Anon, une production Netflix qui nous parle de Big Data et d’algorithmes


Rédigé par le 6 Mai 2018

À quelques semaines de la mise en place du RGPD, Netflix nous dévoile dans un film autoproduit qui vient de sortir, ce que pourrait être le monde d’après-demain. Un monde dans lequel les gouvernements prônent, pour eux-mêmes, un accès sans limite aux données personnelles de chaque citoyen.



Le synopsis est assez classique : “Dans un monde futur, proche du totalitarisme, le gouvernement lutte contre le crime en éliminant toute intimité et en instaurant une surveillance totale des citoyens pour une sécurité maximale. Un jour, un officier de police rencontre une hackeuse qui le pousse à se révolter contre ce gouvernement”. (Source Wikipedia)
Mais pour le professionnel de l’analyse de données, les références actuelles sont nombreuses : réalité augmentée, reconnaissance faciale (Facebook nous montre en ce moment les progrès impressionnants qu’il fait dans ce domaine, avec la collaboration de ses milliards d’utilisateurs), enregistrement en temps réel (un concept assez proche des sessions “Live” que l’on peut enregistrer et publier sur Twitter, Facebook, Instagram, Whatsapp…), algorithmes de croisement de données et d’analyse prédictive, etc.

Certes le monde que nous promet Anon ne donne pas envie. Mais les technologies qui y sont décrites sont pour la plupart d’entre elles disponibles; et le seront sans doute dans les vingt à trente ans qui viennent pour les autres. Rappelez vous Minority Report, sorti en 2002, et qui quinze ans après est devenu parfaitement plausible. Dans Anon, les références à Matrix (1999) sont également présentes, notamment dans la visualisation des relations entre les personnes et les événements, qui ressemble fortement à une base de données graphes.
Au-delà des technologies disponibles, Anon propose une réflexion sur le rôle des “hackers”, leur prise de pouvoir dans une société devenue totalement numérique, et les failles de cette numérisation totale.
À noter d’ailleurs que dans ce film allemand, le contraste est saisissant entre ce monde totalement numérique, où tout s’enregistre, se visualise, et se transmet à travers le cerveau et les yeux; et le monde réel qui entoure les personnages, des villes grises, des appartements dans lesquels l’ameublement semble sorti des pays de l’Est dans les années 80, les voitures anciennes, mais équipées de technologies modernes, et l’absence totale de livres, d’images, de papier, de journal, mais également de téléphones, de tablettes et d’ordinateurs.
L’Homme est devenu le média, il intègre le logiciel et le matériel.

À regarder sans attendre sur Netflix pour vous faire votre propre opinion et alimenter votre réflexion. Et partagez en commentaire ce que vous en avez pensé !



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