C’est ce que développe Air France KLM depuis plusieurs mois, avec les autres compagnies partenaires de l’alliance Skyteam (dont Delta, AerolíneasArgentinas, AeroMexico, Air Europa…), autour d’un produit qui va rendre votre bagage connecté et intelligent. Certaines compagnies comme Lufthansa envisagent de leur côté, de faciliter l’enregistrement des bagages en permettant au passager d’imprimer son étiquette directement chez lui, et de l’équiper d’une puce RFID. Mais Air France KLM va beaucoup plus loin en développant un système complet, à l’extérieur et à l’intérieur de la valise. Un des objectifs de ces compagnies est commun, accélérer, réduire les coûts et améliorer le processus d’enregistrement des voyageurs et de leurs bagages. Mais cela va beaucoup plus loin. En générant de nouvelles données, Air France KLM souhaite apporter des informations supplémentaires aux passagers, réduire leur stress concernant leurs bagages, et pourquoi pas demain transformer ces informations en centre de profit.
Comment cela va-t-il fonctionner ?
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Le système est composé de deux appareils :
- Le eTag, une étiquette composée de deux petits écrans, que vous attachez à la poignée de votre valise. Sur ces deux écrans à encre numérique (même technologie que les liseuses électroniques) vont s’afficher l’équivalent de votre étiquette imprimée actuelle.
- Le eTrack, se place dans la valise. C’est un traceur, équipé d’un GPS et d’une connexion GSM, et Bluetooth. Le NFC n’a pas été retenu car il aurait nécessité d’équiper tous les aéroports de nombreuses antennes, alors que Bluetooth est déjà utilisé dans le monde entier.
A l’aide de votre téléphone intelligent connecté en Bluetooth, vous rattachez votre eTag et votre eTrack à votre compte FlyingBlue, le système de fidélisation d’Air France.
Avant le départ, vous vous enregistrez en ligne sur le site de la compagnie, et en quelques secondes, les données de votre vol sont téléchargées automatiquement dans l’eTrack, rangé dans votre valise. Ainsi, votre valise « sait » où elle doit être envoyée.
L’eTag reçoit et affiche l’étiquette de votre bagage. Il vous suffit donc de le déposer sans attente au comptoir. Même si un contrôle (de poids par exemple) et quelques vérifications de base devront quand même être effectuées, cela devrait largement accélérer le processus d’enregistrement des bagages en soute.
Et une fois que l’eTrack a reçu les informations de votre vol, vous pouvez suivre en temps réel votre bagage et sa position au travers d’une application sur votre téléphone intelligent.
Afin de respecter la réglementation en vigueur, la fonction de GSM de l’eTrack sera automatiquement désactivée au décollage et réactivée à l’atterrissage. Ainsi, dès sa descente d’avion le passager pourra localiser son bagage. Plus que l’attente, c’est l’absence d’informations et la crainte de ne pas voir son bagage arriver sur le tapis roulant qui stresse le passager. Si ce dernier sait que sa valise est bien dans la soute et qu’il la localise en cours de déchargement, il patientera plus tranquillement.
L’eTag n’aurait pas besoin d’être rechargée car la technologie e-Ink ne consomme d’énergie que lorsque son contenu est modifié. Une pile incoporée dans l’eTag permettrait alors de faire plusieurs centaines de vols. L’eTrack aura quant à lui une autonomie d’une dizaine de vols, et le passager devra donc en recharger la batterie de temps à autre.
La valise devenant « intelligente », au travers de l’eTrack qui connaît sa destination prévue, la compagnie aérienne pourra mettre en place des algorithmes de détection d’erreurs de parcours, et identifier une valise mal dirigée, avant qu’elle ne soit embarquée dans le mauvais avion.
Et si une telle erreur se produit quand même, la fonction GPS/GSM permettra également à la compagnie de connaître la position de la valise afin de la remettre dans le circuit vers sa bonne destination.
- Le eTag, une étiquette composée de deux petits écrans, que vous attachez à la poignée de votre valise. Sur ces deux écrans à encre numérique (même technologie que les liseuses électroniques) vont s’afficher l’équivalent de votre étiquette imprimée actuelle.
- Le eTrack, se place dans la valise. C’est un traceur, équipé d’un GPS et d’une connexion GSM, et Bluetooth. Le NFC n’a pas été retenu car il aurait nécessité d’équiper tous les aéroports de nombreuses antennes, alors que Bluetooth est déjà utilisé dans le monde entier.
A l’aide de votre téléphone intelligent connecté en Bluetooth, vous rattachez votre eTag et votre eTrack à votre compte FlyingBlue, le système de fidélisation d’Air France.
Avant le départ, vous vous enregistrez en ligne sur le site de la compagnie, et en quelques secondes, les données de votre vol sont téléchargées automatiquement dans l’eTrack, rangé dans votre valise. Ainsi, votre valise « sait » où elle doit être envoyée.
L’eTag reçoit et affiche l’étiquette de votre bagage. Il vous suffit donc de le déposer sans attente au comptoir. Même si un contrôle (de poids par exemple) et quelques vérifications de base devront quand même être effectuées, cela devrait largement accélérer le processus d’enregistrement des bagages en soute.
Et une fois que l’eTrack a reçu les informations de votre vol, vous pouvez suivre en temps réel votre bagage et sa position au travers d’une application sur votre téléphone intelligent.
Afin de respecter la réglementation en vigueur, la fonction de GSM de l’eTrack sera automatiquement désactivée au décollage et réactivée à l’atterrissage. Ainsi, dès sa descente d’avion le passager pourra localiser son bagage. Plus que l’attente, c’est l’absence d’informations et la crainte de ne pas voir son bagage arriver sur le tapis roulant qui stresse le passager. Si ce dernier sait que sa valise est bien dans la soute et qu’il la localise en cours de déchargement, il patientera plus tranquillement.
L’eTag n’aurait pas besoin d’être rechargée car la technologie e-Ink ne consomme d’énergie que lorsque son contenu est modifié. Une pile incoporée dans l’eTag permettrait alors de faire plusieurs centaines de vols. L’eTrack aura quant à lui une autonomie d’une dizaine de vols, et le passager devra donc en recharger la batterie de temps à autre.
La valise devenant « intelligente », au travers de l’eTrack qui connaît sa destination prévue, la compagnie aérienne pourra mettre en place des algorithmes de détection d’erreurs de parcours, et identifier une valise mal dirigée, avant qu’elle ne soit embarquée dans le mauvais avion.
Et si une telle erreur se produit quand même, la fonction GPS/GSM permettra également à la compagnie de connaître la position de la valise afin de la remettre dans le circuit vers sa bonne destination.
Plusieurs axes de valorisation des données créées
Premier axe de valorisation du système, le coût des bagages retardés ou perdus. Il est estimé à 100$ par bagage, soit un coût annuel de 2,6 milliards de dollars pour l’ensemble des compagnies aériennes !
Actuellement pour 1000 passagers, 8,83 bagages sont perdus ou retardés. Si ce chiffre a baissé de plus de 50 % depuis 2007, il représente tout de même 26 millions de bagages égarés ou mal orientés par an ! Et si le nombre de bagages égarés est en diminution, le coût de traitement de ces erreurs est quant à lui en augmentation. C’est en Europe que les erreurs sont les plus fréquentes (9,4 erreurs pour 1000 passagers) et en Asie qu’elles sont le moins fréquentes (1,74 erreurs pour 1000 passagers) - Attention, l’étude n’analyse apparemment pas les données sur l’Afrique et l’Amérique du Sud.
La société Sita mène en effet régulièrement une étude complète sur le sujet, et si les chiffres montrent une baisse régulière et constante du nombre de bagages perdus ou mal orientés, le coût en reste important pour les compagnies aériennes. L’étude 2013 peut être téléchargée sur : http://www.sita.aero/file/9156/baggage-report-2013-pdf.
Autre axe d’économie, la fluidification des procédures d’enregistrement des bagages. C’est aujourd’hui le point noir dans les aéroports. Les grandes compagnies ont toutes développé des systèmes de pré-enregistrement permettant aux voyageurs de s’enregistrer la veille de leur voyage, de chez eux, à partir d’un ordinateur ou d’un téléphone intelligent, et d’imprimer eux-mêmes leur carte d’embarquement. Outre le fait que les voyageurs n’ont pas toujours une imprimante à leur disposition, le problème des étiquettes de bagages reste entier : l’étiquette imprimée doit être résistante aux chocs, déchirements et intempéries, lisible à distance par les lecteurs de codes-barres qui équipent les aéroports du monde entier, et solidement attachée au bagage.
La solution choisie par Luftansa consiste à modifier les étiquettes de bagage pour permettre à l’utilisateur de les imprimer lui-même. La solution Air France KLM est plus ambitieuse en matière de données générées et d’analyses potentielles.
Actuellement pour 1000 passagers, 8,83 bagages sont perdus ou retardés. Si ce chiffre a baissé de plus de 50 % depuis 2007, il représente tout de même 26 millions de bagages égarés ou mal orientés par an ! Et si le nombre de bagages égarés est en diminution, le coût de traitement de ces erreurs est quant à lui en augmentation. C’est en Europe que les erreurs sont les plus fréquentes (9,4 erreurs pour 1000 passagers) et en Asie qu’elles sont le moins fréquentes (1,74 erreurs pour 1000 passagers) - Attention, l’étude n’analyse apparemment pas les données sur l’Afrique et l’Amérique du Sud.
La société Sita mène en effet régulièrement une étude complète sur le sujet, et si les chiffres montrent une baisse régulière et constante du nombre de bagages perdus ou mal orientés, le coût en reste important pour les compagnies aériennes. L’étude 2013 peut être téléchargée sur : http://www.sita.aero/file/9156/baggage-report-2013-pdf.
Autre axe d’économie, la fluidification des procédures d’enregistrement des bagages. C’est aujourd’hui le point noir dans les aéroports. Les grandes compagnies ont toutes développé des systèmes de pré-enregistrement permettant aux voyageurs de s’enregistrer la veille de leur voyage, de chez eux, à partir d’un ordinateur ou d’un téléphone intelligent, et d’imprimer eux-mêmes leur carte d’embarquement. Outre le fait que les voyageurs n’ont pas toujours une imprimante à leur disposition, le problème des étiquettes de bagages reste entier : l’étiquette imprimée doit être résistante aux chocs, déchirements et intempéries, lisible à distance par les lecteurs de codes-barres qui équipent les aéroports du monde entier, et solidement attachée au bagage.
La solution choisie par Luftansa consiste à modifier les étiquettes de bagage pour permettre à l’utilisateur de les imprimer lui-même. La solution Air France KLM est plus ambitieuse en matière de données générées et d’analyses potentielles.
Cet ensemble eTag et eTrack sera testé sur quelques voyageurs fréquents en fin d’année 2014. Par la suite, l’ensemble sera commercialisé. C’est donc le voyageur qui paiera pour accéder à plus d’informations sur son bagage et à une procédure d’enregistrement accélérée.
Par la suite, on imagine que les données collectées par Air France sur les parcours des bagages seront analysées, pour optimiser les trajets, et surtout déceler les causes d’erreurs de direction. En ligne de mire les 2,6 milliards de dollars que coutent chaque année à l’industrie les bagages perdus ou retardés.
Autre information intéressante, Samsonite est partenaire des recherches avec Air France KLM. On pourrait donc découvrir prochainement une nouvelle ligne de bagages « Track & Trace » équipés nativement du eTag et du eTrack. C’est donc bientôt votre valise que vous brancherez sur le secteur en arrivant à l’hôtel afin de la recharger ! Peut-être un jour se mettra-t-elle à parler si vous l’oubliez - On sous-estime le potentiel « big data » des bagages !
Par la suite, on imagine que les données collectées par Air France sur les parcours des bagages seront analysées, pour optimiser les trajets, et surtout déceler les causes d’erreurs de direction. En ligne de mire les 2,6 milliards de dollars que coutent chaque année à l’industrie les bagages perdus ou retardés.
Autre information intéressante, Samsonite est partenaire des recherches avec Air France KLM. On pourrait donc découvrir prochainement une nouvelle ligne de bagages « Track & Trace » équipés nativement du eTag et du eTrack. C’est donc bientôt votre valise que vous brancherez sur le secteur en arrivant à l’hôtel afin de la recharger ! Peut-être un jour se mettra-t-elle à parler si vous l’oubliez - On sous-estime le potentiel « big data » des bagages !