©AFP / Jewel Samad La porte de la chambre 2806 au Sofitel de New York, où est descendu Dominique Strauss-Kahn, le 15 mai 2011
Pour être tout à fait honnête, cela fait maintenant cinq jours que je me demande quand et comment l’affaire DSK qui fait la Une de la presse mondiale, atteindra notre communauté. Et bien c’est fait. Et le déclencheur a été un article publié hier dans le New York Times, qui aborde l’affaire sous un de ses angles les plus factuels, et suggère de faire parler les données électroniques.
La clef de l’affaire est dans la clef de l’hôtel
Les données électroniques sont en réalité présentes depuis le début de cette affaire et constituent déjà un des éléments de preuve les plus crédibles, et les moins faillibles si l’on admet que les systèmes informatiques qui les ont généré fonctionnent correctement.
Dès les premières heures de l’affaire, une des questions soulevée a été le cadencement des faits. A quelle heure DSK a-t-il fait son « check-out » ; on imagine que le système d’information du groupe Accor mémorise cette information, ou pour le moins le système financier lié à la carte de crédit utilisée pour cette transaction ; A quelle heure a-t-il quitté l’hôtel ; on imagine les caméras de vidéo-surveillance horodatées fournir cette information ; Une enquête auprès des opérateurs de téléphonie mobile permettrait de déterminer à quelle heure DSK et ses téléphones mobiles se trouvaient dans et hors de l’hôtel, etc.
Mais à moins de mettre des espions électroniques dans les chambres, difficile d’imaginer quelles données pourraient y être collectées pour tenter de reconstituer la scène qui s’est déroulée (ou pas) dans la suite 2806 du Sofitel de Manhattan.
L’article du New York Times suit une piste intéressante, celle des cartes magnétiques des clients et employés du Sofitel, et de la serrure électronique de la fameuse suite. Le Sofitel serait en effet équipé d’une des dernières technologies en la matière qui contrôle mais également mémorise l’usage de la serrure de la chambre, dans ses moindres détails. Ainsi il pourrait être possible de déterminer quelle carte a ouvert la porte de la chambre, et à quelle heure précise. Mais aussi combien de temps la porte est restée ouverte, si elle a été verrouillée ou pas, etc. Des données informatiques détaillées qui pourraient permettre d’imaginer un scénario.
Analyser les données électroniques et les interpréter
Et c’est là que l’analyse des données intervient, pour élaborer un ou plusieurs scenarii à partir des informations factuelles contenues dans la serrure électronique.
La politique de ces hôtels est que jamais une personne de service ne doit se trouver seule dans la chambre d’un client, présent ou non, avec la porte fermée. Les consignes sont claires, fermer le verrou pour éviter que la porte ne claque, et installer le chariot de service dans l’entrebâillement afin de laisser la porte ouverte. Les scenarii de chacune des parties pourraient alors se traduire dans les données.
Scénario de la femme de chambre : elle ouvre la porte de la suite avec sa carte « pass » fournie par l’hôtel ; elle laisse la porte ouverte et bloque le verrou ; puis quelques secondes ou minutes après, son agresseur l’empêche de sortir en fermant la porte au verrou (il faut donc qu’il déplace le chariot de service situé dans l’entrebâillement) ; après les quelques minutes que dure son agression, elle parvient à s’enfuir et ouvre donc la porte de l’intérieur. Rapidement son agresseur quitte à son tour la suite en l’ouvrant à nouveau de l’intérieur. Tout cela devrait donc être inscrit dans les données de la serrure électronique.
Scénario de DSK : il ne se serait rien passé. Il aurait donc quitté sa suite un peu avant 12h28 (heure de son check-out à la réception) et ouvert par conséquent la porte de l’intérieur ; seule information que la serrure aurait alors conservé.
Entre ces deux scenarii où les données collent parfaitement avec l’histoire d’une des deux parties, une multitude de variantes est possible. Il faudra alors faire le cheminement inverse, partir des données et tenter d’imaginer le scénario qui leur correspond. Et c’est là que les notions d’analyse et d’interprétation prennent leur sens. Le plus souvent, une multitude de scenarii peut être imaginée à partir d’un même jeu de données. Et ces données ne permettront jamais de sortir du factuel pour aller vers le sentiment.
Jamais les données ne permettront par exemple de dire s’il y a eu relation consentie ou pas. Elles permettront simplement d’échafauder des hypothèses, plus ou moins plausibles ; et de déterminer donc le scénario le plus cohérent.
Représenter pour communiquer
Viendra ensuite le temps de la communication de ces données. Et je suis prêt à parier que nous reparlerons ici de « data visualization » autour de l’affaire DSK. Bien sur un simple tableau chronologique permettra de faire figurer les événements horodatés et d’imaginer l’action à laquelle chacun de ces événements correspond. Mais une visualisation plus graphique pourra être réalisée à partir d’un fil du temps (time line) où les événements seront positionnés dans le temps, et représentés sous forme illustrative. Un tel fil du temps permettra de mesurer l’intervalle de temps entre chaque action.
En tous cas c’est certain, les clefs du Sofitel recèlent une partie de la clef de l’affaire DSK. Et le processus que nous connaissons bien : collecte, stockage, analyse, restitution s’appliquera ici pour la manifestation de la vérité.
La clef de l’affaire est dans la clef de l’hôtel
Les données électroniques sont en réalité présentes depuis le début de cette affaire et constituent déjà un des éléments de preuve les plus crédibles, et les moins faillibles si l’on admet que les systèmes informatiques qui les ont généré fonctionnent correctement.
Dès les premières heures de l’affaire, une des questions soulevée a été le cadencement des faits. A quelle heure DSK a-t-il fait son « check-out » ; on imagine que le système d’information du groupe Accor mémorise cette information, ou pour le moins le système financier lié à la carte de crédit utilisée pour cette transaction ; A quelle heure a-t-il quitté l’hôtel ; on imagine les caméras de vidéo-surveillance horodatées fournir cette information ; Une enquête auprès des opérateurs de téléphonie mobile permettrait de déterminer à quelle heure DSK et ses téléphones mobiles se trouvaient dans et hors de l’hôtel, etc.
Mais à moins de mettre des espions électroniques dans les chambres, difficile d’imaginer quelles données pourraient y être collectées pour tenter de reconstituer la scène qui s’est déroulée (ou pas) dans la suite 2806 du Sofitel de Manhattan.
L’article du New York Times suit une piste intéressante, celle des cartes magnétiques des clients et employés du Sofitel, et de la serrure électronique de la fameuse suite. Le Sofitel serait en effet équipé d’une des dernières technologies en la matière qui contrôle mais également mémorise l’usage de la serrure de la chambre, dans ses moindres détails. Ainsi il pourrait être possible de déterminer quelle carte a ouvert la porte de la chambre, et à quelle heure précise. Mais aussi combien de temps la porte est restée ouverte, si elle a été verrouillée ou pas, etc. Des données informatiques détaillées qui pourraient permettre d’imaginer un scénario.
Analyser les données électroniques et les interpréter
Et c’est là que l’analyse des données intervient, pour élaborer un ou plusieurs scenarii à partir des informations factuelles contenues dans la serrure électronique.
La politique de ces hôtels est que jamais une personne de service ne doit se trouver seule dans la chambre d’un client, présent ou non, avec la porte fermée. Les consignes sont claires, fermer le verrou pour éviter que la porte ne claque, et installer le chariot de service dans l’entrebâillement afin de laisser la porte ouverte. Les scenarii de chacune des parties pourraient alors se traduire dans les données.
Scénario de la femme de chambre : elle ouvre la porte de la suite avec sa carte « pass » fournie par l’hôtel ; elle laisse la porte ouverte et bloque le verrou ; puis quelques secondes ou minutes après, son agresseur l’empêche de sortir en fermant la porte au verrou (il faut donc qu’il déplace le chariot de service situé dans l’entrebâillement) ; après les quelques minutes que dure son agression, elle parvient à s’enfuir et ouvre donc la porte de l’intérieur. Rapidement son agresseur quitte à son tour la suite en l’ouvrant à nouveau de l’intérieur. Tout cela devrait donc être inscrit dans les données de la serrure électronique.
Scénario de DSK : il ne se serait rien passé. Il aurait donc quitté sa suite un peu avant 12h28 (heure de son check-out à la réception) et ouvert par conséquent la porte de l’intérieur ; seule information que la serrure aurait alors conservé.
Entre ces deux scenarii où les données collent parfaitement avec l’histoire d’une des deux parties, une multitude de variantes est possible. Il faudra alors faire le cheminement inverse, partir des données et tenter d’imaginer le scénario qui leur correspond. Et c’est là que les notions d’analyse et d’interprétation prennent leur sens. Le plus souvent, une multitude de scenarii peut être imaginée à partir d’un même jeu de données. Et ces données ne permettront jamais de sortir du factuel pour aller vers le sentiment.
Jamais les données ne permettront par exemple de dire s’il y a eu relation consentie ou pas. Elles permettront simplement d’échafauder des hypothèses, plus ou moins plausibles ; et de déterminer donc le scénario le plus cohérent.
Représenter pour communiquer
Viendra ensuite le temps de la communication de ces données. Et je suis prêt à parier que nous reparlerons ici de « data visualization » autour de l’affaire DSK. Bien sur un simple tableau chronologique permettra de faire figurer les événements horodatés et d’imaginer l’action à laquelle chacun de ces événements correspond. Mais une visualisation plus graphique pourra être réalisée à partir d’un fil du temps (time line) où les événements seront positionnés dans le temps, et représentés sous forme illustrative. Un tel fil du temps permettra de mesurer l’intervalle de temps entre chaque action.
En tous cas c’est certain, les clefs du Sofitel recèlent une partie de la clef de l’affaire DSK. Et le processus que nous connaissons bien : collecte, stockage, analyse, restitution s’appliquera ici pour la manifestation de la vérité.