Vincent Fages-Gouyou, Director of Product Management EMEA chez Denodo
Avec le Smart City Index, l’Institute for Management Development (IMD) et l’Université de technologie et de design de Singapour (SUTD) dressent depuis 2017 un classement de 118 villes du monde entier en fonction de la perception qu’ont les citoyens de la façon dont la technologie peut améliorer leur vie, en plus des données économiques et sociales extraites de l’indice de développement humain des Nations unies.
En 2021, trois villes françaises apparaissent dans le Top 50, dont Lille, Bordeaux étant la mieux classée (32ᵉ), mais Paris ne se distinguant qu’en 61ᵉ position. La transformation d’une ville en une Smart City concerne de nombreux domaines de la vie et constitue donc un projet très vaste. Les responsables qui souhaitent mener à bien cette transformation ont besoin d’un concept global intégré dans lequel les technologies intelligentes innovantes sont utilisées à bon escient et apportent une valeur ajoutée significative.
Des villes plus vivables et plus durables
Un rapport de Capgemini dévoile que le souhait des citadins à travers le monde de vivre dans une Smart City s’est amplifié : 58 % des citoyens veulent vivre dans des villes intelligentes, car ils pensent que la ville sera plus durable, et 57 % pensent que la qualité des services urbains y sera meilleure. Il existe déjà quelques projets et idées passionnants dans le monde entier, mais aussi en France.
En 2019, par exemple, la métropole de Dijon a lancé son premier chantier innovant permettant la gestion centralisée de l’espace public et de l’ensemble des équipements urbains connectés des 24 communes composant le territoire : feux de circulation, éclairage, vidéo-protection, services de voirie…
Le tout piloté depuis un seul poste de commandement. À Trondheim, en Norvège, la Powerhouse Brattørkaia est un bâtiment qui stocke l’énergie solaire pour ses propres besoins quotidiens et alimente même les moyens de transport (bus électriques, voitures et bateaux) via un micro-réseau local. Singapour est également un exemple de mise en œuvre réussie d’initiatives de smart cities : les habitants peuvent ainsi prolonger la phase verte aux feux de signalisation grâce à une carte d’identité numérique – une facilité pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, par exemple. La ville mise par ailleurs sur les bâtiments verts, afin que les plantes servent en quelque sorte de climatiseur naturel.
Mais d’autres concepts sont aussi envisageables. Par exemple, des lampadaires qui, grâce à des capteurs intégrés, éclairent plus fort lorsque quelqu’un s’approche et disposent de boutons d’appel d’urgence intégrés, ou encore des poubelles qui transmettent leur niveau de remplissage, de sorte que les éboueurs ne passent que lorsque cela est véritablement nécessaire. Dans le domaine de la mobilité, on imagine des systèmes de parking intelligents qui guident les automobilistes vers les places de parking libres, ou des applications qui relient les transports publics et les offres de covoiturage en temps réel afin d’optimiser la fluidité du trafic.
La Smart Data comme base des Smart Cities
Avant de passer à la mise en œuvre de projets potentiels, les villes doivent toutefois mettre en place de bonnes conditions. L’implication et la participation des citoyens en font partie. Pour que la transformation en une ville intelligente soit un succès, les mesures doivent être acceptées et utilisées par les habitants. C’est pourquoi les responsables doivent réfléchir aux points de contact qui leur permettront d’interagir avec les habitants et de les impliquer dans le processus. Ils peuvent par exemple leur demander d’indiquer les problèmes qu’ils considèrent comme les plus importants ou de voter pour des mesures.
En outre, les villes doivent mettre en place l’infrastructure numérique nécessaire. Cela nécessite l’utilisation de technologies innovantes et performantes dans le cadre d’un concept global intégré. La pandémie de Covid-19 a montré une fois de plus que de nombreuses villes françaises ne sont qu’au début de leur transformation numérique et ne sont donc souvent pas encore en mesure de proposer des offres numériques complètes.
La numérisation des communes s’accompagne du prochain défi : comment les villes obtiennent-elles les données dont elles ont besoin et comment peuvent-elles les utiliser de manière ciblée pour prendre des décisions opérationnelles et stratégiques ? Les villes qui disposent déjà d’une infrastructure numérique entendue possèdent de grandes quantités de données. Mais généralement, celles-ci ne peuvent pas encore être utilisées de façon ciblée, car elles sont disponibles dans des formats, des qualités et des granularités très différents. Les villes ont alors besoin de smart data : des données intelligentes de haute qualité, juridiquement sûres, disponibles en temps réel et immédiatement utilisables.
La solution à cela peut être une plateforme centrale et performante qui sert de base à toutes les mesures de la smart city et qui fournit aux services les données correspondantes. Pour cela, il faut toutefois s’assurer que la plateforme est capable de se connecter à différentes sources de données et d’intégrer les données, quel que soit leur format, et ce, en temps réel. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de déployer des applications d’IA à grande échelle dans les villes, comme dans un système intelligent de gestion des parkings. Si l’on commence par des projets plus modestes, il convient de veiller tout particulièrement, lors du choix de la plateforme, à ce qu’elle puisse également évoluer pour de futurs projets plus importants.
Une plateforme centrale permet de mettre en œuvre d’autres projets innovants, par exemple de partager des données avec des entreprises et des citoyens de manière anonyme, et donc en conformité avec le RGPD. Le concept d’open data est à la base de cette démarche : les données sont accessibles à tous et peuvent être utilisées à toutes fins. Cela permet aux entreprises, notamment en collaboration avec les villes, de développer leurs propres applications et services, qui ne profitent pas seulement aux citoyens, mais qui contribuent ainsi à la transformation des villes.
La numérisation ne doit pas non plus s’arrêter devant les villes : d’une part, les attentes des citoyens, qui profitent déjà des avantages des offres et services numériques dans leur vie privée et professionnelle, augmentent. D’autre part, les villes peuvent améliorer la qualité de vie, augmenter l’efficacité et agir de façon plus durable grâce à des mesures innovantes. Les responsables des villes doivent développer une approche globale qui aborde les grands et les petits problèmes de la vie urbaine et qui fournit des solutions appropriées. Afin d’obtenir le soutien de la population pour les mesures, celle-ci doit être impliquée dans le processus dès le début. Lors de la mise en œuvre concrète, les villes peuvent commencer par des mesures isolées, puis entendre leurs efforts après les premiers succès. La disponibilité ainsi que l’utilisation de données intelligentes jouent un rôle clé à cet égard. Le chemin vers la Smart City est long, c’est pourquoi les villes ne devraient plus perdre de temps.
En 2021, trois villes françaises apparaissent dans le Top 50, dont Lille, Bordeaux étant la mieux classée (32ᵉ), mais Paris ne se distinguant qu’en 61ᵉ position. La transformation d’une ville en une Smart City concerne de nombreux domaines de la vie et constitue donc un projet très vaste. Les responsables qui souhaitent mener à bien cette transformation ont besoin d’un concept global intégré dans lequel les technologies intelligentes innovantes sont utilisées à bon escient et apportent une valeur ajoutée significative.
Des villes plus vivables et plus durables
Un rapport de Capgemini dévoile que le souhait des citadins à travers le monde de vivre dans une Smart City s’est amplifié : 58 % des citoyens veulent vivre dans des villes intelligentes, car ils pensent que la ville sera plus durable, et 57 % pensent que la qualité des services urbains y sera meilleure. Il existe déjà quelques projets et idées passionnants dans le monde entier, mais aussi en France.
En 2019, par exemple, la métropole de Dijon a lancé son premier chantier innovant permettant la gestion centralisée de l’espace public et de l’ensemble des équipements urbains connectés des 24 communes composant le territoire : feux de circulation, éclairage, vidéo-protection, services de voirie…
Le tout piloté depuis un seul poste de commandement. À Trondheim, en Norvège, la Powerhouse Brattørkaia est un bâtiment qui stocke l’énergie solaire pour ses propres besoins quotidiens et alimente même les moyens de transport (bus électriques, voitures et bateaux) via un micro-réseau local. Singapour est également un exemple de mise en œuvre réussie d’initiatives de smart cities : les habitants peuvent ainsi prolonger la phase verte aux feux de signalisation grâce à une carte d’identité numérique – une facilité pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, par exemple. La ville mise par ailleurs sur les bâtiments verts, afin que les plantes servent en quelque sorte de climatiseur naturel.
Mais d’autres concepts sont aussi envisageables. Par exemple, des lampadaires qui, grâce à des capteurs intégrés, éclairent plus fort lorsque quelqu’un s’approche et disposent de boutons d’appel d’urgence intégrés, ou encore des poubelles qui transmettent leur niveau de remplissage, de sorte que les éboueurs ne passent que lorsque cela est véritablement nécessaire. Dans le domaine de la mobilité, on imagine des systèmes de parking intelligents qui guident les automobilistes vers les places de parking libres, ou des applications qui relient les transports publics et les offres de covoiturage en temps réel afin d’optimiser la fluidité du trafic.
La Smart Data comme base des Smart Cities
Avant de passer à la mise en œuvre de projets potentiels, les villes doivent toutefois mettre en place de bonnes conditions. L’implication et la participation des citoyens en font partie. Pour que la transformation en une ville intelligente soit un succès, les mesures doivent être acceptées et utilisées par les habitants. C’est pourquoi les responsables doivent réfléchir aux points de contact qui leur permettront d’interagir avec les habitants et de les impliquer dans le processus. Ils peuvent par exemple leur demander d’indiquer les problèmes qu’ils considèrent comme les plus importants ou de voter pour des mesures.
En outre, les villes doivent mettre en place l’infrastructure numérique nécessaire. Cela nécessite l’utilisation de technologies innovantes et performantes dans le cadre d’un concept global intégré. La pandémie de Covid-19 a montré une fois de plus que de nombreuses villes françaises ne sont qu’au début de leur transformation numérique et ne sont donc souvent pas encore en mesure de proposer des offres numériques complètes.
La numérisation des communes s’accompagne du prochain défi : comment les villes obtiennent-elles les données dont elles ont besoin et comment peuvent-elles les utiliser de manière ciblée pour prendre des décisions opérationnelles et stratégiques ? Les villes qui disposent déjà d’une infrastructure numérique entendue possèdent de grandes quantités de données. Mais généralement, celles-ci ne peuvent pas encore être utilisées de façon ciblée, car elles sont disponibles dans des formats, des qualités et des granularités très différents. Les villes ont alors besoin de smart data : des données intelligentes de haute qualité, juridiquement sûres, disponibles en temps réel et immédiatement utilisables.
La solution à cela peut être une plateforme centrale et performante qui sert de base à toutes les mesures de la smart city et qui fournit aux services les données correspondantes. Pour cela, il faut toutefois s’assurer que la plateforme est capable de se connecter à différentes sources de données et d’intégrer les données, quel que soit leur format, et ce, en temps réel. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de déployer des applications d’IA à grande échelle dans les villes, comme dans un système intelligent de gestion des parkings. Si l’on commence par des projets plus modestes, il convient de veiller tout particulièrement, lors du choix de la plateforme, à ce qu’elle puisse également évoluer pour de futurs projets plus importants.
Une plateforme centrale permet de mettre en œuvre d’autres projets innovants, par exemple de partager des données avec des entreprises et des citoyens de manière anonyme, et donc en conformité avec le RGPD. Le concept d’open data est à la base de cette démarche : les données sont accessibles à tous et peuvent être utilisées à toutes fins. Cela permet aux entreprises, notamment en collaboration avec les villes, de développer leurs propres applications et services, qui ne profitent pas seulement aux citoyens, mais qui contribuent ainsi à la transformation des villes.
La numérisation ne doit pas non plus s’arrêter devant les villes : d’une part, les attentes des citoyens, qui profitent déjà des avantages des offres et services numériques dans leur vie privée et professionnelle, augmentent. D’autre part, les villes peuvent améliorer la qualité de vie, augmenter l’efficacité et agir de façon plus durable grâce à des mesures innovantes. Les responsables des villes doivent développer une approche globale qui aborde les grands et les petits problèmes de la vie urbaine et qui fournit des solutions appropriées. Afin d’obtenir le soutien de la population pour les mesures, celle-ci doit être impliquée dans le processus dès le début. Lors de la mise en œuvre concrète, les villes peuvent commencer par des mesures isolées, puis entendre leurs efforts après les premiers succès. La disponibilité ainsi que l’utilisation de données intelligentes jouent un rôle clé à cet égard. Le chemin vers la Smart City est long, c’est pourquoi les villes ne devraient plus perdre de temps.