Jean-Philippe Pouquet, Enterprise Sales Manager pour la France, Infinidat
Médecine 3.0 : les lacunes soulevées par le COVID-19
La pandémie de COVID-19 (comme n'importe quelle pandémie) nous a touchés soudainement et à grande échelle. Les établissements de santé n'ont pas pu s'y préparer en mettant en place des infrastructures technologiques adaptées. La situation a ainsi mis en évidence un enjeu majeur du secteur à l'heure actuelle : promouvoir l'innovation et les avancées médicales grâce à des recherches fondées sur l'information.
La médecine entre dans une nouvelle ère. Au fil des époques, nous sommes passés de l'herboristerie aux médicaments modernes, nés de la recherche chimique et biologique, et nous apprêtons aujourd'hui à connaître un nouveau tournant : celui de la médecine fondée sur l'information (Information-Based Medicine), utilisée comme outil diagnostic.
Qu'il s'agisse d'informations générales ou de traitements personnalisés, cette approche implique des quantités de données exponentielles. Pour s'y adapter, c'est l'infrastructure technologique dans son ensemble qui doit être repensée. Prenons pour exemple les tests d'imagerie réalisés régulièrement à l'aide d'IRM. Chaque avancée technologique qui améliore les performances des appareils entraîne également une hausse de la résolution, de la capacité du logiciel à détecter des modèles, mais aussi du besoin en infrastructures de calcul. Ajoutez à cela tous les autres outils d'imagerie qui ont évolué ces dernières années, ainsi que les images et les rapports collectés quotidiennement, pour chaque patient, et dont la qualité ne cesse de s'améliorer, et vous obtenez un volume d'informations colossal. Des informations indispensables pour le moindre appel d'offres d'approvisionnement.
Chaque établissement de santé qui souhaite faire progresser la recherche grâce aux informations qu'il a accumulées doit comprendre que s'il n'assure pas un accès haute performance à ces informations, il sera très vite limité. Il doit être en mesure de fournir aux entreprises de biotechnologie (des startups aux multinationales) un accès rapide et sécurisé aux informations afin qu'elles puissent mener une étude de faisabilité initiale pour leurs recherches, toujours dans le respect des restrictions et des réglementations en matière de confidentialité. Autrement dit, l'établissement doit endosser le rôle de fournisseur cloud d'informations médicales auprès de ses partenaires technologiques, et ce quelle que soit leur nature : outils prédictifs, machine-learning, intelligence artificielle, etc..
Les centres médicaux intéressés par des collaborations avec des entreprises qui réalisent des recherches médicales et étudient des traitements novateurs et des outils d'imagerie doivent tenir compte du fait que ces entreprises auront besoin d'accéder à des volumes d'informations importants. Toutefois, dans le contexte concurrentiel actuel du marché, un accès ralenti à ces informations peut être un grave désavantage. L'entreprise aurait alors tout intérêt à travailler avec un hôpital qui fournit une plus petite quantité d'informations, mais un accès rapide et immédiat à celles-ci. La rapidité de l'accès diminue le temps nécessaire pour lancer la recherche et permet à cette dernière d'arriver sur le marché et d'obtenir un brevet avant les autres. C'est pourquoi les entreprises cherchent à établir des collaborations avec des hôpitaux qui détiennent suffisamment d'informations, mais surtout, qui sont capables de proposer un accès rapide à leur infrastructure informatique.
Un changement de l'accès aux infrastructures informatiques est nécessaire
Les systèmes d'approvisionnement du monde médical sont des processus longs et complexes qui ne sont pas adaptés à la gestion cloud. Tout doit passer par un appel d'offres, toutes les demandes sont à court terme et nécessitent la mise en place de ce processus. /// Le modèle d'acquisition des organisations médicales en France et dans le reste du monde est bien souvent en décalage avec les exigences d'une infrastructure en mode cloud capable de prendre en charge le niveau d'innovation nécessaire.
Les établissements de recherche médicale capables de prendre en charge le niveau d’innovation ad hoc et d'adapter leurs processus d'approvisionnement en conséquence auront systématiquement une longueur d'avance : ils pourront lancer leurs recherches sans attendre, et ce même en situation d'urgence ; ou, si la priorité est davantage la disponibilité élevée et immédiate des ressources, mettre en place des processus d'analyse et de calcul de grande ampleur. Libre à eux ensuite d'étendre ou de réduire la voilure selon les besoins de l'étude.
Les avantages des recherches collaboratives pour l'hôpital sont nombreux. Ces efforts communs permettent de démocratiser l'accès à des traitements vitaux, d'attirer de meilleurs médecins et chercheurs avec la promesse de conditions de recherche optimales, et d'accéder aux dernières technologies de pointe. En contrepartie, un hôpital (surtout un hôpital public) doit se demander d'où viendra le financement de ces infrastructures.
La première option est celle de l'autofinancement. Dans ce cas, l'hôpital prend en charge le risque lié à l'infrastructure, ce qui n'est pas toujours facile. Une autre option consiste à choisir des partenaires technologiques prêts à prendre ce risque. Ces partenaires doivent comprendre les exigences d'une telle collaboration et être capables de produire des solutions d'approvisionnement flexibles adaptées aux enjeux du XXIe siècle. Au lieu de faire payer les hôpitaux à l'avance, ils doivent également leur permettre de répercuter les coûts sur les entreprises cherchant à accéder aux informations. Ces modèles de tarification à l'utilisation, qui existent dans le monde du cloud depuis des années, doivent maintenant s'imposer en tant que base économique pour ce type de collaborations afin de nous permettre d'entrer dans la nouvelle ère de la médecine.
Un hôpital doté d'une telle infrastructure cloud pourrait mener des recherches plus efficaces sur le COVID-19, accélérer les processus de recherche en général et, en exploitant cette infrastructure 365 jours par an, ouvrir la voie à la médecine de demain.
La pandémie de COVID-19 (comme n'importe quelle pandémie) nous a touchés soudainement et à grande échelle. Les établissements de santé n'ont pas pu s'y préparer en mettant en place des infrastructures technologiques adaptées. La situation a ainsi mis en évidence un enjeu majeur du secteur à l'heure actuelle : promouvoir l'innovation et les avancées médicales grâce à des recherches fondées sur l'information.
La médecine entre dans une nouvelle ère. Au fil des époques, nous sommes passés de l'herboristerie aux médicaments modernes, nés de la recherche chimique et biologique, et nous apprêtons aujourd'hui à connaître un nouveau tournant : celui de la médecine fondée sur l'information (Information-Based Medicine), utilisée comme outil diagnostic.
Qu'il s'agisse d'informations générales ou de traitements personnalisés, cette approche implique des quantités de données exponentielles. Pour s'y adapter, c'est l'infrastructure technologique dans son ensemble qui doit être repensée. Prenons pour exemple les tests d'imagerie réalisés régulièrement à l'aide d'IRM. Chaque avancée technologique qui améliore les performances des appareils entraîne également une hausse de la résolution, de la capacité du logiciel à détecter des modèles, mais aussi du besoin en infrastructures de calcul. Ajoutez à cela tous les autres outils d'imagerie qui ont évolué ces dernières années, ainsi que les images et les rapports collectés quotidiennement, pour chaque patient, et dont la qualité ne cesse de s'améliorer, et vous obtenez un volume d'informations colossal. Des informations indispensables pour le moindre appel d'offres d'approvisionnement.
Chaque établissement de santé qui souhaite faire progresser la recherche grâce aux informations qu'il a accumulées doit comprendre que s'il n'assure pas un accès haute performance à ces informations, il sera très vite limité. Il doit être en mesure de fournir aux entreprises de biotechnologie (des startups aux multinationales) un accès rapide et sécurisé aux informations afin qu'elles puissent mener une étude de faisabilité initiale pour leurs recherches, toujours dans le respect des restrictions et des réglementations en matière de confidentialité. Autrement dit, l'établissement doit endosser le rôle de fournisseur cloud d'informations médicales auprès de ses partenaires technologiques, et ce quelle que soit leur nature : outils prédictifs, machine-learning, intelligence artificielle, etc..
Les centres médicaux intéressés par des collaborations avec des entreprises qui réalisent des recherches médicales et étudient des traitements novateurs et des outils d'imagerie doivent tenir compte du fait que ces entreprises auront besoin d'accéder à des volumes d'informations importants. Toutefois, dans le contexte concurrentiel actuel du marché, un accès ralenti à ces informations peut être un grave désavantage. L'entreprise aurait alors tout intérêt à travailler avec un hôpital qui fournit une plus petite quantité d'informations, mais un accès rapide et immédiat à celles-ci. La rapidité de l'accès diminue le temps nécessaire pour lancer la recherche et permet à cette dernière d'arriver sur le marché et d'obtenir un brevet avant les autres. C'est pourquoi les entreprises cherchent à établir des collaborations avec des hôpitaux qui détiennent suffisamment d'informations, mais surtout, qui sont capables de proposer un accès rapide à leur infrastructure informatique.
Un changement de l'accès aux infrastructures informatiques est nécessaire
Les systèmes d'approvisionnement du monde médical sont des processus longs et complexes qui ne sont pas adaptés à la gestion cloud. Tout doit passer par un appel d'offres, toutes les demandes sont à court terme et nécessitent la mise en place de ce processus. /// Le modèle d'acquisition des organisations médicales en France et dans le reste du monde est bien souvent en décalage avec les exigences d'une infrastructure en mode cloud capable de prendre en charge le niveau d'innovation nécessaire.
Les établissements de recherche médicale capables de prendre en charge le niveau d’innovation ad hoc et d'adapter leurs processus d'approvisionnement en conséquence auront systématiquement une longueur d'avance : ils pourront lancer leurs recherches sans attendre, et ce même en situation d'urgence ; ou, si la priorité est davantage la disponibilité élevée et immédiate des ressources, mettre en place des processus d'analyse et de calcul de grande ampleur. Libre à eux ensuite d'étendre ou de réduire la voilure selon les besoins de l'étude.
Les avantages des recherches collaboratives pour l'hôpital sont nombreux. Ces efforts communs permettent de démocratiser l'accès à des traitements vitaux, d'attirer de meilleurs médecins et chercheurs avec la promesse de conditions de recherche optimales, et d'accéder aux dernières technologies de pointe. En contrepartie, un hôpital (surtout un hôpital public) doit se demander d'où viendra le financement de ces infrastructures.
La première option est celle de l'autofinancement. Dans ce cas, l'hôpital prend en charge le risque lié à l'infrastructure, ce qui n'est pas toujours facile. Une autre option consiste à choisir des partenaires technologiques prêts à prendre ce risque. Ces partenaires doivent comprendre les exigences d'une telle collaboration et être capables de produire des solutions d'approvisionnement flexibles adaptées aux enjeux du XXIe siècle. Au lieu de faire payer les hôpitaux à l'avance, ils doivent également leur permettre de répercuter les coûts sur les entreprises cherchant à accéder aux informations. Ces modèles de tarification à l'utilisation, qui existent dans le monde du cloud depuis des années, doivent maintenant s'imposer en tant que base économique pour ce type de collaborations afin de nous permettre d'entrer dans la nouvelle ère de la médecine.
Un hôpital doté d'une telle infrastructure cloud pourrait mener des recherches plus efficaces sur le COVID-19, accélérer les processus de recherche en général et, en exploitant cette infrastructure 365 jours par an, ouvrir la voie à la médecine de demain.