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Microsoft développe Crescent une nouvelle solution destinée à faciliter la création de présentations décisionnelles


Rédigé par par Philippe NIEUWBOURG le 9 Novembre 2010

Plusieurs annonces devraient avoir lieu aujourd’hui dans le cadre de « PASS » l’événement dédié aux développeurs SQL Server. Au programme une nouvelle version de SQL Server, une suite d’appliances, du reporting dans le nuage avec SQL Azure Reporting, mais aussi un premier coup d’œil sur un nouvel outil, Crescent.



En haut l'outil de navigation dans les données, en bas le storyboard dans lequel on glisse ses images
En haut l'outil de navigation dans les données, en bas le storyboard dans lequel on glisse ses images
Microsoft devrait annoncer aujourd’hui un nouveau produit, complétant sa suite décisionnelle, et connu pour le moment sous son nom de code « Crescent ». Son objectif, faire le lien entre les informations décisionnelles et le « storytelling ». Le « storytelling », discipline très prisée outre-atlantique, mais pratiquée comme Monsieur Jourdain dans nos pays latins, est un peu l’art de raconter une histoire, plutôt que d’empiler les arguments. Ou comment scénariser une suite d’information pour mieux faire adhérer son auditoire à son propos. Exemple extrême de storytelling, le fameux épisode au conseil de sécurité des nations unis lorsque le Général Colin Powell avait convaincu de la nécessité d’envahir l’Irak sur la foi d’une présentation Powerpoint bien scénarisée et illustrée de photos. Nous n’en sommes bien entendu pas là en matière de décisionnel, mais Microsoft a parfaitement analysé le comportement habituel de ses utilisateurs, en tous cas de leur majorité.

C’est un fait, le fonctionnement en équipe impose le partage d’informations. A ce jour, aucun outil décisionnel n’a véritablement trouvé de manière simple et élégante de se transformer en outil collaboratif. Notations, commentaires, partage, interactivité, ne sont au programme d’aucun outil du marché. Du coup le circuit est simple et rodé : outil décisionnel, sélection, exportation, Powerpoint… et oui, malgré les violentes diatribes lancées dans le livre de Franck Frommer (La Pensée PowerPoint – Editions La Découverte) contre l’outil Powerpoint et ses usages extrêmes (applicables d’ailleurs à l’ensemble des outils de cette catégorie, Apple Keynote ou OpenOffice par exemple), Powerpoint reste l’outil le plus utilisé dans l’entreprise pour synthétiser, autant pour le présentateur que pour son auditoire, un message professionnel. Plutôt que d’essayer de modifier les comportements de ses utilisateurs, Microsoft a choisi de soutenir leurs pratiques.

Crescent est donc, nous y venons, un nouvel outil de manipulation de données, qui permet à l’utilisateur de construire étape par étape l’histoire de sa présentation. Principale innovation, la présence d’un story-board, visuellement représenté par la pellicule d’un film. L’écran se divise donc en deux parties, en haut les données décisionnelles dans lesquelles l’utilisateur navigue et en bas le story-board dans lequel il glisse au fur et à mesure les écrans qui composeront sa présentation. Une fois son storyboard achevé, il peut le transférer directement dans Powerpoint.

Crescent est aussi un outil de reporting et de manipulation de données, totalement en client léger. Il est d’ailleurs développé par la même équipe en charge de Reporting Services. Il propose aussi l’intégration de la dimension temporelle, au travers de graphiques interactifs. On se souvient de ce scientifique présentant avec brio sur la scène de TED des graphiques « vivants ». Crescent propose une fonctionnalité approchante. Au-delà de la simple vue figée, photographie instantanée d’un extrait de tableau ou de graphique, Crescent permettra de capturer une séquence, une évolution dans le temps, sous forme d’une animation Silverlight, qui sera ainsi transférée dans le story-board et ensuite rejouée automatiquement pendant la présentation devant l’auditoire.

L’idée force de Microsoft avec Crescent est de débarrasser l’utilisateur des difficultés liées à la création de supports de présentation dynamiques et efficaces, pour lui permettre de se concentrer sur l’histoire à raconter autour de ces images.

Il faudra encore patienter un peu avant de découvrir ce nouvel outil. Des versions Beta pourraient être diffusées dans les prochains mois, mais la sortie finale du produit n’est pas attendue avant fin 2011. La stratégie de Microsoft en matière de mobilité ne semble pas encore fixée, mais Crescent pourrait bien être également disponible par la suite sous Windows Phone 7.





Commentaires

1.Posté par Patrick De Freine le 10/11/2010 09:18
"...en bas le story-board dans lequel il glisse au fur et à mesure les écrans qui composeront sa présentation. Une fois son storyboard achevé, il peut le transférer directement dans Powerpoint."

Cool !

2.Posté par Sébastien MONCEL le 10/11/2010 11:08
Même si le partage d'informations est effectivement un talon d'Achille des outils de restitutions de données, il serait regretable que ces derniers se transforment en outil de "manipulation de données" comme vous le soulignez très bien, vous ne trouvez pas ? Le parallèle avec la propagande peu glorieuse menée par le Pentagone pour "justifier" l'envoi des troupes en Irak est à ce titre choisi de manière très pertinente et révélatrice (sic)
L'avenir nous dira si celà trouvera un réel écho au sein des entreprises et ne soit pas tout simplement relégué au rang des nombreux autres "gadgets décisionnels" dont fourmillent déjà les outils de restitution à la manière de ce graphique "vivant". Graphique qui, tout aussi séduisant soit-il, est déjà intégré depuis la version 8 de Microstrategy sous forme d'un widget flash appelé "graphique à bulle animé" et que je n'ai encore à ce jour jamais vu utilisé dans un cas concret par un client.
Pour ceux que çà intéresse, voici la démo Microstrategy (sélectionner "Display Bubble Widget") : http://www.microstrategy.com/DashboardGallery/Dashboards/InteractiveBubbleChart.asp

3.Posté par Philippe Nieuwbourg le 10/11/2010 12:23
@ Sébastien
N'oublions tout de même pas la définition première du verbe "manipuler" telle que donnée par le Larousse, et qui ne présente dans son acception initiale aucune connotation négative : "Soumettre quelque chose à divers traitements, divers exercices, en particulier dans un cadre d'apprentissage ou de recherche". Sans chercher à influencer son auditoire outre mesure, il est de toutes façons utile d'avoir à disposition des outils de manipulation des données.

4.Posté par Sébastien MONCEL le 10/11/2010 14:42
@Philippe
Effectivement, même si la frontière est parfois mince entre l'usage du sens propre et du sens figuré de ce verbe, il était utile de souligner que c'était bien de l'usage du sens propre dont il s'agissait ici.
Merci pour ces éclaircissements.

5.Posté par Claude-Henri MELEDO le 14/11/2010 20:10
Il est évident qu'après les 3 couches structurantes du décisionnel (Extraction et transformation pour mise en cohérence / Stockage analytique / analyse et requête - via le web ou Excel *), les grands éditeurs devront innover ou racheter des solutions de communication et de diffusion (cad la quatrième couche structurante, qui est la seule encore négligée).
* : parmi les couches structurantes, je n'inclus pas les applications et les solutions de prévisions ou de simulations car elles ne concernent qu'une population extrêmement limitée du monde de l'entreprise.

N'oublions pas que les décisions prises par les conseils d'administration de tous nos clients (et surtout dans le CAC40) sont toujours réalisées sur la base de slides PowerPoint.

N'en déplaise à MicroStrategy qui espèrait trouver un argument différentiateur dans la fourniture de graphiques innovants. Bel effort de cet éditeur... Mais n'oublions pas que son "interactive bubble chart" n'est autre que le "motion chart" gratuit de Google docs (lui-même racheté à Hans Rosling... les autres éditeurs n'ayant pas eu la délicatesse de donner un centime à ce professeur de santé publique, dont ils utilisent pourtant le fruit des recherches).

Pour les personnes intéressées par ce graphique (et par tous les graphiques innovants existants sur le marché), vous pouvez consulter sur Decideo les chroniques "Quels graphiques pour quelles données?"

http://www.decideo.fr/datavisual/A-peine-rachete-par-Google-le-graphique-avance-GapMinder-est-deja-copie-par-tous-les-editeurs-decisionnels_a26.html

6.Posté par Sébastien MONCEL le 16/11/2010 11:26
@Claude-Henri MELEDO
Merci pour ce lien très intéressant.
En particulier, le passage qui s'attache à notre manière de mémoriser l'information, tout en soulignant bien la distinction entre fascination et réflexion.

7.Posté par Céline BRISSE le 06/12/2010 17:38
@Claude-Henri MELEDO
Simplement une précision en ce qui concerne Microstrategy, eux-aussi ont déjà vu l'intérêt des entreprises pour Power-point... Ils ont donc un module qui permet d'exporter les tableaux de bord dynamiques (donc le graphique dont vous parlez) dans un slide de votre présentation Power Point!

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