Face aux scandales à répétition, la majorité des Français sont insatisfaits de l’action des pouvoirs publics (56%) et pensent qu’ils sont les mieux placés pour protéger leurs données (54%)
Si une majorité de Français (54%) envisagent le boycott des services proposés par les acteurs d’Internet, seule une minorité passe à l’acte (37%)
Pour mettre un terme à l’utilisation abusive de leurs données, plus d’un Français sur deux préconise des amendes dissuasives
Enfin, la piste de la vente des données, qui a fait florès il y a quelques mois, ne convainc que 9% des Français
Du détournement de données personnelles à la violation de la vie privée, les acteurs d’Internet ont multiplié les scandales ces douze derniers mois. Au point de fédérer, de part et d’autre de l’Atlantique, une opposition inédite. Candidats en campagne, organisations internationales, sociologues, éditorialistes, anciens collaborateurs… Tous se rebiffent contre leurs outrances.
Etonnamment, alors qu’ils sont les premiers concernés par leurs abus, les citoyens, en France comme à l’étranger, semblent les moins virulents. Quelle valeur accordent-ils à leurs données personnelles ? Comment jugent-ils les initiatives prises par les pouvoirs publics pour protéger leurs données ? Que préconisent-ils pour mettre un terme aux dérives des acteurs de la tech ? Sont-ils prêts à mettre leurs actes en adéquation avec leurs discours ?
Ces questions sont au cœur de l’enquête* menée par l’institut Opinionway pour le compte de Dolmen, spécialiste du marketing client local. Voici les principales conclusions de cette étude :
Données personnelles : la France a peur
Précieuses et en danger. C’est ce que « 9 Français sur 10 pensent de leurs données personnelles. Précisément, 93% des personnes sondées jugent que leurs informations doivent être mieux protégées et 92% considèrent qu’elles sont précieuses. En la matière, on observe un indéniable clivage générationnel. Seuls 75% des 18-24 ans sont d’avis que leurs données doivent être mieux protégées. Contre 99% des 65 ans et plus. De même, seuls 79% des jeunes adultes estiment que leurs données sont précieuses. Contre 98% des 50-64 ans.
En revanche, ce clivage s’atténue quand il s’agit de reconnaître l’appétit des GAFA pour les données personnelles : 85% des 18-24 ans contre 93% des 65 ans et plus.
Face aux scandales à répétition, les Français récusent les pouvoirs publics…
Devant la menace des géants du numérique, la majorité des Français (54%) pensent qu’ils sont les mieux placés pour protéger leurs informations personnelles. A contrario, ils sont à peine un tiers (32%) – et 18% des 18-24 ans – à se fier aux pouvoirs publics.
Une défiance née de leur déception vis-à-vis des actions menées – jusqu’à présent – pour protéger les données personnelles des citoyens. En effet, pour 56% d’entre eux les initiatives gouvernementales sont insatisfaisantes. Dans le détail, 36% des Français évoquent des actions « plutôt pas satisfaisantes » et 19% « pas du tout satisfaisantes ». Enfin, à noter qu’un Français sur dix ignore tout de ces actions.
… Peinent à aligner leurs actes sur leurs paroles…
Devant la répétition des scandales, les Français ont conscience de la nécessité d’agir à l’échelle individuelle. Ces derniers considèrent qu’ils devraient désormais sensibiliser leurs proches à la menace qui pèse sur leurs données (65%), boycotter les applications et les services proposés par les acteurs d’Internet (54%), lire la politique de confidentialité des sites fréquentés (50%) et réduire le temps passé en ligne (23%). Dans les faits, il en va autrement.
S’ils ont plutôt tenu parole concernant le boycott des applications (20%) et la sensibilisation de leurs proches (53%), ils se sont montrés singulièrement incohérents dans le boycott des applis (37% ; soit 17 points de moins !)
…Tout en ayant des idées très précises pour faire rentrer les acteurs d’Internet dans le rang
Parmi toutes les pistes évoquées au niveau collectif pour mettre un terme aux abus en ligne, les amendes dissuasives séduisent 52% des Français (une fois de plus, les 18-24 ans font bande à part avec 39% des suffrages). Etonnamment, ils ne sont que 26% à préconiser un boycott massif. En revanche, le peu de crédit accordé au RGPD (18%) et au démantèlement des GAFA (14%) – respectivement une initiative et une proposition émanant des pouvoirs publics – ne sont pas une surprise, eu égard à l’insatisfaction des Français par rapport à l’action de l’administration.
Enfin, la piste de la monétisation des données personnelles – souvent proposée par des économistes d’inspiration libérale – est largement boudée par les Français (9%).
« Incontestablement, la question des données de personnelles est devenue une pomme de discorde entre les acteurs d’Internet et les citoyens. Les premiers ont un besoin vital des données et les seconds exigent d’en garder la maîtrise. Un tel désaccord ne saurait être tranché par une posture dogmatique. L’enjeu est donc de parvenir à une troisième voie, un nouveau modus vivendi dans lequel ces deux entités obtiendraient gain de cause », analyse David Godest, président et fondateur de Dolmen. « C’est à chaque groupe de faire un pas vers l’autre. Aux acteurs d’Internet de donner des gages de leur probité et aux citoyens de comprendre que leur aspiration légitime à des nouveaux services ne peut se faire sans données personnelles ».
Si une majorité de Français (54%) envisagent le boycott des services proposés par les acteurs d’Internet, seule une minorité passe à l’acte (37%)
Pour mettre un terme à l’utilisation abusive de leurs données, plus d’un Français sur deux préconise des amendes dissuasives
Enfin, la piste de la vente des données, qui a fait florès il y a quelques mois, ne convainc que 9% des Français
Du détournement de données personnelles à la violation de la vie privée, les acteurs d’Internet ont multiplié les scandales ces douze derniers mois. Au point de fédérer, de part et d’autre de l’Atlantique, une opposition inédite. Candidats en campagne, organisations internationales, sociologues, éditorialistes, anciens collaborateurs… Tous se rebiffent contre leurs outrances.
Etonnamment, alors qu’ils sont les premiers concernés par leurs abus, les citoyens, en France comme à l’étranger, semblent les moins virulents. Quelle valeur accordent-ils à leurs données personnelles ? Comment jugent-ils les initiatives prises par les pouvoirs publics pour protéger leurs données ? Que préconisent-ils pour mettre un terme aux dérives des acteurs de la tech ? Sont-ils prêts à mettre leurs actes en adéquation avec leurs discours ?
Ces questions sont au cœur de l’enquête* menée par l’institut Opinionway pour le compte de Dolmen, spécialiste du marketing client local. Voici les principales conclusions de cette étude :
Données personnelles : la France a peur
Précieuses et en danger. C’est ce que « 9 Français sur 10 pensent de leurs données personnelles. Précisément, 93% des personnes sondées jugent que leurs informations doivent être mieux protégées et 92% considèrent qu’elles sont précieuses. En la matière, on observe un indéniable clivage générationnel. Seuls 75% des 18-24 ans sont d’avis que leurs données doivent être mieux protégées. Contre 99% des 65 ans et plus. De même, seuls 79% des jeunes adultes estiment que leurs données sont précieuses. Contre 98% des 50-64 ans.
En revanche, ce clivage s’atténue quand il s’agit de reconnaître l’appétit des GAFA pour les données personnelles : 85% des 18-24 ans contre 93% des 65 ans et plus.
Face aux scandales à répétition, les Français récusent les pouvoirs publics…
Devant la menace des géants du numérique, la majorité des Français (54%) pensent qu’ils sont les mieux placés pour protéger leurs informations personnelles. A contrario, ils sont à peine un tiers (32%) – et 18% des 18-24 ans – à se fier aux pouvoirs publics.
Une défiance née de leur déception vis-à-vis des actions menées – jusqu’à présent – pour protéger les données personnelles des citoyens. En effet, pour 56% d’entre eux les initiatives gouvernementales sont insatisfaisantes. Dans le détail, 36% des Français évoquent des actions « plutôt pas satisfaisantes » et 19% « pas du tout satisfaisantes ». Enfin, à noter qu’un Français sur dix ignore tout de ces actions.
… Peinent à aligner leurs actes sur leurs paroles…
Devant la répétition des scandales, les Français ont conscience de la nécessité d’agir à l’échelle individuelle. Ces derniers considèrent qu’ils devraient désormais sensibiliser leurs proches à la menace qui pèse sur leurs données (65%), boycotter les applications et les services proposés par les acteurs d’Internet (54%), lire la politique de confidentialité des sites fréquentés (50%) et réduire le temps passé en ligne (23%). Dans les faits, il en va autrement.
S’ils ont plutôt tenu parole concernant le boycott des applications (20%) et la sensibilisation de leurs proches (53%), ils se sont montrés singulièrement incohérents dans le boycott des applis (37% ; soit 17 points de moins !)
…Tout en ayant des idées très précises pour faire rentrer les acteurs d’Internet dans le rang
Parmi toutes les pistes évoquées au niveau collectif pour mettre un terme aux abus en ligne, les amendes dissuasives séduisent 52% des Français (une fois de plus, les 18-24 ans font bande à part avec 39% des suffrages). Etonnamment, ils ne sont que 26% à préconiser un boycott massif. En revanche, le peu de crédit accordé au RGPD (18%) et au démantèlement des GAFA (14%) – respectivement une initiative et une proposition émanant des pouvoirs publics – ne sont pas une surprise, eu égard à l’insatisfaction des Français par rapport à l’action de l’administration.
Enfin, la piste de la monétisation des données personnelles – souvent proposée par des économistes d’inspiration libérale – est largement boudée par les Français (9%).
« Incontestablement, la question des données de personnelles est devenue une pomme de discorde entre les acteurs d’Internet et les citoyens. Les premiers ont un besoin vital des données et les seconds exigent d’en garder la maîtrise. Un tel désaccord ne saurait être tranché par une posture dogmatique. L’enjeu est donc de parvenir à une troisième voie, un nouveau modus vivendi dans lequel ces deux entités obtiendraient gain de cause », analyse David Godest, président et fondateur de Dolmen. « C’est à chaque groupe de faire un pas vers l’autre. Aux acteurs d’Internet de donner des gages de leur probité et aux citoyens de comprendre que leur aspiration légitime à des nouveaux services ne peut se faire sans données personnelles ».