Il y a quatre ans, les 250 dirigeants français interrogés par Grant Thornton déclaraient à la quasi-unanimité (70%) qu’ils n’avaient pas l’intention de mettre en place des solutions de robotisation dans leur entreprise dans les 12 mois suivants. Menée en fin d’année dernière, avant la crise donc, la nouvelle enquête du cabinet souligne que les dirigeants ont radicalement changé d’état d’esprit. Ils ne sont désormais que 35% à rejeter l’idée d’une automatisation. Plus encore, la part des sondés en cours de déploiement a considérablement augmenté, avec 17% cette année contre seulement 4% il y a 4 ans.
La seconde évolution tient à la perception qu’ont les dirigeants de l’impact de la robotisation sur leurs équipes. La part des personnes interrogées qui estiment que des emplois seront supprimés est ainsi passée de 46% à 65%. Ces derniers sont aussi beaucoup moins confiants sur la requalification de leurs salariés dans une tâche alternative, ils étaient 41% en 2015, ils ne sont plus que 11% cette année. Plus encore, ils sont près d’un sur deux (49%) à envisager un rapport de force conflictuel avec les équipes concernées. Parmi les métiers concernés par cette évolution, les dirigeants souhaitent en priorité « robotiser » leur environnement IT (31%), puis les outils de production dédiés aux opérations (30%) et enfin le service de relation client (29,2%). Viennent ensuite les achats (26%), puis le marketing (24%), la comptabilité et la finance (24%) et à un degré moindre les RH (19%) et le juridique (13%).
Nous avons souhaité poser quelques questions à Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton et Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats.
La seconde évolution tient à la perception qu’ont les dirigeants de l’impact de la robotisation sur leurs équipes. La part des personnes interrogées qui estiment que des emplois seront supprimés est ainsi passée de 46% à 65%. Ces derniers sont aussi beaucoup moins confiants sur la requalification de leurs salariés dans une tâche alternative, ils étaient 41% en 2015, ils ne sont plus que 11% cette année. Plus encore, ils sont près d’un sur deux (49%) à envisager un rapport de force conflictuel avec les équipes concernées. Parmi les métiers concernés par cette évolution, les dirigeants souhaitent en priorité « robotiser » leur environnement IT (31%), puis les outils de production dédiés aux opérations (30%) et enfin le service de relation client (29,2%). Viennent ensuite les achats (26%), puis le marketing (24%), la comptabilité et la finance (24%) et à un degré moindre les RH (19%) et le juridique (13%).
Nous avons souhaité poser quelques questions à Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton et Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats.
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton
Decideo : De 70 % à 35 % de non-convaincus en quatre ans, c'est une évolution majeure. Comment expliquez-vous ce changement d'état d'esprit ? Est-ce un ras-le-bol des exigences des salariés (grève, productivité en baisse...) ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : C’est énorme, effectivement. Cela s’explique. Le coût d’acquisition est faible, l’utilisation est simple et les solutions s’adaptent facilement aux enjeux du moment. Également, pour de nombreuses organisations, il s’agit d’impulser une logique de transformation digitale au sein des métiers de l’entreprise. La RPA en est la première étape.
Decideo : 49 % envisagent un rapport conflictuel. Cela ne sera jamais bon pour l'entreprise. Comment s'y préparer ? Comment l'éviter ?
Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats : L’entreprise a les moyens de mener un dialogue social efficace en rassurant. Il faut de l’anticipation et de la coopération. En interne avec les partenaires sociaux avec la consultation annuelle sur les orientations stratégiques de l'entreprise et de l'emploi. En externe, également, avec les pouvoirs publics, le monde académique et les branches professionnelles…
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : C’est énorme, effectivement. Cela s’explique. Le coût d’acquisition est faible, l’utilisation est simple et les solutions s’adaptent facilement aux enjeux du moment. Également, pour de nombreuses organisations, il s’agit d’impulser une logique de transformation digitale au sein des métiers de l’entreprise. La RPA en est la première étape.
Decideo : 49 % envisagent un rapport conflictuel. Cela ne sera jamais bon pour l'entreprise. Comment s'y préparer ? Comment l'éviter ?
Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats : L’entreprise a les moyens de mener un dialogue social efficace en rassurant. Il faut de l’anticipation et de la coopération. En interne avec les partenaires sociaux avec la consultation annuelle sur les orientations stratégiques de l'entreprise et de l'emploi. En externe, également, avec les pouvoirs publics, le monde académique et les branches professionnelles…
Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats
Decideo : 66 % des utilisateurs percevront une amélioration ! C'est donc que l'Humain actuellement ne fait pas correctement son travail ? Ou y a-t-il d'autres explications ?
Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats : Ce n’est pas que l’Humain ne pas fait pas correctement son travail. La RPA va lui permettre de faire mieux et de se concentrer sur des actions à plus forte valeur ajoutée. Les taches rébarbatives concernent tous les profils. Elles les éloignent de leur expertise et de leur compétence « cœur ».
Decideo : Pour automatiser, il faut des données. Or les entreprises sont encore bien en retard en matière de plateforme de collecte de données. Ne rêvent-elles pas un peu en imaginant automatiser sans avoir l'infrastructure adaptée ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : La donnée est effectivement un sujet central qui requière une gouvernance efficace des sujets d’automatisation. Il faut une coopération entre DSI et la direction concernée par le déploiement de la solution. Le Directeur général, par sa vision, a la capacité d’embarquer l’ensemble de ces acteurs et gérer les points de conflit.
Decideo : L'Humain reste indispensable en bout de chaîne : serveur dans un restaurant, livreur Amazon, etc. Mais il peut également bloquer toute la chaîne amont. Comment éviter cela ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : La conduite du changement, la gestion des compétences et des carrières et la formation continue sont les dispositifs à mettre en place pour se préparer au mieux à la phase de transition que vont vivre nos organisations.
Decideo : Dans l'industrie, durant les dernières décennies, beaucoup d'emplois d'ouvriers ont été robotisés. Pourtant on ne les a pas vu dans les rues. En quoi l'automatisation des processus serait différente ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : Cela ne sera pas différent. On parfaitement imaginer le même schéma.
Caroline Luche Rocchia, Avocate Associée en droit social, Grant Thornton Société d’Avocats : Ce n’est pas que l’Humain ne pas fait pas correctement son travail. La RPA va lui permettre de faire mieux et de se concentrer sur des actions à plus forte valeur ajoutée. Les taches rébarbatives concernent tous les profils. Elles les éloignent de leur expertise et de leur compétence « cœur ».
Decideo : Pour automatiser, il faut des données. Or les entreprises sont encore bien en retard en matière de plateforme de collecte de données. Ne rêvent-elles pas un peu en imaginant automatiser sans avoir l'infrastructure adaptée ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : La donnée est effectivement un sujet central qui requière une gouvernance efficace des sujets d’automatisation. Il faut une coopération entre DSI et la direction concernée par le déploiement de la solution. Le Directeur général, par sa vision, a la capacité d’embarquer l’ensemble de ces acteurs et gérer les points de conflit.
Decideo : L'Humain reste indispensable en bout de chaîne : serveur dans un restaurant, livreur Amazon, etc. Mais il peut également bloquer toute la chaîne amont. Comment éviter cela ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : La conduite du changement, la gestion des compétences et des carrières et la formation continue sont les dispositifs à mettre en place pour se préparer au mieux à la phase de transition que vont vivre nos organisations.
Decideo : Dans l'industrie, durant les dernières décennies, beaucoup d'emplois d'ouvriers ont été robotisés. Pourtant on ne les a pas vu dans les rues. En quoi l'automatisation des processus serait différente ?
Christophe Radepont, Associé, Grant Thornton : Cela ne sera pas différent. On parfaitement imaginer le même schéma.