Les données sont toujours des éléments importants, voir déterminants, et sont souvent utilisées comme des arguments absolus pour clore des discussions. Dès lors elles font l’objet de nombreuses manipulations, ce qui a généré un nombre incroyable de citations négatives sur l’analyse de données, dont la plus connue est sans doute celle de Mark Twain, « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques ».
Dans les affaires on a connu le temps où avant l’organisation des données dans des entrepôts d’entreprise, les divisions, les départements, les services produisaient leurs propres statistiques et alimentaient la cacophonie sur la réalité des domaines étudiés. Aujourd’hui on sait techniquement dépasser ce type de situation, mais cela ne supprime pas toute manipulation. En effet, au-delà de la production de données de qualité, il faut les diffuser et les transformer en information.
Les techniques de désinformation sont nombreuses et bien maîtrisées par les cadres des entreprises, les journalistes, les politiques, … (rapports qui ne sont jamais diffusés, données tronquées, rapprochements indus, commentaires interprétant le sens de ce qui a été réellement mesurés, …). Voir mon article « Big Data : information, propagande, désinformation et mystification »
Dans le domaine politique, le développement de l’open data, du data journalisme, des lanceurs d’alerte, … permet d’espérer gêner le jeu des manipulateurs, mais sans une vigilance et une exigence individuelle largement répandues, la manipulation et les emplois d’enfumeurs professionnels ont un bel avenir. Il faut insister sur le fait que les manipulés portent une part importante de responsabilité, et il est étonnant de voir comment régulièrement, des manipulations fréquemment dénoncées, sont rééditées avec succès.
Par exemple la publication des chiffres du chômage est tous les mois un moment particulièrement intéressant à observer. Pôle emploi publie des chiffres qui sont bien définis et consultables par tous sur son site. Tout le monde a déjà entendu parler des différentes catégories ABCDE, mais suivant les mois les commentateurs bien intentionnés nous mettent surtout en avant certains chiffres partiels : limité à la métropole, à la catégorie A ou ABC. Il est rare qu’on nous parle du chiffre global toute catégorie et toute géographie, ou des catégories D ou E. On nous mélange allègrement les demandeurs d’emploi sans emplois avec ceux qui en ont, on vous fait valoir l’évolution positive d’une catégorie sans vous dire combien sont passés à une autre : formations passage de A à D ou contrats aidés passage de A à E. Pour aller plus loin sur ce sujet vous pouvez utilement lire l’article de l’Ifrap intitulé « Chômage halte aux bidouillages »
Pour mémoire il y a les catégories de demandeurs d’emploi suivantes suivies mensuellement :
· Les personnes sans emploi : catégories A et D (ces derniers sont dispensés momentanément de recherche, car en formation, en arrêt maladie, …)
· Les personnes qui ont un emploi : catégories B (travail <ou=78h/mois), C (Travail >78h/mois<à temps plein), E (ont un emploi, mais en cherche un autre et sont dispensés de recherche).
À Fin septembre 2016, l’ensemble des catégories ABCDE représentait 6,576 millions de demandeurs, en hausse de +1,9% en un an. Pour le détail par catégorie, région, …, voir via le lien ci-joint le site de pôle emploi : http://stmt.pole-emploi.org/publication
Il est clair que suivre la situation individuelle de tous les actifs et chômeurs de France ne serait pas très compliqué si l’on voulait s’en donner les moyens. Il s’agit de moins de 35 millions de personnes, sachant que les actifs cotisent, que les demandeurs d’emploi s’inscrivent, que les formations sont déclarées ou que les emplois aidés font l’objet de versement, il suffirait de récupérer des données et mettre en place quelques moyens pour suivre les cas spéciaux. Outre la production de données de qualité, il est certain que la capacité d’étudier les « parcours individuels anonymisés » permettrait de bien évaluer l’efficacité de toutes les actions, les politiques menées en faveur de l’emploi : formation, contrats aidés, …
Pour aller plus loin sur le sujet du contrôle des politiques et de l’administration vous pouvez utilement lire mon article suivant intitulé : L’open data au service des citoyens pour contrôler des politiques et de l’administration : http://www.decideo.fr/L-open-data-au-service-des-citoyens-pour-controler-les-politiques-et-l-administration_a7692.html
Dans les affaires on a connu le temps où avant l’organisation des données dans des entrepôts d’entreprise, les divisions, les départements, les services produisaient leurs propres statistiques et alimentaient la cacophonie sur la réalité des domaines étudiés. Aujourd’hui on sait techniquement dépasser ce type de situation, mais cela ne supprime pas toute manipulation. En effet, au-delà de la production de données de qualité, il faut les diffuser et les transformer en information.
Les techniques de désinformation sont nombreuses et bien maîtrisées par les cadres des entreprises, les journalistes, les politiques, … (rapports qui ne sont jamais diffusés, données tronquées, rapprochements indus, commentaires interprétant le sens de ce qui a été réellement mesurés, …). Voir mon article « Big Data : information, propagande, désinformation et mystification »
Dans le domaine politique, le développement de l’open data, du data journalisme, des lanceurs d’alerte, … permet d’espérer gêner le jeu des manipulateurs, mais sans une vigilance et une exigence individuelle largement répandues, la manipulation et les emplois d’enfumeurs professionnels ont un bel avenir. Il faut insister sur le fait que les manipulés portent une part importante de responsabilité, et il est étonnant de voir comment régulièrement, des manipulations fréquemment dénoncées, sont rééditées avec succès.
Par exemple la publication des chiffres du chômage est tous les mois un moment particulièrement intéressant à observer. Pôle emploi publie des chiffres qui sont bien définis et consultables par tous sur son site. Tout le monde a déjà entendu parler des différentes catégories ABCDE, mais suivant les mois les commentateurs bien intentionnés nous mettent surtout en avant certains chiffres partiels : limité à la métropole, à la catégorie A ou ABC. Il est rare qu’on nous parle du chiffre global toute catégorie et toute géographie, ou des catégories D ou E. On nous mélange allègrement les demandeurs d’emploi sans emplois avec ceux qui en ont, on vous fait valoir l’évolution positive d’une catégorie sans vous dire combien sont passés à une autre : formations passage de A à D ou contrats aidés passage de A à E. Pour aller plus loin sur ce sujet vous pouvez utilement lire l’article de l’Ifrap intitulé « Chômage halte aux bidouillages »
Pour mémoire il y a les catégories de demandeurs d’emploi suivantes suivies mensuellement :
· Les personnes sans emploi : catégories A et D (ces derniers sont dispensés momentanément de recherche, car en formation, en arrêt maladie, …)
· Les personnes qui ont un emploi : catégories B (travail <ou=78h/mois), C (Travail >78h/mois<à temps plein), E (ont un emploi, mais en cherche un autre et sont dispensés de recherche).
À Fin septembre 2016, l’ensemble des catégories ABCDE représentait 6,576 millions de demandeurs, en hausse de +1,9% en un an. Pour le détail par catégorie, région, …, voir via le lien ci-joint le site de pôle emploi : http://stmt.pole-emploi.org/publication
Il est clair que suivre la situation individuelle de tous les actifs et chômeurs de France ne serait pas très compliqué si l’on voulait s’en donner les moyens. Il s’agit de moins de 35 millions de personnes, sachant que les actifs cotisent, que les demandeurs d’emploi s’inscrivent, que les formations sont déclarées ou que les emplois aidés font l’objet de versement, il suffirait de récupérer des données et mettre en place quelques moyens pour suivre les cas spéciaux. Outre la production de données de qualité, il est certain que la capacité d’étudier les « parcours individuels anonymisés » permettrait de bien évaluer l’efficacité de toutes les actions, les politiques menées en faveur de l’emploi : formation, contrats aidés, …
Pour aller plus loin sur le sujet du contrôle des politiques et de l’administration vous pouvez utilement lire mon article suivant intitulé : L’open data au service des citoyens pour contrôler des politiques et de l’administration : http://www.decideo.fr/L-open-data-au-service-des-citoyens-pour-controler-les-politiques-et-l-administration_a7692.html