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Dix ans après les attentats américains, le blanchiment d’argent est devenu un enjeu clé pour les institutions financières et la sécurité des nations


Rédigé par Tony Wicks, NICE Actimize le 14 Septembre 2011

La décennie qui vient de s’écouler depuis les attentats perpétrés par Al-Qaida sur le sol américain, cristallisés par la chute des deux tours jumelles du World Trade Center, a vu se succéder des dizaines d’attentats dans le monde, de Madrid à Londres en passant par l’Inde, l’Irak, le Pakistan ou encore l’Indonésie. Aux actions armées et militaires se sont superposées des recherches plus « discrètes » (mais non moins essentielles) de solutions pour identifier, traquer et démanteler les réseaux de financement des groupes terroristes, alimentés par des capitaux de toutes origines, relevant tantôt du blanchiment d’argent, tantôt de son noircissement. Parallèlement, nous avons assisté à un réel durcissement de la législation concernant la circulation des capitaux financiers, notamment aux Etats-Unis, avec les dispositions spécifiques de déclaration et de contrôle des échanges inscrites dans le Patriot Act.



Tony Wicks, expert et directeur des solutions anti-blanchiment d’argent chez NICE Actimize
Tony Wicks, expert et directeur des solutions anti-blanchiment d’argent chez NICE Actimize
Sur le continent africain, que ce soit en Côte d’Ivoire, en Tunisie, en Egypte ou en Libye, la résistance armée avant la chute prévisible des dirigeants locaux avait amené plusieurs pays et institutions à prendre des mesures fortes pour non seulement éviter une fuite importante de capitaux mais aussi pour bloquer les tentatives possibles de soutien à des actions terroristes menées en représailles contre les démocraties occidentales pour leur soutien aux peuples révoltés. Afin de rester en conformité avec l’environnement légal qui se renforce et se complexifie, les institutions financières investissent, tant au niveau de la formation de leurs collaborateurs que dans des solutions technologiques de veille, de surveillance et de détection des différents types de fraude.

Dans leur prise de conscience, les institutions financières doivent composer à la fois avec une stratégie à long terme et disposer d’emblée d’une grande réactivité basée sur un plan gradué et dynamique de tactiques prédéfinies. Sur le long terme, l’objectif, en plus de se conformer strictement à la loi et à la réglementation, est de consolider leur assise économique afin de prévenir au maximum les tentatives de fraude tant externes qu’internes, de manière transverse et en temps réel. Ce faisant, les institutions financières limitent les éventuelles pertes, optimisent les coûts opérationnels et surtout préservent leur réputation et la sécurité de leurs clients.

En dix ans, la puissance de calcul et d’analyse des données a augmenté très fortement tandis que les canaux de communication se sont étendus, multipliés et que la vitesse des transactions s’est également accrue. C’est donc à une véritable course contre la montre que s’emploient les acteurs de la surveillance et de la détection des fraudes. Les paradigmes syntaxiques en œuvre pour identifier par exemple des titulaires de compte inscrits dans les listes de personnes ou sociétés sensibles sont devenus essentiels pour détecter toutes les occurrences possibles d’un nom. Le nom de Muhammar Kadhafi représente selon les retranscriptions phonétiques des dizaines de milliers de variantes possibles. Ce sont ainsi ces millions de combinaisons qui sont comparées à chaque instant dans le monde, au fil des mises à jour de ces listes et de l’expérience accrue des opérateurs.

Pour obtenir des résultats significatifs, c’est à dire optimiser les coûts et éviter toute turbulence dans les services rendus aux clients au quotidien, il faut, suivant l’expression, « une main de fer dans un gant de velours ». Fermeté dans la volonté d’une institution à lutter contre les tentatives illicites et coopérer au plus près avec les autorités et le marché ; souplesse et réactivité dans les systèmes de sécurité afin de maintenir aussi bas que possible le taux de faux-positifs sans encombrer le système par des alertes inutiles. La meilleure façon de tester les systèmes est de mesurer la capacité des institutions financières à soutenir les mouvements financiers consécutifs aux bouleversements géopolitiques en Afrique du Nord et à prévenir les nouveaux axes économiques qui vont en résulter. Renforcer les solutions anti-fraude c’est aussi se donner les moyens de mieux connaître ses clients actuels et futurs et de les accompagner au plus près de leurs intérêts. En un mot : préparer le terrain pour de nouveaux marchés sécurisés et pacifiés.




Commentaires

1.Posté par SAAL le 15/09/2011 14:39
Article trés intéressant. Nous avons mis en place une solution BI de ce type pour le compte d'une grande banque francaise (avec Talend)...L'utilisation d'algorithme et de modèle statistiques (type Bayesien) permettant de détecter les faux positifs donne un périmètre encore plus large d'interêt de ces outils.
Comme souvent, les outils propriétaires brident la capacité d'enrichir les règles fonctionnelles de détection (critères et scénarios), ainsi que la richesse des rapports souhaités et donc au final l'efficacité des opérationnels (Compliance Officer). Ils n'en restent pas moins, comme en atteste la justesse des propos de M.Wicks, d'excellents outils où finalement la connaissance fonctionnelle est maitrisée par l'éditeur.

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