent les cordons de la bourse qu’ils contrôlent… ils ne sont pas les moins bien servis en matière de budgets informatiques.
Cognos a le premier choisi cette stratégie et racheté Adaytum en 2002, puis Frango afin de construire une suite complète d’applications financières. Mais entre acquisitions et intégration, il reste encore du chemin à parcourir.
Business Objects, à qui ses clients et les analystes ont reproché de se contenter de suivre le mouvement, a également investi le monde de la planification budgétaire, et racheté SRC Software. Une acquisition non stratégique, « imposée par les clients qui ne comprenaient pas l’absence de solutions de planification dans notre offre, alors que Cognos et Hyperion proposaient leurs applications », nous expliquent plusieurs commerciaux de l’éditeur confrontés quotidiennement aux réalités du terrain. Mais une acquisition non stratégique tout de même, qui donnait l’impression au marché que Business Objects avait perdu l’initiative et se contentait de copier la stratégie de ses concurrents.
Cognos a le premier choisi cette stratégie et racheté Adaytum en 2002, puis Frango afin de construire une suite complète d’applications financières. Mais entre acquisitions et intégration, il reste encore du chemin à parcourir.
Business Objects, à qui ses clients et les analystes ont reproché de se contenter de suivre le mouvement, a également investi le monde de la planification budgétaire, et racheté SRC Software. Une acquisition non stratégique, « imposée par les clients qui ne comprenaient pas l’absence de solutions de planification dans notre offre, alors que Cognos et Hyperion proposaient leurs applications », nous expliquent plusieurs commerciaux de l’éditeur confrontés quotidiennement aux réalités du terrain. Mais une acquisition non stratégique tout de même, qui donnait l’impression au marché que Business Objects avait perdu l’initiative et se contentait de copier la stratégie de ses concurrents.
Migration poussée vers BO XI R 2
Heureusement notre éditeur national de Business Intelligence n’est pas resté trop longtemps campé dans cette attitude de suiveur, et les dernières annonces le confirment.
Sur le cœur de son offre, la solution Business Objects, dont la version « XI R 2 » vient d’être rendue disponible, l’éditeur poursuit l’amélioration des fonctionnalités et augmente la puissance disponible pour les besoins traditionnels de reporting et d’analyse de données. Tout est maintenant affaire de migration.
C’est d’ailleurs le mot clef qui ressort de toute la communication de Business Objects autour de cette nouvelle version. L’enjeu : conduire les clients à installer cette nouvelle mouture, en profiter pour leur faire commander de nouveaux modules, acheter des services d’assistance et de formation. Tout cela avec une promotion commerciale alléchante pour les clients qui signent avant Noël comme sait si bien le vendre Jean-Pierre Brulard, le VP EEMEA.
Mais au-delà des fonctions disponibles aujourd’hui dans cette nouvelle version, ces dernières semaines ont été riches en annonces. Et ces nouveautés, qu’il s’agisse de nouvelles fonctions, de partenariats ou de rachat, suivent de nouveau la ligne qui a fait naître et grandir Business Objects, celle du décisionnel traditionnel. Toutes ces annonces montrent d’ailleurs que l’éditeur peut continuer à se développer, innover, élargir et approfondir son offre, tout en laissant à des acteurs comme Microsoft ou demain certains projets open source comme Pentaho, Jasper ou BIRT, les solutions d’entrée de gamme.
Le métier de Business Objects est et doit sans doute rester le décisionnel. Une diversification trop éloignée de son cœur de métier, se révèlerait hasardeuse. L’éditeur doit pour cela innover à la fois en intégrant de nouvelles fonctions pour étendre la couverture fonctionnelle de sa suite décisionnelle. Il doit également innover en profondeur pour imaginer et anticiper l’évolution ergonomique des outils d’aide à la décision.
Sur le cœur de son offre, la solution Business Objects, dont la version « XI R 2 » vient d’être rendue disponible, l’éditeur poursuit l’amélioration des fonctionnalités et augmente la puissance disponible pour les besoins traditionnels de reporting et d’analyse de données. Tout est maintenant affaire de migration.
C’est d’ailleurs le mot clef qui ressort de toute la communication de Business Objects autour de cette nouvelle version. L’enjeu : conduire les clients à installer cette nouvelle mouture, en profiter pour leur faire commander de nouveaux modules, acheter des services d’assistance et de formation. Tout cela avec une promotion commerciale alléchante pour les clients qui signent avant Noël comme sait si bien le vendre Jean-Pierre Brulard, le VP EEMEA.
Mais au-delà des fonctions disponibles aujourd’hui dans cette nouvelle version, ces dernières semaines ont été riches en annonces. Et ces nouveautés, qu’il s’agisse de nouvelles fonctions, de partenariats ou de rachat, suivent de nouveau la ligne qui a fait naître et grandir Business Objects, celle du décisionnel traditionnel. Toutes ces annonces montrent d’ailleurs que l’éditeur peut continuer à se développer, innover, élargir et approfondir son offre, tout en laissant à des acteurs comme Microsoft ou demain certains projets open source comme Pentaho, Jasper ou BIRT, les solutions d’entrée de gamme.
Le métier de Business Objects est et doit sans doute rester le décisionnel. Une diversification trop éloignée de son cœur de métier, se révèlerait hasardeuse. L’éditeur doit pour cela innover à la fois en intégrant de nouvelles fonctions pour étendre la couverture fonctionnelle de sa suite décisionnelle. Il doit également innover en profondeur pour imaginer et anticiper l’évolution ergonomique des outils d’aide à la décision.
Innovations technologiques
Ainsi il y a quelques mois, le rachat de Infommersion montrait la voie des applications décisionnelles du futur proche. Nous l’avions d’ailleurs déjà évoqué dans un autre article. Infommersion débute son intégration à l’offre Business Objects et Crystal Decisions est le premier produit à en bénéficier, avec la version Crystal Xcelsius annoncée le 15 novembre. Interactivité avec l’utilisateur, graphiques animés… seront peu à peu intégrés aux solutions décisionnelles de Business Objects. « Avec Crystal Xcelsius, Business Objects dote chaque utilisateur d'Excel d'une solution de BI puissante et simple d'utilisation. En fournissant des moyens simplifiés pour visualiser l'information, la partager et interagir avec elle, Business Objects continue de faire tomber les obstacles à la diffusion massive de la BI et touche une catégorie d'utilisateurs entièrement nouvelle », explique René Bonvanie, directeur marketing de Business Objects. « Crystal Xcelsius donne aux utilisateurs la simplicité d'une approche "pointer/cliquer" qui leur permet de collaborer avec leurs collègues, de parvenir plus vite à un accord et d'améliorer leur productivité. Par exemple, un responsable des ventes peut transformer une feuille de calcul Excel rassemblant les résultats trimestriels de la région Nord-est en une présentation interactive, comme par exemple une carte ou un graphique. Cette présentation peut alors être partagée avec les membres de son équipe ou les dirigeants via PowerPoint, PDF, Outlook, ou le web. La présentation étant interactive, chaque membre de l'équipe peut alors tester différents scénarios directement à l'intérieur même de la présentation, et observer les résultats potentiels des différentes simulations. Très attractive, la technologie de visualisation de Crystal Xcelsius permet aux utilisateurs de communiquer plus efficacement leurs analyses, leurs recommandations, et de collaborer pour améliorer la performance d'ensemble ».
Business Objects a également renforcé sa présence en amont de la chaîne décisionnelle, dans le domaine de l’alimentation par le rachat de la société Medience. Cette société, issue de la recherche française de l’INRIA, a développé un outil d’alimentation de données en temps réel. Construit sur le concept de virtualisation des données, l’outil Medience permet de lancer des requêtes en temps réel vers des sources de données hétérogènes, et alimenter en temps réel les applications de business intelligence. On peut ainsi rapprocher l’événement de la prise de décision, et donc de l’éventuel action correctrice.
Autre fait marquant dans l’actualité de Business Objects, le retour vers les applications analytiques. Non plus en propre, mais par un contrat OEM par lequel Business Objects intègrera les solutions d’analyse de données développées par Think Analytics. « L'analyse prévisionnelle aide à examiner l'historique de l'information et des données opérationnelles afin de prévoir de façon fiable ce qui pourrait advenir », explique Business Objects.
Les applications analytiques sont la prochaine grande étape du marché du décisionnel. Elles sont le véhicule qui permettra au décisionnel de pénétrer les plus simples des applications opérationnelles, et aideront à la diffusion de l’aide à la décision au travers de tous les niveaux fonctionnels de l’entreprise. Business Objects a donc raison d’avancer dans cette direction. Il a également sans doute fait le bon choix en ne tentant pas de développer ses propres applications (comme Hyperion avait essayé de le faire il y a quelques années sans grand succès), mais en s’appuyant sur des compétences existantes.
Business Objects a également renforcé sa présence en amont de la chaîne décisionnelle, dans le domaine de l’alimentation par le rachat de la société Medience. Cette société, issue de la recherche française de l’INRIA, a développé un outil d’alimentation de données en temps réel. Construit sur le concept de virtualisation des données, l’outil Medience permet de lancer des requêtes en temps réel vers des sources de données hétérogènes, et alimenter en temps réel les applications de business intelligence. On peut ainsi rapprocher l’événement de la prise de décision, et donc de l’éventuel action correctrice.
Autre fait marquant dans l’actualité de Business Objects, le retour vers les applications analytiques. Non plus en propre, mais par un contrat OEM par lequel Business Objects intègrera les solutions d’analyse de données développées par Think Analytics. « L'analyse prévisionnelle aide à examiner l'historique de l'information et des données opérationnelles afin de prévoir de façon fiable ce qui pourrait advenir », explique Business Objects.
Les applications analytiques sont la prochaine grande étape du marché du décisionnel. Elles sont le véhicule qui permettra au décisionnel de pénétrer les plus simples des applications opérationnelles, et aideront à la diffusion de l’aide à la décision au travers de tous les niveaux fonctionnels de l’entreprise. Business Objects a donc raison d’avancer dans cette direction. Il a également sans doute fait le bon choix en ne tentant pas de développer ses propres applications (comme Hyperion avait essayé de le faire il y a quelques années sans grand succès), mais en s’appuyant sur des compétences existantes.
Quel avenir pour la base de données ?
Une zone d’ombre subsiste dans ce paysage idyllique, le « partenariat » réaffirmé et renforcé avec Oracle, dont on sent bien qu’il relève du concept du « je t’aime, moi non plus ». Les deux éditeurs sont partenaires depuis des années, et comptabilisent nombre de clients en commun. Mais concrètement, à chaque évolution technique de leurs solutions, les deux offres deviennent un peu plus concurrentes.
Aujourd’hui, les deux éditeurs mettent l’accent sur l’alimentation des données (Oracle Warehouse Builder et Business Objects Data Integrator), sur la restitution (Oracle Discoverer et Business Objects / Crystal Decision), sur les applications analytiques, sur la planification et l’analyse financière… sur tous ces domaines, les deux éditeurs sont directement concurrents, et les commerciaux doivent chacun de leur côté, remplir leurs objectifs de vente !
Seul point d’accord, la base de données. Business Objects a toujours refusé d’aller dans ce sens, et a toujours privilégié le travail en collaboration avec les éditeurs de SGBD existants (Oracle, IBM, Microsoft…). Mais ce point de complémentarité devient bien mince face aux points de concurrence. N’oublions pas non plus que Bernard Liautaud s’est rapproché de MySQL AB jusqu’à en devenir membre du conseil d’administration. Combien de temps cette situation pourra-t-elle durer ?
A terme, Business Objects ne devra-t-il pas trouver un moyen de court-circuiter le besoin de stockage intermédiaire via les outils de ses concurrents ?
Cette évolution semble se dessiner au travers du rachat de Medience. Si l’on peut accéder en temps réel, de manière optimisée, aux données de production, les agréger à la volée, et les présenter dans des rapports d’analyse multidimensionnels, on peut donc faire du décisionnel directement sur la bases de production. Et dans ce cas, on n’a plus besoin des entrepôts de données intermédiaires, ni des bases OLAP. A la limite un simple ODS (Operational Data Store) en amont du processus d’alimentation peut suffire. Et pourquoi Business Objects ne le développerait-il pas en interne ou en rachetant une solution ?
La concentration du marché renforce les éditeurs qui en bénéficient, en regroupant les parts de marché en un plus petit nombre de mains, mais elle fragilise les partenariats, et impose à chacun de dévoiler son jeu.
Le prochain trublion de ce marché devrait être l’open source. Déjà certains projets méritent que les clients s’y penchent. Ils sont encore très peu à franchir le pas et à choisir ce type de solutions, mais les années 2006 / 2007 devraient servir de révélateur. A Business Objects de poursuivre inlassablement sur le chemin de l’innovation pour conserver son avance.
Aujourd’hui, les deux éditeurs mettent l’accent sur l’alimentation des données (Oracle Warehouse Builder et Business Objects Data Integrator), sur la restitution (Oracle Discoverer et Business Objects / Crystal Decision), sur les applications analytiques, sur la planification et l’analyse financière… sur tous ces domaines, les deux éditeurs sont directement concurrents, et les commerciaux doivent chacun de leur côté, remplir leurs objectifs de vente !
Seul point d’accord, la base de données. Business Objects a toujours refusé d’aller dans ce sens, et a toujours privilégié le travail en collaboration avec les éditeurs de SGBD existants (Oracle, IBM, Microsoft…). Mais ce point de complémentarité devient bien mince face aux points de concurrence. N’oublions pas non plus que Bernard Liautaud s’est rapproché de MySQL AB jusqu’à en devenir membre du conseil d’administration. Combien de temps cette situation pourra-t-elle durer ?
A terme, Business Objects ne devra-t-il pas trouver un moyen de court-circuiter le besoin de stockage intermédiaire via les outils de ses concurrents ?
Cette évolution semble se dessiner au travers du rachat de Medience. Si l’on peut accéder en temps réel, de manière optimisée, aux données de production, les agréger à la volée, et les présenter dans des rapports d’analyse multidimensionnels, on peut donc faire du décisionnel directement sur la bases de production. Et dans ce cas, on n’a plus besoin des entrepôts de données intermédiaires, ni des bases OLAP. A la limite un simple ODS (Operational Data Store) en amont du processus d’alimentation peut suffire. Et pourquoi Business Objects ne le développerait-il pas en interne ou en rachetant une solution ?
La concentration du marché renforce les éditeurs qui en bénéficient, en regroupant les parts de marché en un plus petit nombre de mains, mais elle fragilise les partenariats, et impose à chacun de dévoiler son jeu.
Le prochain trublion de ce marché devrait être l’open source. Déjà certains projets méritent que les clients s’y penchent. Ils sont encore très peu à franchir le pas et à choisir ce type de solutions, mais les années 2006 / 2007 devraient servir de révélateur. A Business Objects de poursuivre inlassablement sur le chemin de l’innovation pour conserver son avance.