Decideo : Avant toute chose Caroline, pouvez-vous nous expliquer d'où vient cette passion pour les données et leur représentation ?
Caroline Goulard : Je viens du journalisme de données. Encore récemment les journalistes n'avaient pas beaucoup d'alternatives : soit je remplis mon article de chiffres et il devient indigeste, soit je n'en mets pas et le lecteur passe à côté de l'information que l'on cherche à faire passer. J'ai pris conscience que dans le paysage informationnel beaucoup de choses étaient en train de changer, du fait justement que les données prennent une place de plus en plus importante comme véhicule de l'information. Le constat est donc que l'on a plus de données, mais pas plus d'outils pour les comprendre. Les infographies existent bien entendu depuis longtemps, mais elles sont aujourd'hui insuffisantes pour représenter la complexité. Un histogramme ou un camembert ne peuvent plus suffire à faire passer une information devenue riche. Il faut inventer de nouvelles formes d'interactivité visuelle et se servir de l'interaction comme outil de navigation et d'interprétation de la complexité.
Decideo : Comment définiriez vous ce nouveau métier, ce que vous réalisez au quotidien. Est-ce plutôt de l'analyse, plutôt de la représentation ?
Caroline Goulard : Ni l'un ni l'autre, et finalement les deux. Nous créons des interfaces, branchées sur des bases de données, qui permettent d'explorer et de saisir le sens contenu dans les données. Nous ne sommes pas dans l'illustration d'une base de données, nous ne sommes pas coupés de la base de données, nous ne proposons pas une image à un instant T, mais toutes les images possibles de données à tous les instants. Nous ne faisons pas non plus de l'analyse statistique très poussée. Ce n'est pas toujours nécessaire. Notre métier consiste plus à faire ressortir l'information qui est contenue dans les données.
Nous mettons en place des stratégies d'interactions, des stratégies de représentation qui permettent d'extraire le sens caché dans les données. Cela suppose bien sur d'analyser les données, de déterminer les zones de tension, quel est le message contenu dans les données, avant de pouvoir les mettre à disposition du public, au travers de la meilleure interface possible.
Nous représentons des données dans le sens où nous allons créer des formes visuelles qui vont correspondre à des valeurs chiffrées, mais ce n'est pas de l'infographie.
Caroline Goulard : Je viens du journalisme de données. Encore récemment les journalistes n'avaient pas beaucoup d'alternatives : soit je remplis mon article de chiffres et il devient indigeste, soit je n'en mets pas et le lecteur passe à côté de l'information que l'on cherche à faire passer. J'ai pris conscience que dans le paysage informationnel beaucoup de choses étaient en train de changer, du fait justement que les données prennent une place de plus en plus importante comme véhicule de l'information. Le constat est donc que l'on a plus de données, mais pas plus d'outils pour les comprendre. Les infographies existent bien entendu depuis longtemps, mais elles sont aujourd'hui insuffisantes pour représenter la complexité. Un histogramme ou un camembert ne peuvent plus suffire à faire passer une information devenue riche. Il faut inventer de nouvelles formes d'interactivité visuelle et se servir de l'interaction comme outil de navigation et d'interprétation de la complexité.
Decideo : Comment définiriez vous ce nouveau métier, ce que vous réalisez au quotidien. Est-ce plutôt de l'analyse, plutôt de la représentation ?
Caroline Goulard : Ni l'un ni l'autre, et finalement les deux. Nous créons des interfaces, branchées sur des bases de données, qui permettent d'explorer et de saisir le sens contenu dans les données. Nous ne sommes pas dans l'illustration d'une base de données, nous ne sommes pas coupés de la base de données, nous ne proposons pas une image à un instant T, mais toutes les images possibles de données à tous les instants. Nous ne faisons pas non plus de l'analyse statistique très poussée. Ce n'est pas toujours nécessaire. Notre métier consiste plus à faire ressortir l'information qui est contenue dans les données.
Nous mettons en place des stratégies d'interactions, des stratégies de représentation qui permettent d'extraire le sens caché dans les données. Cela suppose bien sur d'analyser les données, de déterminer les zones de tension, quel est le message contenu dans les données, avant de pouvoir les mettre à disposition du public, au travers de la meilleure interface possible.
Nous représentons des données dans le sens où nous allons créer des formes visuelles qui vont correspondre à des valeurs chiffrées, mais ce n'est pas de l'infographie.
Decideo : Comment vous positionnez vous par rapport au métier nouveau de "data scientist" ?
Caroline Goulard : Chez Dataveyes, nous n'avons pas vocation à faire de l'algorithmie très poussée. C'est un métier différent. Mais ce type de compétences nous intéresse car nous avons besoin de gens qui savent voir l'histoire cachée dans les données, de voir l'information qui se dégage et de la mettre en lumière.
Decideo : Chez Dataveyes vous semblez avoir constitué une équipe de profils très différents. Comment l'avez vous créée ?
Caroline Goulard : Elle s'est constituée lors de mon projet de fin d'études à SciencesPo sur le journalisme de données. Je ne voulais pas me contenter d'un rapport de fin d'études, mais me confronter à la partie technique. J'ai donc cherché des partenaires plus techniques que moi, pour m'aider à lancer ce projet. J'ai rencontré Benoit qui s'intéressait alors au Web de données. Nous étions peu nombreux à l'époque à parler de données sur les réseaux sociaux. Il avait également un projet de fin d'études, nous avons combiné les deux et pu recruter une petite équipe d'étudiants dans nos deux écoles. Sont ensuite restés dans l'équipe les plus motivés, ceux qui avaient réellement accroché au projet. Nous avons tous des compétences complémentaires. Nous avons un développeur également statisticien, un architecte d'information, un spécialiste du marketing et moi qui suis plus intéressée par les médias.
Caroline Goulard : Chez Dataveyes, nous n'avons pas vocation à faire de l'algorithmie très poussée. C'est un métier différent. Mais ce type de compétences nous intéresse car nous avons besoin de gens qui savent voir l'histoire cachée dans les données, de voir l'information qui se dégage et de la mettre en lumière.
Decideo : Chez Dataveyes vous semblez avoir constitué une équipe de profils très différents. Comment l'avez vous créée ?
Caroline Goulard : Elle s'est constituée lors de mon projet de fin d'études à SciencesPo sur le journalisme de données. Je ne voulais pas me contenter d'un rapport de fin d'études, mais me confronter à la partie technique. J'ai donc cherché des partenaires plus techniques que moi, pour m'aider à lancer ce projet. J'ai rencontré Benoit qui s'intéressait alors au Web de données. Nous étions peu nombreux à l'époque à parler de données sur les réseaux sociaux. Il avait également un projet de fin d'études, nous avons combiné les deux et pu recruter une petite équipe d'étudiants dans nos deux écoles. Sont ensuite restés dans l'équipe les plus motivés, ceux qui avaient réellement accroché au projet. Nous avons tous des compétences complémentaires. Nous avons un développeur également statisticien, un architecte d'information, un spécialiste du marketing et moi qui suis plus intéressée par les médias.
Copyright Dataveyes
Decideo : Avez-vous trouvé un mot pour définir votre métier ? Comment le décrivez-vous ?
Caroline Goulard : C'est difficile de trouver un mot, d'autant plus qu'on ne peut pas faire seul ce que notre équipe produit. La conception de visualisations interactives de données est un mélange de compétences et c'est cette alchimie qui nous permet de faire des choses bien ensemble. Mon rôle est plus de veiller aux stratégies d'approche et de diffusion de l'information, comment on englobe tout cela dans un dispositif média et de production de contenu.
Concrètement, on se réunit autour d'une table, on se présente les données, les indicateurs, leur répartition; on parle du public, des idées qu'il se fait de l'information; de la base de données, de la manière dont on va la représenter visuellement, c'est vraiment un travail que l'on fait ensemble. Mon approche est un peu plus celle du story-telling de la donnée.
Beaucoup de gens font déjà de la visualisation de données, en business intelligence, dans les sciences, mais je ne connais pas vraiment d'autres équipes qui aient notre approche, par l'utilisateur et la transmission des informations. Pour l'instant personne ne nous concurrence sur ce créneau là, mais je pense que cela va venir, et j'espère que cela va venir d'ailleurs. Ne pas avoir de concurrents n'est pas facile pour faire la preuve qu'il y a un marché. Mais nous en sommes vraiment au tout début !
D'ailleurs nous proposons déjà des formations au data journalisme; les personnes que nous formons seront ensuite intégrées chez les producteurs de contenu et dans les médias. Cela a vocation a devenir une compétence clef dans le secteur média. Ces compétences, pour l'instant sous-traitées auprès de sociétés comme la notre, devront à terme être internalisées aux médias.
Caroline Goulard : C'est difficile de trouver un mot, d'autant plus qu'on ne peut pas faire seul ce que notre équipe produit. La conception de visualisations interactives de données est un mélange de compétences et c'est cette alchimie qui nous permet de faire des choses bien ensemble. Mon rôle est plus de veiller aux stratégies d'approche et de diffusion de l'information, comment on englobe tout cela dans un dispositif média et de production de contenu.
Concrètement, on se réunit autour d'une table, on se présente les données, les indicateurs, leur répartition; on parle du public, des idées qu'il se fait de l'information; de la base de données, de la manière dont on va la représenter visuellement, c'est vraiment un travail que l'on fait ensemble. Mon approche est un peu plus celle du story-telling de la donnée.
Beaucoup de gens font déjà de la visualisation de données, en business intelligence, dans les sciences, mais je ne connais pas vraiment d'autres équipes qui aient notre approche, par l'utilisateur et la transmission des informations. Pour l'instant personne ne nous concurrence sur ce créneau là, mais je pense que cela va venir, et j'espère que cela va venir d'ailleurs. Ne pas avoir de concurrents n'est pas facile pour faire la preuve qu'il y a un marché. Mais nous en sommes vraiment au tout début !
D'ailleurs nous proposons déjà des formations au data journalisme; les personnes que nous formons seront ensuite intégrées chez les producteurs de contenu et dans les médias. Cela a vocation a devenir une compétence clef dans le secteur média. Ces compétences, pour l'instant sous-traitées auprès de sociétés comme la notre, devront à terme être internalisées aux médias.
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