Christophe Chmiel, Directeur de l’activité IT Solutions au sein du Groupe Jouve
L’Open Data, tendance née des les pays anglo-saxons, prône l’ouverture et la mise à disposition de données de manière libre par les institutions publiques et privées. Les données peuvent ensuite être réutilisées pour créer des applications innovantes dans de nombreux domaines : suivi du trafic et de l’affluence dans les transports publics en temps réel, disponibilité des centres de santé autour de soi par spécialité médicale...
Une législation à ses balbutiements
La loi NOTRe du 7 août 2015 et celle pour une république numérique d’Axelle LEMAIRE ont commencé à définir un cadre législatif pour l’Open Data en l’instituant « par défaut » pour les administrations d’Etat, certaines institutions chargées d’une mission de service public et les communes de plus de 3 500 habitants. Les contours de cette nouvelle législation doivent encore être détaillés, notamment au niveau du format des fichiers partagés et des modèles économiques à adopter. La fragmentation des données sur de nombreuses plateformes pose aussi la question de la coordination entre initiatives privées et initiatives publiques. Toutes ces interrogations soulèvent un problème plus large : comment réaliser les promesses de l’Open Data ?
Une nécessité de coordination
Les enjeux de l’Open Data sont considérables autant pour les institutions publiques que pour les acteurs privés, qui commencent à combler leur retard en matière d’Open Data. En effet, les analystes estiment que la réutilisation des données de l’Open Data devrait rapporter plus de 2 600 milliards de dollars à l’échelle de l’économie mondiale 2. Des acteurs comme la SNCF, Veolia, l’INSEE ont déjà lancé leurs initiatives Open Data. A terme, la majorité des grandes entreprises devrait leur emboîter le pas. Néanmoins, le risque d’une dispersion des données est réel. Une centralisation et une coordination des initiatives permettraient aux citoyens de s’y retrouver plus facilement. La nécessité d’une homogénéisation des formats et d’une interopérabilité dans le temps sont aussi des enjeux de taille pour l’open data.
Des modèles économiques à affiner
Au-delà de la problématique de la coordination se posent aussi des questions économiques. Tout d’abord, certaines données ouvertes aujourd’hui étaient auparavant payantes et leur gratuité remet en cause certains business models existants. A titre d’exemple, le modèle atmosphérique global de Météo France accessible gratuitement coûtait initialement 120 000€ par an…
Pour être rentable, deux approches semblent aujourd’hui se distinguer : le modèle « freemium », privilégié par les institutions publiques et le modèle de mise à disposition différée, poussé par les entreprises privées. Ces deux modèles restent sur le postulat de mise à disposition gratuite des données. Ainsi, les données issues de la fluctuation des carburants reposent sur le modèle de mise à disposition différée : les données sont ouvertes à J+7 et si les utilisateurs veulent les données de la semaine en cours, ils doivent alors reverser une redevance de 32 500€ par an. Dans le modèle « freemium », la réutilisation des données doit créer des applications gratuites et partagées. Dans le cas contraire, l’entreprise paye une redevance à l’usage.
Le champ des possibles de l’Open Data reste aujourd’hui vaste et la France avance dans le bon sens. Face à cette tendance, l’accompagnement des institutions publiques et des entreprises privées sera décisif. Néanmoins, l’Open Data promet de belles initiatives et applications qui devraient rapidement changer notre quotidien.
Une législation à ses balbutiements
La loi NOTRe du 7 août 2015 et celle pour une république numérique d’Axelle LEMAIRE ont commencé à définir un cadre législatif pour l’Open Data en l’instituant « par défaut » pour les administrations d’Etat, certaines institutions chargées d’une mission de service public et les communes de plus de 3 500 habitants. Les contours de cette nouvelle législation doivent encore être détaillés, notamment au niveau du format des fichiers partagés et des modèles économiques à adopter. La fragmentation des données sur de nombreuses plateformes pose aussi la question de la coordination entre initiatives privées et initiatives publiques. Toutes ces interrogations soulèvent un problème plus large : comment réaliser les promesses de l’Open Data ?
Une nécessité de coordination
Les enjeux de l’Open Data sont considérables autant pour les institutions publiques que pour les acteurs privés, qui commencent à combler leur retard en matière d’Open Data. En effet, les analystes estiment que la réutilisation des données de l’Open Data devrait rapporter plus de 2 600 milliards de dollars à l’échelle de l’économie mondiale 2. Des acteurs comme la SNCF, Veolia, l’INSEE ont déjà lancé leurs initiatives Open Data. A terme, la majorité des grandes entreprises devrait leur emboîter le pas. Néanmoins, le risque d’une dispersion des données est réel. Une centralisation et une coordination des initiatives permettraient aux citoyens de s’y retrouver plus facilement. La nécessité d’une homogénéisation des formats et d’une interopérabilité dans le temps sont aussi des enjeux de taille pour l’open data.
Des modèles économiques à affiner
Au-delà de la problématique de la coordination se posent aussi des questions économiques. Tout d’abord, certaines données ouvertes aujourd’hui étaient auparavant payantes et leur gratuité remet en cause certains business models existants. A titre d’exemple, le modèle atmosphérique global de Météo France accessible gratuitement coûtait initialement 120 000€ par an…
Pour être rentable, deux approches semblent aujourd’hui se distinguer : le modèle « freemium », privilégié par les institutions publiques et le modèle de mise à disposition différée, poussé par les entreprises privées. Ces deux modèles restent sur le postulat de mise à disposition gratuite des données. Ainsi, les données issues de la fluctuation des carburants reposent sur le modèle de mise à disposition différée : les données sont ouvertes à J+7 et si les utilisateurs veulent les données de la semaine en cours, ils doivent alors reverser une redevance de 32 500€ par an. Dans le modèle « freemium », la réutilisation des données doit créer des applications gratuites et partagées. Dans le cas contraire, l’entreprise paye une redevance à l’usage.
Le champ des possibles de l’Open Data reste aujourd’hui vaste et la France avance dans le bon sens. Face à cette tendance, l’accompagnement des institutions publiques et des entreprises privées sera décisif. Néanmoins, l’Open Data promet de belles initiatives et applications qui devraient rapidement changer notre quotidien.