Philippe Olivier, Christophe De Becdelièvre et Hugues Pringault, dirigeants fondateurs de Starclay
Decideo : Une nouvelle société de services dans le décisionnel, c'est à la fois un pari risqué et qui manque totalement d'originalité. Pourquoi vous relancer dans cette aventure ? Et sur le même marché que celui de Aralys/Alti; pourquoi ne pas être tout simplement resté chez Alti ?
Philippe OLIVIER : Le premier moteur est humain. Nous avons pris conscience de la valeur apportée par le travail avec une équipe de confiance et avec qui je savais que nous pouvions entreprendre. Nous nous sommes donc tout simplement demandé ce que nous pouvions apporter à un marché devenu mature, que nous avons vu grandir, se structurer, s'industrialiser. Concernant Alti, nous sommes restés pendant deux exercices, conformément à notre engagement. Nous avons géré la fusion et fait en sorte que l'entreprise que nous avions créée ne perde pas sa capacité à grandir. Nous avions atteint avec Aralys une limite, celle du référencement. Nous ne pouvions continuer à faire grandir Aralys qu'en l'adossant à un groupe qui disposait de ces référencements auprès des grands comptes. En mettant en place cette stratégie, forcément, nous faisions en sorte que la société que nous avions développée devienne autonome, vive sa propre vie, etc. Il arrive ensuite un moment où les fondateurs ont besoin d'aller chercher ailleurs, parce qu'ils ont fait en sorte que leur "bébé" n'ait plus besoin d'eux. Je garde un très bon souvenir de cette fusion. Nous avions un projet industriel qui s'est très bien passé.
Decideo : Comment allez vous gérer la situation par rapport à Alti, en relançant une activité sur ce même marché du décisionnel ?
Philippe OLIVIER : Nous avons entre nous des règles de déontologie, par exemple vis à vis des consultants. Mais l'intégration de Aralys s'est bien passée et nous n'aurons pas de difficultés à travailler ensemble si nécessaire, même si nous serons forcément en partie concurrents.
Decideo : Si l'on en vient à l'activité de Starclay. Quelles prestations allez-vous proposer et surtout comment envisagez vous de vous différencier sur le marché ?
Philippe OLIVIER : La question est bonne, mais il n'est pas facile d'y répondre. L'humain est au coeur de notre démarche. Que promet-on aux embauchés, que promet-on aux clients, et quel est l'objectif social de l'entreprise. Nous avons fait le constat que la BI, ce n'est plus très original, tout le monde en a dans son entreprise et il y a énormément d'offreurs sociétés de services. Mais si l'on regarde dans le détail; l'essentiel du marché se fait autour de l'assistance technique pour maintenir et faire évoluer à la marge des systèmes qui ont été développés dans les dix dernières années. Que reste-t-il à faire à côté de ce premier marché ? Deux choses à notre avis. Tout d'abord équiper les PME, qui pour beaucoup n'utilisent pas encore de système décisionnel. L'effort financier qui leur était demandé était assez conséquent. Aujourd'hui il existe des offres BI très fournies en terme de fonctionnalités et à des prix bien plus abordables que ce que l'on pouvait espérer ne serait-ce qu'il y a trois ans. Par ailleurs, vers les clients traditionnels, nous pensons qu'il reste une place pour l'innovation. Les systèmes décisionnels sont matures, ils parviennent donc à leurs limites.
Nous allons organiser notre proposition de valeur autour de trois offres. Une offre "classique" va couvrir les besoins de 80 % des clients, c'est à dire proposer de l'assistance sur le cycle de vie des applications BI existantes. Une deuxième offre "Fast" va cibler plutôt les entreprises moyennes, et leur proposer des systèmes de business intelligence, qui apportent les mêmes fonctionnalités que ce qui est déjà déployé dans les grandes entreprises, mais pour un coût d'acquisition plus léger. Nous allons proposer une offre en mode cloud computing en revendant en marque blanche une solution déjà présente sur le marché; une offre basée sur de la BI "light" c'est à dire autour d'un data mart très léger et une grande autonomie pour les utilisateurs; et nous travaillons sur projet d'entrepôt de données pré-packagé à l'image d'un coffre-fort où la PME peut stocker ses données et où l'on est certain que la donnée conservée est cohérente, fiable, pour ensuite permettre de faire du reporting, du pilotage et pourquoi pas de l'échange inter-applicatif. Sur cette offre nous espérons pouvoir proposer un niveau de prix inférieur de 50 % à ce qui se pratiquait il y a cinq ans. Cette offre serait disponible soit en acquisition pour le client, soit au travers d'une solution mutualisée opérée par Starclay.
Pour finir, pour les grands comptes, nous voulons aller au delà des applications traditionnelles de reporting, du push d'informations pré-packagées pour suivre des process métiers. L'autonomie de l'utilisateur est limitée. Il y a pourtant de fortes demandes. C'est aussi le cas dans le domaine de la mobilité. Autre sujet, la BI opérationnelle. Il y a une attente chez les clients de pouvoir disposer d'éléments en temps réel, mais surtout qui vont aider à se projeter un peu dans l'avenir. La BI doit aider à organiser une journée de travail et pas simplement décrire la journée de la veille. Prenons l'exemple de l'industrie. Le système de pilotage d'une usine est encore rarement équipé en BI. Il fonctionne plus souvent à base de simples fichiers Excel. Et pourtant il y a aujourd'hui des solutions. Dernier point, plus dans le domaine de la réflexion, la valorisation de la donnée. Big data, data market place... Nous sommes encore dans l'ère du questionnement, mais cela rentre dans le cadre de notre démarche d'innovation. Nous pensons donc qu'il y a un marché sur chacun de ces sujets, et que les clients mettront cela dans leurs budgets 2012-2013.
Decideo : Vous démarrez juste votre activité, comment vont se dérouler les premiers mois, les premières semaines ?
Philippe OLIVIER : Nous avons mis suffisamment d'argent dans le capital de l'entreprise (100 000 euros) pour ne pas avoir besoin de signer tout de suite un gros projet et le sous-traiter à des indépendants ! Le point essentiel pour nous est de trouver et de recruter les bons consultants. Si nous n'avons pas les bonnes ressources, aptes à porter notre vision, nous ne pourrons pas nous développer. Nous sommes sept personnes aujourd'hui. Nous cherchons donc des gens qui ont suffisamment d'expérience dans la BI pour comprendre notre vision et qui auront l'envie et parfois le courage, de travailler sur des sujets innovants plutôt que de continuer à exercer dans les TMA des systèmes existants. Nous avons bien entendu activé notre réseau - nous travaillons depuis quinze ans dans la BI - et certains de nos contacts vont nous offrir rapidement l'opportunité d'exprimer nos compétences; Les bonnes personnes et la vitrine qui nous permet de les valoriser et de transformer cela en projets.
Philippe OLIVIER : Le premier moteur est humain. Nous avons pris conscience de la valeur apportée par le travail avec une équipe de confiance et avec qui je savais que nous pouvions entreprendre. Nous nous sommes donc tout simplement demandé ce que nous pouvions apporter à un marché devenu mature, que nous avons vu grandir, se structurer, s'industrialiser. Concernant Alti, nous sommes restés pendant deux exercices, conformément à notre engagement. Nous avons géré la fusion et fait en sorte que l'entreprise que nous avions créée ne perde pas sa capacité à grandir. Nous avions atteint avec Aralys une limite, celle du référencement. Nous ne pouvions continuer à faire grandir Aralys qu'en l'adossant à un groupe qui disposait de ces référencements auprès des grands comptes. En mettant en place cette stratégie, forcément, nous faisions en sorte que la société que nous avions développée devienne autonome, vive sa propre vie, etc. Il arrive ensuite un moment où les fondateurs ont besoin d'aller chercher ailleurs, parce qu'ils ont fait en sorte que leur "bébé" n'ait plus besoin d'eux. Je garde un très bon souvenir de cette fusion. Nous avions un projet industriel qui s'est très bien passé.
Decideo : Comment allez vous gérer la situation par rapport à Alti, en relançant une activité sur ce même marché du décisionnel ?
Philippe OLIVIER : Nous avons entre nous des règles de déontologie, par exemple vis à vis des consultants. Mais l'intégration de Aralys s'est bien passée et nous n'aurons pas de difficultés à travailler ensemble si nécessaire, même si nous serons forcément en partie concurrents.
Decideo : Si l'on en vient à l'activité de Starclay. Quelles prestations allez-vous proposer et surtout comment envisagez vous de vous différencier sur le marché ?
Philippe OLIVIER : La question est bonne, mais il n'est pas facile d'y répondre. L'humain est au coeur de notre démarche. Que promet-on aux embauchés, que promet-on aux clients, et quel est l'objectif social de l'entreprise. Nous avons fait le constat que la BI, ce n'est plus très original, tout le monde en a dans son entreprise et il y a énormément d'offreurs sociétés de services. Mais si l'on regarde dans le détail; l'essentiel du marché se fait autour de l'assistance technique pour maintenir et faire évoluer à la marge des systèmes qui ont été développés dans les dix dernières années. Que reste-t-il à faire à côté de ce premier marché ? Deux choses à notre avis. Tout d'abord équiper les PME, qui pour beaucoup n'utilisent pas encore de système décisionnel. L'effort financier qui leur était demandé était assez conséquent. Aujourd'hui il existe des offres BI très fournies en terme de fonctionnalités et à des prix bien plus abordables que ce que l'on pouvait espérer ne serait-ce qu'il y a trois ans. Par ailleurs, vers les clients traditionnels, nous pensons qu'il reste une place pour l'innovation. Les systèmes décisionnels sont matures, ils parviennent donc à leurs limites.
Nous allons organiser notre proposition de valeur autour de trois offres. Une offre "classique" va couvrir les besoins de 80 % des clients, c'est à dire proposer de l'assistance sur le cycle de vie des applications BI existantes. Une deuxième offre "Fast" va cibler plutôt les entreprises moyennes, et leur proposer des systèmes de business intelligence, qui apportent les mêmes fonctionnalités que ce qui est déjà déployé dans les grandes entreprises, mais pour un coût d'acquisition plus léger. Nous allons proposer une offre en mode cloud computing en revendant en marque blanche une solution déjà présente sur le marché; une offre basée sur de la BI "light" c'est à dire autour d'un data mart très léger et une grande autonomie pour les utilisateurs; et nous travaillons sur projet d'entrepôt de données pré-packagé à l'image d'un coffre-fort où la PME peut stocker ses données et où l'on est certain que la donnée conservée est cohérente, fiable, pour ensuite permettre de faire du reporting, du pilotage et pourquoi pas de l'échange inter-applicatif. Sur cette offre nous espérons pouvoir proposer un niveau de prix inférieur de 50 % à ce qui se pratiquait il y a cinq ans. Cette offre serait disponible soit en acquisition pour le client, soit au travers d'une solution mutualisée opérée par Starclay.
Pour finir, pour les grands comptes, nous voulons aller au delà des applications traditionnelles de reporting, du push d'informations pré-packagées pour suivre des process métiers. L'autonomie de l'utilisateur est limitée. Il y a pourtant de fortes demandes. C'est aussi le cas dans le domaine de la mobilité. Autre sujet, la BI opérationnelle. Il y a une attente chez les clients de pouvoir disposer d'éléments en temps réel, mais surtout qui vont aider à se projeter un peu dans l'avenir. La BI doit aider à organiser une journée de travail et pas simplement décrire la journée de la veille. Prenons l'exemple de l'industrie. Le système de pilotage d'une usine est encore rarement équipé en BI. Il fonctionne plus souvent à base de simples fichiers Excel. Et pourtant il y a aujourd'hui des solutions. Dernier point, plus dans le domaine de la réflexion, la valorisation de la donnée. Big data, data market place... Nous sommes encore dans l'ère du questionnement, mais cela rentre dans le cadre de notre démarche d'innovation. Nous pensons donc qu'il y a un marché sur chacun de ces sujets, et que les clients mettront cela dans leurs budgets 2012-2013.
Decideo : Vous démarrez juste votre activité, comment vont se dérouler les premiers mois, les premières semaines ?
Philippe OLIVIER : Nous avons mis suffisamment d'argent dans le capital de l'entreprise (100 000 euros) pour ne pas avoir besoin de signer tout de suite un gros projet et le sous-traiter à des indépendants ! Le point essentiel pour nous est de trouver et de recruter les bons consultants. Si nous n'avons pas les bonnes ressources, aptes à porter notre vision, nous ne pourrons pas nous développer. Nous sommes sept personnes aujourd'hui. Nous cherchons donc des gens qui ont suffisamment d'expérience dans la BI pour comprendre notre vision et qui auront l'envie et parfois le courage, de travailler sur des sujets innovants plutôt que de continuer à exercer dans les TMA des systèmes existants. Nous avons bien entendu activé notre réseau - nous travaillons depuis quinze ans dans la BI - et certains de nos contacts vont nous offrir rapidement l'opportunité d'exprimer nos compétences; Les bonnes personnes et la vitrine qui nous permet de les valoriser et de transformer cela en projets.