Michel Bruley
Depuis plus de douze ans, je fournis des contributions à DECIDEO, la communauté francophone des utilisateurs de données animée par Philippe Nieuwbourg, que je remercie au passage pour son œuvre. Cette communauté permet de disposer d’une source d’information en français sur le monde des systèmes d’information décisionnels, et de ne pas dépendre que de sources en anglais. Ainsi tout irait bien, si la langue française n’était pas envahie par des mots, des expressions venant généralement de l’anglais et qui remplacent des mots français pourtant très clairs. Par exemple, news pour nouvelles, checker pour vérifier, casting pour distribution, team pour équipe, sponsor pour commanditaire, workshop pour atelier, look pour présentation, deal pour échange, rush pour ruée, ou coach pour entraîneur.
Les Canadiens francophones qui sont plus regardants que nous sur la défense de la langue française désignent sous le nom de shiak le sabir anglo-français, du type « watcher la tivi », qui fleurit dans certains endroits du Nouveau-Brunswick. En France rien de tout cela, les élites s’enorgueillissent de truffer leur parler de mot anglais, ou de parler le « globish » forme réduite d’angloricain, limitée à huit cents mots faciles et à une syntaxe rudimentaire qui permet l’échange d’informations simplistes. On n’a pas besoin de lire Houellbecq pour comprendre de quel type de soumission cela relève.
Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture d’un livre d’Alain Borer, intitulé « De quel amour blessée – Réflexions sur la langue française ». Dans une partie il y analyse et distingue les différents problèmes que subit la langue française, comme le confusionnel qui confond les sons (rai/rais) et les signes (ai/ais) du futur et du conditionnel, de l’imparfait et du passé simple ; la dé-nomination, substitution pure et simple de mots anglo-saxons à des mots français disponible de longue date ; l’illocution, le renoncement aux articles et mots de liaison. Il y a aussi les fredaines, la mal-diction de la langue de Coluche, le neutre et bien d’autres dégradations, comme la langue abrégée comme dans « c’est pas sorcier », la disparition du « e » muet comme dans le j’chte, et par-dessus tous les métaplasmes qui sont des fautes de structures de différentes natures, comme dans « positive attitude ». Dans une autre partie de son livre, il présente, explique avec beaucoup d’exemples, les beautés, les subtilités de la langue française, notamment sa clarté, ses nuances et au final sa précision (lexique & grammaire).
Dans « Perspectives économiques pour nos petits enfants », John Maynard Keynes prédisait et réservait l’abondance seulement au « peuples capables de préserver leur art de vivre et de le cultiver de manière plus intense, capables aussi de ne pas se vendre pour assurer leur subsistance ».
Alain Borer - « De quel amour blessée » - Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/De-quel-amour-blessee
Les Canadiens francophones qui sont plus regardants que nous sur la défense de la langue française désignent sous le nom de shiak le sabir anglo-français, du type « watcher la tivi », qui fleurit dans certains endroits du Nouveau-Brunswick. En France rien de tout cela, les élites s’enorgueillissent de truffer leur parler de mot anglais, ou de parler le « globish » forme réduite d’angloricain, limitée à huit cents mots faciles et à une syntaxe rudimentaire qui permet l’échange d’informations simplistes. On n’a pas besoin de lire Houellbecq pour comprendre de quel type de soumission cela relève.
Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture d’un livre d’Alain Borer, intitulé « De quel amour blessée – Réflexions sur la langue française ». Dans une partie il y analyse et distingue les différents problèmes que subit la langue française, comme le confusionnel qui confond les sons (rai/rais) et les signes (ai/ais) du futur et du conditionnel, de l’imparfait et du passé simple ; la dé-nomination, substitution pure et simple de mots anglo-saxons à des mots français disponible de longue date ; l’illocution, le renoncement aux articles et mots de liaison. Il y a aussi les fredaines, la mal-diction de la langue de Coluche, le neutre et bien d’autres dégradations, comme la langue abrégée comme dans « c’est pas sorcier », la disparition du « e » muet comme dans le j’chte, et par-dessus tous les métaplasmes qui sont des fautes de structures de différentes natures, comme dans « positive attitude ». Dans une autre partie de son livre, il présente, explique avec beaucoup d’exemples, les beautés, les subtilités de la langue française, notamment sa clarté, ses nuances et au final sa précision (lexique & grammaire).
Dans « Perspectives économiques pour nos petits enfants », John Maynard Keynes prédisait et réservait l’abondance seulement au « peuples capables de préserver leur art de vivre et de le cultiver de manière plus intense, capables aussi de ne pas se vendre pour assurer leur subsistance ».
Alain Borer - « De quel amour blessée » - Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/De-quel-amour-blessee