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Linked Enterprise Data : les données au cœur de l’entreprise !


Rédigé par Fabrice LACROIX, Antidot le 31 Janvier 2012

Les systèmes d’information des entreprises ont été construits de façon incrémentale. Chaque nouveau besoin opérationnel a déclenché la mise en œuvre d’une application ad hoc : ERP, CRM, GED, annuaire, messagerie, extranet… Le développement du SI a été pensé en termes d’applications et de processus.



Fabrice LACROIX, Président d’Antidot
Fabrice LACROIX, Président d’Antidot
Chaque nouvelle application a entrainé la création d’un silo de données si bien que les entreprises sont aujourd’hui confrontées à un nouveau défi : la gestion et la valorisation de ces données par essence hétérogènes et cloisonnées.
Car dans le même temps, le contexte économique, la mondialisation et Internet font peser une pression énorme sur les entreprises qui sont soumises à une concurrence accrue. Pour réussir, elles doivent fluidifier leur organisation et libérer la créativité des collaborateurs. L’information pertinente est désormais un enjeu majeur pour la prise de décision comme pour l’exécution de la stratégie.

Comment mieux utiliser vos données ?
La réactivité de l’entreprise nécessite un système d’information agile, qui facilite l’accès de chacun aux informations réellement utiles à sa mission. Les nouvelles applications demandées par les métiers doivent être construites à partir des données existantes, sans créer de nouvel entrepôt ni ajouter de complexité.
La question essentielle qui se pose aujourd’hui est la suivante: « À partir des données existantes dans vos applications, combien de temps faut-il pour créer de nouvelles informations répondant aux demandes des directions fonctionnelles, et à quel coût ? »

Des réponses ont été apportées, mais elles ne sont que partielles.
Ces vingt dernières années différentes solutions sont apparues, tentant d’adresser les problèmes créés par la multiplication des données. La Business Intelligence s’est attaquée à la valorisation et à l’exploration des données quantitatives. Le Master Data Management veut résoudre le problème de la duplication entre les silos, et de leur divergence. A l’opposé d’une réconciliation par centralisation, l’approche SOA d’urbanisation des systèmes propose que les applications échangent des données de pair à pair. Les moteurs de recherche se limitent à une vue documentaire des contenus du SI et produisent de longues listes de documents hors de tout contexte métier. Quant au big data, il apporte seulement une pile technologique pour traiter des péta-octets quand le modèle « base relationnelle centric » ne suffit plus, mais il n’apporte aucune réponse fonctionnelle.
Ces différents outils rendent certes des services opérationnels, mais leur mise en œuvre s’avère le plus souvent longue et coûteuse tout en contribuant à complexifier le système. Et aucun ne répond vraiment aux enjeux d’un SI évolutif :
• mettre en commun les données pour créer des informations qui rendent un service opérationnel ;
• intégrer et diffuser des données entre applications, en interne et en externe avec son écosystème ;
• disposer d’une infrastructure informationnelle qui privilégie la simplicité de mise en œuvre et l’agilité.
C’est pourquoi, au delà des questions de technologie, il faut avant tout changer de paradigme et mettre les données au cœur de la démarche.

La solution : créer un espace d’information unifié
Nous devons penser l’accès à l’information dans un espace unifié, alimenté par l’ensemble des sources de l’entreprise. Considérons les silos comme autant de sous-parties d’un espace de données unique qui est nourri par l’ensemble des applications, et à partir duquel il est possible de créer de nouveaux services.
Mais comment créer cet espace unifié ? Selon quelle démarche et avec quelle technologie ?

L’évolution d’Internet nous a apporté le Web Sémantique et le Linked Data
Conçu à l'origine pour être un système de publication documentaire universel, le Web a évolué de façon radicale en 15 ans. Avec l’avènement du Web 2.0 et des réseaux sociaux, il s’est transformé en écosystème interactif dans lequel l’utilisateur est devenu acteur. L’impact a aussi été technologique puisque les entreprises ont dû adapter leur système d’information sur les principes et les technologies du Web : un outil unique, le navigateur, et un seul langage de présentation de données, le HTML.
Pour autant, le contenu du Web n’est exploitable que par des humains. Les ordinateurs ne peuvent pas comprendre cette information pour en tirer parti et résoudre des problèmes complexes. Le Web 3.0, appelé aussi Web sémantique, est la nouvelle évolution du Web dans laquelle les ordinateurs peuvent traiter et échanger de l’information de façon automatique et non ambigüe. La finalité du Web sémantique va bien au-delà d’une simple mise à disposition de données brutes : il s’agit de relier ces données entre elles. Cette démarche de maillage des données, appelée Linked Data, crée une base de connaissance décentralisée à l’échelle du Web dans laquelle l’intérêt de chaque information est démultiplié par ses liens avec des données complémentaires.

Application à l’entreprise : le Linked Enterprise Data
Le Linked Enterprise Data (LED) est l’application du Linked Data au SI de l’entreprise. Grâce à son approche et à ses technologies, il répond à l’ensemble des enjeux d’un système d’information agile et performant : les sources de données internes sont mises en relation et éventuellement consolidées avec des données externes.
Le Linked Enterprise Data introduit un changement de perspective. Allant bien au delà d’une simple juxtaposition des silos, il s’affranchit des cloisons et maille les données elles mêmes au niveau le plus fin. Le LED crée un espace informationnel cohérent, dense et unifié qui se nourrit de l’ensemble des données et documents de l’entreprise.

Linked Entreprise Data : une démarche pragmatique, un processus agile
Evolutif et agile par essence, le Linked Enterprise Data permet de créer les informations opérationnelles demandées par les métiers, sans modification des applications existantes ni perturbation du SI. Ainsi, le LED n’est pas une cathédrale dont la construction obligerait à repenser l’organisation de l’entreprise, à refonder son système d’information ou à envisager dès le début tous les cas et tous les usages.
Au contraire, une démarche Linked Enterprise Data peut commencer par un petit projet, qui va répondre rapidement à un besoin métier ciblé, avec un retour sur investissement démontrable. Le déroulement même du projet est pragmatique, en partant de l’examen des données disponibles et de scénarios d’usage cibles. Sans remise en cause des premières réalisations, au fur et à mesure des besoins et des projets, le graphe informationnel va progressivement être étendu, ce qui va en accroître la valeur et susciter de nouveaux usages : le cercle vertueux du Linked Enterprise Data est alors enclenché.

Un bénéfice immense : les données sont enfin libérées !
Le Linked Enterprise Data réunit les bénéfices de la BI, du MDM, du SOA et de la recherche pour :
• Créer des liens entre les données existantes, ces liens constituant autant de nouvelles informations qui répondent aux besoins des utilisateurs.
• Décloisonner les données en offrant un hub informationnel qui permet à chaque application de s’enrichir des données en provenance de tout le SI.
• Bénéficier d’un cadre technologique ouvert, standardisé, sécurisé, pérenne et performant défini par le W3C avec les standards XML, RDF, SPARQL, OWL.
• Réduire la complexité par une méthodologie unifiée pour l’échange de données entre applications, que les données soient internes ou externes à l’entreprise.

Le Linked Enterprise Data redonne la maîtrise des données aux DSI et apporte une plus grande autonomie aux métiers et aux utilisateurs : les usages ne sont plus dictés par les applications. Le LED permet une consolidation de toutes les informations accessibles et ouvre le champ des possibles !




Commentaires

1.Posté par Dominique Piot le 13/02/2012 12:17
Dans la tradition chrétienne, le bonheur n’est pas de ce bas monde.

Il appartient à un au-delà, où nous vivrons pleinement heureux, dans une strate supérieure de l’existence où tout nous sera révélé.

Les informaticiens doivent être structurellement inspirés par cette tradition, parce qu’ils nous refont systématiquement toujours le même coup : « Aujourd’hui, c’est l’horreur ! Mais demain, grâce à une couche supérieure de technologie, tout sera homogène et accessible. »

Nous expérimenterons tous le bonheur parfait, résultat d’un accès instantané à chaque donnée où qu’elle soit, quelle qu’elle soit et quelle qu’en soit la forme !

Ils nous ont fait le coup avec les ERP, la BI, le web 2.0.
Maintenant ils remettent le couvert avec le web 3.0 et le LED, qui, on peut le craindre, contrairement aux ampoules du même nom, aura bien du mal à nous éclairer pour pas cher.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Les ERP, la BI et le web « xy.z, », voire le LED, c’est très bien.
De toutes façons, comme l’a dit Jules Vernes : « Tout ce que l’homme peut faire, un jour, il le fera. ». C’est chouette que les technologies informatiques évoluent vite.

Mais il serait temps de se souvenir que la connaissance ne vient pas des données.

Elle vient de l’information, c'est-à-dire d’une synthèse de données mises en cohérence et qui de ce fait prennent du sens (ici et maintenant) pour celui qui l’appréhende.

Donc il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.

La mauvaise nouvelle, c’est que la technologie, qui nous permet sans cesse de gagner des batailles, ne nous permettra jamais de gagner la guerre.

Comme le rappelle Jean d’Ormesson : « La connaissance est comme un ballon : quand son volume augmente, sa surface le fait aussi. Et cette surface, c'est la frontière avec la non-connaissance. C'est-à-dire l'inconnu. »

Faisons confiance aux informaticiens pour nous construire des ballons de plus en plus gros, englobant de plus en plus de données … et qui auront de plus en plus de mal à appréhender leur interrelation avec le reste du monde (en espérant que déjà, ils maîtrisent leurs interrelations internes ;-).

Mais il y a aussi une bonne nouvelle. La clef du problème n’est pas uniquement informatique. Donc nous la possédons déjà.

La clef du problème consiste à donner du sens à nos données.

Ce que le plus souvent nous (les responsables d’entreprise) ne pouvons pas faire.

Je suis d’accord avec le constat de Fabrice LACROIX, dans son article « Linked Enterprise Data : les données au cœur de l’entreprise ! » : « Chaque nouvelle application a entrainé la création d’un silo de données si bien que les entreprises sont aujourd’hui confrontées à un nouveau défi : la gestion et la valorisation de ces données par essence hétérogènes et cloisonnées. »

Mais on n’avance pas loin en avançant à cloche-pied.
Pour aller loin, les bipèdes ont besoin deux jambes.
Une jambe informatique, pour pouvoir traiter des (masses de) données.
Et une jambe métier, pour leur donner du sens et donc : en faire des informations utiles, pour que des décideurs puissent décider à temps.

C’est la synthèse des compétences que nous réalisons chez Broadview Partners.

La question que nous posons c’est : Qu’est ce que vous voulez faire ?
Pas « Qu’est ce que vous voulez faire de vos données ?"
Mais bel et bien : "Qu’est ce que vous voulez faire en tant que responsable ou décideur de votre entreprise ?"
La plupart de nos clients veulent améliorer leur profitabilité et leur performance.

Et ils ne peuvent pas le faire parce qu’ils n’ont pas (plus) de visibilité sur la profitabilité détaillée de chaque opération.
Ils ne l’ont pas, parce que leurs systèmes d’informations a été construit pour gérer des transactions et consolider de l’information financière – ce qu’ils font plutôt bien généralement - mais pas pour garantir la traçabilité de ce que les anglo-saxons appellent le « profit contribution » de chaque composante de chaque opération détaillée.

Ils ne l’ont plus, parce que la complexité de leurs opérations s’est accrue et que leurs systèmes d’informations – qui contiennent toutes les données - ne peut plus appréhender la masse des interrelations possibles.

Nos cousins germains disent : « Le diable est dans les détails ». Les décideurs d’aujourd’hui n’ont pas le balai qui leur permettrait d’aller le déloger.

Nous construisons ce balai.
Avec de la technologie, bien sûr.
Pas nécessairement de la technologie « hype ». Nous utilisons de « bonnes vieilles » bases SQL, des moteurs OLAP, des outils ETL du marché, de la BI pour faire des tableaux et des graphiques, etc.

Nous le construisons surtout en nous appuyant sur notre expérience fonctionnelle.
Pour identifier les données à collecter.
Pour imaginer les modes d’association et de mises en forme (KPIs) qui les rendra homogène et cohérentes entre elles et dans le temps EN FONCTION DE NOTRE OBJECTIF = Identifier la capacité individuelle d’une opération détaillée à contribuer à la marge opérationnelle de l’entreprise.

De cette façon, les opérations les plus hétérogènes deviennent comparables entre elles pour ce qu’elles ont de plus critique pour la plupart des décideurs : leur contribution au profit consolidé de leur entreprise.

Nous balayons aussi nous même, pour apprendre à nos clients à balayer, parce « l’expérience instruit plus sûrement que le conseil. », du moins, selon André Gide.

Comme tout le monde, nous espérons pouvoir être plus heureux demain, grâce à une technologie toujours plus performante.

Mais nous pensons qu’il est chimère d’attendre.

Il est déjà possible d’être très heureux aujourd’hui.
Pour peu qu’on se donne la peine d’associer métier fonctionnel et technologie, pour transformer les données en informations (homogènes et cohérentes en fonction du but recherché) puis de les transformer en décisions.

Dominique Piot
Broadview Partners

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