J'ai la chance de connaître une excellente auteure de romans noirs, Ingrid Desjours. Souvent elle me parle de ses périodes d'écriture, lorsque le monde lui devient étranger, et qu'elle plonge avec ses personnages dans un triolisme effréné, cerveau, doigts et clavier. Enfermée dans sa grotte, elle gratte ou plutôt tape pendant des heures, pour accoucher de ses textes… Impressionnant !
J'en suis très loin, et l'écriture d'un livre professionnel s'apparente plus à un travail de chef de projet et d'ouvrier qualifié qu'à une quelconque création artistique.
Tout d'abord l'écriture n'est pas linéaire. Je ne raconte pas une histoire, je synthétise des savoirs, des connaissances, des idées. Et je n'ai d'ailleurs à ce stade qu'une idée imprécise du plan du livre "Big Data". Cela n'a aucune importance. Car j'écris morceau par morceau. Hier j'ai rédigé un chapitre complet sur le big data dans l'industrie des télécommunications. Où sera-t-il finalement placé dans le livre ? Aucune idée. Et pendant son écriture, il y a au moins trois ou quatre autres idées de sous-chapitres ou d'éléments à ajouter ailleurs dans le livre qui me sont venues. Je les ai notées, et j'y reviendrai par la suite. Inversement, lorsque demain je travaillerai sur l'interview d'un expert de l'analyse prédictive, il me parlera certainement à nouveau du secteur des télécommunications. Je rajouterai alors de la matière au chapitre ad-hoc. Plutôt que d'être angoissé par la feuille blanche en me disant "plus que 250 pages…", j'accumule les morceaux rédigés. Puis je les mets en ordre. Viendra ensuite, à la fin, le temps de la relecture et de l'harmonisation. Mais nous n'en sommes pas là.
Rédiger un livre professionnel est donc essentiellement un travail de chef de projet : définir des tâches, les segmenter, les répartir, les documenter, veiller à leur exécution… et d'ouvrier, car chaque jour, je dois m'atteler à la rédaction d'un ou de plusieurs chapitres. Inspiration ou pas, il faut produire. Parfois ça sort tout seul, parfois l'accouchement est difficile. Gros avantage de ce type de naissance, si le bébé n'est pas beau, on peut le jeter et en refaire un autre !
Ne me demandez donc pas si je suis inspiré. Mais plutôt si j'ai été productif. Oh! Ce ne sera pas de la grande littérature, et ce n'est d'ailleurs pas ce que me demanderont mes futurs lecteurs. Mais du pragmatisme. Expliquer des idées parfois complexes avec des mots simples. Faire que le lecteur ait appris quelques petites choses à la fin de sa lecture et qu'il n'ait pas passé un trop mauvais moment.
Comment d'ailleurs jugerais-je de la qualité de ma production ? Tout simplement si certains lecteurs me disent avoir compris le sujet, ou mieux avoir trouvé ne serait-ce qu'une idée à mettre en pratique dans leur organisation. Quant à celui qui me dira avoir dévoré mon livre en une nuit tellement l'intrigue le prenait au tripes, je ne le croirai pas ! Il aura sans doute confondu.
J'en suis très loin, et l'écriture d'un livre professionnel s'apparente plus à un travail de chef de projet et d'ouvrier qualifié qu'à une quelconque création artistique.
Tout d'abord l'écriture n'est pas linéaire. Je ne raconte pas une histoire, je synthétise des savoirs, des connaissances, des idées. Et je n'ai d'ailleurs à ce stade qu'une idée imprécise du plan du livre "Big Data". Cela n'a aucune importance. Car j'écris morceau par morceau. Hier j'ai rédigé un chapitre complet sur le big data dans l'industrie des télécommunications. Où sera-t-il finalement placé dans le livre ? Aucune idée. Et pendant son écriture, il y a au moins trois ou quatre autres idées de sous-chapitres ou d'éléments à ajouter ailleurs dans le livre qui me sont venues. Je les ai notées, et j'y reviendrai par la suite. Inversement, lorsque demain je travaillerai sur l'interview d'un expert de l'analyse prédictive, il me parlera certainement à nouveau du secteur des télécommunications. Je rajouterai alors de la matière au chapitre ad-hoc. Plutôt que d'être angoissé par la feuille blanche en me disant "plus que 250 pages…", j'accumule les morceaux rédigés. Puis je les mets en ordre. Viendra ensuite, à la fin, le temps de la relecture et de l'harmonisation. Mais nous n'en sommes pas là.
Rédiger un livre professionnel est donc essentiellement un travail de chef de projet : définir des tâches, les segmenter, les répartir, les documenter, veiller à leur exécution… et d'ouvrier, car chaque jour, je dois m'atteler à la rédaction d'un ou de plusieurs chapitres. Inspiration ou pas, il faut produire. Parfois ça sort tout seul, parfois l'accouchement est difficile. Gros avantage de ce type de naissance, si le bébé n'est pas beau, on peut le jeter et en refaire un autre !
Ne me demandez donc pas si je suis inspiré. Mais plutôt si j'ai été productif. Oh! Ce ne sera pas de la grande littérature, et ce n'est d'ailleurs pas ce que me demanderont mes futurs lecteurs. Mais du pragmatisme. Expliquer des idées parfois complexes avec des mots simples. Faire que le lecteur ait appris quelques petites choses à la fin de sa lecture et qu'il n'ait pas passé un trop mauvais moment.
Comment d'ailleurs jugerais-je de la qualité de ma production ? Tout simplement si certains lecteurs me disent avoir compris le sujet, ou mieux avoir trouvé ne serait-ce qu'une idée à mettre en pratique dans leur organisation. Quant à celui qui me dira avoir dévoré mon livre en une nuit tellement l'intrigue le prenait au tripes, je ne le croirai pas ! Il aura sans doute confondu.