L’auteur définit la donnétisation comme étant le « fait pour une personne ou entité, de monétiser des données, majoritairement personnelles, dans le but d’en tirer profit pour son propre intérêt ou celui d’un tiers ».
Dans son livre d’une centaine de pages, elle identifie et liste de manière exhaustive les risques que nous prenons au quotidien, en utilisant et surutilisant la technologie. Plus que jamais en matière d’applications en ligne, le principe markéting « si le produit est gratuit, c’est que tu es le produit » s’applique aux modèles économiques des grandes, et moins grandes, sociétés éditrices de logiciels en ligne. La combinaison du big data, de l’intelligence artificielle, de la statistique et de l’exhibitionnisme naturel de l’Humain, a créé un monde nouveau, dans lequel chacun produit de la donnée, sans la monétiser directement. Mais où dans lequel des sociétés collecte cette donnée, en échange d’un service gratuit, et cherchent à la monétiser, à la donnétiser, explique l’auteur.
Mais c’est un peu facile. Tout ce que critique, à juste titre, l’auteur dans les pratiques des fournisseurs de technologies n’est finalement que la transposition dans le monde numérique de comportements humains. Lorsque l’on critique les conditions générales incompréhensibles des éditeurs de services ou d’applications, y a-t-il tant de différences avec les conditions générales d’ouverture d’un compte dans une banque que votre banquier vous fait signer, en vous faisant comprendre que cela ne sert à rien de les lire. Lorsque vous souscrivez un contrat d’assurance, une mutuelle de santé, lisez-vous les nombreuses pages en petits caractères du contrat et de ses annexes ? Et cela ne date pas de l’émergence de la technologie !
Quand l’auteur critique la simplicité d’abonnement à Amazon Prime et la complexité de son désabonnement, ne s’agit-il pas d’une technique de rétention du client, bien connu des professionnels du markéting, et que l’on avait déjà beaucoup critiquée dans le monde non numérique des opérateurs mobiles dans les années 90 ?
Quant à dire du bien de son produit, même s’il dissimule des penchants moins avouables, est-ce que cela ne s’appelle tout simplement pas de publicité ? 3000 av. J.-C. en Égypte, 1477 en Angleterre, ou en 1660 dans The London Gazette… tout le monde ne date pas de la même manière la première publicité. Mais lorsque les médecins faisaient la promotion de la cigarette et de ses bienfaits (1) dans les années 60-70, c’était de la publicité, et il n’y avait pas de numérique !
Un livre donc intéressant à lire pour disposer d’un résumé des mauvaises pratiques des éditeurs de logiciels et de plates-formes. Mais un livre qui nous laisse sur notre faim. Sur une centaine de pages, seules quelques lignes sont consacrées à la recherche de solutions. On aurait aimé que l’auteur fasse des propositions concrètes. Faut-il réglementer ? Localement, mondialement, et de quelle manière ? Doit-on censurer et interdire certaines applications, certaines pratiques, et comment mettre en œuvre cette censure ? Doit-on éduquer, à l’école via les enseignants, à la maison au travers des parents ? Doit-on créer un modèle économique obligatoire qui permettrait à chacun de comptabiliser l’usage qui est fait de ses données, pour en percevoir une partie ? Comment le mettre en œuvre ? Par quel modèle économique accepté par le client pourrait-on remplacer la donnétisation ?
D’ailleurs, est-ce le numérique qu’il faut critiquer ou l’Homme, qui le développe, tout comme celui qui l’utilise ? Un livre à lire sans aucun doute pour prendre la mesure du problème, mais on espère que l’auteur nous prépare un second ouvrage axé sur les pistes de solutions possibles.
ISBN : 978-2336494203
Lien : https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/la-donnetisation/77353
Dans son livre d’une centaine de pages, elle identifie et liste de manière exhaustive les risques que nous prenons au quotidien, en utilisant et surutilisant la technologie. Plus que jamais en matière d’applications en ligne, le principe markéting « si le produit est gratuit, c’est que tu es le produit » s’applique aux modèles économiques des grandes, et moins grandes, sociétés éditrices de logiciels en ligne. La combinaison du big data, de l’intelligence artificielle, de la statistique et de l’exhibitionnisme naturel de l’Humain, a créé un monde nouveau, dans lequel chacun produit de la donnée, sans la monétiser directement. Mais où dans lequel des sociétés collecte cette donnée, en échange d’un service gratuit, et cherchent à la monétiser, à la donnétiser, explique l’auteur.
Mais c’est un peu facile. Tout ce que critique, à juste titre, l’auteur dans les pratiques des fournisseurs de technologies n’est finalement que la transposition dans le monde numérique de comportements humains. Lorsque l’on critique les conditions générales incompréhensibles des éditeurs de services ou d’applications, y a-t-il tant de différences avec les conditions générales d’ouverture d’un compte dans une banque que votre banquier vous fait signer, en vous faisant comprendre que cela ne sert à rien de les lire. Lorsque vous souscrivez un contrat d’assurance, une mutuelle de santé, lisez-vous les nombreuses pages en petits caractères du contrat et de ses annexes ? Et cela ne date pas de l’émergence de la technologie !
Quand l’auteur critique la simplicité d’abonnement à Amazon Prime et la complexité de son désabonnement, ne s’agit-il pas d’une technique de rétention du client, bien connu des professionnels du markéting, et que l’on avait déjà beaucoup critiquée dans le monde non numérique des opérateurs mobiles dans les années 90 ?
Quant à dire du bien de son produit, même s’il dissimule des penchants moins avouables, est-ce que cela ne s’appelle tout simplement pas de publicité ? 3000 av. J.-C. en Égypte, 1477 en Angleterre, ou en 1660 dans The London Gazette… tout le monde ne date pas de la même manière la première publicité. Mais lorsque les médecins faisaient la promotion de la cigarette et de ses bienfaits (1) dans les années 60-70, c’était de la publicité, et il n’y avait pas de numérique !
Un livre donc intéressant à lire pour disposer d’un résumé des mauvaises pratiques des éditeurs de logiciels et de plates-formes. Mais un livre qui nous laisse sur notre faim. Sur une centaine de pages, seules quelques lignes sont consacrées à la recherche de solutions. On aurait aimé que l’auteur fasse des propositions concrètes. Faut-il réglementer ? Localement, mondialement, et de quelle manière ? Doit-on censurer et interdire certaines applications, certaines pratiques, et comment mettre en œuvre cette censure ? Doit-on éduquer, à l’école via les enseignants, à la maison au travers des parents ? Doit-on créer un modèle économique obligatoire qui permettrait à chacun de comptabiliser l’usage qui est fait de ses données, pour en percevoir une partie ? Comment le mettre en œuvre ? Par quel modèle économique accepté par le client pourrait-on remplacer la donnétisation ?
D’ailleurs, est-ce le numérique qu’il faut critiquer ou l’Homme, qui le développe, tout comme celui qui l’utilise ? Un livre à lire sans aucun doute pour prendre la mesure du problème, mais on espère que l’auteur nous prépare un second ouvrage axé sur les pistes de solutions possibles.
ISBN : 978-2336494203
Lien : https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/la-donnetisation/77353
(1) https://jai-un-pote-dans-la.com/20-publicites-pour-la-cigarette-que-vous-ne-verrez-plus/
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