Lionel Husson, François-Benjamin Remazeilles et Jean-Pascal Perrein ont mis en musique, pour GouvInfo IAI, les témoignages de :
• Gérard Bagnoud – Directeur UNIRIS
• Christophe Binot – Responsable gouvernance de l’information TOTAL
• Marc Borry – Premier conseiller Police Fédérale de Belgique
• Yael Cohen Hadria – Associate Marvell Avocats
• Olivier Deboisboisel – Président PAGE
• Marie-Laurence Dubois – Président AAFB
• David Fayon – Groupe la Poste
• Alain Garnier – Président Jamespot
• François Herlent – Responsable gouvernance de l’information Maif
• Jannick Labatut – Département de la Seine Saint Denis
• Philippe Marti – SWATCH
• Sabrina Menasria – Data & Transformation strategist
• Joanna Pomian – Chief Digital Officer Lpa-Cgr Avocats
• Isabelle Wattiau - Professeure titulaire chaire ESSEC Stratégie et gouvernance de l'information
GouvInfo est une marque, créée par la société de conseil 3org, « comme une initiative non commerciale ouverte aux personnes qui souhaitent mûrir, partager, développer la notion de gouvernance autour de l’information et de ses données ». La marque a évolué en 2014 et est devenue une association loi 1901 à but non lucratif : GouvInfo IAI (information Autonome Intelligente).
Les auteurs sont convaincus d’une différence entre données et informations, entre professionnels de la donnée et professionnels de l’information, et donc entre gouvernance de la donnée et gouvernance de l’information. Un sujet passionnant mais débordant de concepts, de traductions, et de spécificités organisationnelles de certaines entreprises.
Dans ce débat, l’angle proposé par l’Océan Bleu est très intéressant. Il éclaire une facette du sujet, parfois de manière un peu partisane, en valorisant l’information, et en minimisant la donnée. Mais ce parti pris est, en lui-même, intéressant à analyser.
Pour les coordinateurs du projet, il existe dans l’entreprise trois silos : le silo « data » qualifié de « proche des populations techniques qui cherchent à maitriser de façon analytique cette donnée » ; le silo « document » proche de populations opérationnelles ; et le silo des systèmes informatiques, « impacté de plein fouet par un manque de responsabilisation face à la gestion des données de l’entreprise ». Ce qui permet d’expliquer pourquoi il faut mettre en place, selon les auteurs, une gouvernance de l’information, sans laquelle « nos organisations resteront archaïques ».
Dans le document, les points de vue s’enchaînent, et parfois se contredisent. C’est ce qui fait la force, et la faiblesse, du document. Plusieurs des auteurs axent leur discours sur la valeur de l’information ; une position qui permet en effet de vendre le projet à une direction générale toujours réticente à investir dans des projets organisationnels. Le premier article, signé Gérard Bagnoud, est une excellente synthèse en deux pages de l’importance du rôle de l’Humain dans la mise en place d’une gouvernance.
Puis Christophe Binot, responsable de la gouvernance de l’information chez Total, en explique les enjeux, et pourquoi ce « n’est pas une discipline de placard, c’est un des enjeux majeurs de toute organisation de ce XXIe siècle ». Il s’aventure également sur le chemin des définitions, et explique que « une donnée a une valeur numérique ; une information est une donnée enrichie par un contexte, mais une information n’est pas forcément base sur une donnée ». Il considère donc que les données non-structurées (email, flux vidéo, audio…) ne sont pas des données, mais des documents. Ce qui permet de redonner un rôle aux « professionnels de l’information », qui sont en réalité des professionnels du document (archivistes, documentalistes, bibliothécaires…) ; et de mettre en selle le gouverneur de l’information qui chapeauterait la gouvernance des données et celle des documents, plus celle des systèmes d’information. A vouloir épargner tout le monde, on rajoute finalement une couche… et les coûts associés. Peut-être est-ce possible chez Total, mais sans doute pas dans toutes les entreprises.
Pour Yael Cohen Hadria, avocat associée et DPO chez Marvell Avocats, c’est même le DPO qui pourrait monter en grade et prendre en charge la gouvernance de l’ensemble : « Il est donc l’acteur tout indiqué pour porter la démarche de gouvernance de l’information, au sens large, des entreprises ». C’est un peu oublier son rôle encadré par la loi, son indépendance. Il ne peut pas être pénalisé, ni recevoir d’instructions… difficile à concilier avec la direction d’une gouvernance opérationnelle. Peut-il réellement être juge et partie ?
Le problème souligné par ce débat terminologique sur la couverture des « gouvernances » est en réalité un problème humain, de titres, de compétences, et de générations. Les professionnels du document, de la donnée, du système d’information, viennent d’horizons très différents. Les professionnels de la donnée semblent avoir le vent en poupe, mais Marie-Laurence Dubois, Consultante en gestion documentaire et archivage managérial chez Valorescence, voit plutôt les professionnels du document reprendre le flambeau, « c’est en associant les compétences des gestionnaires de l’information, des juristes et des informaticiens, qu’une organisation se donne toutes les chances de réussir sa gouvernance informationnelle ».
Chacun voit midi à sa porte, et défend sa propre histoire. C’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce document, dont la lecture croisée devient une véritable table-ronde.
Le document est à télécharger gratuitement sur le site de GouvInfo IAI.
• Gérard Bagnoud – Directeur UNIRIS
• Christophe Binot – Responsable gouvernance de l’information TOTAL
• Marc Borry – Premier conseiller Police Fédérale de Belgique
• Yael Cohen Hadria – Associate Marvell Avocats
• Olivier Deboisboisel – Président PAGE
• Marie-Laurence Dubois – Président AAFB
• David Fayon – Groupe la Poste
• Alain Garnier – Président Jamespot
• François Herlent – Responsable gouvernance de l’information Maif
• Jannick Labatut – Département de la Seine Saint Denis
• Philippe Marti – SWATCH
• Sabrina Menasria – Data & Transformation strategist
• Joanna Pomian – Chief Digital Officer Lpa-Cgr Avocats
• Isabelle Wattiau - Professeure titulaire chaire ESSEC Stratégie et gouvernance de l'information
GouvInfo est une marque, créée par la société de conseil 3org, « comme une initiative non commerciale ouverte aux personnes qui souhaitent mûrir, partager, développer la notion de gouvernance autour de l’information et de ses données ». La marque a évolué en 2014 et est devenue une association loi 1901 à but non lucratif : GouvInfo IAI (information Autonome Intelligente).
Les auteurs sont convaincus d’une différence entre données et informations, entre professionnels de la donnée et professionnels de l’information, et donc entre gouvernance de la donnée et gouvernance de l’information. Un sujet passionnant mais débordant de concepts, de traductions, et de spécificités organisationnelles de certaines entreprises.
Dans ce débat, l’angle proposé par l’Océan Bleu est très intéressant. Il éclaire une facette du sujet, parfois de manière un peu partisane, en valorisant l’information, et en minimisant la donnée. Mais ce parti pris est, en lui-même, intéressant à analyser.
Pour les coordinateurs du projet, il existe dans l’entreprise trois silos : le silo « data » qualifié de « proche des populations techniques qui cherchent à maitriser de façon analytique cette donnée » ; le silo « document » proche de populations opérationnelles ; et le silo des systèmes informatiques, « impacté de plein fouet par un manque de responsabilisation face à la gestion des données de l’entreprise ». Ce qui permet d’expliquer pourquoi il faut mettre en place, selon les auteurs, une gouvernance de l’information, sans laquelle « nos organisations resteront archaïques ».
Dans le document, les points de vue s’enchaînent, et parfois se contredisent. C’est ce qui fait la force, et la faiblesse, du document. Plusieurs des auteurs axent leur discours sur la valeur de l’information ; une position qui permet en effet de vendre le projet à une direction générale toujours réticente à investir dans des projets organisationnels. Le premier article, signé Gérard Bagnoud, est une excellente synthèse en deux pages de l’importance du rôle de l’Humain dans la mise en place d’une gouvernance.
Puis Christophe Binot, responsable de la gouvernance de l’information chez Total, en explique les enjeux, et pourquoi ce « n’est pas une discipline de placard, c’est un des enjeux majeurs de toute organisation de ce XXIe siècle ». Il s’aventure également sur le chemin des définitions, et explique que « une donnée a une valeur numérique ; une information est une donnée enrichie par un contexte, mais une information n’est pas forcément base sur une donnée ». Il considère donc que les données non-structurées (email, flux vidéo, audio…) ne sont pas des données, mais des documents. Ce qui permet de redonner un rôle aux « professionnels de l’information », qui sont en réalité des professionnels du document (archivistes, documentalistes, bibliothécaires…) ; et de mettre en selle le gouverneur de l’information qui chapeauterait la gouvernance des données et celle des documents, plus celle des systèmes d’information. A vouloir épargner tout le monde, on rajoute finalement une couche… et les coûts associés. Peut-être est-ce possible chez Total, mais sans doute pas dans toutes les entreprises.
Pour Yael Cohen Hadria, avocat associée et DPO chez Marvell Avocats, c’est même le DPO qui pourrait monter en grade et prendre en charge la gouvernance de l’ensemble : « Il est donc l’acteur tout indiqué pour porter la démarche de gouvernance de l’information, au sens large, des entreprises ». C’est un peu oublier son rôle encadré par la loi, son indépendance. Il ne peut pas être pénalisé, ni recevoir d’instructions… difficile à concilier avec la direction d’une gouvernance opérationnelle. Peut-il réellement être juge et partie ?
Le problème souligné par ce débat terminologique sur la couverture des « gouvernances » est en réalité un problème humain, de titres, de compétences, et de générations. Les professionnels du document, de la donnée, du système d’information, viennent d’horizons très différents. Les professionnels de la donnée semblent avoir le vent en poupe, mais Marie-Laurence Dubois, Consultante en gestion documentaire et archivage managérial chez Valorescence, voit plutôt les professionnels du document reprendre le flambeau, « c’est en associant les compétences des gestionnaires de l’information, des juristes et des informaticiens, qu’une organisation se donne toutes les chances de réussir sa gouvernance informationnelle ».
Chacun voit midi à sa porte, et défend sa propre histoire. C’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce document, dont la lecture croisée devient une véritable table-ronde.
Le document est à télécharger gratuitement sur le site de GouvInfo IAI.