Gartner ou le rôle décisif de l'Hyphen


Rédigé par Sébastien Beausoleil - Associé Gérant Hyphenity le 8 Novembre 2008



Sébastien BEAUSOLEIL
J'ai encore la naïveté de croire que le vade-mecum annuel de Gartner sur les erreurs irréversibles des projets de Business Intelligence (BI) cessera un jour de reprendre les problématiques des années antérieures... Pour ce faire, l'évolution de la culture projet serait de bon augure.

Force est de constater que l'inventaire 2008 de Messieurs James Richardson et Bill Hostmann ne diffère pas tant des versions passées, et pour cause : les acteurs des projets décisionnels, et plus particulièrement du marché du conseil, restent ancrés dans une culture projet inopérante face aux spécificités de la sphère du décisionnel. En conséquence, les analystes de Gartner ne peuvent que constater la malheureuse pérennité des erreurs soulevées déjà à la fin des années 1990, notamment l'absence de lien entre les mondes fonctionnel et technique.

Conscientes de la valeur ajoutée de la BI dans l'amélioration des décisions opérationnelles et stratégiques, les directions générales ont déployé des outils décisionnels à l'échelle de l'entreprise et non plus du seul département financier. Les DSI se sont ainsi vues confier la responsabilité de tels projets. Or, Bill Hostmann constate que la plupart des 'DSI se heurt(e) à une difficulté majeure : l'adhésion des fonctionnels aux outils décisionnels. [...] Il s'agit d'un obstacle commun, aux causes non technologiques (politique, implication des sponsors, etc.) et pouvant mener tout projet BI à sa perte.' Malheureusement, le constat me semble même plus complexe. Si effectivement les équipes fonctionnelles, notamment les contrôleurs de gestion, sont toujours à l'origine des spécifications des solutions à mettre en oeuvre, nous constatons quasi systématiquement que ces profils fonctionnels disparaissent dès le début de la phase d'intégration, le projet étant alors perçu comme purement informatique. Il en résulte un manque d’adhésion de la part des utilisateurs finaux qui ne reconnaissent plus, à l'arrivée, leurs spécifications et qui se retrouvent face à des outils souvent inadaptés à leur métier, à leurs procédures, voire à leurs compétences !

Parallèlement, bon nombre d’organisations ne parviennent pas à bâtir une stratégie BI complète (identifier dans quelles mesures les solutions BI améliorent les procédures opérationnelles et, par voie de conséquence, les résultats financiers) avant de s’engager dans la mise en place d’outils dont les tickets d’entrée s’élèvent encore souvent à plus de 300 K€.

Nous comprenons donc bien que dans un projet décisionnel, le fonctionnel doit cadrer le technique. Les acteurs impliqués, et notamment les consultants vous accompagnant, doivent alors garantir le respect des enjeux fonctionnels tout au long du projet BI. Nous percevons bien le rôle décisif du 'trait d’union' :

* La transcription des besoins fonctionnels en modèles logiques structurant les SI et l’organisation
* L’intégration des problématiques système (et donc de coûts et de délais) dans les arbitrages fonctionnels (lotissement, fonctionnalités, priorités, etc.) tout en assurant l’évolutivité de la solution décisionnelle
* L’organisation de la communication entre les mondes fonctionnels et techniques, opposés par le vocabulaire (métier vs. technique), la culture (macro vs. détail), les objectifs (résultat vs. méthode)

Le trait d'union est donc bien un facteur clef de succès incontournable !



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