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Systèmes d’information géographique : Les tendances 2018 vues par Rony Gal, Président et fondateur d’Esri France


Rédigé par Rony Gal, Esri France le 31 Décembre 2017

L’information géographique est au centre des activités de la grande majorité des organisations, qu’elles soient publiques ou privées, car elle fédère et offre un point de vue sans équivalent sur les informations et les processus qu’elles décrivent. Ses applications pluridisciplinaires permettent aux sociétés d’évaluer la faisabilité de projets, de gérer leur activité au quotidien, tout en reflétant les tendances du monde actuel. Intimement lié aux technologies d’aujourd’hui, le SIG s’appuie sur elles tout en contribuant à leur évolution. Cette place centrale particulière reflète avec justesse les sujets de préoccupation majeurs qui feront, selon Rony Gal, Président et fondateur d’Esri France, les tendances de 2018.



Photo Vincent Krieger
Photo Vincent Krieger
L’accès aux données
L’accès aux données n’a jamais été aussi simple. D’autres évolutions vont encore faciliter cet accès. L’avènement des formats ouverts et des standards d’échange, l’APIfication des Systèmes d’information, le développement de l’OpenData, la genèse imminente de régies locales de données, le pivot de modèles économiques sur les données ou encore l’émergence d’ontologies partagées sont autant d’évolutions traçant a posteriori et a priori une accessibilité jusqu’à aujourd’hui inégalée.

Ouverture du SIG
En parallèle de la vision d’un SIG d’entreprise qui tend à ouvrir le SIG au sein de l’organisation pour diffuser la connaissance et ses applications, le SIG s’ouvre désormais aux parties prenantes de l’organisation avec la notion de « Federated GIS » et auprès des citoyens. Véritable HUB, le SIG permet de connecter les initiatives de l’organisation avec les citoyens allant même jusqu’à l’engager dans les actions.

Le BIM ou la complémentarité du SIG et de la CAO
Les univers de la CAO et du SIG se sont longtemps côtoyés sans pour autant se nourrir l’un de l’autre. Si la CAO concerne avant tout la conception et la gestion d’un ouvrage ou d’une infrastructure, le SIG permet quant à lui de gérer, analyser et organiser tout ce qui se trouve à l’extérieur dans son environnement. Si la complémentarité des échelles était évidente, le BIM permet aujourd’hui d’envisager une étroite collaboration entre les acteurs du SIG et de la CAO.

La récente annonce d’un partenariat stratégique entre Autodesk et Esri, les 2 acteurs majeurs dans leurs domaines respectifs, illustre l’intérêt et la complémentarité de cette approche.

Des décisions sur le terrain
L’essor constant du mobile permet aujourd’hui d’utiliser des logiciels et des applications performants et de consulter les données dans tous les environnements ; la mobilité n’est plus un frein à l’accès à l’information. La diffusion de l’information s’affranchit des contraintes de localisation et de temps et circule sans délai. Mobilité des professionnels et prise de décision immédiate sur le terrain sont désormais des notions compatibles. La demande de mise à disposition des données aux professionnels sur le terrain va ainsi continuer à progresser et constituer un enjeu crucial pour optimiser les performances de l’entreprise.

Vers une vision intégrée de l’IoT
Présents dans les objets du quotidien, les capteurs se sont introduits tant dans la sphère privée que dans l’espace public et dans l’environnement professionnel. La technologie est à même de collecter des données qui seront ensuite analysées. La tendance va à l’intégration de l’IoT sur toutes ses couches : interconnexion entre objets, complémentarité des réseaux de communication, intégration au sein de plateformes de partage de données et applications transversales exploitant ces données. Les SIG ont évolué pour intégrer ces données et offrir ses capacités analytiques et de visualisation pour exploiter et créer de la valeur sur ces données.

Réalité virtuelle et (surtout) réalité augmentée
Le rapprochement entre SIG 3D, BIM et techniques de vidéo, qui offre la possibilité de parcourir ses nouveaux locaux et y voir les futurs aménagements, d’arpenter les trottoirs et d’y distinguer les canalisations enterrées ou encore de se promener sur une friche et d’y voir les bâtiments projetés, va s’intensifier. L’utilisation conjointe de ces technologies complémentaires permet de multiplier le nombre de paramètres et d’augmenter le degré de précision dans la modélisation de projets. La technologie disponible est performante, la maîtrise de ces outils ne cesse de croître. Le frein majeur pour les entreprises est financier mais les solutions logicielles offrent des perspectives sans limite.

Observation et simulation spatio-temporelle
Après la maîtrise de la 3D, l’humain ajoute la 4ème dimension, celle du temps. Les environnements projetés virtuellement reflètent toujours plus la réalité perçue par les sens humains. La capacité à projeter un territoire dans le temps et l’espace à des mailles variables pour combiner des champs d’analyse complémentaires apporte cette pleine vision intégrée nécessaire à la clairvoyance dans la prise de décision.

Le Big Data
Les données, toujours plus nombreuses, sont stockées sous des acronymes sans cesse renouvelés, reflet de l’ampleur du phénomène Big Data. Succédant aux défis de l’identification, de la collecte et du stockage des données, la problématique majeure réside désormais dans l’analyse et la capacité de lui associer des ambitions mesurées et mesurables. L’information géographique se révèlera être un outil précieux dans cette démarche.

Is spatial still special ?
En conclusion, la spatialité de l’information géographique reste un marqueur fort de sa singularité. L’Information géographique étend son champ des possibles, à travers le BIM, l’intégration de la dimension temporelle ou encore la réalité virtuelle. Autant de thèmes qui rendent cette information différente des données alphanumériques. Néanmoins, ces tendances démontrent également que l’information géographique n’a jamais été aussi simple d’accès, aussi présente dans nos activités, aussi intégrée aux mutations technologiques que notre société vie. Sa spécificité n’est en aucun cas un frein au développement de sa discipline devenant ainsi « The Science of Where ».




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