Philippe MERCIER, IBM
Decideo : Le rachat de Cognos a parfois étonné clients et analystes. Symbolise-t-il une évolution majeure de la stratégie de IBM dans le domaine du décisionnel ?
Philippe Mercier : Une évolution majeure, oui ! Mais une évolution qui a commencé à se construire dès le début des années 2000. Rappelez-vous, en 2000, IBM Software tournait essentiellement autour de la base de données DB/2. Pourtant les clients attendaient autre chose. Les décideurs, frustrés par un accès parfois complexe à des données incomplètes ou peu fiables, exprimaient un nouveau besoin, celui de l’Information Management. C’est la vision de Ambuj Goyal qui nous a permis de prendre cette direction. Il a fallu ensuite trouver les briques manquantes à l’offre IBM Software et lancer un vaste programme d’acquisitions. Cette révolution de l’Information Management chez IBM représente en quelques années plus de dix milliards de dollars d’investissements. Les plus médiatiques ont été les acquisitions d’Ascential, de DataMirror et bien sûr de Cognos. Mais il y en a eu beaucoup d’autres dans des domaines pointus comme le Master Data Management, la qualité des données, le support des données non structurées avec ECM Filenet., etc. Au total nous parlons d’une vingtaine d’acquisitions. L’Information Management représente aujourd’hui la moitié de l’activité d’IBM Software.
Decideo : Mais alors pourquoi Cognos que IBM avait longtemps placé dans la catégorie des « applications » qu’il souhaitait laisser à son réseau de partenaires ?
Philippe Mercier : L’information fiable doit être le support d’une prise de décision contextuelle dans l’entreprise. Nous devions proposer à nos clients une couche de présentation, de visualisation et d’analyse des données de l’ensemble de l’offre Information Management. De la gestion de la donnée nous sommes passés à la gestion de l’information. Une évolution illustrée d’ailleurs par un concept récemment lancé par nos équipes, celui de l’Information Agenda. Nous plaçons réellement l’information décisionnelle au centre de l’entreprise et avons développé des guides pratiques, déclinés par secteurs d’activité, et des centres de compétence prêts à aider nos clients à tirer le meilleur profit de l’information à valeur ajoutée contenue dans leurs bases de données.
Decideo : Mais alors si l’applicatif n’est plus un tabou, pourquoi ne pas imaginer IBM s’intéresser directement à d’autres domaines comme l’ERP ?
Philippe Mercier : Nous pensons que le potentiel d’affaires et les besoins des entreprises sont bien plus importants dans ce domaine de l’Information Management que dans celui de l’ERP.
Decideo : Revenons à Cognos et à la Business Intelligence, comment ce domaine va-t-il être décliné dans les prochains mois pour les clients ?
Philippe Mercier : Quelques éléments techniques pour commencer. Une des raisons du choix de Cognos comme acquisition dans ce domaine est son architecture « SOA ». Elle correspond parfaitement aux attentes des entreprises qui ont une multiplicité de systèmes à intégrer et doivent consolider des volumes importants de données pour obtenir une vision unique et cohérente de leur information. Autre élément, le lien avec notre stratégie mainframe. Les grands systèmes centraux d’entreprises se portent très bien. La demande est toujours importante et nous avons décidé de rendre accessibles à nos clients mainframes l’ensemble des solutions Information Management. Ainsi Cognos est-il dès à présent disponible pour les clients de notre série « z ». D’un point de vue plus métier, la complétude de notre offre logicielle va nous permettre de proposer par exemple des outils d’analyse d’impact. En remontant automatiquement l’ensemble de la chaine d’information, les clients vont pourvoir partir d’une information, l’analyser, et remonter à sa source. Mais en période de crise, nous devons encore plus que d’habitude écouter nos clients et intégrer leurs contraintes nouvelles. Nous avons donc décidé de mettre l’emphase sur notre programme d’accélérateurs. Ces « accélérateurs » permettent de s’appuyer sur le travail déjà réalisé de modélisation des données et de modélisation des processus pour proposer des solutions « prêtes à l’emploi », ou presque. Nous souhaitons industrialiser la création des entrepôts de données. Le domaine des « référentiels » est un bon exemple. Ce sujet peut parfois inquiéter certains clients qui prennent conscience de l’ampleur de la tâche qui les attend. En industrialisant les processus de création du référentiel, en générant automatiquement les programmes d’alimentation et de création des métadonnées, nous parvenons à réduire de quarante à soixante pourcents la durée d’un projet MDM. Et c’est exactement ce que nos clients attendent aujourd’hui d’IBM.
Philippe Mercier : Une évolution majeure, oui ! Mais une évolution qui a commencé à se construire dès le début des années 2000. Rappelez-vous, en 2000, IBM Software tournait essentiellement autour de la base de données DB/2. Pourtant les clients attendaient autre chose. Les décideurs, frustrés par un accès parfois complexe à des données incomplètes ou peu fiables, exprimaient un nouveau besoin, celui de l’Information Management. C’est la vision de Ambuj Goyal qui nous a permis de prendre cette direction. Il a fallu ensuite trouver les briques manquantes à l’offre IBM Software et lancer un vaste programme d’acquisitions. Cette révolution de l’Information Management chez IBM représente en quelques années plus de dix milliards de dollars d’investissements. Les plus médiatiques ont été les acquisitions d’Ascential, de DataMirror et bien sûr de Cognos. Mais il y en a eu beaucoup d’autres dans des domaines pointus comme le Master Data Management, la qualité des données, le support des données non structurées avec ECM Filenet., etc. Au total nous parlons d’une vingtaine d’acquisitions. L’Information Management représente aujourd’hui la moitié de l’activité d’IBM Software.
Decideo : Mais alors pourquoi Cognos que IBM avait longtemps placé dans la catégorie des « applications » qu’il souhaitait laisser à son réseau de partenaires ?
Philippe Mercier : L’information fiable doit être le support d’une prise de décision contextuelle dans l’entreprise. Nous devions proposer à nos clients une couche de présentation, de visualisation et d’analyse des données de l’ensemble de l’offre Information Management. De la gestion de la donnée nous sommes passés à la gestion de l’information. Une évolution illustrée d’ailleurs par un concept récemment lancé par nos équipes, celui de l’Information Agenda. Nous plaçons réellement l’information décisionnelle au centre de l’entreprise et avons développé des guides pratiques, déclinés par secteurs d’activité, et des centres de compétence prêts à aider nos clients à tirer le meilleur profit de l’information à valeur ajoutée contenue dans leurs bases de données.
Decideo : Mais alors si l’applicatif n’est plus un tabou, pourquoi ne pas imaginer IBM s’intéresser directement à d’autres domaines comme l’ERP ?
Philippe Mercier : Nous pensons que le potentiel d’affaires et les besoins des entreprises sont bien plus importants dans ce domaine de l’Information Management que dans celui de l’ERP.
Decideo : Revenons à Cognos et à la Business Intelligence, comment ce domaine va-t-il être décliné dans les prochains mois pour les clients ?
Philippe Mercier : Quelques éléments techniques pour commencer. Une des raisons du choix de Cognos comme acquisition dans ce domaine est son architecture « SOA ». Elle correspond parfaitement aux attentes des entreprises qui ont une multiplicité de systèmes à intégrer et doivent consolider des volumes importants de données pour obtenir une vision unique et cohérente de leur information. Autre élément, le lien avec notre stratégie mainframe. Les grands systèmes centraux d’entreprises se portent très bien. La demande est toujours importante et nous avons décidé de rendre accessibles à nos clients mainframes l’ensemble des solutions Information Management. Ainsi Cognos est-il dès à présent disponible pour les clients de notre série « z ». D’un point de vue plus métier, la complétude de notre offre logicielle va nous permettre de proposer par exemple des outils d’analyse d’impact. En remontant automatiquement l’ensemble de la chaine d’information, les clients vont pourvoir partir d’une information, l’analyser, et remonter à sa source. Mais en période de crise, nous devons encore plus que d’habitude écouter nos clients et intégrer leurs contraintes nouvelles. Nous avons donc décidé de mettre l’emphase sur notre programme d’accélérateurs. Ces « accélérateurs » permettent de s’appuyer sur le travail déjà réalisé de modélisation des données et de modélisation des processus pour proposer des solutions « prêtes à l’emploi », ou presque. Nous souhaitons industrialiser la création des entrepôts de données. Le domaine des « référentiels » est un bon exemple. Ce sujet peut parfois inquiéter certains clients qui prennent conscience de l’ampleur de la tâche qui les attend. En industrialisant les processus de création du référentiel, en générant automatiquement les programmes d’alimentation et de création des métadonnées, nous parvenons à réduire de quarante à soixante pourcents la durée d’un projet MDM. Et c’est exactement ce que nos clients attendent aujourd’hui d’IBM.
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