En direct du CES 2016 à Las Vegas


Rédigé par le 8 Janvier 2016



Mercredi, c'est Big Data !

Aujourd’hui, mercredi, c’était l’ouverture officielle du CES, après deux journées réservées aux pré-annonces pour la presse. De 1000 et quelques journalistes, on passe à 170 000 visiteurs… la ville est envahie de badges aux couleurs du CES.
Ce sont trois jours destinés à visiter des centaines de stands (des milliers si vous êtes courageux) et à chercher, en ce qui me concerne, les quelques pépites susceptibles d’intéresser mes lecteurs. Je vous ferai donc grâce des multiples objets connectés destinés à vos animaux de compagnie, des divers accessoires de cuisine pour cuire le thé et préparer des plats cuisinés, ou l’inverse. Quant à la salle consacrée à la beauté connectée, je vous avoue que j’ai fais l’impasse...

Aujourd’hui je me suis consacré au Big Data. Est-ce qu’on parle de Big Data au CES ? Oui, mais il faut vraiment chercher. D’une part car le CES est un salon dédié aux technologies pour les consommateurs, donc on est un peu hors sujet, et d’autre part car les fabricants d’objets connectés oublient pour la plupart la dimension analyse globale des données et monétisation, comme je l’expliquai la semaine dernière.

Côté Big Data, j’ai donc repéré pour vous :

- Les normands de CreativeData, propulseurs de Saggie présenté il y a quelques semaines dans Decideo. Une technologie certainement révolutionnaire, car les douanes américaines ont bloqué pour l’instant la « Box Big Data Saggie ». Sans doute sont-ils curieux de découvrir cette technologie française. Heureusement, grâce au cloud, ils ont pu assurer les démonstrations sur leur stand.

- Une autre société française, E-Prospects, de Montpellier, présentait son offre de valorisation des données clients. Pour les médias, les assureurs, les banques, et tous ceux qui ont des données disponibles, E-Prospects propose de les analyser, et de les valoriser. Vos données contiennent une valeur cachée, pour vous ou pour quelqu’un d’autre. Après la France, E-Prospects attaque donc l’Amérique du Nord, via le CES et le Canada où ils ont commencé à prospecter.

- Et puis il y avait « Big Data in a Tiny Cube », proposé par Picocluster. Imaginez 100 Raspberry Pi regroupés en cluster dans une tour en plastique transparent du plus bel effet. Au total jusqu’à 100 Go de RAM, 2,7 To de stockage pour Hadoop.et un prix qui variera de 300$ pour 3 noeuds à 11 000$ pour 100 noeuds.

- Autre nouveauté, lancée il y a quelques jours, OMNITY. Un outil de recherche et de présentation d’informations dédié aux données non structurées. Cela existe déjà bien sur, mais cette nouvelle solution semble bien exécutée. Disponible pour le moment en cloud pour le public, les créateurs de la solution n’ont pas encore développé d’offre professionnelle et verticalisée. Mais une démonstration de quelques minutes montre tout de suite le potentiel pour l’analyse des bases documentaires d’entreprises, pour la veille concurrentielle, l’analyse de documents juridiques, ou dans le monde académique pour l’analyse d’articles scientifiques.

Mardi, journée presse - voitures connectées, voitures autonomes

Aujourd’hui je vais vous parler d’automobiles.
Ce qui est marquant au CES 2016, c’est que l’on entend finalement pas parler de Google ou de Tesla. Mais de Valeo, Toyota, Nvidia, Bosch, etc.
L’automobile connectée ou autonome, a dépassé les frontières de ses deux précurseurs. Et tout le monde s’empare du sujet.
Encore une fois, ne parlons pas de gadgets, mais des données et des algorithmes qui permettent à ces machines de fonctionner.
Ce qui est bien dans une auto, c’est que contrairement à un téléphone mobile, on a pas de problème de place ! On peut y caser presque toute l’électronique que l’on veut.
Cela n’empêche pas Nvidia, le constructeur de cartes graphiques et d’accélération GPU, de dévoiler DRIVE PX2 : un concentré de puissance, qui regroupe sur une même carte mère l’équivalent de 150 MacBook Pro.
12 coeurs de processeurs, apportent une puissance de 8 teraflops. Et PX2 peut traiter 24 opérations de deep learning par seconde. Une puissance nécessaire pour que les algorithmes de conduite autonome soient capables de réagir à toutes les situations.
C’est aussi sur ce terrain que Toyota Research Institute consacre un milliard de dollars, en collaboration avec le MIT et Stanford.
L’objectif est tout simplement de rendre les automobiles incapables de provoquer un accident. Oui, vous avez bien entendu, une auto garantie sans accident responsable possible. C’est un rêve pour tout le monde. Sauf pour les assureurs. Imaginez vous que le marché de l’assurance automobile pourrait disparaître d’ici 15 à 20 ans ? Ca c’est de la disruption !
Toyota a fait le point sur l’organisation et les objectifs de son institut de recherche.
Un institut doté de pas moins de 1 milliard de dollars par le constructeur automobile.
L’objectif : simple et efficace, sauver 30 000 vies par an aux Etats-Unis. En développant la voiture incapable d’être à l’origine d’un accident. Les enjeux sont à la mesure de l’investissement.
En quelques mots, l’objectif est de donner à la voiture la capacité de comprendre son environnement, et de transmettre les informations aux autres agents qui l’entourent.
Comment ? En créant deux centres de recherche, à côté de Stanford sur la côte Ouest, et à côté du MIT sur la côte Est.

Lundi, CES Unveiled

Le CES c’est la démesure. Toute la ville de Las Vegas consacrée pendant une semaine aux technologies.
Et c’est le développement des technologies pour le grand public qui propulse les chiffres du CES depuis quelques années. Plus de 170 000 visiteurs l’année dernière, plus de 1000 journalistes du monde entier pour couvrir l’événement, et pas moins de 3 centres de conférences réquisitionnés dans la ville du jeu.
Je ne vais pas vous raconter la même histoire que ce que vous pourrez entendre de mes amis Jérome Colombain pour la France, ou Jean-Michel Vanasse pour le Québec.
C’est un autre CES que je vais tenter de vous faire découvrir, celui qui concerne les professionnels.
Car au milieu des milliers de gadgets électroniques pour le grand public, de plus en plus de sociétés plus “B2B” profitent de l’attraction médiatique pour y présenter d’autres catégories de solutions.
Mais attention, pas toutes ! Et une autre conférence, Collision, qui aura lieu cette année à New Orleans, se définit comme l’anti-CES.
Mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui.

Ce lundi était le jour de “CES Unveiled”, le dévoilement comme on dit au Québec. Dans un centre de conférences excentré, les participants étaient invités à découvrir 165 exposants. 165 sur les milliers qui exposeront pendant le reste de la semaine. 165 sélectionnés, et qui ont payé, pour exposer en avant-première leurs innovations.

Ce qui marque tout d’abord le français qui se rend au CES, c’est le nombre de français. Du côté des exposants, du côté des journalistes, mais beaucoup moins du côté des participants. Les sociétés françaises partent à la conquête de l’Amérique, suivant fièrement les coqs gouvernementaux de la fameuse French Tech… nous en reparlerons cette semaine.

Mon objectif dans cette foire aux nouveaux gadgets est de sélectionner les quelques innovations susceptibles d’intéresser les professionnels que vous êtes. Et vous connaissez mon intérêt pour le monde des données; c’est donc du côté des objets analyseurs de données que j’ai essayé de me concentrer. Des données, et le modèle économique qui va avec.



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