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L'Internet des objets exige des réseaux (plus) intelligents


Rédigé par Olivier Melwig, Juniper Networks le 13 Octobre 2015

L’Internet des objets (IoT) va confronter les entreprises à une hausse exponentielle du volume de données générées. Avec une capacité souvent limitée des infrastructures informatiques pour gérer le stockage et le traitement des données, les entreprises doivent engager une réflexion autour de solutions qui leur permettront d’optimiser leur datacenter et faciliter son élasticité. La virtualisation des réseaux, avec notamment le chaînage de services ou la gestion dynamique des flux métiers, peut jouer un rôle déterminant pour exploiter pleinement le potentiel de l’Internet des objets.



Olivier Melwig, Directeur Technique Entreprises, Europe du Sud, chez Juniper Networks
Olivier Melwig, Directeur Technique Entreprises, Europe du Sud, chez Juniper Networks
L'Internet des objets est un secteur en pleine ébullition et ne cesse de faire parler de lui ; pour cause, la révolution numérique dont il est question promet de bouleverser notre quotidien. Des véhicules autonomes aux accessoires connectés en passant par les vêtements intelligents, les exemples qui illustrent cette tendance sont nombreux. Ces initiatives et l’explosion de la masse de données qui en résulte ont un impact majeur sur l'organisation des réseaux et des datacenters. Il devient essentiel d'en prendre conscience.

La promesse offerte par toutes ces réalisations est celle d'un monde plus intelligent. Tout a commencé avec le lancement du smartphone, il y a vingt ans. L'American Association of Housebuilders a parlé pour la première fois d'un « habitat intelligent » en 1984, sans oublier la maison du futur de Chriet Titulaer qui a ouvert ses portes à Rosmalen en 1989.

Ces initiatives restaient relativement isolées. Cela a cependant bien changé. Tout a réellement commencé il y a quelques année avec la technologie d'identification par radiofréquence (RFID – Radio Frequency IDentification) et des équipements informatiques de plus en plus petits. Aujourd'hui, il est possible d'intégrer des capacités de transmission et de traitement à tous les appareils et entités ou presque. Tout devient intelligent - les machines, les véhicules, les bâtiments, les villes et même les nations.

Les exemples témoignant de cette tendance ne manquent pas. Le projet pilote réalisé à Gdansk en Pologne est particulièrement intéressant à mettre en lumière. En effet, les informations fournies par des systèmes autonomes pour la mesure de la qualité de l'air et pour les feux de signalisation sont combinées pour en tirer de nouvelles données utiles. Ces données peuvent contribuer à réduire l'encombrement du trafic et à économiser de l'énergie. Ce projet, baptisé ACCUS, atteste de la possibilité de réaliser des progrès en utilisant les infrastructures déjà en place, permettant de limiter le montant de l'investissement initial.

Une approche similaire pourrait être appliquée aux infrastructures informatiques pour faciliter le transport, le traitement et le stockage des données nécessaires. L'importante capacité disponible de la bande passante (100 gigabit Ethernet aujourd’hui) et la tendance aux infrastructures pilotées par un logiciel orchestrateur (Software Defined Networking) pourraient aider à utiliser les capacités de stockage et de traitement déjà disponibles pour réaliser tous les calculs nécessaires afin de rendre une ville intelligente.

Il faut cependant tenir compte d'un certain nombre d'éléments qui sont susceptibles d'influencer l'organisation des infrastructures de communication dans le contexte de l'Internet des objets : le coût par bit, le temps d'accès à l'information, l'intégrité et la sécurité des informations, la réutilisabilité des données... En étudiant ces éléments de plus près, on réalise que les données de l'Internet des objets se trouveront à de multiples endroits, parfois proches, parfois éloignés, selon le poids de chaque critère. Pour obtenir des temps de réaction courts, il est nécessaire que les données soient proches des objets connectés. Les fichiers vidéo des caméras de surveillance peuvent par exemple être stockés légalement à moindre coût et être transmis sur simple demande.

L’inéluctable automatisation
La grande variété des données de l'Internet des objets et ses applications, qu'elles soient déjà connues ou non, vont mener vers une hiérarchisation des datacenters. Il faut s’attendre par conséquent, à voir pousser un grand nombre de datacenters de taille variable qui alimenteront des datacenters principaux. La gestion de toutes ces ressources comme une seule entité homogène ne sera pas une tâche des plus simples pour les équipes opérationnelles. Pour y parvenir, une grande partie du réseau doit être automatisée afin de gérer les ressources en fonction de certains paramètres et en temps réel si nécessaire. Cela implique aussi de répondre aux nombreuses exigences qui ne cessent d'évoluer, en procédant à des ajustements logiciels pour optimiser le traitement, le stockage et l'acheminement des données. Choisir une approche matérielle suppose un déploiement des services plus long et il serait presque impossible de maximiser l'utilisation des ressources disponibles. Concrètement, il s’avérerait compliqué de mettre en place un service.

Dire que l'Internet des objets ne pourra pas atteindre son plein potentiel sans avoir une approche logicielle centralisée peut paraître un raccourci facile, mais il semble que ce soit en grande partie la réalité. Certaines capacités spécifiques rendues possibles par l’orchestration centralisée des réseaux (SDN - Software-Defined Networking) s’avéreront en effet très utiles, notamment, le chaînage de services, la gestion dynamique de la charge réseau ou encore la gestion calendaire de la bande passante :

1. Le chaînage de services offre la possibilité de séquencer les procédures de traitement spécifiques aux applications pour une tâche client donnée. Un opérateur pourra par exemple déployer des fonctions de sécurité comme des réseaux privés virtuels (VPN - Virtual Private Network), des pare-feux ou des services d'authentification, et définir des politiques d’accès en fonction des droits de l'abonné. Cela facilitera les processus de déploiement et de gestion des services à l'heure où les abonnements à des équipements IoT commencent à se développer fortement.

2. La gestion dynamique de la charge réseau permet aux opérateurs de surveiller et d'orchestrer automatiquement les changements de bande passante par rapport à la capacité globale du réseau. C'est idéal pour les fournisseurs de biens et services IoT qui se préparent à une hausse exponentielle du nombre d’équipements connectés et des données associées.

3. La gestion calendaire de la bande passante facilite le traitement du volume de trafic nécessaire à un client et/ou à une application donnés au moment adéquat. Cette fonctionnalité se prête bien aux services de l'Internet des objets car il existe des équipements qui envoient seulement des données périodiquement à des dates définies.

Selon moi, la promesse de l'Internet des objets et d'un monde plus intelligent ne pourra être tenue qu'en créant d'abord un réseau intelligent. Les entreprises y parviendront-elles dans les cinq années à venir ? Cela semble fort probable. S’appuieront-elles sur des solutions principalement basées logiciel ? J’en suis convaincu !

Olivier Melwig, Directeur Technique Entreprises, Europe du Sud, chez Juniper Networks
En tant que Directeur Technique pour les Entreprises, Olivier Melwig est responsable du support technique au sein de l’équipe commerciale dans la zone Europe du Sud et Afrique du Nord. Dans ce poste, il a pour objectif d’aider les clients de Juniper Networks, y-compris les fournisseurs d’infrastructures cloud, à construire les architectures réseau et sécurité les plus évoluées, agiles et évolutives possibles. Pour y parvenir, il collabore étroitement avec les partenaires de Juniper Networks afin que les offres proposées à leurs clients communs soient toujours à la pointe de l’innovation dans ce secteur.
Olivier a rejoint Juniper Networks fin 2006 en tant qu’ingénieur systèmes pour travailler sur la prochaine génération d'architectures réseau à destination des Fournisseurs d’Accès Internet en France et en Afrique francophone.
Depuis 2011, il a tout d’abord dirigé l’équipe des Ingénieurs Systèmes en charge des clients fournisseurs de service et des clients Enterprise en France, pour prendre en charge en 2014 les comptes verticaux et commerciaux stratégiques en Europe du Sud.
Avant de rejoindre Juniper Networks, Olivier a occupé pendant 6 ans le poste de Directeur de l'Ingénierie IP chez le câblo-opérateur NOOS-Numericable, où il a activement contribué à fusionner les réseaux câblés français à l'échelle nationale.
Olivier a débuté sa carrière en tant que consultant réseaux pour de grands fournisseurs de services français tels que France Télécom, Transpac ou MCNSAT. Olivier est titulaire d'un diplôme d'ingénieur réseaux et données obtenu à l'Institut supérieur d'électronique de Paris.


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