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2010 : l’année du Master Data Management


Rédigé par Par Jean-Michel Franco, Business & Décision le 7 Février 2010

L’année commence fort pour le MDM : le 25 janvier, Talend annonçait la disponibilité de leur offre MDM consécutive au rachat de la société Amalto. Quatre jours plus tard, Informatica annonçait le rachat de Siperian. Le 3 février IBM répondait du tac au tac, avec l’acquisition d’Initiate.



Par Jean-Michel Franco, Directeur des solutions, Business & Décision
Par Jean-Michel Franco, Directeur des solutions, Business & Décision
Microsoft, de son côté, présente à l’occasion de ses Tech Days Microsoft Master Data Services, qui fait désormais partie de SQLServer 2008 R2. Cette offre est consécutive au rachat de la société Stratature que Microsoft avait engagé en 2007.
Le marché du MDM est désormais sous les projecteurs. Pas seulement du côté des éditeurs d’ailleurs, puisque beaucoup d’initiatives sont en en train de se dessiner du côté des entreprises. Car, à coup de mise en œuvre de grands progiciels, ou en adoptant des approches méthodologiques telles que l’approche objet ou l’architectures comme SOA, les entreprises ont eu tendance à négliger la dimension informationnelle de leur système qui leur tenait pourtant à cœur dans les années 1980. Il leur manque donc un référentiel informationnel transverse ainsi que la gouvernance associée pour en maitriser la qualité et la sécurité. Et les exigences des métiers sont là : nouvelles réglementations et exigences de transparence de la part des clients et actionnaires ; nécessité de préserver le patrimoine applicatif existant à l’heure il n’est plus d‘actualité d’investir sur de nouveaux applicatifs plus transverses que la génération précédente comme on avait pu le faire avec les ERP ou le CRM ; multiplicité des sources d’informations à fédérer, internes ou externes, structurées ou non structurées, etc.
Cette fois-ci, contrairement à ce qu’il s’est passé sur le marché de la Business Intelligence, les grands éditeurs n’auront pas attendu que les spécialistes du domaine dépassent la barre du milliard de dollars de chiffre d’affaire avant de s’intéresser à ce marché. Le marché du Master Data Management est donc prêt à prendre son envol (malgré la crise, sa croissance est du reste restée soutenue en 2009). Trois grandes tendances se dessinent pour 2010 :
- Certains acteurs vont renforcer l’alignement de leur offre par rapport à certains enjeux métier : c’est semble-t-il ce que recherche IBM avec le rachat d’Initiate, dont on connait la pertinence sur les secteurs de la santé et du public. SAP et Oracle semblent eux aussi miser sur cet axe.
- D’autre visent à l’inverse le marché de volume, afin de démocratiser le MDM dont le coût d’entrée est encore resté dissuasif tant pour les sociétés de taille moyenne que dès qu’il s’agit de généraliser le MDM dans les grandes entreprises au-delà des classiques référentiels clients et produits. C’est visiblement la cible de Talend ou de Microsoft, qui cherchent à constituer une offre la plus générique possible, et l’associent à un modèle à la fois « low cost » et viral, en l’associant à d’autres produits de leur gamme.
- L’arrivée des suites de gestion de l’information, combinant intégration de données, gestion de la qualité de données et MDM. Informatica semble viser cet axe, ou l’on trouve aussi SAS/Dataflux et Tibco, mais aussi potentiellement presque tous les autres.
Il reste enfin quelques pure players, Orchestra Networks en tête, dont la réaction dans les prochains jours est à suivre de près.




Commentaires

1.Posté par Pascal ANTHOINE le 09/02/2010 17:31
Merci à Jean-Michel d’aborder les problématiques de MDM qui deviennent en effet incontournables aujourd’hui. Chez Micropole-Univers, depuis plus de 2 ans nous travaillons sur des projets très aboutis et nous avons aujourd’hui des clients qui ont complètement refondu leur SI en s’appuyant sur des solutions MDM, je pense par exemple à BNP Paribas ou Cetelem. Nous menons même des projets innovants (on pourrait parler de MDM 2.0) qui couplent BRMS (moteur de règles) et MDM comme pour la Croix-Rouge française, qui vient de démarrer.
Je m’étonne par contre du fait de positionner la suite Talend dans la catégorie des solutions « low cost ». C’est très réducteur au vu de cette solution et peu réaliste au vu des tarifs annoncés. On ne peut pas aujourd’hui imaginer un acteur se lancer à la légère sur le sujet du MDM. En effet, le MDM permet de stocker et valoriser le patrimoine informationnel d’une entreprise sur son cœur de métier (ses clients, ses produits, son organisation, ses fournisseurs). Au vu de la valeur de ce genre d’information, on voit mal une entreprise faire le choix du low cost ! Quel DSI se risquerait à faire un choix « au rabais » pour gérer ses données sensibles ? Les projets MDM, hormis dans des cas très particuliers, ne peuvent pas être vus sous un axe low cost.
Le MDM, comme hub de données transverse à toute l’entreprise, se doit d’être géré en haute disponibilité. On est dans ce domaine sur des contraintes de middleware applicatif et non pas sur des contraintes d’exploitation de solution décisionnel et alimentation.
Une dernière remarque : je dirais que le budget des projets MDM n’est pas si dissuasif si on le compare aux gains aussi bien en termes de qualité de donnée que d’optimisation des processus. Avec le recul sur la vingtaine de projets MDM menés chez Micropole-Univers, le budget moyen tourne plus autour des 300 à 400 k€ que du million d’euros, comme ont pu l’annoncer certains acteurs…
Pascal Anthoine, directeur conseil chez Micropole-Univers

2.Posté par jean-michel Franco le 11/02/2010 17:35
Merci du retour Pascal.

Vous associez low cost à "s'avancer à la légère", "très réducteur", "au rabais", et vous l'opposez à "haute disponibilité" et à "valeur". Je ne partage pas votre point de vue, et je vous invite à regarder les blogs sur le sujet ou à lire "free !" de Chris Anderson : ce dont on parle n'est pas synonyme de "moins bien" mais est porté par d'autres business models (qui par parenthèses ne sont à mon sens pas adaptés pour résoudre les cas très particuliers que vous évoquez car ces modèles ont besoin de générer du volume pour être économiquement viables).

Cette association est utilisée ensuite pour engager un débat qui n'a pas vraiment lieu d'être : le billet n'a pas pour intention d'être réducteur avec quiconque.

Dans tous les marchés qui sont devenus incontournables (ERP, CRM...), tout a souvent démarré par des projets de très grosse envergure, de refonte complètes de SI pour reprendre vos termes. Cela a généré suffisamment de succès pour rendre le sujet incontournable. Mais, quand on essayé de répliquer les recettes d'origine à l'infini, il y a eu de grosses désillusions. Aux démarches de refonte visant à créer un projet transverse à toute l'entreprise, se sont adjointes d'autres options, certaines plus progressives, d'autres à vocation départementale sans nécessairement viser plus large (beaucoup de client d'ERP par exemple, ont des ERP dédiés à certains métiers, à certaines filiales...). Il n'y a pas de pensée unique, d'approches meilleures que les autres dans l'absolu, ni de solutions miracles,sans connaitre le problème : le hub haute disponibilité transverse à l'entreprise que vous évoquez est une option ; il y en a d'autres me semble-t-il.

La bonne nouvelle, et c'était le sens de mon billet, est que l'offre du marché s'aligne à ces différentes options, tant en termes de couverture fonctionnelle que de modèle de pricing. Mon propos était d'éclairer sur ces différentes options, en aucun cas de faire des jugements de valeur comme vous m'en prêtez l'intention.

3.Posté par Yves de Montcheuil le 22/02/2010 20:59
Pascal, merci pour ce commentaire. Je voudrais apporter de l’eau à votre moulin. Tout d’abord, je ne pense pas que Jean-Michel ait voulu être péjoratif en qualifiant les solutions Talend de « low cost ». Même si ce qualificatif est aujourd’hui associé souvent à une absence de services ou de fonctionnalités (cf Ryanair…) il veut après tout dire « à coûts réduits », ce qui est une caractéristique de l’open source d’entreprise. Pas gratuit, mais clairement plus abordable.

L’open source n’étant pas une solution au rabais, il me parait donc parfaitement judicieux que des entreprises en fassent le choix pour leurs données sensibles. Les nombreux clients de Talend le prouvent. Et là, je vais m’élever contre votre classification de projets « plus importants » ou « moins importants » en terme de contraintes – nombre de projets décisionnels, ou d’intégration inter-applicative, sont extrêmement critiques pour nos clients, et fonctionnent bien en haute disponibilité.

Quant à votre qualification de MDM comme devant être nécessairement un projet transverse d’entreprise – je pense qu’il est dommage pour Micropole-Univers de se priver de projets que j’appellerais tactiques. Il y a beaucoup de sociétés de taille moyenne, ou de divisions de grands groupes, qui gagneraient à mettre en place un Hub MDM pour gérer un domaine particulier. Par exemple, leur flotte de véhicules. Ou les systèmes d’accès aux installations. Ou encore les utilisateurs d’applications. Les exemples sont multiples, et aussi variés que les métiers de nos clients. Vouloir faire le « big bang » et refondre la totalité du SI d’un coup est justifié dans certains cas – mais dans d’autres, il vaut mieux commencer plus modestement, quitte à étendre le projet à d’autres domaines, applications ou divisions une fois la valeur prouvée. Ces projets apportent une valeur indéniable pour le client, qui n’a plus besoin de faire des rapprochements manuels, des saisies multiples, et de gérer des incohérences de données.

Ce sont ces projets de MDM « tactique » (même si je n’aime pas ce terme que je trouve diminutif) sur lesquels l’open source apporte une valeur maximale. Certes, il n’y a peut être pas 400K€ ou 1M€ à gagner sur un projet comme ça. Mais ça peut aussi représenter un « pied dans la porte » si le projet réussit. Beaucoup de nos partenaires intégrateurs l’ont bien compris, et pas uniquement les plus petits...

Yves de Montcheuil
Talend

4.Posté par Jean-Pascal Perrein le 24/11/2010 12:14
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2010 année du MDM, oui, enfin ! Mais c'est aussi l'émergence de la gouvernance de l'information.
La Master Data Management peut désormais s'appuyer sur des paliers de maturité (règlementation, SOA, culture d'usage, Web2.0, ..) mais il doit encore obtenir un mûrissement de l'exécutif vis à vis de la gouvernance de l'information. Cette gouvernance, en approche top down, lui donnera une pleine légitimité. (et oui le MDM est avant tout un projet d'organisation)
Je me suis permis de rebondir sur cet article de Jean-Michel Franco pour appuyer cette réflexion, je vous invite à le lire ici : http://www.3org.com/news/2010/11/mdm-gouvernance-des-donnees-2010-soa/

Jean-Pascal Perrein
Consultant en gestion et gouvernance de l'information
www.3org.com

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