Michel Bruley
En effet avec les technologies actuelles il est possible de traquer en même temps un très grand nombre de personnes. Consultation des mails et logiciels espions dans les ordinateurs des personnes ciblées (dont l'objectif est d'analyser le contenu d'un disque dur ou encore de connaître à distance les informations qui apparaissent sur l'écran de la personne ciblée), ou des dispositifs mobiles de proximité, qui permettent d’intercepter des communications dans un périmètre défini. Élargissement des écoutes administratives à l'entourage des personnes ciblées. Surveillance des déplacements des personnes ciblées par les services de sécurité via une balise GPS posée sur leur véhicule, et pose de micros ou de caméras dans un lieu privé. Sans compter les opérateurs de communications électroniques qui peuvent, et devront sur ordre, détecter par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion.
Tout serait bien dans le meilleur des mondes, si l’on était sûr que les services ne vont s’intéresser qu’aux terroristes actifs ou potentiels. Mais les récents débordements en matière d’écoute d’avocats à des fins politiques ne nous inspirent pas confiance. Certes lutter contre le terrorisme est un objectif prioritaire, mais les hommes politiques aiment par-dessus tout se piéger entre eux, y compris entre eux du même bord, et l’administration qui soupçonne de fraude tout le monde, ne se prive jamais d’utiliser tous les moyens techniques disponibles pour poursuivre les entreprises et les contribuables.
Certes la législation actuelle ne permet pas tout, et il existe théoriquement des risques en cas de dérive pour les contrevenants : amendes et peines de prison sont prévues par la loi, notamment pour des atteintes à la vie privée. Mais avons-nous déjà vu l’administration ou des politiques condamnés ? De plus malgré toutes les précautions que prendront les contrevenants, pour tenir cacher les découvertes qui ne les intéressent pas, personne (cf. Wikileaks) n’est à l’abri de fuites d’informations, de piratages, de pannes, d’erreurs, de malveillances. L’industrie du chantage a de beaux jours devant elle.
Depuis de nombreuses années, les États-Unis espionnent sans vergogne leurs alliés, et tous les grands fournisseurs de solutions décisionnelles et de mégadonnées collaborent très profitablement avec la NSA. Il se prétend même que la NSA dispose, grâce aux fournisseurs, de moyens discrets pour accéder aux mégabases de données des entreprises pouvant disposer de données intéressantes, comme les banques ou les opérateurs de télécommunications. En tout cas selon les dernières révélations de Snowden (cf. le New York Times), la NSA collecte plusieurs millions de photos d'internautes par jour pour se constituer une base de données pour la reconnaissance faciale.
La CNIL toujours très présente pour tancer les entreprises, est actuellement quasi muette sur tous ces sujets concernant les états et les administrations (excepté un avis non publié en mars 2015), mais communique sur la surveillance des employés par leur entreprise ou donne des conseils pour maîtriser les « réglages vie privée » des téléphones. La presse s’est fait l’écho de quelques remarques, mais l’actualité l’amène à surtout regarder ailleurs. Il ressort de tout cela, que les technologies des mégadonnées en général et de surveillance de masse en particulier, vont donner naissance à une nouvelle ère de notre histoire, qui risque fort d’être peu démocratique.
Dans son livre « L'Ère numérique, un nouvel âge de l'humanité », Gilles Babinet identifie cinq domaines, intrinsèquement liés aux mégadonnées, dont l’évolution en cours va changer le monde : connaissance, éducation, santé, production et État. Il dit aussi que la société doit réfléchir collectivement à l’utilisation démocratique de ces technologies, si l’on ne veut pas créer un monde orwellien. Voir son interview : Le big data jusqu’où ? http://www.lepoint.fr/technologie/video-le-big-data-jusqu-ou-18-03-2015-1913631_58.php
Tout serait bien dans le meilleur des mondes, si l’on était sûr que les services ne vont s’intéresser qu’aux terroristes actifs ou potentiels. Mais les récents débordements en matière d’écoute d’avocats à des fins politiques ne nous inspirent pas confiance. Certes lutter contre le terrorisme est un objectif prioritaire, mais les hommes politiques aiment par-dessus tout se piéger entre eux, y compris entre eux du même bord, et l’administration qui soupçonne de fraude tout le monde, ne se prive jamais d’utiliser tous les moyens techniques disponibles pour poursuivre les entreprises et les contribuables.
Certes la législation actuelle ne permet pas tout, et il existe théoriquement des risques en cas de dérive pour les contrevenants : amendes et peines de prison sont prévues par la loi, notamment pour des atteintes à la vie privée. Mais avons-nous déjà vu l’administration ou des politiques condamnés ? De plus malgré toutes les précautions que prendront les contrevenants, pour tenir cacher les découvertes qui ne les intéressent pas, personne (cf. Wikileaks) n’est à l’abri de fuites d’informations, de piratages, de pannes, d’erreurs, de malveillances. L’industrie du chantage a de beaux jours devant elle.
Depuis de nombreuses années, les États-Unis espionnent sans vergogne leurs alliés, et tous les grands fournisseurs de solutions décisionnelles et de mégadonnées collaborent très profitablement avec la NSA. Il se prétend même que la NSA dispose, grâce aux fournisseurs, de moyens discrets pour accéder aux mégabases de données des entreprises pouvant disposer de données intéressantes, comme les banques ou les opérateurs de télécommunications. En tout cas selon les dernières révélations de Snowden (cf. le New York Times), la NSA collecte plusieurs millions de photos d'internautes par jour pour se constituer une base de données pour la reconnaissance faciale.
La CNIL toujours très présente pour tancer les entreprises, est actuellement quasi muette sur tous ces sujets concernant les états et les administrations (excepté un avis non publié en mars 2015), mais communique sur la surveillance des employés par leur entreprise ou donne des conseils pour maîtriser les « réglages vie privée » des téléphones. La presse s’est fait l’écho de quelques remarques, mais l’actualité l’amène à surtout regarder ailleurs. Il ressort de tout cela, que les technologies des mégadonnées en général et de surveillance de masse en particulier, vont donner naissance à une nouvelle ère de notre histoire, qui risque fort d’être peu démocratique.
Dans son livre « L'Ère numérique, un nouvel âge de l'humanité », Gilles Babinet identifie cinq domaines, intrinsèquement liés aux mégadonnées, dont l’évolution en cours va changer le monde : connaissance, éducation, santé, production et État. Il dit aussi que la société doit réfléchir collectivement à l’utilisation démocratique de ces technologies, si l’on ne veut pas créer un monde orwellien. Voir son interview : Le big data jusqu’où ? http://www.lepoint.fr/technologie/video-le-big-data-jusqu-ou-18-03-2015-1913631_58.php