Un PDP11 sous Unix en 197X...
Vous avez entendu parler du « cloud computing », ce concept successeur du SaaS (lui-même successeur de l’ASP sans aucun changement notable entre le premier et le second) qui consiste à louer l’accès à des ressources applicatives et techniques hébergées sur un serveur centralisé.
Salesforce.com a « révolutionné » le modèle économique du logiciel (pardon du « non logiciel ») en proposant un CRM sur abonnement, sans contrainte et sans engagement. L’idée était de comparer le service informatique au service de l’eau ou de l’électricité, j’allume = je paye, j’éteins = je ne paye plus.
Microsoft va encore plus loin et lance Windows Azure, un service que vous payez réellement à la consommation. Le tarif de Windows Azure est simple... ou plutôt non, très complexe : vous devez additionner 0,12 dollar par heure d’utilisation des ressources de calcul, 0,15 dollar par Go stocké, 0,10 dollar pour 10 000 transactions de stockage, 0,10 dollar par entrée de bande passante (ne me demandez pas ce que c’est) et enfin 0,15 dollar par Go de bande passante... Pour faire du décisionnel ou du stockage de données d’entreprise, vous ajouterez SQL Azure à 9,99 dollars plus les mêmes 0,10 et 0,15 pour la bande passante. Pour les services .NET vous paierez « 0,15 dollar par 100K d’opérations de message, incluant les messages du service Bus et les jetons d’Access »... Voilà qui va vous aider à prévoir et respecter le budget de fonctionnement de votre service informatique, j’en suis sur !
Heureusement le service ne sera pas commercialisé avant novembre prochain... Microsoft a donc encore quelques mois pour vérifier que c’est bien dans cette direction que ses clients veulent aller.
Le rapport avec le musée ? Alors, je vous explique... l’informatique à ses débuts, ne permettait pas à chaque entreprise d’avoir plus d’un unique ordinateur. Et même parfois plusieurs entreprises devaient se partager la même ressource informatique. On louait ou se facturait entre sociétés, le temps machine. Des prestataires proposaient même des centres de données où l’on payait l’utilisation de la puissance de calcul, des impressions, du stockage, à la consommation. On appelait cela le « time sharing » ou « service bureau » en France. Lors de l’arrivée des mini-ordinateurs (Vax, Bull, IBM...) chaque entreprise a pu disposer de sa propre machine et on a bien vite jeté le ringard « time sharing ».
Alors la révolution du « cloud computing » permettez moi d’en rire à gorge déployée !
Allez, comme je suis bon Prince, je vais en profiter pour jouer au devin rétroactif. Pour les prochaines étapes, je suggère deux directions de recherche :
- la première pourrait être le développement d’un terminal simpliste, dont les fonctions seraient réduites au minimum. Il ne contiendrait aucune puissance de calcul, aucun système de stockage, juste un écran, un clavier et les outils logiciels pour se connecter à Internet et au « cloud ». On l’appellerait Network Computer... les plus jeunes taperont ce terme dans Google et découvriront que Larry était un grand visionnaire. En France, comme nous sommes plus intelligents, nous pourrions développer un autre modèle, plus propriétaire, et, je lance l’idée, lui trouver une belle marque... Minitel !
- la seconde viendrait par la suite. Après avoir constaté que ces terminaux « intelligents » qui ne le sont finalement pas, manquaient de fonctions essentielles et surtout qu’ils ne permettent d’accéder à rien si l’on est pas connecté, on imaginera sans doute un système d’allers-retours entre le nuage et le terminal auquel on ajouterait un disque SSD et un processeur puissant. Ce dialogue entre un poste client et un serveur hébergé pourrait s’appeler... client-serveur ! Et zut, je me suis encore fait avoir, Alain Lefebvre avait même écrit un best-seller sur le sujet... c’était en 1880 environ je crois...
10 PRINT « STOP ! »
20 MODE vieux con SET TO OFF
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