Paul Landucci, PDG de Harry Software
Pendant que les grands éditeurs américains se battent à coups de milliards de dollars et d’OPA, les sociétés françaises se regroupent, pour renforcer leurs positions locales et tenter de peser un peu plus dans la balance face aux grands éditeurs mondiaux. Cela semble en tous cas la stratégie de Coheris, il y a quelques années SSII spécialisée dans le CRM, qui a racheté par étape plusieurs outils pour constituer une offre logicielle dont Conso+, Iso et maintenant Harry Software dans le décisionnel.
Deux sociétés complémentaires
Jean-Pierre Creput, PDG de Coheris
Harry Software est un éditeur français de solutions décisionnelles, connu pour deux spécificités : sa connectivité particulièrement ouverte aux grands systèmes de production informatique type « mainframe » encore très utilisés dans les banques et les compagnies d’assurance. Mais également une technologie originale basée sur le concept de serveur vectoriel de données. Les informations ne sont ni stockées en relationnel, ni stockées en multidimensionnel, mais en mode vectoriel. Une organisation qui permettrait d’atteindre des temps de réponse particulièrement courts, et de traiter de gros volumes de données.
Coheris est un des seuls éditeurs français de solutions de gestion de la relation client. Il dispose d’une gamme complète, mais se distingue particulièrement dans le domaine du service client, avec son progiciel phare, Conso+, utilisé notamment dans les domaines de la banque, de l’assurance, chez les constructeurs automobiles…
C’est justement sur cette complémentarité client que Coheris et Harry Software se sont retrouvés, notant un certain nombre de clients communs.
Autre complémentarité, côté produit, les outils Coheris ne disposent pas de fonctionnalités avancées de reporting et d’analyse. Or le CRM entre en phase de reprise, principalement car les entreprises semblent avoir compris le potentiel qu’elles pouvaient tirer de leurs données clients en les analysant.
Coheris est un des seuls éditeurs français de solutions de gestion de la relation client. Il dispose d’une gamme complète, mais se distingue particulièrement dans le domaine du service client, avec son progiciel phare, Conso+, utilisé notamment dans les domaines de la banque, de l’assurance, chez les constructeurs automobiles…
C’est justement sur cette complémentarité client que Coheris et Harry Software se sont retrouvés, notant un certain nombre de clients communs.
Autre complémentarité, côté produit, les outils Coheris ne disposent pas de fonctionnalités avancées de reporting et d’analyse. Or le CRM entre en phase de reprise, principalement car les entreprises semblent avoir compris le potentiel qu’elles pouvaient tirer de leurs données clients en les analysant.
Des sociétés au profil similaire
Il semble que pendant un temps, Coheris ait été très tenté par l’offre Microsoft, à la fois dans le domaine du décisionnel et dans le CRM. Le lancement de Microsoft CRM aurait conduit l’éditeur à se poser quelques questions sur l’avenir d’un progiciel français de CRM. Mais les défauts de première version de la solution Microsoft, ses manques fonctionnels par rapport aux besoins d’une entreprise française, et sa complexité d’intégration, pourraient avoir fait reculer Coheris, qui semble considérer au contraire qu’aujourd’hui il dispose d’un carte à jouer pour un CRM européen performant. Mais pour cela, il fallait que l’éditeur complète son offre d’une solution décisionnelle, facette encore très absente de l’offre Microsoft CRM. C’est chose faite.
Harry Software est une société qui se porte bien. Elle annonce 150 clients principalement en France, mais a toujours eu du mal à envisager de passer à la vitesse supérieure. Manque de ressources financières, orientation produit et technique plus que marketing, en résumé un éditeur trop français et pas assez américain, même si Harry Software compte parmi ses références une des prestigieuses Bourses de New-York, le NYSE.
Du point de vue produit, la complémentarité des deux offres est totale, et les compétences en recherche et développement de Harry Software pourront être employées au développement de solutions de CRM analytique. Il faudra néanmoins veiller à ce que le métier de l’éditeur, qui couvre tous les domaines du décisionnel, en particulier le reporting traditionnel, ne soit pas abandonné au profit d’un axe trop exclusivement CRM.
Harry Software est une société qui se porte bien. Elle annonce 150 clients principalement en France, mais a toujours eu du mal à envisager de passer à la vitesse supérieure. Manque de ressources financières, orientation produit et technique plus que marketing, en résumé un éditeur trop français et pas assez américain, même si Harry Software compte parmi ses références une des prestigieuses Bourses de New-York, le NYSE.
Du point de vue produit, la complémentarité des deux offres est totale, et les compétences en recherche et développement de Harry Software pourront être employées au développement de solutions de CRM analytique. Il faudra néanmoins veiller à ce que le métier de l’éditeur, qui couvre tous les domaines du décisionnel, en particulier le reporting traditionnel, ne soit pas abandonné au profit d’un axe trop exclusivement CRM.
Quelques éléments financiers
Les équipes de Harry Software devraient être satisfaites de cet accord qui leur donne une nouvelle perspective, et qui plus est, permettra aux salariés-actionnaires de valoriser leur participation. La vente de Harry Software à Coheris reste néanmoins soumise à quelques négociations finales, et à la finalisation du processus règlementaire, Coheris étant coté à la Bourse de Paris. Du point de vue financier, le montant de la cession n’a pas été dévoilé, mais il devrait avoir lieu en plusieurs étapes, garantissant la continuité des opérations. Première étape avec la cession de 50% du capital de Harry Software à Coheris, fin novembre. Paul Landucci, PDG de Harry Software resterait à son poste, et pourrait prendre un poste au conseil d’administration de Coheris. Deuxième étape, l’acquisition totale entre 2006 et 2008, avec un calcul du prix variable en fonction des performances de l’entreprise.
Harry Software a réalisé sur le dernier exercice un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros, dégagé un résultat d’exploitation de 7% et dispose d’une trésorerie positive. De son côté, Coheris a annoncé un chiffre d’affaires de 13,6 millions d’euros au premier semestre 2004, en progression de 9% par rapport à la même période sur 2003, pour un résultat d’exploitation de 0,45 millions d’euros. En 2003, Coheris avait publié un chiffre d’affaires de 25,41 millions d’euros, en baisse de 12% par rapport à 2002, et un résultat d’exploitation de 0,15 millions d’euros (0,36 en 2002). Coheris semble donc en passe de redresser la situation suite à un début d’année 2003 très difficile. L’éditeur réalise cependant toujours une large part de son chiffre d’affaires en prestations de services : 65,6% au 1er semestre 2003, 58,91% au 2ème semestre 2003, et 59,56% au 1er semestre 2004.
Une concentration porteuse de valeur pour les deux sociétés, et indispensable pour lutter face à la concurrence internationale.
Harry Software a réalisé sur le dernier exercice un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros, dégagé un résultat d’exploitation de 7% et dispose d’une trésorerie positive. De son côté, Coheris a annoncé un chiffre d’affaires de 13,6 millions d’euros au premier semestre 2004, en progression de 9% par rapport à la même période sur 2003, pour un résultat d’exploitation de 0,45 millions d’euros. En 2003, Coheris avait publié un chiffre d’affaires de 25,41 millions d’euros, en baisse de 12% par rapport à 2002, et un résultat d’exploitation de 0,15 millions d’euros (0,36 en 2002). Coheris semble donc en passe de redresser la situation suite à un début d’année 2003 très difficile. L’éditeur réalise cependant toujours une large part de son chiffre d’affaires en prestations de services : 65,6% au 1er semestre 2003, 58,91% au 2ème semestre 2003, et 59,56% au 1er semestre 2004.
Une concentration porteuse de valeur pour les deux sociétés, et indispensable pour lutter face à la concurrence internationale.