Et si Google se lançait dans le décisionnel…


Rédigé par le 12 Juin 2007

A la lumière de l’accord annoncé la semaine dernière entre Google et Salesforce.com, il n’est pas absurde de réfléchir à la transitivité de cette alliance et son application dans notre domaine de l’informatique décisionnelle. Quelles pourraient en être la forme et les conséquences ?



Il y a quelques jours, Salesforce.com et Google rendaient officiels un partenariat significatif dans le domaine de la gestion de la relation client (CRM). Google, le maître de l’internet grandes dimensions, grand public, dont les chiffres de visites comme d’affaires se comptent en milliards. Salesforce.com, l’iconoclaste éditeur de CRM, pourfendeur Siebel puis de Microsoft et chantre de l’ASP devenu sous sa coupe un slogan « no software ». Le premier s’intéresse essentiellement aux individus, au grand public. Le second ne vend sa solution que par paquet d’utilisateurs, aux entreprises. Une alliance que l’on pourrait donc qualifiée d’inattendue, voir de contre-nature ; mais qui en réalité illustre le mariage de deux fournisseurs qui lorgnent chacun sur la clientèle et la réussite de l’autre.

Et pourtant, livrons-nous à un petit exercice ; la transposition d’une telle démarche dans le domaine du décisionnel. Si Google s’intéresse de près au potentiel que représentent les entreprises (son offre Google Entreprise, puis maintenant cet accord avec Salesforce.com), il pourrait bien percevoir le marché du décisionnel comme un de ses prochains objectifs.
Et de l’autre coté, un acteur challenger pourrait voir dans l’association possible avec Google un potentiel de notoriété et de croissance fulgurante.

Si Google manifestait un tel intérêt, sans doute les candidats au rapprochement seraient-ils issus des challengers plus que des leaders. On imagine mal un Microsoft, Oracle ou SAP prendre le risque d’une association cannibale avec Google. En revanche, un éditeur plus spécialisé, éventuellement en période de doute stratégique, pourrait y voir un moyen de dépasser d’un coup ces éditeurs de plate-forme et ainsi de jouer les trouble-fêtes. Il faudrait bien entendu que sa solution soit réellement ASP/SaaS. On pense donc à Business Objects, Cognos, Information Builders ou un autre éditeur plus petit. Celui qui choisirait cette voie bénéficierait en tous cas d’une accélération de notoriété considérable, et d’un impact positif sur son cours de bourse…
Une telle annonce aurait par opposition un impact négatif sur les grands acteurs « plate-forme » que nous citions ci-dessus. Le plus touché serait sans nul doute Microsoft.

Mais une telle annonce est-elle réaliste ? Elle se heurterait à de nombreux obstacles. Tout d’abord le décisionnel n’est pas le CRM. Le mode ASP a bien « pris » dans le domaine du CRM, mais les réticences restent nombreuses dans le domaine de l’aide à la décision ; propriété et confidentialité des données, volumes à transférer, disponibilité des données à distance… autant de barrières qui pourraient cependant être levées peu à peu. Les dernières acquisitions de Business Objects et de Cognos ciblent toutes deux ce domaine de l’ASP, l’ETL de Talend devrait lui aussi proposer une version ASP.

Alors fiction ou anticipation ? Qu’en pensez-vous ?



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