Les faits...
Une livraison dans les années 50 de l'IBM RAMAC
Le 11 avril prochain, IBM prévoit un lancement mondial. Des événements sont organisés dans le monde entier en direct ou en retransmission, pour annoncer une nouvelle gamme de solutions "à expertise intégrée". Cette gamme est positionnée par IBM comme une étape de sa stratégie pour une informatique plus intelligente, dont l'analytique est un composant essentiel. "Ces nouveaux systèmes tirent profit d'une expertise embarquée, d'un design intégré, et d'une expérience d'utilisation simplifiée qui modifiera fondamentalement le modèle économique de l'informatique", clame IBM sur le site du lancement. Dans une vidéo promotionnelle, IBM met en avant la simplicité de cette nouvelle gamme et la réduction des délais de mise en place des applications, trois ou quatre mois au lieu de dix-huit mois. Des arguments qui font clairement penser aux points forts de l'AS/400 qui avait en son temps révolutionné l'informatique pour les PME en proposant un système simple et peu couteux à administrer, fiable et robuste, dont certains modèles ont fonctionné pendant deux décennies sans aucun problème.
Ce que l'on sait...
Comme l'a annoncé Rod Adkins, vice-président du groupe Systems and Technology chez IBM lors d'une conférence mi-février, IBM devrait dévoiler des outils d'une nouvelle ère, "une nouvelle famille de systèmes à expertise intégrée". Il peut bien sur s'agir de systèmes dédiés aux applications opérationnelles, mais ce n'est pas là qu'IBM a investi plusieurs dizaines de milliards de dollars ces dernières années. Rod Adkins a d'ailleurs mentionné que ces systèmes proposeront de "l'intelligence"; c'est à dire sans doute des fonctions d'analyse et d'aide à la décision. Mais on ne sait pas grand chose de plus… le secret semble bien gardé !
Ce que l'on peut anticiper...
Il faut là encore revenir à la comparaison avec le lancement de l'AS/400 en 1988. Les mêmes arguments étaient mis en avant : réduction de la maintenance, mise en production immédiate, fonctionnement sans interruption.
Il semble donc qu'IBM soit en train de préparer une nouvelle génération de machines (on pourrait dire d'appliances pour employer un mot à la mode) qui combinerait matériel, logiciel et services.
Contrairement à l'AS/400 qui embarquait son propre système d'exploitation, OS/400, IBM a très certainement choisi de s'appuyer sur Linux pour motoriser cette nouvelle gamme. En revanche, le catalogue de logiciels applicatifs sera très largement proposé par le constructeur/éditeur qui dispose avec les multiples rachats de ces dernières années d'une gamme complète. On imagine par exemple que le petit dernier Cognos Insight serait au coeur du système de visualisation des données décisionnelles.
Pour que la promesse d'une mise en service en quelques heures (on parle de quatre heures) et d'une maintenance quasiment inexistante, soit tenue, les applications seront très certainement sélectionnées dans la gamme IBM. Il est d'ailleurs fait mention du réseau de revendeurs qui seront sollicités pour vendre ces nouvelles machines, mais pas d'un écosystème d'éditeurs de logiciels complémentaires.
Il semble donc qu'IBM soit en train de préparer une nouvelle génération de machines (on pourrait dire d'appliances pour employer un mot à la mode) qui combinerait matériel, logiciel et services.
Contrairement à l'AS/400 qui embarquait son propre système d'exploitation, OS/400, IBM a très certainement choisi de s'appuyer sur Linux pour motoriser cette nouvelle gamme. En revanche, le catalogue de logiciels applicatifs sera très largement proposé par le constructeur/éditeur qui dispose avec les multiples rachats de ces dernières années d'une gamme complète. On imagine par exemple que le petit dernier Cognos Insight serait au coeur du système de visualisation des données décisionnelles.
Pour que la promesse d'une mise en service en quelques heures (on parle de quatre heures) et d'une maintenance quasiment inexistante, soit tenue, les applications seront très certainement sélectionnées dans la gamme IBM. Il est d'ailleurs fait mention du réseau de revendeurs qui seront sollicités pour vendre ces nouvelles machines, mais pas d'un écosystème d'éditeurs de logiciels complémentaires.
Et Watson dans tout cela ?
Ce que nous venons de décrire ci-dessus - une machine intégrée avec son logiciel, un design moderne, de l'expertise métier et des logiciels applicatifs - tout cela est intéressant, mais n'a pas grand chose de révolutionnaire. Si IBM parvient à réduire le temps de maintenance et de mise en oeuvre, ce sera un progrès évident, mais pas une révolution.
Pour cela IBM dispose d'une autre carte dans sa manche, mais a refusé tout commentaire ou toute question concernant la présence ou non du fameux Watson dans cette nouvelle offre.
Watson c'est le fameux système expert, d'analyse des connaissances, qui a remporté le jeu Jeopardy aux Etats-Unis. Il est un fier descendant de Deep Blue, le super-ordinateur qui avait su battre des champions d'échec au début des années 90.
Mais Watson est maintenant prêt à débuter une carrière commerciale. Il n'est plus un simple prototype de recherche.
IBM a déjà personnalisé Watson dans le domaine de la banque avec Citigroup, et dans celui de la santé avec WellPoint. Citigroup a expliqué que Watson pouvait être utilisé pour mieux connaitre le profil d'un client, avant par exemple de lui accorder un crédit. Watson analysera les données des réseaux sociaux, votre fil Twitter, les blogs, les commentaires, toutes les traces publiques que vous avez pu laisser, afin d'évaluer une demande de crédit ou de repérer d'éventuels fraudeurs. Certains s'inquiètent aujourd'hui de l'analyse des réseaux sociaux par les employeurs, demain c'est votre banquier que IBM connectera à votre e-réputation. Watson est donc prêt pour devenir une des vraies premières applications de "big data" du marché.
Mais selon IBM, Watson ne sera pas disponible pour une installation directe dans l'entreprise. Watson resterait un service à distance, commercialisé comme un service. IBM emploie même le néologisme de "WaaS", Watson as a Service, pour définir son modèle de déploiement.
Ce n'est pas du tout incompatible avec la nouvelle génération de machines que IBM s'apprête à lancer. Watson a besoin de beaucoup de données internes à l'entreprise pour fonctionner. Des données que l'entreprise n'envisage pas forcément de stocker dans le nuage. Elles pourraient être disponibles sur ces nouvelles machines. Watson a en revanche besoin d'accéder à des données externes, qui elles sont stockées dans le nuage. Et il a besoin de machines puissantes pour exécuter ses analyses et envoyer les résultats au demandeur. Cette exécution pourrait donc se faire à la demande, sur un modèle décentralisé. Les machines locales stockant les données et les préparant pour Watson, puis interrogeant le système hébergé sur le nuage pour obtenir des réponses. Un système similaire existe déjà, sur l'iPhone 4S, Siri. L'assistant vocal de l'iPhone 4S ne fonctionne pas en local. Vous posez une question à votre iPhone, votre voix est numérisée localement, puis la question est envoyée aux serveurs de Apple où le système Siri analyse votre demande et vous renvoie la réponse. Siri ne fonctionne donc que si vous êtes connecté au réseau. Watson pourrait adopter la même architecture déportée. Le modèle économique pourrait alors être à la demande, ou même à la requête.
Peut-être sommes-nous dans l'illusion et le rêve, mais un système bicéphale tel que décrit ci-dessous me semble extrêmement novateur et intéressant. Espérons que la technologie ne soit pas un frein à notre imagination.
Bien sur il faudra attendre le 11 avril pour tout savoir sur cette nouvelle gamme. Une annonce importante pour IBM. A un journaliste qui lui demandait si cette annonce était pour IBM aussi importante que celle du mainframe zEnterprise System en juillet 2010, Rod Adkins a répondu "aussi importante, mais différente". Le mystère reste donc entier !
Pour cela IBM dispose d'une autre carte dans sa manche, mais a refusé tout commentaire ou toute question concernant la présence ou non du fameux Watson dans cette nouvelle offre.
Watson c'est le fameux système expert, d'analyse des connaissances, qui a remporté le jeu Jeopardy aux Etats-Unis. Il est un fier descendant de Deep Blue, le super-ordinateur qui avait su battre des champions d'échec au début des années 90.
Mais Watson est maintenant prêt à débuter une carrière commerciale. Il n'est plus un simple prototype de recherche.
IBM a déjà personnalisé Watson dans le domaine de la banque avec Citigroup, et dans celui de la santé avec WellPoint. Citigroup a expliqué que Watson pouvait être utilisé pour mieux connaitre le profil d'un client, avant par exemple de lui accorder un crédit. Watson analysera les données des réseaux sociaux, votre fil Twitter, les blogs, les commentaires, toutes les traces publiques que vous avez pu laisser, afin d'évaluer une demande de crédit ou de repérer d'éventuels fraudeurs. Certains s'inquiètent aujourd'hui de l'analyse des réseaux sociaux par les employeurs, demain c'est votre banquier que IBM connectera à votre e-réputation. Watson est donc prêt pour devenir une des vraies premières applications de "big data" du marché.
Mais selon IBM, Watson ne sera pas disponible pour une installation directe dans l'entreprise. Watson resterait un service à distance, commercialisé comme un service. IBM emploie même le néologisme de "WaaS", Watson as a Service, pour définir son modèle de déploiement.
Ce n'est pas du tout incompatible avec la nouvelle génération de machines que IBM s'apprête à lancer. Watson a besoin de beaucoup de données internes à l'entreprise pour fonctionner. Des données que l'entreprise n'envisage pas forcément de stocker dans le nuage. Elles pourraient être disponibles sur ces nouvelles machines. Watson a en revanche besoin d'accéder à des données externes, qui elles sont stockées dans le nuage. Et il a besoin de machines puissantes pour exécuter ses analyses et envoyer les résultats au demandeur. Cette exécution pourrait donc se faire à la demande, sur un modèle décentralisé. Les machines locales stockant les données et les préparant pour Watson, puis interrogeant le système hébergé sur le nuage pour obtenir des réponses. Un système similaire existe déjà, sur l'iPhone 4S, Siri. L'assistant vocal de l'iPhone 4S ne fonctionne pas en local. Vous posez une question à votre iPhone, votre voix est numérisée localement, puis la question est envoyée aux serveurs de Apple où le système Siri analyse votre demande et vous renvoie la réponse. Siri ne fonctionne donc que si vous êtes connecté au réseau. Watson pourrait adopter la même architecture déportée. Le modèle économique pourrait alors être à la demande, ou même à la requête.
Peut-être sommes-nous dans l'illusion et le rêve, mais un système bicéphale tel que décrit ci-dessous me semble extrêmement novateur et intéressant. Espérons que la technologie ne soit pas un frein à notre imagination.
Bien sur il faudra attendre le 11 avril pour tout savoir sur cette nouvelle gamme. Une annonce importante pour IBM. A un journaliste qui lui demandait si cette annonce était pour IBM aussi importante que celle du mainframe zEnterprise System en juillet 2010, Rod Adkins a répondu "aussi importante, mais différente". Le mystère reste donc entier !
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