Les cinq conditions essentielles de la réussite de l’architecture orientée événements

Le cerveau fonctionne en temps réel, les hommes fonctionnent en temps réel, les événements et leurs conséquences se déroulent en temps réel, et maintenant grâce à l’EDA (architecture orientée événements) et à la solution instantanée offerte par l’économie des API ouvertes, les entreprises sont en mesure, pour la première fois, de véritablement fonctionner en temps réel. Dans cet article, Kent Nash, Global EVP chez Solace, s’inspire des toutes nouvelles recherches menées auprès de professionnels de l'informatique pour déterminer les principaux éléments aboutissant au déploiement réussi de l’EDA à travers l’entreprise, ajoutant de la valeur pour les collaborateurs, les clients et l’ensemble de l’organisation.

Le monde est véritablement orienté événements. Les grands fournisseurs de cloud et les analystes technologiques s'accordent sur ce point, y compris Dr Werner Vogels, CTO chez Amazon, qui l’a souligné dans son « discours-programme intitulé « le monde est orienté événements » prononcé au salon AWS re:Invent en décembre 2022. Aujourd’hui de nouvelles recherches de pointe effectuées par IDC indiquent que d’ici 2025, 90 % des grandes multinationales du monde entier utiliseront l’intelligence en temps réel, propulsée par des technologies de streaming d’événements.

À la suite d'événements mondiaux et géopolitiques récents, un nombre toujours croissant d’entreprises, depuis le commerce de détail et les services financiers jusqu’à la fabrication et le secteur de l’énergie et des ressources, sont conscients de la nécessité d’identifier et de réagir en temps réel aux questions clés qui surviennent sur l'ensemble de leurs lignes de produits, chaînes logistiques et emplacements géographiques. Qu’on se le dise : l’EDA a désormais « franchi le pas » et devient la norme.

Cinq étapes pour aboutir à la réussite de l’EDA

Pour de nombreuses entreprises, le parcours EDA est déjà bien avancé, tandis que pour d’autres, les premiers pas restent à faire. Leur expérience collective est essentielle pour établir une feuille de route qui leur permettra de recueillir les fruits des technologies de streaming d’événements. Un Infobrief IDC, parrainé par Solace, a été mené récemment auprès de plus de 300 professionnels de l’informatique d’entreprise en Amérique du Nord, en Asie et en Europe qui travaillent tous pour de grandes entreprises ayant mis en œuvre ou envisageant d’adopter l’EDA. Les résultats sont assez révélateurs. Un nombre impressionnant, soit 93 % des personnes interrogées travaillant dans des entreprises ayant déployé l’EDA dans plusieurs cas d’utilisation, ont déclaré que l’EDA avait répondu ou dépassé leurs attentes. En plus des avantages techniques offerts par l’EDA, la plupart des entreprises constatent aussi de nets avantages commerciaux : suite aux efforts liés à l’EDA, 23 % des personnes interrogées ont signalé une augmentation de la productivité ; 22 % ont indiqué une amélioration dans l’acquisition de nouveaux clients ; et 18 % ont remarqué une augmentation de leur chiffre d’affaires.

Mais quel est le secret de cette réussite ? Quelles sont les choses à faire et les écueils à éviter ? Les participants au sondage ont été ravis de donner des explications. Se basant sur leur propre expérience après avoir adopté et mis en application la technologie, ils ont identifié cinq éléments clés expliquant la réussite de l’EDA.

1. Il est essentiel d’obtenir le soutien de la suite C de la part de la direction, des secteurs d’activités et des services informatiques, surtout au cours des premières étapes

L’expansion de l’empreinte de l’EDA à travers l’entreprise représente un parcours, et chaque parcours commence par le regroupement de ceux qui jouent un rôle essentiel pour sa réussite générale. Le parrainage commercial et l’engagement des principales parties prenantes jouent un rôle crucial, surtout au tout début de l’adoption de l’EDA. 56 % des personnes interrogées aux premiers stades de l’EDA ont cité cet aspect au tout premier rang, tandis que le retour sur investissement et les avantages commerciaux ne sont apparemment pas aussi évidents au premier abord.

En revanche, à mesure que le système prend de la maturité et que l’impact commercial et les possibilités d’utilisation se concrétisent de manière plus évidente, le besoin d’un soutien commercial explicite s’atténue. 35 % des personnes interrogées à un stade avancé du déploiement de l’EDA ont trouvé que le soutien du niveau C jouait un rôle essentiel.

L’impact de la suite C bien alignée, des équipes opérationnelles et des équipes techniques reflètent aussi la maturité numérique au niveau de l’entreprise. Il n’est donc pas surprenant de constater que les participants au sondage bénéficiant de hauts niveaux de maturité de l’EDA avaient aussi des niveaux supérieurs de maturité numérique générale, notamment le soutien à la gestion de la stratégie et de la transformation numérique nécessaire pour étayer les programmes commerciaux numériques.

2. Le soutien du service informatique est également essentiel pour aborder la complexité technique de front et se préparer à une complexité croissante

Au fur et à mesure que l’EDA s’impose dans l’ensemble d’une organisation, les demandes informatiques associées deviennent plus sophistiquées, exigeant un approfondissement des compétences EDA dans l’organisation informatique, en particulier celles des développeurs et des architectes. 36,1 % des personnes interrogées ont mentionné le manque de compétences nécessaires pour exécuter l’EDA comme un obstacle à son adoption. Il devient également de plus en plus nécessaire de soigneusement réfléchir aux approches requises pour l’enregistrement, la gouvernance et la surveillance (30,7 %), ceux-ci devenant éventuellement de plus en plus difficiles.

C’est là que les fournisseurs de l’EDA doivent concrétiser leur soutien pour proposer une formation appropriée et un parcours de certification aux architectes et aux développeurs cherchant à obtenir les connaissances et les compétences fondamentales qui leur permettront de concevoir et de mettre en œuvre des systèmes orientés événements. Ils doivent inclure des éléments techniques tels que la maîtrise des divers modèles de conception de l’EDA, de la chorégraphie par rapport à l’orchestration des microservices, du modèle Saga et des microservices RESTful. Cette formation doit aussi clairement définir et démontrer les concepts et les outils essentiels à la réussite de l’EDA, notamment le portail d’événements, les meilleures pratiques relatives à la hiérarchie des thèmes et le maillage d’événements.

3. La communication est l’élément clé : communiquer les avantages de l’EDA à l’ensemble de l’organisation pour créer un alignement entre l’informatique et l’entreprise

Il est essentiel d’obtenir l’assentiment de l’entreprise tout au long du parcours. Les recherches ont fait ressortir les obstacles rencontrés sur la feuille de route. Aux premiers stades de maturité de l’EDA, le manque de compréhension des avantages de l’EDA et une adoption incohérente sont les défis organisationnels les plus fréquemment mentionnés (38 %). Au fur et à mesure que les organisations avancent vers un statut centralisé de l’EDA, les préoccupations liées aux coûts (42 %) et la difficulté à trouver les bons cas d’utilisation (36 %) peuvent entraver le succès. Aux stades plus avancés de l’EDA, les participants ont également mentionné le manque de compréhension des avantages de l’EDA (45 %) et les préoccupations liées aux coûts (39 %), mais la résistance aux changements (38 %) devient un véritable obstacle.

Pour surmonter ces défis, il est essentiel de se concentrer continuellement sur la gestion des changements et la communication des avantages commerciaux. Le noyau des parties prenantes investies dans ce parcours doit agir solidairement pour montrer régulièrement et de façon claire et cohérente les avantages de l’EDA aux autres secteurs de l’entreprise.

4. Les critères de réussite de l’EDA changent et son adoption se développe. Veillez à évoluer en parallèle

Les bonnes mesures de la réussite de l’EDA aux premiers jours de l’adoption sont différentes de celles requises une fois l’EDA adoptée.

Les organisations moins matures en EDA ont mentionné la « réduction des coûts » (23 %) et le « nombre de projets réalisés » (31 %) comme mesures principales de la réussite. À moyen terme, après deux ou trois cas d’utilisation, la plupart des organisations ont enregistré une « stabilité opérationnelle », ainsi que « le nombre de projets » comme mesure de réussite. Par ailleurs, après l’adoption générale de l’EDA, « l’augmentation du chiffre d’affaires » (43 %), « la stabilité opérationnelle » (32 %) et « le degré de résilience » (30 %) sont devenus les mesures les plus importantes.

Ce jeu changeant de mesures reflète la courbe de maturité de l’adoption de l’EDA dans plusieurs applications au sein de l’écosystème de l’entreprise. Une entreprise opère véritablement en temps réel lorsqu’elle déploie l’EDA dans des organisations clés en contact avec les clients, les employés et les fournisseurs. C’est là que sont générés les gros volumes de chiffre d’affaires, sur l’ensemble de l’organisation, par conséquent la stabilité et la résilience deviennent essentielles pour assurer le fonctionnement régulier des affaires à une échelle qui peut souvent être d'envergure mondiale, regroupant des centaines d’usines ou de lignes de produits.

5. Mener l’EDA à la réussite avec le soutien de partenaires : il s’agit surtout d’une gestion efficace du changement et de ne pas faiblir en cours de route

Pour accélérer les avantages commerciaux et techniques, et pour réduire l’impact des difficultés, les personnes interrogées ont mentionné comme élément essentiel « la recherche d’un partenaire de soutien pour contribuer à la mise en œuvre de l’EDA » (37,7 %). Les partenariats et les intégrations de produits avec les prestataires de logiciels d’entreprise et des services SaaS privilégiés peuvent faciliter l’orientation événements d’une organisation. Étant donné le grand nombre de nouvelles compétences et connaissances techniques mentionnées précédemment, ils peuvent être garants de sérénité pour les organisations qui entament leur parcours vers l’EDA.

L’EDA ne représente pas qu’un simple changement dans l’architecture informatique, c’est un état d’esprit qui s’applique à l’ensemble de l’organisation de la direction des entreprises modernes. Pour maintenir l’élan voulu tout au long du parcours, les personnes interrogées ont aussi mentionné l’utilisation d’un plan robuste de gestion du changement afin de « garantir le soutien coordonné des cadres intermédiaires » (35,1 %), car ce sont généralement eux qui sont responsables de l’accomplissement des travaux et des rapports dans l’ensemble de l’organisation.

Les personnes interrogées ont signalé que la gestion du changement ascendante ou descendante omet parfois les besoins tactiques des cadres intermédiaires. En conséquence, la direction doit intégrer ses collaborateurs et ses systèmes numériques afin de les réunir dans une prise de décision partagée.

L’EDA est en marche

Les conclusions de cet InfoBrief démontrent que l’architecture orientée événements est désormais la norme de facto pour permettre aux entreprises d'opérer en temps réel. En comprenant ces cinq conditions essentielles au fur et à mesure du déploiement de l’EDA, les organisations réparties dans tout un éventail d’industries pourront pleinement libérer le potentiel du mouvement en temps réel de leurs données commerciales critiques.