Heny SELMI, Group Head of Data and BI – CED Group
Basés en grande partie sur les statistiques, les probabilités, les métiers d’assurance construisent de plus en plus une relation gagnant-gagnant avec la data, dont les Objets connectés sont une source fondamentale.
Des thermostats intelligents qui contrôlent une vaste panoplie d’engins domotiques et transmettent leurs conditions d’utilisation aux services de maintenance prédictive ou experts spécifiques des fabricants., que se soit /…
Des voitures qui envoient à leurs constructeurs des informations dotées de timing et de pertinence sur leurs fonctionnements, leur emplacement, et leur environnement, et reçoivent en contre partie des mises à jour logicielles visant à améliorer leurs performances, et résolvant des problèmes d’une manière anticipative.
Ces objets connectés et intelligents, ne cessent pas d’évoluer, bien après leur mise en service ; ce qui donne – désormais – un relationnel entre entreprise, clientèle et produits ininterrompu et sans fins.
Quelle importance pour les assurances ?
Quatre écosystèmes numériques différents émergent, pertinents et attractifs pour les assureurs : la mobilité/voiture connectée, la domotique et les smart homes, la santé connectée et les secteurs de commerce. Si ces écosystèmes ont certainement des parallèles par mesure de leur dynamique de base, à un niveau granulaire, ils présentent des différences clés, c'est pourquoi les assureurs doivent développer une stratégie dédiée pour chacun. Le degré de maturité du marché diffère dans chacun des écosystèmes, et ils présentent des distinctions claires dans la dynamique du marché, les acteurs concernés et l'environnement réglementaire.
Les dynamiques globales peuvent être explorées à l'aide de deux exemples : l'écosystème mobilité/voiture connectée, le plus avancé des quatre écosystèmes, et le logement intelligent, en particulier l'Ambient Assisted Living, qui combine de manière innovante et efficace les services de maison intelligente et de santé connectée.
Mobilité/voiture connectée
L'industrie automobile et l'écosystème mobilité/voiture connectée montrent clairement comment fonctionnent les écosystèmes numériques et quelles dynamiques de développement ils peuvent révéler. Il illustre également les opportunités entrepreneuriales et les défis de ce nouvel environnement.
Les voitures, et leurs conducteurs, s'ils sont équipés de smartphones, sont de plus en plus équipés de capteurs qui non seulement surveillent le comportement de conduite et l'utilisation du véhicule, mais collectent également d'autres données sur le véhicule, de la température de l'huile et de l'usure des freins à la pression des pneus.
Ces données constituent la base d'innombrables nouvelles applications qui contribuent au confort des clients ainsi qu'à la sécurité active et passive. L'augmentation des applications de ce type crée un tout nouvel écosystème autour de la voiture connectée, englobant non seulement les équipementiers automobiles. Parmi les autres acteurs de ce paysage figurent les opérateurs de télécommunications, les fabricants de capteurs et de puces, les opérateurs de plateformes numériques comme Uber, les instituts de recherche, les centres de normalisation et, bien sûr, les assureurs.
Cet écosystème modifie les paramètres concurrentiels pour tous les participants, en particulier les assureurs. Alors que la fréquence des sinistres des véhicules en réseau diminuera, les nombreux capteurs intégrés dans la voiture augmenteront la somme des sinistres moyens en raison des coûts de réparation élevés. Même si les clients à haut risque peuvent être distingués des clients à faible risque en utilisant les données supplémentaires obtenues grâce au nouvel écosystème, les primes globales peuvent baisser en raison des remises offertes pour l'utilisation de la télématique. Alors que les conducteurs prudents peuvent à juste titre s'attendre à des réductions assez considérables de leurs primes d'assurance, les assureurs ne seront probablement pas en mesure de compenser cette baisse simplement en augmentant les tarifs pour les conducteurs à haut risque.
Afin de minimiser l'impact d'une baisse des primes qui en résulterait, il sera important pour les assureurs d'explorer des leviers supplémentaires en lien avec la réduction des dépenses de sinistres via une sélection optimisée des risques. Combattre plus efficacement la fraude, augmenter le recours aux ateliers de réparation alliés et proposer une assistance et des services complémentaires sont autant d'initiatives qui pourraient potentiellement plus que compenser la baisse des primes.
Les compagnies d'assurance pourraient, par exemple, fournir des services pour éviter les risques, signaler travaux de maintenance aux conducteurs et identifier des solutions de stationnement intelligentes. Les assureurs peuvent également vendre leurs solutions de données et d'analyse à des tiers, tels que des agences médias spécialisées dans la publicité géolocalisée.
Divers assureurs du monde entier se sont déjà associés à des fournisseurs de produits télématiques basés sur l'IoT, des équipementiers automobiles, des ateliers de réparation de véhicules, des sociétés de télécommunications et des opérateurs de systèmes qui guident les conducteurs vers des places de stationnement gratuites, par exemple, Progressive s'est associé à Zubie et TrueMotion. De tels partenariats permettront aux deux parties d'accéder aux précieuses données des capteurs qui jetteront les bases de nouveaux modèles d'assurance hybrides.
Il est toutefois possible que ces partenaires entretiennent une relation meilleure et plus intensive avec les clients de l'assurance que les assureurs eux-mêmes. Les entreprises extérieures au secteur de l'assurance peuvent également générer de plus en plus de données relatives aux risques et nombre d'entre elles possèdent les compétences requises pour en tirer des conclusions pertinentes. En d'autres termes, alors que les assureurs peuvent dégager une grande valeur des nouveaux écosystèmes basés sur l'IoT, les acteurs d'autres secteurs peuvent être plus proches de l'interface client.
Logement intelligent et santé intelligente
Le marché de l'assurance n'a pas initialement adopté le logement intelligent, principalement parce que le nouveau marché potentiel était trop limité pour des raisons techniques et que les solutions disponibles sur le marché étaient lentes à répondre aux normes techniques.
Cependant, cette situation a changé à mesure que la technologie a évolué rapidement. Avec l'avènement de Google, Amazon et d'autres fournisseurs ont mis sur le marché leurs offres de maison intelligente. Ces dernières années, le marché de masse s'est ouvert en facilitant des connexions simples avec plus d'appareils. En conséquence, de nombreux assureurs à travers le monde (par exemple, Allianz) ont lancé des modèles de coopération, vendant des produits intégrés via Google Nest ou offrant des remises d'assurance aux personnes qui équipent leur maison d'appareils intelligents. En outre, ces assureurs proposent des services complémentaires numériques tels que des services de sécurité à domicile et de commodité (par exemple, Liberty Mutual).
Les clients en sont également venus à s'attendre à des services plus nombreux et différents de la part des assureurs. À ce jour, les produits d'assurance habitation intelligente ont largement vécu sous le segment IARD du marché de l'assurance. Les assureurs ont traité le produit de manière relativement défensive, en tant que nouveau contenu d'habitation plus moderne et assurance complémentaire, indépendamment du développement de services complémentaires et de modèles de prix plus attractifs pour les clients au fil des ans. Comme les assureurs ont également continué à vendre des produits traditionnels en parallèle, il est devenu évident que de nouveaux segments de clientèle peuvent être adressés avec des produits d'assurance habitation intelligente.
Capacité additionnelle aux produits
Afin de comprendre pleinement la manière dont les objets connectés transforment le fonctionnement des entreprises et des assurances, nous devons tout d’abord comprendre leurs composants, leurs technologies et leurs capacités.
En effet, tout objet connecté partage trois composants essentiels :
Un composant physique (mécanique et électronique), un composant intelligent (généralement un réseau de capteurs, microprocesseur, périphérique de stockage, interfaçage utilisateur numérique doté d’un système d’exploitation dédié à la nature du business), et un composant de connectivité (port, antenne, protocole et réseau assurant la communication entre l’objet et le cloud, installé sur des serveurs distants, présentant nécessairement un système d’exploitation externe)
Les objets intelligents connectés requièrent comme support une infrastructure technologique d’un genre nouveau. Cet empilement de technologies sert de passerelle aux échanges de données entre le produit et l’utilisateur final, et intègre des informations provenant à la fois des systèmes de l’entreprise, des sources externes, et d’autres objets connectés. Cet empilement tient lieu également de plateforme de stockage de données et d’analytiques dont la finalité est de faire tourner les applications et gère la sécurité de l’accès aux produits et aux flux de données émises et reçues.
Cette infrastructure confère aux produits des capacités nouvelles et extraordinaires.
- Capacité de monitoring : les produits sont capables de rendre compte de leur état, et de celui de leur environnement, contribuant ainsi à générer des connaissances jusqu’alors indisponibles sur leurs performances et la façon dont ils sont usés.
- Capacité de contrôle : les utilisateurs ont la main sur les fonctions complexes du produit, grâce à de nombreuses possibilités de programmation à distance. Ils ont de ce fait l’occasion, inédite, de personnaliser les fonctionnalités, performances, et interfaces de leurs objets, et de les manier dans des environnements délicats ou difficiles d’accès.
- Capacité hybride (Monitoring et Gestion à distance) : cette capacité permet de créer de nouvelles opportunités d’optimisation. Les algorithmes de Machine Learning, Deep Learning et Reinforcement Learning peuvent de façon significative améliorer la performance, le fonctionnement et le temps de réponse des produits ainsi que leurs interactions avec d’autres objets dans des systèmes globaux, à savoir dans l’exploitation agricole ou les immeubles intelligents.
- Capacité d’autonomie : les trois capacités citées donnent naissance à l’autonomie. Les objets connectés savent désormais apprendre, s’adapter à leurs environnements, et aux préférences de leurs utilisateurs finaux, s’autoréparer et fonctionner tout seuls.
Vers une réorganisation des entreprises industrielles :
Pour créer leurs produits et les acheminer vers le consommateur, les industriels dépoilent généralement toute une gamme d’activités organisées de façon standar par fonction : R&D, Informatique, Production, Logistique, Marketing, Service commercial et après-vente, HR, approvisionnement et Finance. Les nouvelles possibilités apportées par les objets connectés affectent chacun des fonctions de cette chaîne de valeur. Au cœur de ce phénomène : les Données.
De nouvelles sources de données.
Aujourd’hui, vient s’ajouter aux sources traditionnelles de données, une nouvelle source : le produit lui-même.
Les objets connectés génèrent en temps réel des données d’une diversité et d’un volume sans précèdent, qui représentent un actif aussi crucial pour l’entreprise que pour les salariés, ses technologies et ses capitaux. Elles deviennent même dans la majorité des cas, son atout principal.
Les données générées sont croisées avec d’autres informations comme les historiques de maintenance, l’emplacement des stocks, le prix des biens courants et les schémas d’utilisation des objets.
Pour un transporteur, connaître les réparations à effectuer sur ses véhicules et l’emplacement de ces derniers permet aux équipes de maintenance d’organiser les commandes de pièces détachées, de prévoir leurs interventions et d’améliorer l’efficacité des dépannages.
Savoir qu’un usage poussé risque d’occasionner un problème prématuré sur un bien sous garantie peut justifier une maintenance préventive afin d’éviter des réparations coûteuses par la suite.
Big Data et Analytique :
L’une des difficultés rencontrées lors du traitement des données provenant des objets connectés, vient du fait que ces sont données sont généralement non structurées ou semi-structurées, et c’est dû à l’utilisation d’une vaste panoplie de format : mesures de capteurs, géolocalisation, températures, chiffres de vente, historique de garantie, etc.
Les méthodes conventionnelles d’agrégation et d’analyse, ne sont pas apprioriées à la gestion d’une grande quantité de formats différents.
Une solution à ce problème est apparue avec les Data Lake, il devient possible à partir de là, d’étudier toutes des informations à l’aide d’une palette de nouveaux outils analytiques répartis en quatre types : Descriptifs, Diagnostiques, Prédictifs et Prescriptifs.
Gestion des données centralisées :
En raison de l’augmentation du volume, de la complexité et de l’importance stratégique des données, il n’est plus ni souhaitable ni même réalisable que chaque entité gère ses données de façon indépendante, construise ses propres outils analytiques ou assure la sécurité des informations qu’elle détient.
Pour tirer le meilleur parti de leurs nouvelles ressources, de nombreuses entreprises créent des unités spécialisées chargées de consolider la collecte, l’agrégation et l’analytique des données, et de les rendre accessibles aux différentes fonctions de entités du groupe. Ces nouveaux départements chargés des données sont généralement gérés par les directeurs de données (Chief Data Officer). Son rôle est d’assurer l’harmonisation entre la gestion de données, l’éducation des usagers de données, la supervision des accès et les droits liés à ces données. Sa mission consiste à guider l’entreprise dans son utilisation des produits intelligents connectés en vue de mieux comprendre les préfèrences des consommateurs, de formuler des stratégies pour les futurs produits connectés et de restructurer les processus internes.
Des thermostats intelligents qui contrôlent une vaste panoplie d’engins domotiques et transmettent leurs conditions d’utilisation aux services de maintenance prédictive ou experts spécifiques des fabricants., que se soit /…
Des voitures qui envoient à leurs constructeurs des informations dotées de timing et de pertinence sur leurs fonctionnements, leur emplacement, et leur environnement, et reçoivent en contre partie des mises à jour logicielles visant à améliorer leurs performances, et résolvant des problèmes d’une manière anticipative.
Ces objets connectés et intelligents, ne cessent pas d’évoluer, bien après leur mise en service ; ce qui donne – désormais – un relationnel entre entreprise, clientèle et produits ininterrompu et sans fins.
Quelle importance pour les assurances ?
Quatre écosystèmes numériques différents émergent, pertinents et attractifs pour les assureurs : la mobilité/voiture connectée, la domotique et les smart homes, la santé connectée et les secteurs de commerce. Si ces écosystèmes ont certainement des parallèles par mesure de leur dynamique de base, à un niveau granulaire, ils présentent des différences clés, c'est pourquoi les assureurs doivent développer une stratégie dédiée pour chacun. Le degré de maturité du marché diffère dans chacun des écosystèmes, et ils présentent des distinctions claires dans la dynamique du marché, les acteurs concernés et l'environnement réglementaire.
Les dynamiques globales peuvent être explorées à l'aide de deux exemples : l'écosystème mobilité/voiture connectée, le plus avancé des quatre écosystèmes, et le logement intelligent, en particulier l'Ambient Assisted Living, qui combine de manière innovante et efficace les services de maison intelligente et de santé connectée.
Mobilité/voiture connectée
L'industrie automobile et l'écosystème mobilité/voiture connectée montrent clairement comment fonctionnent les écosystèmes numériques et quelles dynamiques de développement ils peuvent révéler. Il illustre également les opportunités entrepreneuriales et les défis de ce nouvel environnement.
Les voitures, et leurs conducteurs, s'ils sont équipés de smartphones, sont de plus en plus équipés de capteurs qui non seulement surveillent le comportement de conduite et l'utilisation du véhicule, mais collectent également d'autres données sur le véhicule, de la température de l'huile et de l'usure des freins à la pression des pneus.
Ces données constituent la base d'innombrables nouvelles applications qui contribuent au confort des clients ainsi qu'à la sécurité active et passive. L'augmentation des applications de ce type crée un tout nouvel écosystème autour de la voiture connectée, englobant non seulement les équipementiers automobiles. Parmi les autres acteurs de ce paysage figurent les opérateurs de télécommunications, les fabricants de capteurs et de puces, les opérateurs de plateformes numériques comme Uber, les instituts de recherche, les centres de normalisation et, bien sûr, les assureurs.
Cet écosystème modifie les paramètres concurrentiels pour tous les participants, en particulier les assureurs. Alors que la fréquence des sinistres des véhicules en réseau diminuera, les nombreux capteurs intégrés dans la voiture augmenteront la somme des sinistres moyens en raison des coûts de réparation élevés. Même si les clients à haut risque peuvent être distingués des clients à faible risque en utilisant les données supplémentaires obtenues grâce au nouvel écosystème, les primes globales peuvent baisser en raison des remises offertes pour l'utilisation de la télématique. Alors que les conducteurs prudents peuvent à juste titre s'attendre à des réductions assez considérables de leurs primes d'assurance, les assureurs ne seront probablement pas en mesure de compenser cette baisse simplement en augmentant les tarifs pour les conducteurs à haut risque.
Afin de minimiser l'impact d'une baisse des primes qui en résulterait, il sera important pour les assureurs d'explorer des leviers supplémentaires en lien avec la réduction des dépenses de sinistres via une sélection optimisée des risques. Combattre plus efficacement la fraude, augmenter le recours aux ateliers de réparation alliés et proposer une assistance et des services complémentaires sont autant d'initiatives qui pourraient potentiellement plus que compenser la baisse des primes.
Les compagnies d'assurance pourraient, par exemple, fournir des services pour éviter les risques, signaler travaux de maintenance aux conducteurs et identifier des solutions de stationnement intelligentes. Les assureurs peuvent également vendre leurs solutions de données et d'analyse à des tiers, tels que des agences médias spécialisées dans la publicité géolocalisée.
Divers assureurs du monde entier se sont déjà associés à des fournisseurs de produits télématiques basés sur l'IoT, des équipementiers automobiles, des ateliers de réparation de véhicules, des sociétés de télécommunications et des opérateurs de systèmes qui guident les conducteurs vers des places de stationnement gratuites, par exemple, Progressive s'est associé à Zubie et TrueMotion. De tels partenariats permettront aux deux parties d'accéder aux précieuses données des capteurs qui jetteront les bases de nouveaux modèles d'assurance hybrides.
Il est toutefois possible que ces partenaires entretiennent une relation meilleure et plus intensive avec les clients de l'assurance que les assureurs eux-mêmes. Les entreprises extérieures au secteur de l'assurance peuvent également générer de plus en plus de données relatives aux risques et nombre d'entre elles possèdent les compétences requises pour en tirer des conclusions pertinentes. En d'autres termes, alors que les assureurs peuvent dégager une grande valeur des nouveaux écosystèmes basés sur l'IoT, les acteurs d'autres secteurs peuvent être plus proches de l'interface client.
Logement intelligent et santé intelligente
Le marché de l'assurance n'a pas initialement adopté le logement intelligent, principalement parce que le nouveau marché potentiel était trop limité pour des raisons techniques et que les solutions disponibles sur le marché étaient lentes à répondre aux normes techniques.
Cependant, cette situation a changé à mesure que la technologie a évolué rapidement. Avec l'avènement de Google, Amazon et d'autres fournisseurs ont mis sur le marché leurs offres de maison intelligente. Ces dernières années, le marché de masse s'est ouvert en facilitant des connexions simples avec plus d'appareils. En conséquence, de nombreux assureurs à travers le monde (par exemple, Allianz) ont lancé des modèles de coopération, vendant des produits intégrés via Google Nest ou offrant des remises d'assurance aux personnes qui équipent leur maison d'appareils intelligents. En outre, ces assureurs proposent des services complémentaires numériques tels que des services de sécurité à domicile et de commodité (par exemple, Liberty Mutual).
Les clients en sont également venus à s'attendre à des services plus nombreux et différents de la part des assureurs. À ce jour, les produits d'assurance habitation intelligente ont largement vécu sous le segment IARD du marché de l'assurance. Les assureurs ont traité le produit de manière relativement défensive, en tant que nouveau contenu d'habitation plus moderne et assurance complémentaire, indépendamment du développement de services complémentaires et de modèles de prix plus attractifs pour les clients au fil des ans. Comme les assureurs ont également continué à vendre des produits traditionnels en parallèle, il est devenu évident que de nouveaux segments de clientèle peuvent être adressés avec des produits d'assurance habitation intelligente.
Capacité additionnelle aux produits
Afin de comprendre pleinement la manière dont les objets connectés transforment le fonctionnement des entreprises et des assurances, nous devons tout d’abord comprendre leurs composants, leurs technologies et leurs capacités.
En effet, tout objet connecté partage trois composants essentiels :
Un composant physique (mécanique et électronique), un composant intelligent (généralement un réseau de capteurs, microprocesseur, périphérique de stockage, interfaçage utilisateur numérique doté d’un système d’exploitation dédié à la nature du business), et un composant de connectivité (port, antenne, protocole et réseau assurant la communication entre l’objet et le cloud, installé sur des serveurs distants, présentant nécessairement un système d’exploitation externe)
Les objets intelligents connectés requièrent comme support une infrastructure technologique d’un genre nouveau. Cet empilement de technologies sert de passerelle aux échanges de données entre le produit et l’utilisateur final, et intègre des informations provenant à la fois des systèmes de l’entreprise, des sources externes, et d’autres objets connectés. Cet empilement tient lieu également de plateforme de stockage de données et d’analytiques dont la finalité est de faire tourner les applications et gère la sécurité de l’accès aux produits et aux flux de données émises et reçues.
Cette infrastructure confère aux produits des capacités nouvelles et extraordinaires.
- Capacité de monitoring : les produits sont capables de rendre compte de leur état, et de celui de leur environnement, contribuant ainsi à générer des connaissances jusqu’alors indisponibles sur leurs performances et la façon dont ils sont usés.
- Capacité de contrôle : les utilisateurs ont la main sur les fonctions complexes du produit, grâce à de nombreuses possibilités de programmation à distance. Ils ont de ce fait l’occasion, inédite, de personnaliser les fonctionnalités, performances, et interfaces de leurs objets, et de les manier dans des environnements délicats ou difficiles d’accès.
- Capacité hybride (Monitoring et Gestion à distance) : cette capacité permet de créer de nouvelles opportunités d’optimisation. Les algorithmes de Machine Learning, Deep Learning et Reinforcement Learning peuvent de façon significative améliorer la performance, le fonctionnement et le temps de réponse des produits ainsi que leurs interactions avec d’autres objets dans des systèmes globaux, à savoir dans l’exploitation agricole ou les immeubles intelligents.
- Capacité d’autonomie : les trois capacités citées donnent naissance à l’autonomie. Les objets connectés savent désormais apprendre, s’adapter à leurs environnements, et aux préférences de leurs utilisateurs finaux, s’autoréparer et fonctionner tout seuls.
Vers une réorganisation des entreprises industrielles :
Pour créer leurs produits et les acheminer vers le consommateur, les industriels dépoilent généralement toute une gamme d’activités organisées de façon standar par fonction : R&D, Informatique, Production, Logistique, Marketing, Service commercial et après-vente, HR, approvisionnement et Finance. Les nouvelles possibilités apportées par les objets connectés affectent chacun des fonctions de cette chaîne de valeur. Au cœur de ce phénomène : les Données.
De nouvelles sources de données.
Aujourd’hui, vient s’ajouter aux sources traditionnelles de données, une nouvelle source : le produit lui-même.
Les objets connectés génèrent en temps réel des données d’une diversité et d’un volume sans précèdent, qui représentent un actif aussi crucial pour l’entreprise que pour les salariés, ses technologies et ses capitaux. Elles deviennent même dans la majorité des cas, son atout principal.
Les données générées sont croisées avec d’autres informations comme les historiques de maintenance, l’emplacement des stocks, le prix des biens courants et les schémas d’utilisation des objets.
Pour un transporteur, connaître les réparations à effectuer sur ses véhicules et l’emplacement de ces derniers permet aux équipes de maintenance d’organiser les commandes de pièces détachées, de prévoir leurs interventions et d’améliorer l’efficacité des dépannages.
Savoir qu’un usage poussé risque d’occasionner un problème prématuré sur un bien sous garantie peut justifier une maintenance préventive afin d’éviter des réparations coûteuses par la suite.
Big Data et Analytique :
L’une des difficultés rencontrées lors du traitement des données provenant des objets connectés, vient du fait que ces sont données sont généralement non structurées ou semi-structurées, et c’est dû à l’utilisation d’une vaste panoplie de format : mesures de capteurs, géolocalisation, températures, chiffres de vente, historique de garantie, etc.
Les méthodes conventionnelles d’agrégation et d’analyse, ne sont pas apprioriées à la gestion d’une grande quantité de formats différents.
Une solution à ce problème est apparue avec les Data Lake, il devient possible à partir de là, d’étudier toutes des informations à l’aide d’une palette de nouveaux outils analytiques répartis en quatre types : Descriptifs, Diagnostiques, Prédictifs et Prescriptifs.
Gestion des données centralisées :
En raison de l’augmentation du volume, de la complexité et de l’importance stratégique des données, il n’est plus ni souhaitable ni même réalisable que chaque entité gère ses données de façon indépendante, construise ses propres outils analytiques ou assure la sécurité des informations qu’elle détient.
Pour tirer le meilleur parti de leurs nouvelles ressources, de nombreuses entreprises créent des unités spécialisées chargées de consolider la collecte, l’agrégation et l’analytique des données, et de les rendre accessibles aux différentes fonctions de entités du groupe. Ces nouveaux départements chargés des données sont généralement gérés par les directeurs de données (Chief Data Officer). Son rôle est d’assurer l’harmonisation entre la gestion de données, l’éducation des usagers de données, la supervision des accès et les droits liés à ces données. Sa mission consiste à guider l’entreprise dans son utilisation des produits intelligents connectés en vue de mieux comprendre les préfèrences des consommateurs, de formuler des stratégies pour les futurs produits connectés et de restructurer les processus internes.