Les deux sociétés étaient en discussion depuis plusieurs mois. L’an dernier en mars, elles avaient annoncé la signature d’un contrat de partenariat qui visait entre autres le développement d’accès mobiles aux solutions SAP. Sybase s’articule en effet aujourd’hui autour de deux métiers, la base de données avec ses versions transactionnelle et décisionnelle (IQ), mais aussi les solutions de mobilité.
La transaction serait valorisée autour de 6 milliards de dollars, soit 65 dollars par action. C’est SAP America, la filiale de SAP aux Etats-Unis qui réalisera l’acquisition. Ce prix est supérieur de 44 % à la moyenne des trois derniers mois du cours de l’action Sybase. Elle sera financée en partie par la trésorerie disponible chez SAP, et pour 2,75 milliards de dollars par un prêt mis en place par Barclays Capital et Deutsche Bank.
Afin de préserver les technologies, les équipes, les clients... SAP annonce que Sybase resterait une filiale indépendante opérant sous la marque « Sybase, an SAP Company ». Une dénomination à laquelle Sybase ne devra cependant pas trop tenir. Elle avait en effet été employée également après le rachat de Business Objects, pour finalement disparaitre. Le nom de domaine BusinessObjects.com renvoyant aujourd’hui vers une simple page du site SAP.
John Chen, CEO de Sybase, se voit proposer une place au comité exécutif de SAP.
SAP sera certainement attentif à ne pas reproduire les difficultés constatées dans l’intégration des équipes de Business Objects. Même si elles ont été amplifiées dans notre lorgnette par l’origine française de l’éditeur, il est possible que l’annonce de cette liberté conservée pour Sybase soit aussi un moyen de déminer par avance les difficultés d’intégration des équipes.
Il sera bien entendu intéressant dans les prochains jours de décrypter les discours des dirigeants de SAP, de Sybase, des clients et des concurrents. Mais il est d’ors et déjà possible de se livrer au jeu des premières analyses :
- Concernant Sybase IQ, la base de données décisionnelle, il s’agit d’une véritable pépite aux yeux de la quasi-totalité des clients qui l’utilisent dans le monde bancaire, dans la distribution... Elle apportera à SAP un complément très intéressant à son offre décisionnelle autour de Business Objects. En revanche, les clients devront être convaincus de la valeur ajoutée apportée pour eux dans ce changement de propriétaire. Certains ont déjà « vécu » le passage de Business Objects à SAP, sans vraiment, et c’est un euphémisme, en percevoir de valeur ajoutée. Ils seront deux fois plus attentifs à la transmission de Sybase IQ au patrimoine de SAP et à la manière dont les deux sociétés s’intègreront.
- Concernant Sybase ASE, la base de données transactionnelle, elle représente surtout pour SAP un outil pour s’affranchir un peu plus du concurrent-partenaire Oracle. Et même si le choix des clients restera souverain, la direction de SAP cherche sans doute à se rassurer en disposant dans son offre d’une solution alternative à celle de Larry Ellison. Ce dernier permet à Oracle de réserver son ERP à sa propre base de données, architecture que SAP ne pouvait proposer. Vera-t-on alors un jour une version SAP optimisée pour Sybase ASE et ne fonctionnant que sous cet environnement ? Peut-être... mais rien ne dit qu’elle répondra aux attentes des clients.
- Et pour la partie mobilité, SAP rachète ici un ensemble de technologies efficaces de « middleware » mobile lui permettant de transformer rapidement et simplement toutes ses applications d’entreprise en applications mobiles.
La question qui se posera bien sur est celle du prix. Sybase vaut-il six milliards de dollars, 44 % de plus que la valeur du cours de bourse ? La direction de SAP a-t-il raison de dépenser cette somme pour ces technologies ? Les analystes financiers donneront certainement dès demain leur point de vue sur le sujet.
La transaction serait valorisée autour de 6 milliards de dollars, soit 65 dollars par action. C’est SAP America, la filiale de SAP aux Etats-Unis qui réalisera l’acquisition. Ce prix est supérieur de 44 % à la moyenne des trois derniers mois du cours de l’action Sybase. Elle sera financée en partie par la trésorerie disponible chez SAP, et pour 2,75 milliards de dollars par un prêt mis en place par Barclays Capital et Deutsche Bank.
Afin de préserver les technologies, les équipes, les clients... SAP annonce que Sybase resterait une filiale indépendante opérant sous la marque « Sybase, an SAP Company ». Une dénomination à laquelle Sybase ne devra cependant pas trop tenir. Elle avait en effet été employée également après le rachat de Business Objects, pour finalement disparaitre. Le nom de domaine BusinessObjects.com renvoyant aujourd’hui vers une simple page du site SAP.
John Chen, CEO de Sybase, se voit proposer une place au comité exécutif de SAP.
SAP sera certainement attentif à ne pas reproduire les difficultés constatées dans l’intégration des équipes de Business Objects. Même si elles ont été amplifiées dans notre lorgnette par l’origine française de l’éditeur, il est possible que l’annonce de cette liberté conservée pour Sybase soit aussi un moyen de déminer par avance les difficultés d’intégration des équipes.
Il sera bien entendu intéressant dans les prochains jours de décrypter les discours des dirigeants de SAP, de Sybase, des clients et des concurrents. Mais il est d’ors et déjà possible de se livrer au jeu des premières analyses :
- Concernant Sybase IQ, la base de données décisionnelle, il s’agit d’une véritable pépite aux yeux de la quasi-totalité des clients qui l’utilisent dans le monde bancaire, dans la distribution... Elle apportera à SAP un complément très intéressant à son offre décisionnelle autour de Business Objects. En revanche, les clients devront être convaincus de la valeur ajoutée apportée pour eux dans ce changement de propriétaire. Certains ont déjà « vécu » le passage de Business Objects à SAP, sans vraiment, et c’est un euphémisme, en percevoir de valeur ajoutée. Ils seront deux fois plus attentifs à la transmission de Sybase IQ au patrimoine de SAP et à la manière dont les deux sociétés s’intègreront.
- Concernant Sybase ASE, la base de données transactionnelle, elle représente surtout pour SAP un outil pour s’affranchir un peu plus du concurrent-partenaire Oracle. Et même si le choix des clients restera souverain, la direction de SAP cherche sans doute à se rassurer en disposant dans son offre d’une solution alternative à celle de Larry Ellison. Ce dernier permet à Oracle de réserver son ERP à sa propre base de données, architecture que SAP ne pouvait proposer. Vera-t-on alors un jour une version SAP optimisée pour Sybase ASE et ne fonctionnant que sous cet environnement ? Peut-être... mais rien ne dit qu’elle répondra aux attentes des clients.
- Et pour la partie mobilité, SAP rachète ici un ensemble de technologies efficaces de « middleware » mobile lui permettant de transformer rapidement et simplement toutes ses applications d’entreprise en applications mobiles.
La question qui se posera bien sur est celle du prix. Sybase vaut-il six milliards de dollars, 44 % de plus que la valeur du cours de bourse ? La direction de SAP a-t-il raison de dépenser cette somme pour ces technologies ? Les analystes financiers donneront certainement dès demain leur point de vue sur le sujet.
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