L'éditeur Business Objects (nouvellement SAP) a annoncé la semaine dernière la sortie de sa nouvelle plateforme BusinessObjects XI 3.0. Signe des temps, cette nouvelle plateforme fait une large place à la prise en charge des données non structurées (courriers électroniques, fichiers bureautiques, contenus web, flux RSS, …). Son nouveau produit PoleStar, reprend l'ergonomie des moteurs de recherche en proposant une interrogation à partir de mots-clés. En fonction des éléments identifiés, le produit interroge les sources disponibles, génère le graphique le plus pertinent et permet l’exploration des données. Ce nouveau type d'interface devrait ravir tout autant l'utilisateur, libéré de la compréhension de l’organisation des données, que le service informatique, libéré de la conception des états. Bénéficiant du rachat en 2007 de l'éditeur Inxight, Business Objects a aussi développé son offre avec beaucoup de succès dans le domaine de l'interrogation des données non structurées et l'analyse des données textuelles.
Ce mouvement technologique vers les données non structurées n'est pas isolé et de nombreux éditeurs tentent de combiner la simplicité des moteurs de recherche avec les fonctionnalités de leurs outils décisionnels. En 2006 et 2007, Cognos, Hyperion, SAS et Information Builders, avaient déjà tissé des partenariats avec Google pour élargir leurs offres en ce sens.
Pour parvenir au même but, Microsoft a fait évoluer sa plateforme SQL Server et a accru les fonctionnalités décisionnelles de son produit SharePoint. L’une des principales nouveautés de SQL Server 2008 sera de lier les données non structurées identifiées au sein du système d’information à des éléments stockés dans les bases de données. En proposant des fonctions de recherche et d’analyse croisées de ces deux types de données, Microsoft consacre lui aussi le rapprochement des bases de données et des moteurs de recherche d’entreprise.
En 2008, tous les grands éditeurs BI travaillent à l'incorporation des données non structurées dans les flux alimentant les systèmes décisionnels et les tableaux de bord des utilisateurs.
Au fur et à mesure de l'augmentation de la pertinence et de la qualité des résultats produits par ces nouveaux outils, le poids des données non structurées va progressivement augmenter dans le processus de décision pour se rapprocher de son poids réel dans le système d'information (on parle souvent de 80% d'informations non structurées pour 20% d'informations structurées). Avec un peu de recul, on se demandera certainement pourquoi nous avons jusqu'à présent dépenser autant d'effort pour n'exploiter que 20% de l'information disponible.
Ce mouvement technologique vers les données non structurées n'est pas isolé et de nombreux éditeurs tentent de combiner la simplicité des moteurs de recherche avec les fonctionnalités de leurs outils décisionnels. En 2006 et 2007, Cognos, Hyperion, SAS et Information Builders, avaient déjà tissé des partenariats avec Google pour élargir leurs offres en ce sens.
Pour parvenir au même but, Microsoft a fait évoluer sa plateforme SQL Server et a accru les fonctionnalités décisionnelles de son produit SharePoint. L’une des principales nouveautés de SQL Server 2008 sera de lier les données non structurées identifiées au sein du système d’information à des éléments stockés dans les bases de données. En proposant des fonctions de recherche et d’analyse croisées de ces deux types de données, Microsoft consacre lui aussi le rapprochement des bases de données et des moteurs de recherche d’entreprise.
En 2008, tous les grands éditeurs BI travaillent à l'incorporation des données non structurées dans les flux alimentant les systèmes décisionnels et les tableaux de bord des utilisateurs.
Au fur et à mesure de l'augmentation de la pertinence et de la qualité des résultats produits par ces nouveaux outils, le poids des données non structurées va progressivement augmenter dans le processus de décision pour se rapprocher de son poids réel dans le système d'information (on parle souvent de 80% d'informations non structurées pour 20% d'informations structurées). Avec un peu de recul, on se demandera certainement pourquoi nous avons jusqu'à présent dépenser autant d'effort pour n'exploiter que 20% de l'information disponible.
La parabole du réverbère
L'histoire du décisionnel ressemble par plusieurs aspects à l’histoire de l’ivrogne qui cherche ses clés sous un réverbère, non pas parce qu’il a la conviction de les avoir perdues à cet endroit, mais parce que c'est le seul endroit où il y a de la lumière. La focalisation initiale des éditeurs décisionnels sur des données structurées plus faciles à agréger relève du même état d'esprit.
Le décisionnel a pris la forme que nous lui connaissons au début des années 90 avec l'essor des bases de données relationnelles et des progiciels métiers. A cette époque, les ordinateurs savaient réaliser des calculs sur des données numériques mais avaient plus de difficultés à comprendre ou à synthétiser des données textuelles. L'information nécessaire à la prise de décision existait souvent au sein du système d'information sous la forme de rapports, de compte-rendus de réunion, de courriers, ... mais était difficilement mobilisable faute d'outils adaptées. Cette information utile à la décision, comme la clé de notre histoire, restait dans l'obscurité.
Bien qu'elles constituent une source importante d’informations pour les entreprises, les informations non structurées sont longtemps restées inexploitées dans les projets décisionnels faute d’outils capables de gérer leur complexité. A défaut de traiter méthodiquement ces données d'une grande richesse, on se limitait souvent à l'adjonction de quelques notes ou documents en pièces jointes pour appuyer les analyses réalisées sur des données commerciales ou financières. N'étant pas incorporées dans le reporting produit par les outils décisionnels, ces éléments qualitatifs se retrouvaient au mieux relégués parmi les annexes du rapport principal composé de tableaux de chiffres et de graphiques.
Avec l'augmentation des capacités de traitement et des performances de nos ordinateurs, la donne technologique a changé et les progrès réalisés dans le traitement automatique du langage (extraction de mots-clés, textmining, cartographie, catégorisation automatique, ...) permettent aujourd'hui l'utilisation des données non structurées au sein de systèmes d'analyse de documents et de systèmes d'aide à la décision. Le cercle de lumière de notre réverbère s'agrandit peu à peu.
En parallèle de ces progrès technologiques, le nombre de sources mobilisables pour participer au processus de décision a augmenté de façon exponentielle. Le décisionnel traditionnel, né et théorisé alors qu'Internet et les contenus web n'existaient pas, s'est développé avec pour seul terrain d'investigation les quelques sources de données internes de l'entreprise. En 15 ans, la situation a bien changé et nous sommes passés d'un déficit d'information à une véritable surcharge. Malheureusement pour notre ivrogne, la taille de la rue à explorer grandit au moins aussi vite que le cercle de lumière de notre réverbère.
Le décisionnel a pris la forme que nous lui connaissons au début des années 90 avec l'essor des bases de données relationnelles et des progiciels métiers. A cette époque, les ordinateurs savaient réaliser des calculs sur des données numériques mais avaient plus de difficultés à comprendre ou à synthétiser des données textuelles. L'information nécessaire à la prise de décision existait souvent au sein du système d'information sous la forme de rapports, de compte-rendus de réunion, de courriers, ... mais était difficilement mobilisable faute d'outils adaptées. Cette information utile à la décision, comme la clé de notre histoire, restait dans l'obscurité.
Bien qu'elles constituent une source importante d’informations pour les entreprises, les informations non structurées sont longtemps restées inexploitées dans les projets décisionnels faute d’outils capables de gérer leur complexité. A défaut de traiter méthodiquement ces données d'une grande richesse, on se limitait souvent à l'adjonction de quelques notes ou documents en pièces jointes pour appuyer les analyses réalisées sur des données commerciales ou financières. N'étant pas incorporées dans le reporting produit par les outils décisionnels, ces éléments qualitatifs se retrouvaient au mieux relégués parmi les annexes du rapport principal composé de tableaux de chiffres et de graphiques.
Avec l'augmentation des capacités de traitement et des performances de nos ordinateurs, la donne technologique a changé et les progrès réalisés dans le traitement automatique du langage (extraction de mots-clés, textmining, cartographie, catégorisation automatique, ...) permettent aujourd'hui l'utilisation des données non structurées au sein de systèmes d'analyse de documents et de systèmes d'aide à la décision. Le cercle de lumière de notre réverbère s'agrandit peu à peu.
En parallèle de ces progrès technologiques, le nombre de sources mobilisables pour participer au processus de décision a augmenté de façon exponentielle. Le décisionnel traditionnel, né et théorisé alors qu'Internet et les contenus web n'existaient pas, s'est développé avec pour seul terrain d'investigation les quelques sources de données internes de l'entreprise. En 15 ans, la situation a bien changé et nous sommes passés d'un déficit d'information à une véritable surcharge. Malheureusement pour notre ivrogne, la taille de la rue à explorer grandit au moins aussi vite que le cercle de lumière de notre réverbère.
Voir au delà du réverbère
Initiée il y a maintenant plusieurs années, la bataille des données structurées est terminée dans nombre d'entreprises alors que celle de la maîtrise des données non structurées ne fait que démarrer. Après avoir massivement investi dans leurs systèmes transactionnels et décisionnels, les entreprises ne peuvent aujourd'hui espérer d'innovations de rupture dans ces domaines. Au mieux, elles gagneront encore en ergonomie ou en puissance de traitement mais, du point de vue applicatif, les grandes fonctionnalités décisionnelles sont figées depuis une dizaine d'années. Il suffit de reprendre les white papers rédigés par les éditeurs pendant les années 90 pour s'en convaincre (requêtage, zoom, drill-down, permutation, reporting, planification budgétaire, consolidation, ... tout était déjà écrit). L'architecture web a remplacé le client/serveur mais les usages restent identiques. En l'absence de nouvelles promesses, les principales innovations du décisionnel structuré se concentrent sur les business models liés à l’open source et sur la baisse du ticket d’entrée des solutions.
L'émergence de systèmes décisionnels couplant données structurées et non structurées représentent une chance tant pour des éditeurs en quête d'un nouveau champ de bataille que pour les managers convaincus que la réalité est souvent plus complexe qu'un tableau de chiffres.
Nos systèmes décisionnels, s'alimentant majoritairement à partir des flux comptables et financiers; présentent au décideur une vision de l'environnement concurrentiel uniquement façonnée par les données collectées au sein de l'entreprise. Dépassant cette limite, les systèmes décisionnels du futur permettront le croisement d'informations collectées en interne avec des informations externes pour dresser un tableau plus réaliste du champ concurrentiel et aider le décideur dans son appréciation du rapport de force et des moyens d'actions de ses concurrents.
Ce changement de paradigme, appuyée par ces nouveaux outils, est tout simplement révolutionnaire et fait voler en éclat l'ancienne frontière entre l'informatique décisionnelle (business intelligence) et de l'intelligence économique (competitive intelligence) pour le plus grand bénéfice des décideurs en entreprises.
Cette vision du futur explique la combat de titans qui se déroule actuellement autour du moteur de recherche. Ce composant critique va rapidement devenir le point d'entrée unique de l'information d'entreprise permettant l'agrégation de l'ensemble des données disponibles, qu'elles soient structurées ou non. C'est autour de ce composant central d'accès à l'information que viendront se brancher les briques décisionnelles d'analyse et de présentation de l'information.
Ces outils décisionnels d'un nouveau genre, s'alimentant auprès de sources plus nombreuses et plus complexes, vont, dans un premier temps, accroître l'impression de surabondance d'information. Pour le manager saturé d'informations comme pour les éditeurs, le prochain défi sera de tisser des liens dans l'information disponible pour en révéler le sens. Pour réussir ce nouveau défi et bénéficier du dynamisme du marché de l'information non structurée, l'informatique décisionnelle va devoir étendre son champ de compétences et s'enrichir de nouveaux professionnels maîtrisant l'ingénierie linguistique et les technologies sémantiques. Nous assisterons certainement dans les années à venir au rapprochement des marchés de la Business Intelligence (BI), du Knowledge Management (KM) et de la gestion de contenu d’entreprise (ECM). La consolidation de 2007 n'était que le préambule des gigantesques mouvements qui se préparent. L'avenir du décisionnel promet d'être passionnant.
Si le sujet du mariage du décisionnel et des données non structurées vous intéresse, je vous invite à me retrouver à la conférence Search 2008 qui se tiendra Jeudi 21 Février à Paris. Je développerai ce thème en introduction de l’atelier Intelleco, cabinet de référence en intelligence économique et stratégique, qui a associé les concepts de la business intelligence et de la competitive intelligence au sein d’IntelligenceMaker, une plateforme de structuration de l’information au service de la décision.
Si cette conférence vous intéresse : http://www.search2008.org/
L'émergence de systèmes décisionnels couplant données structurées et non structurées représentent une chance tant pour des éditeurs en quête d'un nouveau champ de bataille que pour les managers convaincus que la réalité est souvent plus complexe qu'un tableau de chiffres.
Nos systèmes décisionnels, s'alimentant majoritairement à partir des flux comptables et financiers; présentent au décideur une vision de l'environnement concurrentiel uniquement façonnée par les données collectées au sein de l'entreprise. Dépassant cette limite, les systèmes décisionnels du futur permettront le croisement d'informations collectées en interne avec des informations externes pour dresser un tableau plus réaliste du champ concurrentiel et aider le décideur dans son appréciation du rapport de force et des moyens d'actions de ses concurrents.
Ce changement de paradigme, appuyée par ces nouveaux outils, est tout simplement révolutionnaire et fait voler en éclat l'ancienne frontière entre l'informatique décisionnelle (business intelligence) et de l'intelligence économique (competitive intelligence) pour le plus grand bénéfice des décideurs en entreprises.
Cette vision du futur explique la combat de titans qui se déroule actuellement autour du moteur de recherche. Ce composant critique va rapidement devenir le point d'entrée unique de l'information d'entreprise permettant l'agrégation de l'ensemble des données disponibles, qu'elles soient structurées ou non. C'est autour de ce composant central d'accès à l'information que viendront se brancher les briques décisionnelles d'analyse et de présentation de l'information.
Ces outils décisionnels d'un nouveau genre, s'alimentant auprès de sources plus nombreuses et plus complexes, vont, dans un premier temps, accroître l'impression de surabondance d'information. Pour le manager saturé d'informations comme pour les éditeurs, le prochain défi sera de tisser des liens dans l'information disponible pour en révéler le sens. Pour réussir ce nouveau défi et bénéficier du dynamisme du marché de l'information non structurée, l'informatique décisionnelle va devoir étendre son champ de compétences et s'enrichir de nouveaux professionnels maîtrisant l'ingénierie linguistique et les technologies sémantiques. Nous assisterons certainement dans les années à venir au rapprochement des marchés de la Business Intelligence (BI), du Knowledge Management (KM) et de la gestion de contenu d’entreprise (ECM). La consolidation de 2007 n'était que le préambule des gigantesques mouvements qui se préparent. L'avenir du décisionnel promet d'être passionnant.
Si le sujet du mariage du décisionnel et des données non structurées vous intéresse, je vous invite à me retrouver à la conférence Search 2008 qui se tiendra Jeudi 21 Février à Paris. Je développerai ce thème en introduction de l’atelier Intelleco, cabinet de référence en intelligence économique et stratégique, qui a associé les concepts de la business intelligence et de la competitive intelligence au sein d’IntelligenceMaker, une plateforme de structuration de l’information au service de la décision.
Si cette conférence vous intéresse : http://www.search2008.org/