Biométrie : une mine de données derrière l’identité numérique


Rédigé par Melva Hernandez le 11 Mai 2018

Le contour de la main, les empreintes digitales, l’iris, la rétine, la voix, le visage, la forme des veines, les traces de signature, ne sont que quelques données biométriques produites à partir du corps humain. Universelles, uniques et permanentes, elles constituent des informations personnelles qui permettent de savoir qui êtes-vous ? Et si vous êtes réellement vous ? A travers la biométrie morphologique ou biologique et la biométrie comportementale.



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Faire appel à la biométrie semble être aujourd’hui la solution technologique la plus simple, rapide et efficace pour identifier et authentifier une personne. Ces dernières années, les systèmes de mesures biométriques se sont démocratisés, et de nombreuses applications utilisent cette technologie qui pénètre progressivement dans tous les domaines de la vie quotidienne : paiement, déverrouillage du téléphone, contrôle d’accès aux bâtiments, identification médico-légale, identification dans les aéroports, parmi beaucoup d’autres usages.

Les mesures biométriques se regroupent en deux grandes catégories. La première correspond à la biométrie morphologique ou biologique, laquelle repose sur l’identification des traits physiques des individus, y compris la reconnaissance des empreintes digitales, de la forme de la main, des doigts, du réseau veineux, du visage, de la rétine et de l’iris de l'œil ; l’ADN, le sang, la salive ou l’urine utilisés principalement pour le domaine médical ou pour des enquêtes criminelles.

La seconde concerne les nouvelles stratégies d’authentification biométrique pour établir l’identité de quelqu’un. C’est la biométrie comportementale liée à l’analyse de certains comportements d’une personne, tels que : la forme de ses mouvements, sa voix, ses pas lorsqu’elle marche, sa façon d’écrire au clavier ou la dynamique du tracé de sa signature en matière de direction, d'inclinaison et de la pression exercée sur le stylet.

Beaucoup de ces mesures peuvent contenir plus d’informations personnelles et révéler beaucoup plus de données sur l’individu. C’est-à-dire que des informations de second niveau peuvent être déduites à partir de certaines analyses (avec un pourcentage de probabilité fort). Par exemple, en lisant l’iris de l’oeil, il serait possible de connaître une maladie dissimulée par la personne (ou dont elle n’est elle-même peut-être pas informée), de la façon de marcher peuvent être déterminées d’autres caractéristiques telles que l’âge, la taille, le poids, ou une certaine incapacité ; la forme des oreilles pourrait, par exemple, révéler l’origine raciale.

Certaines techniques sont plus stables, sûres et matures que d'autres. Quelques-unes sont moins connues. Mais toutes sont basées sur des identifiants de données uniques composés d'informations sensibles : nos empreintes digitales peuvent être partout et notre voix peut être facilement enregistrée (c’est le cas par exemple avec les nouveaux assistants personnels (Google Home, Amazon Alexa, ou Apple HomePod), avec de graves conséquences en cas de vol, perte ou divulgation non contrôlée de toute cette information intime qui ne peut être modifiée. C'est pour cela qu’elles doivent être prudemment protégées, une fois établie la nécessité de collecter des mesures biométriques universelles, uniques et permanentes.



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