Pour cela remontons aux années 50, lorsque la nouvelle technologie de l’époque s’appelle la machine à écrire. Les bureaux ne sont pas encore équipés, et très peu d’employés savent taper à la machine. On créé dans les entreprises des « pools » de secrétaires, de dactylographes plutôt, en particulier dans les banques.
Plusieurs dizaines de jeunes femmes – c’est à l’époque une profession quasi-exclusivement féminine – sont alignées dans une grande salle, chacune derrière son bureau, sur lequel trône une machine à écrire. Les différents bureaux, dans les étages, écrivent leurs courriers à la main, les font parvenir au pool de dactylos ; une d’entre elles tape le courrier, et le renvoi à son rédacteur. On imagine également quelques allers-retours en cas de modifications. Le service de frappe du courrier est centralisé, autour d’une technologie, la machine à écrire. Chaque pool de secrétariat a ses contremaitres et son patron – parfois, mais pas toujours un homme, en complet cravate noire, installé sur un bureau surplombant le pool.
La technologie de la machine à écrire s’est démocratisée, grâce par exemple aux fameuses formations de l’École Pigier. Les secrétaires ont rejoint les départements métier, la technologie s’est démocratisée, et les directeurs de pools de secrétariat ont disparu. Plus tard viendra l’étape suivante de la bureautique, qui verra le nombre de secrétaires divisé par deux entre 1980 et 2015, suivant les chiffres du ministère du travail et de l’emploi.
Mais revenons-en à nos data. Aujourd’hui, le département data ou le département informatique, centralisent souvent les fonctions liées à la collecte, au stockage et à l’analyse de données. Tout simplement parce qu’ils ont les compétences nécessaires.
Mais est-ce l’objectif ? Pas forcément. D’ailleurs de nombreux analystes de données apparaissent dans les départements métier. Et l’architecture data mesh, qui se déploie depuis environ 5 ans, va dans le même sens : celui d’une prise en charge par les métiers de leurs propres analyses et manipulations de données. D’ailleurs, les nouvelles générations ont étudié sur les bancs des écoles, des outils tels que Tableau ou PowerBI, mais également la manipulation de données avec dbt, et même parfois des bases de programmation en Python.
Dans ce contexte, quel est l’avenir de notre Chief Data Officer ? Est-il en CDI ou ne devrait-il pas lui-même se positionner comme un intérimaire ?
Quel est son objectif ? Se maintenir en poste, et crier le plus fort possible que les data passeront toujours par lui ou par elle ? Ou bien favoriser à l’inverse, le déploiement de ces technologies et de ces compétences, en évangélisant les métiers.
De point de passage obligé, le département data deviendra alors un centre d’expertise ponctuel, au service de métiers qui auront acquis leur indépendance, organisationnelle et technologique. Le bon CDO est celui qui préparera le fait qu’on n’ait plus besoin de lui !
Ah, un dernier point, je ne vous ai pas parlé de gouvernance. En effet, celle-ci doit être séparée de la gestion quotidienne de la donnée. Le responsable de la gouvernance des données restera indépendant. Peut-être rattaché à un département audit. Afin de s’assurer que les métiers autonomisés, respecteront le cadre de gouvernance, les bonnes pratiques et les réglementations.
Alors, et vous, qu’en pensez-vous ? Un bon CDO est-il un CDO qui prépare son départ ? Lançons le débat dans les commentaires !
Plusieurs dizaines de jeunes femmes – c’est à l’époque une profession quasi-exclusivement féminine – sont alignées dans une grande salle, chacune derrière son bureau, sur lequel trône une machine à écrire. Les différents bureaux, dans les étages, écrivent leurs courriers à la main, les font parvenir au pool de dactylos ; une d’entre elles tape le courrier, et le renvoi à son rédacteur. On imagine également quelques allers-retours en cas de modifications. Le service de frappe du courrier est centralisé, autour d’une technologie, la machine à écrire. Chaque pool de secrétariat a ses contremaitres et son patron – parfois, mais pas toujours un homme, en complet cravate noire, installé sur un bureau surplombant le pool.
La technologie de la machine à écrire s’est démocratisée, grâce par exemple aux fameuses formations de l’École Pigier. Les secrétaires ont rejoint les départements métier, la technologie s’est démocratisée, et les directeurs de pools de secrétariat ont disparu. Plus tard viendra l’étape suivante de la bureautique, qui verra le nombre de secrétaires divisé par deux entre 1980 et 2015, suivant les chiffres du ministère du travail et de l’emploi.
Mais revenons-en à nos data. Aujourd’hui, le département data ou le département informatique, centralisent souvent les fonctions liées à la collecte, au stockage et à l’analyse de données. Tout simplement parce qu’ils ont les compétences nécessaires.
Mais est-ce l’objectif ? Pas forcément. D’ailleurs de nombreux analystes de données apparaissent dans les départements métier. Et l’architecture data mesh, qui se déploie depuis environ 5 ans, va dans le même sens : celui d’une prise en charge par les métiers de leurs propres analyses et manipulations de données. D’ailleurs, les nouvelles générations ont étudié sur les bancs des écoles, des outils tels que Tableau ou PowerBI, mais également la manipulation de données avec dbt, et même parfois des bases de programmation en Python.
Dans ce contexte, quel est l’avenir de notre Chief Data Officer ? Est-il en CDI ou ne devrait-il pas lui-même se positionner comme un intérimaire ?
Quel est son objectif ? Se maintenir en poste, et crier le plus fort possible que les data passeront toujours par lui ou par elle ? Ou bien favoriser à l’inverse, le déploiement de ces technologies et de ces compétences, en évangélisant les métiers.
De point de passage obligé, le département data deviendra alors un centre d’expertise ponctuel, au service de métiers qui auront acquis leur indépendance, organisationnelle et technologique. Le bon CDO est celui qui préparera le fait qu’on n’ait plus besoin de lui !
Ah, un dernier point, je ne vous ai pas parlé de gouvernance. En effet, celle-ci doit être séparée de la gestion quotidienne de la donnée. Le responsable de la gouvernance des données restera indépendant. Peut-être rattaché à un département audit. Afin de s’assurer que les métiers autonomisés, respecteront le cadre de gouvernance, les bonnes pratiques et les réglementations.
Alors, et vous, qu’en pensez-vous ? Un bon CDO est-il un CDO qui prépare son départ ? Lançons le débat dans les commentaires !