Big data & Prospective : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où aller » Sénèque


Rédigé par le 12 Février 2018

Les spécialistes de l’analyse des données n’ont pas besoin de mainframe décisionnel hors de prix, pour constater que le monde change. Face aux évolutions, les responsables ont le choix entre quatre attitudes : l’autruche (une solution confortable à court terme, souvent choisie par les hommes politiques), le pompier (réactif : attendre que le feu soit déclaré pour le combattre), l’assureur (préactif : se préparer aux changements prévisibles), le conspirateur (proactif : provoquer les changements souhaités).



Photo by Jonathan Smith on Unsplash
Il n’y a pas de statistiques du futur, l’histoire ne se répète pas, mais les comportements se reproduisent, et les entreprises ont toujours intérêt à utiliser des données ou des mégadonnées du passé pour établir un diagnostic complet de leur position face à leur environnement, face aux meilleurs (benchmarking), intérêt à se poser les « bonnes questions », à identifier les variables clés, à analyser les stratégies des acteurs, à balayer le champ des possibles, à réduire l’incertitude, à évaluer les choix & les options stratégiques.

L’action sans but n’ayant pas de sens, la définition d’une stratégie s’impose. La stratégie parle de clairvoyance et d’innovation, un problème bien posé est presque résolu : le problème de la stratégie, c’est la définition du problème. Il n’y a pas de bonne réponse à une mauvaise question. Mais attention, certains problèmes sont dans la lumière d’autres dans l’ombre, on se méfiera aussi de la tyrannie des idées dominantes.

Regarder l’avenir bouleverse le présent et l’anticipation invite à l’action. Les concepts de prospective, de stratégie et de planification sont intimement liés. La prospective répond à la question : Que peut-il advenir ? Mais attention toute sorte de prédiction est une imposture. Il faut distinguer les scénarios d’environnement général, des stratégies d’acteurs. Identifier l’éventail des futurs possibles par des scénarios, mettre en lumière des paramètres de bifurcations qui sont des variables clés de l’analyse prospective. Un scénario est un ensemble formé par la description d’une situation future et du cheminement des événements qui permettent de passer de la situation origine à la situation future.

Un scénario n’est pas la réalité future, mais un moyen de se la représenter en vue d’éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles et souhaitables : analyse qualitative et quantitative des tendances lourdes, rétrospectives, jeux d’acteurs, mise en évidence des germes de changement, des tensions et des conflits, construction de scénarios cohérents et complets. De deux modèles, le meilleur sera toujours celui qui pour une approximation donnée représentera le plus simplement les données de l’observation. Attention à ne pas confondre compliqué et complexe, ni simplicité et simplisme. Après les explorations du passé, du présent et du futur, il convient de répondre aux questions : Que puis-je faire ? Que vais-je faire ? Comment le faire ?

En matière de prospective, le recours à un consultant est hautement recommandé. Le consultant ne doit pas être un expert du domaine (rejet par le groupe et frein à l’appropriation), il doit apporter l’ouverture sur l’extérieur, l’impertinence de l’œil neuf et surtout la méthode, car sans elle, pas de langage commun, d’échange, de cohérence, ni de structuration des idées. Dans une étude, quelle que soit sa qualité, le rapport final compte moins que le processus qui y conduit. Mieux vaut une imperfection opérationnelle qu’une perfection qui ne l’est pas.

Le management, c’est l’art de mettre l’organisation au service de la stratégie. Point commun à toutes les méthodes de management : motiver les hommes. Une analyse stratégique partagée peut produire un engagement collectif. Motivation interne et stratégie externe sont donc deux objectifs indissociables qui ne peuvent être atteints séparément. C’est par l’appropriation que passe la réussite du projet. Cependant, la mobilisation collective ne peut porter directement sur les choix stratégiques, par nature confidentiels. En effet pour des raisons de confidentialité et de responsabilité, les choix stratégiques sont du ressort d’un nombre limité de personnes.

Pour aller plus loin, vous pouvez utilement consulter le site de France Stratégie ci-dessous. Cet organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, rattaché au premier ministre, a pour mission d’évaluer les politiques publiques, de débattre avec une pluralité de parties prenantes, d’anticiper les défis et les mutations et de proposer de nouvelles solutions.

France Stratégie http://www.strategie.gouv.fr/



Dans la même rubrique :