Il y a quelques années, un responsable bien connu de l'entité BI d'un grand intégrateur m'expliquait que crise ou croissance, le décisionnel ne serait jamais touché. Utile en période de croissance pour prendre des parts de marché, il l'est encore plus en période de crise pour "serrer les boulons" et décider des économies à réaliser.
Mais la crise financière par laquelle nous sommes emportés, de par son ampleur et sa puissance, pourrait venir contredire ce bel axiome.
Premiers touchés, les intégrateurs. Surtout ceux qui réalisent une part importante de leur chiffre d'affaires dans le secteur financier. Une visite rapide sur les sites de Business & Decision, Micropole-Univers, Keyrus, Homsys pour les spécialistes et bien sur Logica, Capgemini, Atos... suffit à prendre conscience de la dépendance de notre secteur "services" vis à vis des institutions financières. Si la banque française éternue, c'est l'ensemble des services informatiques qui risque d'attraper une pneumonie. Corollaire, si l'Etat doit mettre la main au portefeuille pour en sauver certaines, nos budgets publics seront à leur tour affectés. Et même si à ce jour, aucune défaillance n'est confirmée dans le secteur bancaire français, les plus prudents des acteurs ont certainement commencé à courber l'échine et à prendre des mesures de réduction des coûts. Le décisionnel est-il touché ? Avez-vous constaté des missions suspendues prématurément ces dernières semaines ?
L'impact sur les SSII citées ci-dessus restera cependant modéré. Leur portefeuille large de clients leur permettra de répartir les risques. Je suis plus inquiet en revanche pour des SSII spécialisées qui dépendent exclusivement du secteur financier comme Inservio, 3S Informatique, Aedian... Ils sont à surveiller.
Du point de vue des consultants, la situation pourrait donc se tendre légèrement. Il sera sans doute plus difficile de demander une augmentation si votre employeur vient de perdre plusieurs projets en cours. Quant au chantage à la démission, il risque de vous prendre au pied de la lettre...
Les perspectives de recrutement pourraient également être revues à la baisse, à l'exception de certains domaines très pointus dans lesquels la demande reste largement supérieure à l'offre : data mining, SAP, qualité des données... Mais si votre seule compétence est de pondre des dizaines d'états de reporting, prudence, vous n'êtes pas seul sur le marché !
Du côté des éditeurs la situation est différente, mais pas forcément meilleure. Le "Profit Warning" émis cette semaine par SAP montre clairement que le développement de la crise au moment crucial de la clôture du trimestre a eu des conséquences immédiates. De nombreux gros projets qui devaient se signer ces dernières semaines ont été gelés. Et si SAP a été contraint de l'annoncer, combien de plus petits éditeurs non soumis aux mêmes contraintes de communication, ont du voir leur chiffre d'affaires brutalement freiné ? Tony Fischer, PDG de DataFlux m'expliquait hier encore que "la crise n'est bonne pour personne, le peu d'impact positif ne compensera pas les énormes impacts négatifs". Il reconnaît d'ailleurs être lui aussi confronté à plusieurs suspensions de projets ces dernières semaines.
Filiale de SAS, DataFlux n'a pas vraiment de souci à se faire pour son futur. En revanche, les plus petits éditeurs où ceux dont la surface financière chuterait drastiquement au rythme de la bourse pourraient se retrouver en difficulté. Certes quelques uns pourraient devoir se rapprocher pour mieux survivre à plusieurs, mais cette hypothèse n'est pas la plus vraisemblable. Contrairement aux SSII qui n'ont que peu de revenu récurrent, les éditeurs perçoivent chaque année des redevances de maintenance que leurs clients n'oseront sans doute pas annuler de peur que le traitement soit pire que la maladie. Les éditeurs devraient donc pouvoir se resserrer, réduire leur plan de développement et attendre des jours meilleurs... qui ne tarderont pas car comme on dit en Irlande ou en Normandie, après chaque averse vient forcément une éclaircie !
Mais la crise financière par laquelle nous sommes emportés, de par son ampleur et sa puissance, pourrait venir contredire ce bel axiome.
Premiers touchés, les intégrateurs. Surtout ceux qui réalisent une part importante de leur chiffre d'affaires dans le secteur financier. Une visite rapide sur les sites de Business & Decision, Micropole-Univers, Keyrus, Homsys pour les spécialistes et bien sur Logica, Capgemini, Atos... suffit à prendre conscience de la dépendance de notre secteur "services" vis à vis des institutions financières. Si la banque française éternue, c'est l'ensemble des services informatiques qui risque d'attraper une pneumonie. Corollaire, si l'Etat doit mettre la main au portefeuille pour en sauver certaines, nos budgets publics seront à leur tour affectés. Et même si à ce jour, aucune défaillance n'est confirmée dans le secteur bancaire français, les plus prudents des acteurs ont certainement commencé à courber l'échine et à prendre des mesures de réduction des coûts. Le décisionnel est-il touché ? Avez-vous constaté des missions suspendues prématurément ces dernières semaines ?
L'impact sur les SSII citées ci-dessus restera cependant modéré. Leur portefeuille large de clients leur permettra de répartir les risques. Je suis plus inquiet en revanche pour des SSII spécialisées qui dépendent exclusivement du secteur financier comme Inservio, 3S Informatique, Aedian... Ils sont à surveiller.
Du point de vue des consultants, la situation pourrait donc se tendre légèrement. Il sera sans doute plus difficile de demander une augmentation si votre employeur vient de perdre plusieurs projets en cours. Quant au chantage à la démission, il risque de vous prendre au pied de la lettre...
Les perspectives de recrutement pourraient également être revues à la baisse, à l'exception de certains domaines très pointus dans lesquels la demande reste largement supérieure à l'offre : data mining, SAP, qualité des données... Mais si votre seule compétence est de pondre des dizaines d'états de reporting, prudence, vous n'êtes pas seul sur le marché !
Du côté des éditeurs la situation est différente, mais pas forcément meilleure. Le "Profit Warning" émis cette semaine par SAP montre clairement que le développement de la crise au moment crucial de la clôture du trimestre a eu des conséquences immédiates. De nombreux gros projets qui devaient se signer ces dernières semaines ont été gelés. Et si SAP a été contraint de l'annoncer, combien de plus petits éditeurs non soumis aux mêmes contraintes de communication, ont du voir leur chiffre d'affaires brutalement freiné ? Tony Fischer, PDG de DataFlux m'expliquait hier encore que "la crise n'est bonne pour personne, le peu d'impact positif ne compensera pas les énormes impacts négatifs". Il reconnaît d'ailleurs être lui aussi confronté à plusieurs suspensions de projets ces dernières semaines.
Filiale de SAS, DataFlux n'a pas vraiment de souci à se faire pour son futur. En revanche, les plus petits éditeurs où ceux dont la surface financière chuterait drastiquement au rythme de la bourse pourraient se retrouver en difficulté. Certes quelques uns pourraient devoir se rapprocher pour mieux survivre à plusieurs, mais cette hypothèse n'est pas la plus vraisemblable. Contrairement aux SSII qui n'ont que peu de revenu récurrent, les éditeurs perçoivent chaque année des redevances de maintenance que leurs clients n'oseront sans doute pas annuler de peur que le traitement soit pire que la maladie. Les éditeurs devraient donc pouvoir se resserrer, réduire leur plan de développement et attendre des jours meilleurs... qui ne tarderont pas car comme on dit en Irlande ou en Normandie, après chaque averse vient forcément une éclaircie !
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