Jean Marc Lazard, président et co-fondateur d’Opendatasoft
Une place qu’elle partage cette année avec la Pologne, les deux pays affichant respectivement un taux de maturité de 98%. Cette étude annuelle intitulée Open Data Maturity Report, menée par la Commission européenne révèle également le moins bon niveau de certains pays comme l’Allemagne (85%), le Luxembourg (83%) ou encore la Belgique (72%). Pourquoi une telle différence et comment expliquer une telle réussite française ?
Le développement de l’open data, une problématique gouvernementale
Dès 2011, le gouvernement français s’empare de l’open data. C’est en effet à cette époque que, soucieux d’améliorer la transparence de l’action publique, le gouvernement lance Etalab, une mission rattachée au premier ministre dont le but est d’ouvrir les données publiques. En quelques mois, le portail data.gouv.fr, sur lequel sont publiées les données issues dans un premier temps de quelques administrations et établissements d’État, est mis en ligne.
En 2016, la loi pour une République numérique, baptisée aussi « loi Lemaire », accélère le développement de l’open data en contraignant toutes les administrations à publier en ligne, dans un standard ouvert, leurs principaux documents et données économiques, sociales, sanitaires, ou environnementales. L’open data ne fait plus figure d’exception, il devient une règle.
En douze ans, les actions et missions d’Etalab se sont donc étoffées, et ont donné lieu au développement de tout un écosystème constitué d’entreprises, d’organismes étatiques et d’associations dont les activités sont liées à l’open data. Du conseil à la production de données, en passant par le développement de solutions de partage et de publication des données, l’écosystème français est devenu en quelques années une référence européenne en matière d’open data. C’est ainsi que de nombreux pays européens utilisent aujourd’hui les standards français dans leur politique d’open data.
Un modèle d’organisation centralisé qui favorise l’ouverture des données
Outre les incitations gouvernementales, la France dispose aussi d’un modèle d’organisation propice à une production de la data que ce soit au niveau local ou national. Pôle emploi, URSSAF, Infogreffe, Cadastre, CAF, Météo France, INSEE, Dares, IGN ... sont autant d’établissements publics nationaux collecteurs de jeux de données qualifiés, complets et mis à jour régulièrement. Une organisation que n’ont pas l’Allemagne ni la Belgique, dont les structures politiques très régionalisées freinent la constitution de jeux de données nationaux. D’où leur moins bon niveau de maturité de leur open data selon les critères du classement européen.
Aujourd’hui la France est devenue un pays où l’open data est entré dans le quotidien de nombreux français. En effet, curieux de recueillir des informations sur des sujets aussi divers que les musées les plus visités, les prénoms les plus donnés, les formations post bac les plus recherchées, ils consultent des sites de statistiques. Une démarche qu’ils pratiquent dans leur vie personnelle mais aussi sur leur lieu de travail en piochant régulièrement dans le réservoir grandissant d'open data disponible en libre-service. En quelques années, l’open data est devenu une composante de la société française.
Si, depuis 2016 en France et 2019 à l'échelon européen, des réglementations et directives contraignent les administrations à publier des données ouvertes et à réutiliser les informations du secteur public, elles n’ont, en revanche, pas donné lieu à la création d’un organisme centralisateur de données. En effet, l’Europe à fait le choix de créer un espace européen de données basé sur une démarche et des standards communs dont la toile s'étend à chaque nouvelle ouverture d'un portail de données. Si tous les pays sont libres de faire de l’open data selon leurs propres priorités en s'appuyant sur des pratiques communes, les directives européennes et nationales ont néanmoins impulsé le leadership européen de l’open data.
Le développement de l’open data, une problématique gouvernementale
Dès 2011, le gouvernement français s’empare de l’open data. C’est en effet à cette époque que, soucieux d’améliorer la transparence de l’action publique, le gouvernement lance Etalab, une mission rattachée au premier ministre dont le but est d’ouvrir les données publiques. En quelques mois, le portail data.gouv.fr, sur lequel sont publiées les données issues dans un premier temps de quelques administrations et établissements d’État, est mis en ligne.
En 2016, la loi pour une République numérique, baptisée aussi « loi Lemaire », accélère le développement de l’open data en contraignant toutes les administrations à publier en ligne, dans un standard ouvert, leurs principaux documents et données économiques, sociales, sanitaires, ou environnementales. L’open data ne fait plus figure d’exception, il devient une règle.
En douze ans, les actions et missions d’Etalab se sont donc étoffées, et ont donné lieu au développement de tout un écosystème constitué d’entreprises, d’organismes étatiques et d’associations dont les activités sont liées à l’open data. Du conseil à la production de données, en passant par le développement de solutions de partage et de publication des données, l’écosystème français est devenu en quelques années une référence européenne en matière d’open data. C’est ainsi que de nombreux pays européens utilisent aujourd’hui les standards français dans leur politique d’open data.
Un modèle d’organisation centralisé qui favorise l’ouverture des données
Outre les incitations gouvernementales, la France dispose aussi d’un modèle d’organisation propice à une production de la data que ce soit au niveau local ou national. Pôle emploi, URSSAF, Infogreffe, Cadastre, CAF, Météo France, INSEE, Dares, IGN ... sont autant d’établissements publics nationaux collecteurs de jeux de données qualifiés, complets et mis à jour régulièrement. Une organisation que n’ont pas l’Allemagne ni la Belgique, dont les structures politiques très régionalisées freinent la constitution de jeux de données nationaux. D’où leur moins bon niveau de maturité de leur open data selon les critères du classement européen.
Aujourd’hui la France est devenue un pays où l’open data est entré dans le quotidien de nombreux français. En effet, curieux de recueillir des informations sur des sujets aussi divers que les musées les plus visités, les prénoms les plus donnés, les formations post bac les plus recherchées, ils consultent des sites de statistiques. Une démarche qu’ils pratiquent dans leur vie personnelle mais aussi sur leur lieu de travail en piochant régulièrement dans le réservoir grandissant d'open data disponible en libre-service. En quelques années, l’open data est devenu une composante de la société française.
Si, depuis 2016 en France et 2019 à l'échelon européen, des réglementations et directives contraignent les administrations à publier des données ouvertes et à réutiliser les informations du secteur public, elles n’ont, en revanche, pas donné lieu à la création d’un organisme centralisateur de données. En effet, l’Europe à fait le choix de créer un espace européen de données basé sur une démarche et des standards communs dont la toile s'étend à chaque nouvelle ouverture d'un portail de données. Si tous les pays sont libres de faire de l’open data selon leurs propres priorités en s'appuyant sur des pratiques communes, les directives européennes et nationales ont néanmoins impulsé le leadership européen de l’open data.