Deux déductions s’offrent à nous :
- soit la qualité de la version précédente (9.0.4) n’appelait que peu d’améliorations et le principal vide qu’il restait à combler se situait dans l’absence de visibilité d’Oracle en matière décisionnelle,
- soit l’éditeur joue sur le lancement d’une version majeure pour réaffirmer sa position sur le marché prometteur de la Business Intelligence, prétextant pour cela l’ajout que quelques fonctionnalités.
Dominique Tomassoni nous invite à plus de pondération et nous offre sa lecture de l’offre décisionnelle d’Oracle, lecture basée sur la double position d’intégrateur et d’utilisateur de Sungard.
- soit la qualité de la version précédente (9.0.4) n’appelait que peu d’améliorations et le principal vide qu’il restait à combler se situait dans l’absence de visibilité d’Oracle en matière décisionnelle,
- soit l’éditeur joue sur le lancement d’une version majeure pour réaffirmer sa position sur le marché prometteur de la Business Intelligence, prétextant pour cela l’ajout que quelques fonctionnalités.
Dominique Tomassoni nous invite à plus de pondération et nous offre sa lecture de l’offre décisionnelle d’Oracle, lecture basée sur la double position d’intégrateur et d’utilisateur de Sungard.
Decideo : Clarifions votre position, quel est le métier de Sungard et quels sont exactement ses liens avec Oracle et son offre décisionnelle ?
Dominique Tomassoni : Nous sommes éditeur de solutions informatiques intégrées tournées vers les institutions financières. Nous intervenons plus précisément sur le domaine de l’Asset Management, avec de grandes banques pour clients. Nous proposons des modules périphériques et en l’occurrence un datawarehouse, branché sur notre base de production, afin de transmettre des tableaux de bord notamment à la clientèle de nos clients, toujours dans un contexte BtoB. Il y a quatre ans, lorsque nous avons étudié cette opportunité nous avons débuté par la réalisation d’un datamart, développé avec l’ETL de Microsoft (SQL Server 2000 et DTS). Le succès de ce datamart et la demande croissante de nos clients pour une couverture plus large et une direction plus transactionnelle, nous ont amené à la mise en place d’un datawarehouse. C’est à ce moment que nous nous sommes penchés sur les solutions du marché, sachant que du point de vue base de données nous sommes indifféremment intégrateur Oracle et Sybase. Nos produits fonctionnent sur ces deux bases de données et plus généralement sur toutes les plates-formes Unix. Parmi les contraintes se trouvaient la possibilité de brancher notre datawarehouse sur du Sybase comme de l’Oracle, le coût pour nos clients et enfin une contrainte de facilité de développement, de maintenance et de performance. Nous avons étudié plusieurs offres dont Informatica et Genio (Hummingbird) et nous sommes prononcés pour Oracle Warehouse Builder. Nos motivations ? Elles répondaient à des questions de coûts : puisque la solution est intégrée à la base de données de l’éditeur en terme de licence, l’opération pour les clients Oracle est donc financièrement neutre. Par ailleurs, les échos glanés auprès d’entreprises utilisatrices étaient bons, apparemment l’outil réagissait bien aux montées en charge. Oracle Warehouse Builder (9.0.4) commençait à être répandu, il avait un certain succès. Donc nous avons travaillé dessus, fait quelques prototypes, et nous avons constaté qu’il répondait à nos attentes.
Decideo : Oracle Business Intelligence 10g est présentée comme une version dite majeure, toutefois il semblerait qu’elle n’offre pas de grandes différences avec la version antérieure. Une version majeure dont les évolutions ne le seraient pas ?
Dominique Tomassoni : Mon commentaire porte sur Oracle Warehouse Builder en particulier. Au niveau de l’interface par exemple, les différences ne sont pas marquantes. En revanche, il faut reconnaître que la performance ou l’ergonomie ont fait l’objet d’améliorations. L’éditeur a également ajouté un outil qui permet d’établir des vues de différents objets qui participent à la mise à jour de tables : des mappings, des tables, des procédures d’extraction, etc. Mais fondamentalement, je n’ai pas constaté pour l’instant de grandes différences par rapport à la version antérieure. Je pense en fait que la différence entre les versions 10g et 9i se joue surtout au niveau de la base de données.
Decideo : Oracle profiterait de la nouvelle version de sa base de données pour réaffirmer sa présence sur le périmètre décisionnel ? Quelques améliorations plus tard, l’éditeur prend acte avec une solution dont il n’avait déjà pas à rougir
Dominique Tomassoni : Même si ce n’est certainement pas aussi simple, je pense que nous ne sommes pas loin. Le marché décisionnel est un peu particulier… Oracle est historiquement positionné sur celui des bases de données, mais il se trouve que progressivement son offre a pris de l’ampleur, parallèlement à un marché qui aujourd’hui apparaît central, prometteur et profitable. En toute logique je pense qu’Oracle a constaté son déficit de notoriété sur le sujet et a vu avec la nouvelle version de sa base de donnée une opportunité à saisir pour donner à son offre BI la visibilité qui lui manquait. Cela se concrétise par le lancement de Oracle Business Intelligence 10g. La différence… sachant que le produit était déjà tout à fait correct dans sa version 9i ? Peut être faut-il la chercher dans le fait que l’éditeur peut affirmer à voix haute qu’il dispose d’un vrai produit de Business Intelligence et s’attendre légitimement à être considéré comme un acteur sérieux du marché.
Decideo : Oracle ne s’est pas contenté de changer un numéro et une lettre en passant de la version 9i à la version 10g. Quels sont les points d’amélioration que vous avez pu constater ou percevoir ?
Dominique Tomassoni : A mon avis et comparativement à la base de données 10g, une meilleure intégration avec le concept de Grid porté par Oracle. Nous ne sommes pas encore à ce niveau d’exploitation, mais je pense que nous y viendrons avec les montées en charge de nos clients. Par extension, je pense que Oracle Business Intelligence 10g doit bénéficier d’interfaces et doit profiter de cette intégration. Il doit être possible de paramétrer et de configurer la montée en charge de l’ETL en fonction de ce concept de Grid. En revanche l’amélioration est notable sur le plan des outils d’administration et plus particulièrement au niveau de la surveillance des processus appliqués à l’ETL, accessible via un navigateur. Cette fonction, déjà disponible avec la version 9i, a été sensiblement perfectionnée avec la version 10g. Les pistes d’audit sont également accessibles depuis un navigateur et permettent de tracer les données, de connaître leur parcours. Un effort particulier semble avoir été porté sur la simplification des composants d’installation et notamment de déploiement. Avec la version précédente, l’installation était un peu plus complexe avec une distinction complète entre la partie cliente, la partie serveur, la partie moteur d’exécution, référentiel, etc. Il faut reconnaître qu’ils sont parvenus à plus de simplicité dans l’installation. Un progrès sur la version antérieure est fourni par la présence d’un débogueur au niveau du développement des extractions/alimentations qui a l’air de bien fonctionner. Il est possible d’établir des points de rupture, nous pouvons vraiment valider chaque partie du schéma de manière assez optimale… c’est vraiment un outil intéressant. Oracle Warehouse Builder dans sa version 10g fournit aux équipes un outil métier plus qu’une boite à faire du décisionnel.
Decideo : Que pensez-vous de cette tendance à aller vers des solutions décisionnelles toujours plus intégrées ?
Dominique Tomassoni : Je trouve que les éditeurs issus du marché des bases de données ont une opportunité à saisir mais surtout ils ont une véritable légitimité à proposer des offres décisionnelles. J’ai plus confiance en un éditeur issu de ce marché, qu’en un éditeur établi dans le milieu décisionnel mais qui n’a aucune emprise sur les bases de données. Il suffit de regarder ce qu’il se passe et la propension des éditeurs purement décisionnels à se rapprocher des acteurs des bases de données. Il faut aussi être réaliste, un bon outil décisionnel ne peut rien faire si derrière il n’a pas un bon moteur de base de données. C’est mon sentiment. Je donne beaucoup de légitimité aux éditeurs de base de données qui mettent des outils décisionnels sur le marché et c’est quelque chose qui je trouve manque à Sybase.
Decideo : Sachant que 50 % de vos clients l’utilisent pour leur données de production, quel est votre sentiment sur Sybase IQ ?
Dominique Tomassoni : Lorsque nous avons travaillé à notre outil solution datawarehouse, Sybase est venu vers nous avec Sybase IQ… mais la situation était très claire pour nous comme pour l’éditeur, Sybase IQ ne se situe pas sur le périmètre de l’ETL. C’est une base qui permet d’optimiser l’accès aux données par une meilleure organisation interne de la base elle-même. Elle est très éloignée du mode transactionnel et il semblerait que son organisation la destine plus naturellement à la gestion de très grosses quantités de données et au traitement de requêtes complexes… Tels sont les résultats exprimés sur Internet, mais aussi à travers des cas d’entreprise utilisatrices. Mais cela se joue vraiment sur l’accès aux données et non sur l’extraction. Et notre besoin se situait vraiment sur l’extraction et l’alimentation.