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Le temps réel n’est pas un objectif !


Rédigé par le 3 Novembre 2005

L’enquête de la semaine porte sur la notion de temps réel et sa pertinence vis-à-vis des applications décisionnelles. Le temps réel, tout le monde dit en rêver, mais bien peu cherchent à l’atteindre. Où en est-on réellement ?



A écouter le discours de certains fournisseurs de solutions informatiques, le temps réel serait non seulement la panacée, mais également l’objectif atteignable à court terme par toutes les entreprises. « Le temps réel c’est facile » pourriez vous entendre de la bouche de votre éditeur d’ERP, de base de données, d’EAI, de messagerie… Mais à quoi cela sert-il ?
Nous vous avons posé la question. Les réponses sont précises.

Pour 63 % des personnes interrogées, la recherche du temps réel dans un système décisionnel n’est pas un objectif. Ils ne sont donc que 37 % à avoir atteint ou à chercher à mettre en place une alimentation en temps réel de leur système décisionnel.
Les extrêmes sont à peu près équivalents. 19 % des personnes interrogées pensent que toute l’entreprise doit être gérée en temps réel. 20 % pensent le contraire, que leur métier n’a aucun avantage à tirer du temps réel.
Entre ces deux extrêmes la différence se fait : 43 % pensent qu’à quelques exceptions près les indicateurs de gestion ne doivent pas être suivis en temps réel, et 18 % pensent en revanche que la plupart des indicateurs devraient l’être.

Le temps réel n’est pas un objectif !
Les opinions ne sont pas tranchées, mais le scepticisme prévaut en matière de décisionnel en temps réel. Les avantages du temps réel sont pourtant bien présents : accès sans délai à l’information, dès qu’elle se produit, capacité à réagir immédiatement aux événements avant que la situation ne s’aggrave. Mais les inconvénients du temps réel sont aussi évidents : tendance à perdre le recul nécessaire à l’analyse de l’information, on réagit au lieu de réfléchir, ou encore la tendance à se consacrer à des décisions à court terme en oubliant toute vision stratégique.

Quoiqu’il en soit dans votre entreprise, le décisionnel ne peut partir à la conquête du temps réel qu’à deux conditions :
Tout d’abord le temps réel dans la remontée des informations décisionnelles n’a d’intérêt que si les décisions peuvent être prises en temps réel. Un exemple : avoir un tableau de bord de suivi de la natalité d’un pays en temps réel ne peut servir à grand-chose étant donné que le délai d’action se compte ensuite en mois ou en années.
Par ailleurs, la fraîcheur des informations d’un tableau est limitée à la fraîcheur de l’information la moins souvent mise à jour… c'est-à-dire que si votre indicateur est calculé à partir de certaines données en temps réel, et d’autres quotidiennes, votre indicateur sera sans doute juste une seule fois par jour. Inutile alors de dépenser de l’argent pour le mettre à jour en temps réel.

En conclusion, le marché du décisionnel va certainement évoluer dans les années à venir et se segmenter en deux parties. Le décisionnel stratégique, qui n’a aucunement besoin de temps réel. Ce marché du BPM (Business Performance Management) s’appuie sur des données agrégées et vérifiées. La qualité de ces dernières est importante car l’enjeu des décisions prises l’est dans la même proportion.
Le décisionnel opérationnel, très proche de l’utilisateur et donc des applications transactionnelles. Il sera en temps réel, manipulera peu de données, mais aidera l’utilisateur à prendre de petites décisions en permanence.




Commentaires

1.Posté par Laurent Lefouet le 07/11/2005 09:47
Concernant l'opportunité du temps réel

Le temps réel n'est certainement pas une "panacée", et encore moins un objectif. Cette fonctionnalité, parmi d'autres, est un moyen dont le principal objectif est de fluidifier la circulation de l'information dans l'entreprise. Parce chaque acteur a des besoins d'information selon des cycles qui lui sont propre, le temps réel permet de s'affranchir de la nécessité de synchroniser tout le monde. En somme, Temps réel + Online = Collaboratif.

Concernant l'alimentation
La question clé concerne l'alimentation en amont. Il est évident que pour des raisons de coûts, il n'est pas souhaitable de partir du principe que toutes les alimentations doivent être temps réel. Dans ce contexte, les éléments financiers/comptables seront mis de côté au profit d'information plus opérationnelles provenant soit des systémes de production et commerciaux, soit directement saisies dans le système décisionnel par les opérationnels (peu d'information saisies par un grand nombre d'acteurs). Un certain nombre d'information de gestion comme les rapports d'activités sont renseignés quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Ceci étant dit, il est évident que si le temps réel s'avère utile pour certains indicateurs, notamment très opérationnels comme vous le soulignez, ce n'est pas le cas pour tous. Mais nous ne voyons aucune nécessité d'opposer les indicateurs temps réel de ceux qui ne le sont pas, il s'agit simplement d'une propriété qui doit être décidé au moment de la création de l'indicateur. La question est donc ensuite de savoir si le système décisionnel est capable ou non de traiter l'information en temps réel ou pas.

Concernant le marché des solutions CPM/BPM
Enfin, nous nous souhaitons pas voir le marché se segmenter entre stratégique et opérationnel. Les solutions doivent permettre de s'adapter à ces différences de cycle, mais sur la base d'un système unique, coordonné et s'appuyant sur un jeu de donnée commun. Sans quoi, le système décisionnel ne jouera pas son rôle primordial de moelle épinière entre la "tête" et les "jambes", entre un pilotage transversal, "corporate", de l'entreprise et un pilotage métier, "business", des performances.
Nous pensons également qu'il est réducteur de croire que parce que les stratégies ne sont pas le fait de petites décisions quotidiennes, alors il n'y a aucun besoin de temps réel. Les salles de marché et investisseurs sont là pour nous rappeler que la plupart des informations qu'ils utilisent sont temps réels sans pour autant souscrire systématiquement à une logique spéculative à court terme.

2.Posté par Jean-Michel Franco le 07/11/2005 16:55
Je suis globalement en phase tout à fait avec cette analyse ; je propose deux idées en complément :1) la segmentation du marché entre décisionnel opérationnel et décisionnel stratégique : oui, mais à condition de ne pas créer de nouveaux silos. Les deux environnements doivent être maintenus en cohérence, car sinon la "fracture" entre décision et action augmente.2) quand on évoque le décisionnel temps réel, on pense surtout, comme évoqué, à alimenter une base de données en temps réel. Or, ceci n'a strictement aucun intéret si on s'arrète à ce stade : s'il y a temps réel, il y a nécessité de décision rapide, et en toute logique il faut alors alerter au plus tôt celui ou celle qui doit prendre la décision ==> il faut donc amener l'information vers la bonne personne au bon moment, dans son environnement de travail opérationnel (son portail, son application de gestion, sa messagerie, l'application qu'il utilise le plus souvent dans la journée...). Très peu de systèmes décisionnels en place ont été conçus pour de telles utilisations opérationnelles, dans une logique d'enchainements . C'est dommage, car tour "opérationnel" travaille désormais dans cette logique : les processus des entreprises sont de plus en plus automaitisés, et sollicitent désormais les interventions humaines non pas en tant qu'"automates", mais plutôt par exception (==> l'exception devient la règle ). La demande est donc forte, mais les systèmes décisionnels dans leur configuration actuelle ne sont pas conçus pour y répondre .

3.Posté par Henri Vario le 15/11/2005 17:02
l'echange de l'info en temps réel est un outil important du décisionel economique.Pour autant,il n'est pas le seul....Loin s'en faut.Le décideur doit prendre le recul necessaire à l'annalyse et à l'intégration de l'info au contexte précis de son projet, de son entreprise, et des réalités du marché.Mais dire cela ne suffit pas encore faut il insister sur la delection de l'info. C'est la toute la complexité du concept de l'information en continu et en temps réel. Chacun doit faire les choix qui corespondraient le mieux aux differents parametres de son secteur d'activité. C'est toute la difficulté et à cet egard les lecteurs RSS et les fis de syndication de Presse trouvent leur vocation.Merci de m'avoir lu et pardon pour l'orthographe.Henri VarioEditoWeb Magazine

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