Tableau achète une technologie de base de données en mémoire
Tout d’abord les faits. Ils sont simples, Tableau a procédé à la deuxième acquisition de son parcours (après Infoactive l’an dernier), celle d’une technologie allemande, HyPer. HyPer comme le précise Tableau, a un ADN proche de Tableau, tous deux sont issus du monde universitaire. Deux professeurs et un groupe d’étudiants en doctorat de l’Université Technique de Munich (TUM) ont développé la technologie HyPer. Sur leur site web pour l’instant encore accessible, on y parle beaucoup de publications scientifiques, mais pas encore de clients. C’est donc clairement un rachat de technologie.
Le rachat de cette base de données va entraîner la création d’un centre de recherche et développement à Munich, que vont rejoindre quatre des doctorants. Les deux professeurs poursuivront leur collaboration avec HyPer et donc avec ce nouveau centre de recherche et développement Tableau, tout en restant affiliés à l’université.
HyPer est une base de données haute performance, conçue donc autour des travaux de ces universitaires allemands. Intéressant d’ailleurs de voir que HANA (développé pour SAP également dans le monde académique), ou encore Parstream (une base de données spécialisée dans l’Internet des objets rachetée par Cisco), et donc HyPer, nous viennent d’Allemagne. Les développeurs allemands seraient-ils particulièrement forts dans ce domaine des bases de données ?
HyPer est une base de données qui fonctionne essentiellement en mémoire. Elle propose de conjuger les données relationnelles et multidimensionnelles dans une même base en mémoire et ainsi d’accélérer les requêtes lancées depuis Tableau.
Le rachat de cette base de données va entraîner la création d’un centre de recherche et développement à Munich, que vont rejoindre quatre des doctorants. Les deux professeurs poursuivront leur collaboration avec HyPer et donc avec ce nouveau centre de recherche et développement Tableau, tout en restant affiliés à l’université.
HyPer est une base de données haute performance, conçue donc autour des travaux de ces universitaires allemands. Intéressant d’ailleurs de voir que HANA (développé pour SAP également dans le monde académique), ou encore Parstream (une base de données spécialisée dans l’Internet des objets rachetée par Cisco), et donc HyPer, nous viennent d’Allemagne. Les développeurs allemands seraient-ils particulièrement forts dans ce domaine des bases de données ?
HyPer est une base de données qui fonctionne essentiellement en mémoire. Elle propose de conjuger les données relationnelles et multidimensionnelles dans une même base en mémoire et ainsi d’accélérer les requêtes lancées depuis Tableau.
Tableau reconnaît implicitement un problème de performances
Les clients semblent presque tous confrontés à ce problème, lorsque les volumes augmentent et nous emmènent vers le Big Data, Tableau commence à faire perdre patience à ses utilisateurs. Les temps de chargement deviennent déraisonnables. Chez l’un on parle de 20 Go de données, chez l’autre de quelques centaines de millions de lignes. Mais le problème est connu et la courbe de mesure de la vitesse de chargement explose manifestement chez la plupart des clients, environ dix-huit mois après leur acquisition de l’outil, en fonction de la montée en charge. D’ailleurs, les éditeurs de solutions d’accélération de Tableau ne manquent pas. Et les stands de la dernière conférence utilisateurs, à Las Vegas, étaient essentiellement occupés par des vendeurs de ces solutions complémentaires.
En faisant l’acquisition de HyPer, Tableau reconnaît implicitement l’existence de ce problème, et tente d’y apporter une solution. Paradoxalement, cette acquisition pourrait faire verser quelques larmes à ceux qui profitaient de la situation pour proposer leur outil, et à toutes les autres sociétés qui espéraient finalement être acquises à prix d’or par Tableau.
En faisant l’acquisition de HyPer, Tableau reconnaît implicitement l’existence de ce problème, et tente d’y apporter une solution. Paradoxalement, cette acquisition pourrait faire verser quelques larmes à ceux qui profitaient de la situation pour proposer leur outil, et à toutes les autres sociétés qui espéraient finalement être acquises à prix d’or par Tableau.
Tableau devient un éditeur comme les autres
Alors que le cours de l’action Tableau a perdu les deux tiers de sa valeur depuis l’été dernier, Christian Chabot doit rassurer la bourse et les analystes financiers. Principale inquiétude des analystes en effet, l’avenir de la gamme des outils Tableau. Se développant pour le moment autour de son seul outil de BI en libre-service, Tableau ne donnait pas de perspectives de croissance suffisamment claires. En réalisant cette acquisition, Tableau donne comme signal : nous pouvons aussi nous développer au travers d’opérations de croissance externe, et nous en avons les moyens. Même si le montant non révélé de l’acquisition de HyPer, une technologie encore jeune sortie d’une université, n’est certainement pas très élevé.
A surveiller
Les points de cette acquisition que l’on devra garder à l’esprit :
- Si Tableau propose directement à son catalogue la base de données HyPer comme accélérateur, comment vont réagir les autres éditeurs de produits similaires ? Est-ce que l’on assistera à une guerre des performances ? Ou certains jetteront-ils l’éponge ?
- Les clients accepteront-ils d’investir dans un produit supplémentaire pour compenser la perte de performance de Tableau ? Ou seront-ils tentés de comparer alors avec d’autres solutions ?
- Tableau va-t-il savoir “digérer” cette acquisition intelligemment, intégrer les deux technologies rapidement, et en faire un produit cohérent. Si c’est le cas, c’est un signal que d’autres acquisitions permettraient de déboucher l’horizon, et d’ouvrir des perspectives de croissance externe à Tableau.
- Si Tableau propose directement à son catalogue la base de données HyPer comme accélérateur, comment vont réagir les autres éditeurs de produits similaires ? Est-ce que l’on assistera à une guerre des performances ? Ou certains jetteront-ils l’éponge ?
- Les clients accepteront-ils d’investir dans un produit supplémentaire pour compenser la perte de performance de Tableau ? Ou seront-ils tentés de comparer alors avec d’autres solutions ?
- Tableau va-t-il savoir “digérer” cette acquisition intelligemment, intégrer les deux technologies rapidement, et en faire un produit cohérent. Si c’est le cas, c’est un signal que d’autres acquisitions permettraient de déboucher l’horizon, et d’ouvrir des perspectives de croissance externe à Tableau.